Menstrues : les alternatives aux serviettes hygiéniques

Avec les nombreuses substances dites toxiques que renferment les serviettes hygiéniques classiques, il serait bon que les femmes pensent à des solutions palliatives pour préserver leur santé.

Fatiguées des irritations, de l’inconfort ou de tout autre désagrément, vous pensez à arrêter d’utiliser les serviettes hygiéniques ? Ou, tout simplement, vous chercher une solution plus avantageuse pour la sauvegarde de l’environnement ? Une solution existe forcément pour vous. En effet, en dehors des serviettes hygiéniques jetables que  les femmes utilisent généralement au moment de leurs menstruations, il existe une panoplie de protections qu’elles pourraient utiliser à ce moment-là.

Il est vrai que les serviettes hygiéniques classiques ont l’avantage d’être facile à trouver sur le marché. Mais celles-ci contiennent des produits chimiques et des parfums synthétiques qui sont directement en contact avec nos muqueuses. Ce qui pourrait avoir des conséquences néfastes sur la santé des femmes. Ce qui n’est pas le cas de :

La coupe menstruelle

De plus en plus à la mode, cette petite coupe en forme de cloche, fabriquée le plus souvent en silicone ou en latex se fraye tout doucement un chemin dans les placards des femmes. Economique et écologique, la coupe menstruelle a l’avantage de ne pas assécher le vagin. De plus, elle ne se change qu’une à deux fois par jour. Néanmoins, elle nécessite un temps d’adaptation, plus ou moins long en fonction des utilisatrices. Elle impose aussi certaines règles de santé, notamment la faire bouillir pour la stériliser avant emploi.

Les serviettes en coton bio

Bien qu’elles ne soient pas très connues ou utilisées au Cameroun, elles représentent ce qui se rapproche le plus de ce que les femmes camerounaises utilisent lors de leurs menstrues. Elles vous permettent de garder vos habitudes déjà établies avec les serviettes classiques. Et puis vu que c’est bio et naturel, c’est mieux pour votre corps et ça fait moins de dégâts dans l’environnement. Car elles sont fabriquées sans matière synthétique, sans plastique, sans parfum (potentielle source d’irritations et de démangeaisons) et sans cellulose.

Les tampons

C’est un dispositif absorbant habituellement jetable, le plus souvent en viscose parfois agrémenté d’un voile de coton, inséré dans le vagin comme protection hygiénique afin d’absorber le sang pendant les menstruations. Cette protection jetable interne est  apparue aux États-Unis dans les années 1930. En 1980, la première alerte concernant ce produit est donnée : le syndrome du choc toxique (SCT). C’est une maladie rare, grave, voire mortelle due à des toxines liées à la prolifération d’un staphylocoque doré. Cette pathologie a été associée à l’utilisation des tampons même si ce n’était pas la seule cause.

La serviette lavable

Pendant longtemps, elle a été la protection de prédilection des camerounaises. Les serviettes lavables ont pourtant été délaissées depuis quelques années au profit de leurs sœurs jetables. Jugées pénibles à entretenir, seules quelques rares femmes les portent encore de nos jours. Pourtant, on retrouve le même concept qu’une serviette hygiénique, mais sans déchet. Une fois que les pertes sont absorbées, la serviette se lave et se relave à l’envi. De plus, du fait de leur réutilisation, elles sont économiques.

Depuis 2012, une équipe a mis sur pied un projet de production des serviettes hygiéniques lavables (FAM) au Cameroun.  Disponible à 3500fcfa, un kit FAM est constitué de 3 serviettes hygiéniques lavables, 3 inserts, 1 sachet de transport et un guide d’utilisation. Selon la responsable du projet, Olivia Mvondo, « les serviettes FAM sont standards et  sont modulables en fonction de l’intensité du flux en ajoutant 1 ou 2 inserts. Elle se fixe autour de  la culotte grâce à un bouton pression ».

