Le Secrétaire à la Sécurité intérieure, Alejandro Mayorkas, a accordé leur a accordé une protection temporaire, le 15 avril dernier, permettant ainsi de rester dans le pays pendant 18 mois et de demander un permis de travail.
Seuls les Camerounais vivant aux Etats-Unis au 14 avril sont éligibles au Statut de Protection Temporaire, TPS, dont bénéficient généralement les immigrants sans papiers et ceux dont les visas arrivent à expiration.
Une loi sur l’immigration de 1990 autorise le DHS à accorder une protection aux personnes issues de pays confrontés à la guerre, à des catastrophes naturelles et à d’autres conditions extraordinaires et temporaires.
Dans la décision à l’endroit des Camerounais, le DHS a cité le conflit armé qui dure depuis des années dans les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest du pays et une augmentation significative des attaques du groupe terroriste Boko Haram, opérant dans la région de l’Extrême-Nord.
Des responsables américains ont déclaré que des centaines de milliers de Camerounais déplacés n’avaient pas accès à des services essentiels tels que des soins de santé et l’éducation, et que la violence avait déclenché une « crise humanitaire » d’insécurité économique et alimentaire ».
Alejandro Mayorkas a déclaré que les conditions rendaient dangereux le retour des Camerounais chez eux.
« Les États-Unis reconnaissent le conflit armé en cours au Cameroun et nous fournirons une protection temporaire à ceux qui en ont besoin », a-t-il déclaré dans un communiqué.
« Les ressortissants camerounais résidant actuellement aux États-Unis qui ne peuvent pas rentrer en toute sécurité en raison de la violence extrême perpétrée par les forces gouvernementales et les séparatistes armés, et l’augmentation des attaques menées par Boko Haram, pourront rester et travailler aux États-Unis jusqu’à ce que les conditions dans leur pays d’origine s’améliorent » renseigne la décision.
Cette désignation ajoute pour la première fois le Cameroun à une liste croissante de pays tels que le Soudan, Haïti et l’Ukraine vers lesquels Alejandro Mayorkas a utilisé son autorité exécutive pour empêcher l’expulsion d’immigrés. Le DHS a estimé vendredi qu’environ 11.700 Camerounais seront éligibles pour demander la protection.
La désignation prend effet lorsque l’avis est publié dans le Federal Register, et les candidats doivent payer des frais et des vérifications d’antécédents.
Le statut temporaire offre une certaine stabilité aux Camerounais qui sont dans l’incertitude depuis des années, mais il est loin du statut juridique permanent que beaucoup espéraient sous l’administration Biden.
Le président Joe Biden a envoyé un projet de loi au Congrès qui créerait une voie vers la citoyenneté pour les quelques 11 millions d’immigrés sans papiers, y compris les Camerounais, aux États-Unis, mais la mesure a gagné peu de terrain au Congrès dans un contexte de frustration face à un afflux record de migrants, à la frontière américano-mexicaine cette année.
L’administration Trump avait tenté de réduire considérablement l’utilisation du statut de protection temporaire, se plaignant qu’il est souvent prolongé longtemps après la fin de l’urgence initiale. Les Salvadoriens, le plus grand groupe avec TPS, ont le statut depuis 2001.
La Conférence des dirigeants sur les droits civils et humains, une coalition de plus de 230 organisations nationales, a appelé à la «désignation immédiate du TPS pour le Cameroun en février. Il a cité un rapport de Human Rights Watch, qui a révélé que les forces de sécurité gouvernementales et d’autres ont soumis des immigrants expulsés et les membres de leurs familles à des passages à tabac, à l’extorsion et au viol de 2019 à 2021.