Il compte modifier la disposition limitant le mandat présidentiel
Le Niger va-t-il enrichir le palmarès des pays africains où le nombre de mandats présidentiels est illimité ? C’est la question que l’on peut se poser au regard de la situation qui prévaut en ce moment au Niger. Au mois d’Aout le président compte bel et bien organiser le référendum afin de pouvoir briguer un troisième mandat à la tête du Pays. Les observateurs s’inquiètent sur les risques que court la démocratie, dont les fondements sont encore fragiles dans ce pays. Le tripatouillage de la Constitution aurait comme impact négatif la rupture du processus de rapprochement entre le pouvoir et les mouvements rebelles Touaregs qui écument le Nord du pays et la montée de tension au sein de l’opposition institutionnelle.ler 26 mai 2009, le président avait dissout le parlement à cause de son hostilité à ce projet. Dans la même mouvance, la cour constitutionnelle saisie par les partis politiques, les ONG, la société civile les syndicats avait annulé le 12 juin 2009, le décret du chef de l’état qui convoquait le référendum pour le 04 aout 2009.Le président Mamadou Tanja, avait ainsi accusé la cour constitutionnelle d’aller contre la volonté du peuple Nigérien.
Mais la grogne est de plus en plus perceptible au sein même du gouvernement où des voix discordantes se lèvent contre les choix du président. En outre le principal parti de l’opposition qui jusque là soutenait le président Tanja, vient d’annoncer le retrait de ses huit ministres du gouvernement. Selon les responsables de la Convention Démocratique et Sociale, cette décision est motivée par la différence d’appréciation entre le parti et le gouvernement notamment, sur la question du référendum constitutionnel. Le président Tanja a été élu en 1999 et 2004.Mais le chef de l’état signe et persiste. Il est apparu vendredi à la télévision nationale pour affirmer que la loi fondamentale lui conférerait certains pouvoirs, c’est – à-dire les possibilités de prendre des mesures exceptionnelles lorsque le fonctionnement régulier des pouvoirs publics est en danger. Pour lui, il s’agit de continuer à sauvegarder l’essentiel des fondements de la nation et de préserver les intérêts du peuple en toute circonstance.
Il est prêt à tout pour réussir son pari. En outre l’homme fort du Niger déclare que Je ferai usage, et cela sans faiblesse, de tous les pouvoirs que me confèrent les lois et règlements de la république en vue de trouver une solution à cette situation de blocage que certains sont malheureusement fiers de présenter comme le fruit de leur opération de sape. Mamadou Tandja dont le second et dernier mandat s’achève le 22 décembre prochain, compte rester à son poste, pour une période transitoire de trois ans avec à la clef une nouvelle constitution, qui va inaugurer la VIème République au Niger.
Le président contesté se livre ainsi à un véritable bras de fer avec son peuple qui pourtant l’avait hissé au sommet. En Afrique du Sud, Après Nelson Mandela et Thabo Mbeki, c’est Jacob Zuma qui a pris les rênes du pays pour un mandat de cinq années, renouvelable une fois, si les militants et sympathisants de l’ANC, lui renouvellent leur confiance dans les cinq prochaines années. Et la sortie de Thabo Mbeki, détenteur du mandat présidentiel, à quelques mois de la fin de son règne, est une véritable leçon de démocratie pour les dirigeants du continent. Agé de 71 ans, avec à la clef 10 années passées au pouvoir, soit deux mandats successifs de 5 ans, Mamadou Tanja ne songe toujours pas à passer le témoin à un éventuel successeur. Pourtant, le président devrait pouvoir lire les signes du temps.