À côté de tout ceci, les femmes qui n’ont pas assez de moyen ont trouvé des solutions plus pratiques et économiques. Elles utilisent des couchent de bébé usagers qu’elles découpent, plient et déposent sur les slips. Le même procédé est utilisé avec des serviettes éponges. À vous donc de voir laquelle de ces méthodes vous sied le mieux.

Serviettes hygiéniques : pourquoi s’en méfier

Le chlore, la dioxine et la cellulose utilisés dans la fabrication des serviettes hygiéniques sont connus pour être dangereux pour la santé, notamment la santé de la reproduction.

Chaque mois, les femmes doivent choisir des serviettes hygiéniques de leur convenance dans la large gamme de produits commercialisés au Cameroun. Un tour dans les grandes surfaces de Yaoundé a permis à Journal du Cameroun de comptabiliser plus de huit marques différentes, de quoi satisfaire à toutes les exigences féminines. De nombreuses femmes ignorent pourtant qu’autant ces serviettes hygiéniques semblent précieuses pour leur assurer le confort pendant les menstruations, autant elles peuvent causer de graves dommages sur leur santé, notamment sexuelle.

«Les serviettes hygiéniques sont faites de coton, on y ajoute sûrement du plastique pour nous protéger de tout débordement», indique Gaëlle, une étudiante interrogée par Journal du Cameroun sur la composition des serviettes hygiéniques. Pourtant les chercheurs contactés sont formels, il n’en est rien. «Elles sont faites de papiers carton recyclés qui sont des déchets de carton blanchis par le chlore et la dioxine. Ces derniers sont des polluants organiques persistants très cancérigènes qui restent au niveau du col après usage des serviettes», indique Steve F, chercheur spécialisé sur les maladies du col de l’utérus.

Chlore et dioxine: qu’est-ce que c’est?

Les dioxines font partie des douze polluants les plus dangereux au monde, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). «Les dioxines sont très toxiques et peuvent provoquer des problèmes au niveau de la procréation, du développement, léser le système immunitaire, interférer avec le système hormonal et causer des cancers. Une fois que les dioxines ont pénétré dans l’organisme, elles s’y maintiennent longtemps à cause de leur stabilité chimique et de leur capacité à être absorbée par les tissus adipeux, dans lesquels elles sont stockées. On estime que leur demi-vie, le temps nécessaire pour perdre la moitié de son activité dans l’organisme, va de 7 à 11 ans», indique l’organisation.

S’agissant du chlore, en plus de provoquer des allergies et des irritations, leur présence peut être à l’origine des règles douloureuses et même de certains cas de stérilité non expliquée. «Les matières absorbantes sont faites de cellulose, une substance toxique pour l’appareil génital de la femme, en lieu et place du silicone, polymère d’amidon et non toxique recommandé par l’OMS. La dernière couche est non aérée, ce qui favorise la croissance des bactéries anaérobies», poursuit Steve F. De nombreux autres produits nocifs se retrouvent dans les composants des serviettes à l’instar des parfums, pesticides et insecticides. Selon les chercheurs, la liste des toxines n’est pas exhaustive et pourrait avoisiner le nombre de 22 substances.

Et les tampons alors?

Une polémique sur l’utilisation des tampons, née dans les années 1980, subsiste dans le monde. Ces protections sont souvent associées à une maladie rare mais qui peut s’avérer fatale, le choc toxique. Lequel se manifeste, entre autres, par un épuisement brutal, une forte fièvre, des vomissements…

Au Cameroun, la réglementation sur la commercialisation des serviettes hygiéniques n’est pas encore bien définie, de même qu’il est difficile de dire, malgré nos tentatives d’en savoir plus, si l’Anor (Agence des normes et de la qualité) a déjà réalisé des tests de conformité desdits produis et si oui, quels en ont été les résultats.

Toutefois, certaines marques de protection intime importées affichent des messages d’avertissement sur des notices ou leurs emballages. Ce sont des messages comme : «Ne contient pas de coton», «lire attentivement la notice» ou même encore «les tampons sont associés à une affection rare mais grave appelée syndrome du choc toxique».