La diversité en couverture des journaux camerounais

Plusieurs sujets dérangeants meublaient les colonnes des journaux camerounais parus lundi

The Guardian Post, par exemple, tire à boulets rouges sur le ministre de la Santé publique, André Mama Fouda, qu’il voit dans l’ il du cyclone à la suite de sa décision de faire administrer un vaccin expérimental contre l’Ebola à des populations de Bamenda (Nord-Ouest).

Pour le journal anglophone, le produit ainsi inoculé à des cobayes est susceptible de déclencher de graves dangers sur la santé humaine.

Un autre membre du gouvernement ayant déclenché l’ire du bihebdomadaire Le Soir, c’est le patron des Sports, Pierre Ismaël Bidoung Mkpwatt qui, apprend-on, reste sourd aux instructions de sa hiérarchie demandant la mise à la retraite systématique des fonctionnaires ayant atteint la limite d’âge.

L’homme est accusé de «pratiques rétrogrades», qui rappelle massivement des affidés aux affaires.

Hebdomadaire spécialisé dans les questions de droit, Kalara tire la sonnette d’alarme sur le climat délétère qui règne au Tribunal criminel spécial (TCS), juridiction chargée de juger les grands criminels économiques : cette cour, apprend-on, est devenue un haut lieu du favoritisme au point que le Parlement est appelé à se prononcer.

Autre sujet qui fâche, souligne Mutations, ce sont les préparatifs dans la confusion des Coupes d’Afrique des nations (CAN) de football 2016 (dames) et 2019 (messieurs).

Il se passe, constate le quotidien privé, que le stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé, la capitale du pays, que le gouvernement a décidé de réhabiliter, construit en 1972, est dans un état de vétusté tel qu’une entreprise chinoise, pressentie pour l’installation de nouveaux sièges sur les gradins, s’est rebiffée face aux risques auxquels pourrait être exposé le public.

Plus qu’embarrassé, le comité d’organisation de ces compétitions a néanmoins commandé une contre-expertise de la structure.

Dans la guerre contre la secte islamiste Boko Haram, le bihebdomadaire régional L’ il du Sahel affirme que le contingent tchadien se retire du Cameroun dans le cadre de l’appui bilatéral apporté au voisin depuis un an.

Rien de fâcheux dans ce retrait, précise toutefois la publication, car il s’agit non seulement d’un changement de commandement mais en plus des centaines d’autres militaires tchadiens s’installent dans la localité de Fotokol (Extrême-Nord), cette fois dans le cadre de la Force multinationale mixte.

Dans le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune CT, ce sont les 33 ans de pouvoir de Paul Biya, célébrés vendredi, qui restent d’actualité.

«Les Camerounais ont réaffirmé leur attachement à l’Homme du 6 novembre et à la politique qu’il incarne pour l’avènement d’un Cameroun émergent à l’horizon 2035. Ils ont salué le plan d’urgence triennal pour l’accélération de la croissance qui doit doter l’ensemble des dix régions du Cameroun d’infrastructures de développement dans sept secteurs prioritaires jusqu’en 2017.»

La ferveur observée, précise CT, n’a toutefois pas empêché d’avoir une pensée pour tous les compatriotes affectés par l’insécurité aux frontières est et septentrionales, ainsi que pour les dizaines de pèlerins ayant trouvé la mort au cours d’une bousculade en septembre à la Mecque.


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Un sentiment de sinistrose en couverture des journaux camerounais

Les sujets évoqués par les journaux camerounais parus mercredi ont une forte odeur de brûlé, en rapport avec l’actualité nationale

Dans le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune c’est le nouveau ministre des Enseignements secondaires, Ngallè Bibehe, qui vient de sanctionner 46 candidats et examinateurs de l’année scolaire écoulée, interdits qu’ils sont des salles d’examens durant les trois prochaines sessions et alors que certains devront également répondre de leurs actes devant les tribunaux.

Les uns et les autres sont, entre autres, épinglés pour substitution de candidats, arnaque, extorsion de fonds et inscriptions frauduleuses.

«Ngallè Bibehe sort son stylo rouge», confirme son confrère Mutations qui souhaite que les pouvoirs publics «continuent dans cette traque des contrevenants et s’assurent que les sanctionnés n’useront pas de subterfuges pour se réinscrire durant la période de leur suspension».

Revenant sur le budget 2014 de l’Etat, la même publication signale que les dépenses de fonctionnement ont été en dépassement de 56 milliards FCFA et alors que plus de 79 milliards FCFA n’ont pas été exécutés dans le budget d’investissement, et alors que le chef de l’Etat n’a cessé de fustiger la sous-consommation de a dernière enveloppe visée.

