Cameroun: Deux hauts dirigeants condamnés pour «fautes de gestion»

Jean Jacques Ndoudoumou de l’Agence des marchés publics et Jean Tabi Manga de l’université de Yaoundé 2 sont sommés de rembourser un total de 94 millions de Fcfa

Le Conseil de discipline budgétaire et financier (CDBF) du ministère en charge du Contrôle supérieur de l’Etat (MINCONSUPE) du Cameroun, a condamné lundi 11 juin dernier à 63 et 30 millions FCFA respectivement, le directeur de l’Agence de régulation des marchés publics (ARMP) et le recteur de l’université d’Etat de Yaoundé II, Jean-Jacques Ndoudoumou et Jean Tabi Manga. Le rapport fait état de « fautes de gestion » attribuées à ces ordonnateurs de la fortune publique. Il est ainsi mentionné que pour la période allant de 2007 à 2010, monsieur Ndoudoumou, a procédé au paiement de « primes spéciales » ou avantages indus, à lui-même, à certains personnels, et à des personnes « n’ayant aucun lien » avec la structure et la non-transmission au Ministère des Finances des résolutions du Conseil d’Administration instituant lesdites primes. On lui reproche aussi le fait d’avoir fait des recrutements et nominations en violation des procédures établies. Au Recteur de l’Université de Yaoundé2-Soa, Jean Tabi Manga, on reproche d’avoir durant la période 2007 à 2009, attribué des marchés en violation des procédures établies par la réglementation des marchés publics; pour non-reversement des impôts, ou encore pour octroi de classifications irrégulières à certains personnels, impliquant grève sur le budget. A la faute qui pèse sur le recteur de cette université, s’ajoute celle de deux autres doyens de facultés, que le conseil de discipline budgétaire a condamné à verser près de 100 millions de FCFA. C’est depuis le 02 mars 2012 dernier, que ces deux dossiers et de nombreux autres, sont en examen devant cette instance. Le ministre en charge du contrôle supérieur de l’Etat, président du conseil, avait alors annoncé à grand coup de médiatisation la reprise des contrôles de gestion de la fortune publique.

Des deux affaires, celle la plus attendue est certainement celle de Monsieur Ndoudoumou de l’ARMP. Plusieurs journaux, après la création d’un ministère des marchés publics dans le gouvernement de 2011, avaient annoncé la mise en parenthèse de cette agence, et surtout son dirigeant. Cette dernière hypothèse a été soutenue par un des éléments du communiqué qui annonçait leur traduction au conseil de discipline budgétaire. « S’agissant du dossier ARMP, les instances judiciaires compétentes ont également été saisies pour attribution et diligences appropriées au sujet de certains actes de gestion soumis à examen qui sont imputables au président du Conseil d’administration et susceptibles d’être qualifiés de délits ou de crimes. Il en est de même des comportements similaires et constatés à la charge d’autres membres du Conseil d’administration de L’ARMP ainsi que de certains responsables et personnels internes » pouvait-on lire dans le communiqué. Difficile de savoir donc si cette procédure tout comme toutes les autres actuellement en cours, pourra se poursuivre au pénal. Entre temps, l’acte de mise en fonctionnement du tribunal pénal spécial (TPS) en charge de lutte contre les infractions économiques a été signé. Or selon la loi qui crée ce tribunal, une personne convaincue de gestion indélicate et de détournement présumé comme cela semble être le cas aujourd’hui, peut transiger sur le séjour en prison, en remboursant les montants querellés. Le Conseil de Discipline Budgétaire et Financier est l’un des bras armés du gouvernement camerounais dans la lutte contre la mauvaise gestion des biens et fonds publics. Dépendant directement de la présidence de la République à laquelle elle adresse ses rapports, elle a, ces derniers mois, examiné et condamné à de lourdes sanctions pécuniaires plusieurs hauts responsables. Selon une liste publiée fin février 2012, 83 fonctionnaires et agents de l’Etat, venant des 10 régions du Cameroun sont invités à s’expliquer sur leur gestion entre 2002 et 2010.

