Cameroun-Bamoun contre Tikar : les chefs traditionnels signent le retour à la paix

Le sultan Nabil Mbombo Njoya des Bamoun a accompli un acte de réconciliation en faveur de son homologue de Ngambé-Tikar.

Les deux dirigeants ont échangé une étreinte fraternelle. Un geste qui visait à apporter la paix dans cette localité de la plaine de Tikar où les biens des Bamoun ont été saccagées et même brûlées le week-end dernier. Le sultan même a insisté pour dire que Bamoun et Tikar sont les mêmes personnes.

Tout a commencé par un incident qui a eu lieu le week-end du 4 février dans l’arrondissement de Magba, lors d’une tournée du Sultan. Les gardes du corps du sultan ont violemment attaqués Ngamon Soulé, chef de la communauté Tikar, pour avoir appelé leur chef «mon fils».

Les Témoins ajoutent que ces gardes ont également saccagé le palais de Ngamon Soulé. En représailles, la population tikar s’est rendue dans les rues de Ngambé-Tikar, Magba et Bankim.

Pour le sultan Nabil Mbombo Njoya, ces événements déplorables sont causés par des « fauteurs de troubles » qui ont mis le feu aux poudres. Il espère que les autorités administratives les rattraperont. Il est difficile de savoir si ces autorités travaillent dans cette direction. Mais ce qui est sûr, c’est qu’ils ont contribué à calmer les tensions montantes entre Bamoun et Tikar dans le département de Noun en préservant la sécurité des biens et des personnes. Elles ont encouragé les chefs à multiplier les actes de paix.

Certaines élites du département du Noun sont intervenues suite à cet acte de réconciliation. Elles observent que cette paix du Sultan pourrait être juste pour les yeux du public pour apaiser les deux camps. Mais, elles pensent que des racines plus profondes doivent être traitées. Ainsi cette fraternité sincère peut régner entre les deux groupes ethniques.

Malgré ce calme apparent, les soupçons entre les deux communautés règnent toujours. Les deux chefs traditionnels appellent les autorités administratives à veiller à ce que la paix et l’ordre perdurent dans les deux communautés.