Musique: L’Afrique fait sa nuit au Stade de France

La première édition de la nuit africaine se tient ce samedi 11 juin au stade St Dénis à Paris

Un plateau varié, qui montre la richesse des musiques africaines
L’affiche de cette première nuit africaine au stade de France est assez captivante. Tenez: Manu Dibango, Mory Kanté, Baaba Maal, Oumou Sangare, Patience Dabany, Alpha Blondy, Coumba Gawlo, Meiway,Werrason, Petit pays, n’en sont que quelques uns. Elle réunira une vingtaine d’artistes de renom venus de neuf pays francophones, cent cinquante musiciens et danseurs, pour au total cinq heures de musiques, ou plutôt, de communion. L’objectif du concert est clair pour les organisateurs, «montrer toute la diversité, la richesse, la chaleur et la force du continent». Dix sept artistes précisément, sélectionnés en fonction de trois critères à savoir «la notoriété, la qualité et l’harmonie à donner au plateau». Chaque musicien en aura pour vingt cinq minutes sur scène, sous la houlette de deux maîtres de cérémonie Phil Drawin, comédien et Zacharie Babaswe Wishiya, journaliste et historien. Cette initiative, la première du genre, est saluée par tous les artistes qui y prendront part. Pour le doyen Manu Dibango, cet événement n’est autre qu’un vrai pari. «Cinquante ans après les indépendances africaines, toutes ces Afriques qui se retrouvent, de manière transgénérationnelle, dans le grand stade français, c’est formidable, c’est un sujet de fierté», dit le saxophoniste avant d’ajouter «un pari risqué par les temps qui courent». Pour Meiway, autre ténor et grosse figure de la musique africaine, «l’initiative est assez louable, parce que justice se fait pour cette musique qui n’a pas accès aux grands plateaux de télévision, ni à la radio». De son côté, Alpha Blondy pense que cette soirée «sera l’occasion de demander aux ivoiriens de faire la paix».

Au 1er juin, l’organisation laissait entendre qu’un peu plus de 10 000 places avaient déjà été vendues, sur les 65 000 disponibles. Mais ici, on est loin de se faire des inquiétudes, connaissant les habitudes de la communauté africaine, «championne des achats spontanés de dernières minutes».

L’idée
On la doit au producteur mauricien Yoven Sadaseeven. Ce dernier s’est ensuite allié à l’agent artistique africain Suana José Kapesa et à l’Association pour le développement de la création, études et projet (ADCEP), une agence de création de contenus. Celle-ci avait déjà accompagné le marché des arts du spectacle africains (MASA) créé à Abidjan en 1993 par l’Agence intergouvernementale de la francophonie. Elle organise depuis de longues années la Fête de la musique pour le compte du ministère de la culture. A noter que deux filiales du Stade de France, SDF Prod et Stade de France Live Events, prennent l’organisation de ce concert en charge. Le concert de ce samedi 11 juin débutera à 18 heures pour s’achever à 23 heures avec l’hymne «Indépendance cha cha».

L’affiche du concert