Jean Tabi Manga et Jean Jacques Ndoudoumou épinglés pour « fautes de gestion »
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Jeux Universitaires: Ouverture de la 13ème édition ce Samedi 17 avril

Plusieurs délégations sont déjà arrivées mais les travaux de préparation se poursuivent encore à Soa, le site des jeux

Des infrastructures encore en travaux
L’ouverture solennelle des Jeux universitaires 2010, baptisés «Jeux du cinquantenaire», a lieu ce samedi 17 avril 2010. A l’entrée du campus de l’université de Yaoundé II Soa qui abrite pour la deuxième fois lesdits jeux, on remarque dès le grand portail, un groupe de jeunes habillés en t-shirts où est inscrit, «Jeux Universitaires, Soa 2010». Un microphone à la main, ils font la promotion des jeux de cette année. Pourtant, jusqu’à ce début d’après-midi, des ouvriers continuent d’effectuer des travaux de réfection ou de construction. Le recteur Jean Tabi Manga qui accueille les jeux a accordé une interview à la radio nationale. C’est une tradition, que les travaux sur les infrastructures se poursuivent jusqu’à la veille des jeux, affirme-t-il en précisant que cette organisation souffre éternels retards de financements. Pourtant, quelques jours plutôt, il déclarait je puis vous confirmer qu’en l’état actuel des préparatifs, nous nous sommes attelés à respecter les délais. Et nous pensons fortement que nous serons à jour et de ce point de vue, les jeux universitaires, tout au moins la 13e édition, devra pouvoir se tenir dans les délais.

Des universités étrangères dans la fête
Il y a quelques années seulement, en 2004, Soa avait abrité les jeux universitaires et des infrastructures avaient été construites. Celles-ci s’inscrivent dans la durée a assuré Jean Tabi Manga, qui précise que des infrastructures comme le stade de football on fait l’objet d’agrandissement. Les jeux s’inscrivent cette année dans la mouvance du cinquantenaire, mais rien ne semble avoir été prévu pour marquer l’évènement de l’empreinte du cinquantenaire. Jean Tabi Manga rassure pourtant ce n’est pas de la phraséologie. Le concept du cinquantenaire aura toute sa place au cours de ces jeux, affirme le recteur.

Plusieurs innovations sont annoncées au cours de ces jeux. Trois universités en provenance de Centrafrique, du Congo populaire et du mali, participent à ces jeux en qualité d’invités spéciaux. Sur les raisons de cette présence, les organisateurs argumentent en avançant le besoin d’émergence d’un cadre sous régional interuniversitaire. Nous sommes dans l’optique de la pleine maturité qui cadre avec la célébration du cinquantenaire a déclaré le recteur de l’université de Soa. Une autre innovation, les jeux vibreront au rythme de l’hymne écrit par la star des jeux. Guy Same a été retenu. Enfin on notera aussi le retour de l’Institut Siantou, après deux ans d’absence.

Déjà 13 ans depuis Dschang 1998
Les Jeux Universitaires sont au même titre que les Jeux Fenasco réservés au secondaire et au primaire, l’une des manifestations sportives les plus populaires organisées au Cameroun. Les dernières statistiques parlent de 150 000 visiteurs attendus. C’est Jean Marie Atangana Mebara alors ministre de l’Enseignement supérieur qui avait initié ces rencontres sportives. La première édition a été organisée à Dschang. Entre temps les jeux ont quitté la gestion exclusive du MINESUP pour être cogéré par le ministère des Sports et de l’Enseignement supérieur. 13 ans après, les jeux ont fait deux fois le tour des universités, pourtant, les perspectives en termes d’infrastructures sportives n’ont pas suivi réellement. En dehors de N’Gaoundéré qui bénéficie aujourd’hui d’un terrain gazonné avec gradins, la question des infrastructures dans les autres universités reste un éternel recommencement. Placée sous le contrôle direct du ninistère de l’Enseignement Supérieur, la Fédération Nationale des Sports Universitaires (Fenasu) est chargée de l’organisation de cette manifestation sportive. Au fil des années et compte tenu des enjeux et en raison des questions de visibilité, la physionomie des Jeux a varié et est devenu l’objet de nombreuses interactions où se mêlent affairismes et jeux d’intérêts.

Le stade de football de l’université de Yaoundé2 Soa
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