Cameroun: Lucas Abaga Nchama élevé commandeur de l’Ordre de la valeur

Le Premier ministre lui a remis cette reconnaissance mardi, au nom du chef de l’Etat, pour le travail abattu à la tête de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale

Le Cameroun, reconnaissant de l’œuvre de Lucas Abaga Nchama à la tête de la Banque des Etats de l’Afrique centrale, l’a élevé au rang de commandeur de l’ordre de la valeur. Il a reçu cette distinction mardi, 07 février 2017, des mains du Premier ministre Philémon agissant au nom du chef de l’Etat Paul Biya.

Cet Equato-guinéen a passé sept années à la tête du gouvernement de la Béac. Son mandat s’est achevé avec l’élection du Tchadien Abbas Mahamat Tolli installé dans ses fonctions de gouverneur de cette institution sous régionale lundi.

Lucas Abaga Nchama avait été porté à cette haute fonction le 05 février 2010, à l’issue d’un sommet des chefs d’Etat de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac).

Au cours dudit sommet, les débats très houleux avaient porté sur la succession du Camerounais Philibert Andzembe. Un sujet qui avait créé la polémique entre les présidents Ali Bongo (Gabon), Paul Biya (Cameroun) et Teodoro Obiang Nguema (Guinée équatoriale), qui voulaient placer leurs candidats respectifs au poste de gouverneur de la banque centrale.

L’instauration d’un gouvernorat tournant par ordre alphabétique sera décidée pour trancher sur la question. Et c’est le candidat de la Guinée équatoriale, Lucas Abaga Nchama, qui sera finalement choisi.

Son mandat débute sur un fond de scandale. Une affaire de détournement de fonds pèse sur la Béac. Il reçoit alors pour principale mission de restaurer la crédibilité de l’institution auprès des partenaires. «De 2010 à 2016, le gouvernement de la banque s’est employé à atteindre cet objectif. Nous avons élaboré un plan que nous avons appelé Plan de modernisation qui a permis de renforcer progressivement le dispositif interne de contrôle de la Béac, pour l’arrimer aux meilleures pratiques internationales, afin d’éviter la résurgence des dysfonctionnements, de rétablir les équilibres financiers et d’améliorer la gouvernance. Ce travail acharné nous a permis de restaurer la crédibilité de l’institut d’émission, de rétablir la confiance avec les partenaires et de faire la lumière sur les affaires ayant gravement entaché sa réputation», a déclaré Lucas Abaga Nchama dans une interview publiée par la presse publique ce mercredi.

A la Béac, les résultats de mesures entreprises se font déjà ressentir par l’ampleur des bénéfices enregistrés, notamment 165 milliards de F CFA en 2015. «Nous n’avons pas encore arrêté les comptes définitifs mais pour l’exercice 2016, la Béac devrait enregistrer un bilan similaire.

Ces ressources nous ont permis de renforcer nos fonds propres, de distribuer des dividendes aux Etats mais aussi de soutenir les banques qui sont en charge du financement direct du développement économique», a-t-il ajouté.