Grève à l’Université de Douala: réunion ce jour entre les personnels d’appui et le recteur

Des concertations ont lieu ce 13 juin dans l’enceinte du campus universitaire. Alors que l’institut est secoué par un mouvement d’humeur, il est question entres autres pour le personnel de soumettre leurs doléances et réclamations à la hiérarchie.

Les membres du Syndicat national des personnels d’appui et les délégués des personnels d’appui de l’Université de Douala (Synapauc) n’ont aucun doute sur les dossiers qu’ils vont poser sur la table des négociations ce jour: l’ajustement du Salaire minimum inter-professionnel garanti (Smig) suivant le décret du Premier ministre du 24 juillet 2014, la rétention de certains droits du personnel à l’agence comptable (cotisations syndicales retenues à la source, allocations familiales débloquées par la Cnps), le climat social délétère…

Points d’ailleurs à l’origine d’une grève entamée lundi par le syndicat.

Le Synapauc se dit déterminé à se faire entendre lors des assises de ce jour. Et ce malgré la sommation du recteur de l’Université de Douala, François Xavier Etoa à ces personnels. Dans un note de service signée du 10 juin, il a prévenu: « toute attitude susceptible de perturber la complétion des enseignements et des évaluations y afférentes est consubstantielle à la faute lourde. Le cas échéant, l’institution tirera en rigueur, toutes les conséquences à l’encontre des concernés».

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Mise en garde déjà enclenchée selon les grévistes qui indiquent que des demandes d’explication ont été servies aux membres du syndicat et une affectation «disciplinaire» le 10 juin, à l’encontre d’une camarade.

Université de Douala : bras de fer entre le recteur et les personnels d’appui

Le bureau régional pour le Littoral du Syndicat national des personnels d’appui et les délégués des personnels d’appui de l’Université de Douala débute un débraye ce 11 juin malgré le communiqué du recteur qui met en garde tous les employés qui viendraient à observer une grève.

La grève des personnels d’appui a débuté ce 11 juin à l’Université de Douala.

Débrayage qui tranche avec la note de service du recteur de l’Université de Douala, François Xavier Etoa, rendue publique lundi à la suite d’une réunion avec des membres du Syndicat national des personnels d’appui et les délégués des personnels d’appui de l’Université de Douala (Synapauc). D’entrée de jeu, le recteur campe le décor «certains personnels engagés dans des postures politiciennes, sous le couvert du syndicalisme et des activités y relatives, continuent des manœuvres de déstabilisation des institutions de la République».

Il poursuit en menaçant: « Par conséquent, toute attitude susceptible de perturber la complétion des enseignements et des évaluations y afférentes est consubstantielle à la faute lourde. Le cas échéant, l’institution tirera en rigueur, toutes les conséquences à l’encontre des concernés ».

-Licenciement-

Le recteur a d’ailleurs annoncé la couleur lors de la rencontre avec le Synapauc. « Aucun mot ne saurait qualifier la réaction du recteur durant sa rencontre avec des syndicalistes ce jour (10 juin Ndlr). Et pourtant le briefing avec le secrétaire général semblait bien parti. Ce dernier a essayé de comprendre les motifs de la relance de la grève des personnels d’appui […]. Cependant, la concertation avec le recteur de l’Université de Douala et sa suite a été insatisfaisante », peut-on lire sur le « Journal de la grève » rendu public, lundi par le Synapauc.

Le document revient sur des « intimidations » proférées par le recteur au cours de la réunion « le problème du Smig est au-dessus du rectorat de l’Université de Douala et le personnel ne veut pas laisser la hiérarchie faire son travail. Une proposition de tenue de l’Assemblée générale est fixée pour le 13 juin 2019. Mais qu’à cela ne tienne, des sanctions allant jusqu’au licenciement des personnels et même des délégués couleront si les activités académiques ne sont pas closes au 31 juillet 2019», rapporte la publication.

« Nous disons non aux menaces. Non aux représailles gratuites. Non à la clochardisation et au misérabilisme. Oui au Smig », répondent les syndicalistes. D’où le maintien de la grève ce jour.

-Cotisations sociales-

« A nous le Smig ! », scande Albert Emile Mpondo, dans un communiqué de ralliement des camarades du Synapauc.

L’appel à la grève du président du Bureau régional du Synapauc porte sur cinq points : l’application de l’article 23 du décret présidentiel de 2011 portant sur certains avantages pouvant être accordés au personnel d’appui des universités d’Etat, la rétention de certains droits du personnel à l’agence comptable (cotisations syndicales retenues à la source, allocations familiales débloquées par la Cnps), conditions d’application du décret du 24 novembre 1993, le climat social délétère et l’absence de dialogue, le respect des engagements pris par l’administration en date du 05 mars 2019.

Engagements qui prévoyaient la prise en compte des réclamations des personnels d’appui de l’université à savoir l’ajustement du Salaire minimum inter – professionnel garanti (Smig) suivant le décret du Premier ministre du 24 juillet 2014, sous un délai de trois mois. Promesses toujours pas tenues, trois mois plus tard. D’où la « relance du mot d’ordre de grève », décidée au cours d’une assemblée générale du syndicat, le 06 juin dernier.