Invité de l’émission « Equinoxe soir » du 19 novembre dernier, Me Cheik Ali AL Assad s’est longuement exprimé sur l’affaire Stéphanie Djomo. La dame qui a déclaré avoir perdu ses enfants jumeaux dans la crise sécuritaire qui secoue les régions anglophones, avant de se dédire quelques jours plus tard sur les ondes de la radio nationale. L’avocat parle de ce qu’il a vécu de l’arrestation de Mme Djomo au jour où celle-ci lui aurait demandé de ne plus la défendre.
Ci-dessous l’extrait du passage Me Cheik Ali AL Assad sur Equinoxe télévision :
« (…) Je suis extrêmement content qu’elle ait recouvré sa liberté Je dois aussi avouer que j’ai un goût de cendre dans la bouche. Depuis le début de ma carrière, je n’ai jamais autant rencontré d’obstacles, d’entraves, dans l’exercice de ma profession d’avocat. J’avais été contacté par les filles de Madame Djomo qui m’ont vu sur l’un de vos plateaux (Equinoxe TV). Elles m’ont contacté et prié de prendre la défense de leur mère. Tout en me précisant qu’elles ne pouvaient pas me verser le moindre petit franc en termes d’honoraires.
J’étais avec Madame Djomo lorsqu’elle a été inculpée, placée sous mandat de dépôt. A ma grande surprise Mme Djomo a été extraite de la prison le lundi sans qu’on ne m’ait averti. Elle a été extraite non pas par le magistrat qui l’avait placé en détention provisoire, mais plutôt par le ministère public. C’est-à-dire par le commissaire du gouvernement. Lorsque j’ai été informé, j’ai eu le temps de me précipiter au Tribunal militaire, J’ai trouvé que Mme Djomo était dans le bureau du Commissaire du gouvernement, avec, m’a-t-on dit, un représentant du ministre de la Défense et le juge d’instruction.
J’ai demandé à assister à l’entretien on ne me l’a pas permis. De 8 heures à 16 heures elle s’est entretenue avec ces autorités judiciaires. Ce n’était pas une instruction. En tout cas on ne l’a pas appris dans les facultés de droit. Là-bas, on nous a appris que lorsque vous défendez quelqu’un vous l’assistez à chaque fois que l’on veut s’entretenir avec lui. On ne me l’a pas permis.
Le lendemain j’ai été informé, pas par Mme Djomo mais par sa famille qu’on lui a demandé lors de son interrogatoire la nature des relations qu’elle entretient avec moi, son accointance avec un célèbre parti politique de l’opposition et avec une chaine de télévision. J’ai vigoureusement protesté, j’ai menacé de demander l’annulation de la toute la procédure. C’est sur ces entrefaites que Mme Djomo m’a remercié. En clair j’ai été déconstitué du dossier. C’était hier (18 novembre. Ndlr). J’ai donc appris sa libération comme tout le monde travers les médias. »