Yaoundé: 417 temporaires des Domaines annoncent une grève de la faim

Le «Collectif 417» revendique entre autres le paiement de 27 mois d’aérés de salaire, la prime de bonne séparation

Le «Collectif 417» du nom de baptême de ce regroupement des ex-temporaires de l’actuel ministère des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières (MINDCAF) ont décidé de passer à la vitesse supérieure pour faire entendre leurs voix. Ils ont pour objectif de pousser le gouvernement à régulariser leur situation. Dans leur «avis de grève de la faim» adressé au préfet du Mfoundi, le collectif des 417 temporaires non recrutés indique que cette grève de la faim se déroulera «à partir de jeudi le 15 mars 2012 jusqu’à la régularisation de nos droits». La correspondance mentionne qu’«en 2008, par diverses notes ministérielles nous avons été recrutés au MINDAF. Depuis 2010, nous sommes sans rémunération et non contractualisés. Pendant que nous attendons la concrétisation des espoirs autorisés par la hiérarchie, nous sommes remerciés sans notification de cessation de service ni paiement de nos droits (27 mois d’aérés de salaire, prime de bonne séparation, réparation du préjudice causé).

En effet, dans sa correspondance du 02 mars 2012 ayant pour objet la «Libération des temporaires du ministère des Domaines du Cadastre et des Affaires foncières», le nouveau chef de ce département ministériel, Jacqueline Koung A Bissiké, a instruit le secrétaire général, l’inspecteur général, les conseillers techniques les directeurs, les chefs de structures rattachées au secrétariat général, les Délégués régionaux et départementaux de procéder sans délai à la libération des personnels temporaires en service dans vos structures respectives et d’inviter ces derniers à attendre dans le calme et le civisme républicain l’aboutissement des démarches entreprises. Les 417 temporaires ainsi chassés du MINDCAF disent que l’attente devient encore trop longue surtout que, soutient Lionel Ayangma, le porte parole du collectif, beaucoup parmi nous ont dans cette attente différée, laissé passer de multiples opportunités et ont atteint l’âge limite des concours. Le collectif des temporaires du Mindcaf indique avoir même été utilisé pour la formation des nouvelles recrues de l’Opération de recrutement des 25000 jeunes à la fonction publique. Des faits qui montrent à quel point ces jeunes camerounais ont été «exploités» par les responsables de ce département ministériel qui leur ont pourtant promis une régularisation de leur situation. Même s’ils disent avoir déjà saisi le Chef de l’Etat, le nouveau ministre des Domaines du Cadastre et des Affaires foncières Jacqueline Koung A Bissiké est vivement interpellé.

Le «Collectif 417» revendique entre autres le paiement de 27 mois d’aérés de salaire, la prime de bonne séparation
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Cameroun: Des entreprises d’emplois temporaires sanctionnées

Le ministre l’emploi et de la formation professionnelle a suspendu 35 d’entre elles et averti 31 autres

66 entreprises dans le viseur du ministre camerounais de l’emploi et de la formation professionnelle. Zacharie Perevet a rendu publiques mercredi 3 août 2011, deux décisions portant sur les entreprises opérant dans le domaine des emplois temporaires. 35 d’entre elles ont été suspendues pour non respect de l’obligation de renouveler leurs agréments. Pour les 31 autres, elles ont juste fait l’objet d’un avertissement avec obligation de se conformer dans un délai de trois mois. Ces dernières se voient reprochées le refus de signer des contrats aux personnes qu’elles emploient, le refus aussi de produire pour des besoins de contrôle, des statistiques relatives au nombre des travailleurs sous leur contrôle et enfin pour entrave aux contrôle des services compétents.

Ces manquements constituent non seulement des violations de la réglementation en vigueur, mais aussi des facteurs réducteurs de la lisibilité de l’impact de leurs actions dans la lutte contre le chômage et de celle du gouvernement dans la promotion de l’emploi décent.
Zacharie Perevet

Toutes les entreprises averties opèrent dans la capitale économique Douala. Au ministère, on apprend que la volonté du ministre d’améliorer les choses est sérieuse. « Beaucoup d’entreprises continuent de violer les droits de certains employés qui parfois ne reçoivent pas leurs salaires ou alors, un moindre document qui prouve que ces jeunes là ont déjà exercé quelque part, et ce n’est pas sérieux, lorsqu’on connait l’importance de l’expérience professionnelle aujourd’hui » a fait savoir un responsable de ce ministère. Au regard du contexte, il ressort que les décisions du ministre si elles ont le mérite de rappeler à l’ordre du jour l’obligation des uns et des autres de respecter la réglementation en vigueur, risque de ne pas être efficace si elles ne s’accompagnent pas d’un suivi dans leur effectivité. Face au chômage galopant, les jeunes en quête d’emploi n’ont d’autre choix que de se laisser enrôler dans des aventures professionnelles, parfois peu ou pas du tout qualificatives.

En décembre 2010, des releveurs de l’opérateur AES Sonel avaient décidé de faire une grève en raison de la précarité de leur situation. En première position de leurs revendications, l’inexistence des contrats de travail et l’absence de sécurité sociale. L’opérateur s’était déchargé du problème en faisant savoir qu’il n’était nullement responsable de cette situation, et que les grévistes devaient en référer à l’agence Intérima, une agence spécialisée dans le placement des emplois temporaires de la ville de Douala. La grève a été calmée, mais en interne et sous anonymat, de nombreuses personnes employées dans ces conditions se plaignent toujours. Pour des experts, le ministère au-delà des entreprises concernées directement, devrait faire opposer sa volonté aux entreprises utilisatrices. « Il y a bien quelqu’un qui bénéficie de ce travail temporaires. Les entreprises ne peuvent pas se cacher derrière le fait qu’elles ont passé un contrat avec une agence d’intérimaire, il doit être de leurs responsabilité de s’assurer que les personnes qui sont à leurs services, le sont conformément à la réglementation », fait remarquer un autre responsable du ministère camerounais de l’emploi. Pour les plus sceptiques, c’est une question de système et le gouvernement devrait d’abord balayer devant sa porte. « Regardez le nombre de temporaires qu’on a dans les administrations publiques ou parapubliques. Ils sont là à quel titre et sur quelles bases ? personne ne sait. Pour que la décision du ministre soit pertinente, il faut d’abord qu’elle sanctionne l’administration publique qui elle aussi viole impunément la réglementation en matière de travail temporaire », fait remarquer un observateur. Au ministère on relativise la remarque et les responsables concernés se disent prêts à aller jusqu’au bout de la logique du ministre, pour les entreprises frappées par la décision.

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