«S’il est admis qu’une exécution du budget de l’Etat soit utopique, dans le contexte purement camerounais, des écarts énormes sont régulièrement au fil des ans entre les prévisions et les réalisations», déplore Mutations.

S’agissant cette fois des détails du projet de budget 2016, bientôt à l’étude au Parlement, ils révèlent, selon Le Quotidien de l’Economie (LQE), une augmentation de la masse salariale de l’Etat, une annulation de la subvention aux carburants à la pompe ainsi qu’une émission des titres publics de 300 milliards FCFA.

Concernant toujours les finances publiques, LQE constate que rien ne filtre sur le niveau d’avancement du projet d’eurobond de 1,5 milliard de dollars que l’Etat veut émettre sur le marché international, et dont l’objectif est de financer plusieurs projets de développement.

Le lancement de cet emprunt à l’international, censé assurer le refinancement de la Société nationale de raffinage (SONARA), le financement partiel du plan d’urgence triennal et de certains projets de développement, connaît un retard, affirme le journal, puisque son lancement officiel était prévu en d’octobre.

Sur le plan de la protection de l’environnement, et en rapport avec la Conférence mondiale sur le climat (COP21) prévue en fin novembre prochain à Paris (France), l’hebdomadaire The Spark, considéré comme proche du gouvernement, ouvre un dossier sur le rapport des citoyens avec cette problématique.

Et de constater: «En dépit des menaces, les Camerounais ne se sentent pas concernés par les concepts relatifs aux changements climatiques et à leur impact sur la vie des populations.»

Pendant ce temps, l’hebdomadaire régional Ouest-Echos relate une cruelle affaire de crime rituel sur une fillette de 4 ans et qui relance la psychose auprès des paisibles populations de la ville de Bafoussam, face à un phénomène devenu cyclique et en dépit des arrestations et condamnations de coupables.

Malade, l’infortunée a pourtant été enlevée dans le domicile familial et c’est très tard, dans la soirée, que son corps sans vie sera retrouvé non loin de là avec des organes génitaux arrachés.

La mère et l’enfant sont également au c ur des préoccupations d’Emergence, pour qui «les clignotants sont au rouge» concernant la mortalité maternelle, et ce malgré les discours de propagande du gouvernement.


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Presse camerounaise: des sujets à polémique à la Une!

Les journaux camerounais parus mardi sont massivement focalisés sur des sujets locaux qui fâchent

Le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, qui ouvre certes par une note optimiste entre le pays et la France au sujet des changements climatiques et des réfugiés de la République centrafricaine, au lendemain d’une audience accordée par le président Biya à la secrétaire d’État française en charge du Développement et de la Francophonie, Annick Girardin, s’empresse aussitôt de tirer la sonnette d’alarme sur les constructions anarchiques dans les grandes agglomérations. Le gouvernement, apprend-on, vient ainsi d’inviter les gestionnaires des villes à «tout faire pour que les cités changent de physionomie».

Dans Le Quotidien de l’Economie, c’est l’Association citoyenne de défense des intérêts collectifs qui monte de nouveau au front, dénonçant le retour des poulets congelés importés sur le marché en dépit d’une interdiction gouvernementale du 16 mars 2006, et ce malgré la dangerosité prouvée de ce produit à la fois pour la santé humaine et la survie de la filière avicole nationale.

Le Jour et Mutations, pour leur part, s’intéressent à l’interdiction prononcée, par un préfet de la région de l’Ouest, de la chanson «Coller la petite» du jeune artiste Franko, devenue un tube dans le pays depuis deux mois. Le préfet du département de la Mifi, explique la première publication citée, entend lutter à sa manière contre la dépravation des m urs.

Se présentant comme quelqu’un de socialement engagé, Franko, selon Mutations, se défend de toute approche obscène pour une chanson «qui a déjà plus de 1,7 million de  »vu » sur Youtube». «Pour cet artiste, les gens essaient de détourner le sens du message pour en faire une image de promotion du sexe.»

Le même Mutations consacre deux pages à un scandale de plagiat dans lequel sont impliqués deux universitaires: Pascal Charlemagne Messanga Nyamding et N’Gouah Beaud. En effet, alors que jusqu’ici c’est le premier qui était accusé d’avoir copié son confrère, dans le cadre de publications scientifiques, l’affaire rebondit lorsqu’on apprend, preuves à l’appui, que ces deux-là ont eux-mêmes plagié, presque mot pour mot, une thèse présentée en 1996 par l’Allemand Jörg Gerkrath, aujourd’hui professeur de droit public à l’université du Luxembourg et dans des universités françaises.


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