Interview de Kah Walla, présidente nationale du Cameroon People’s Party (CPP)

«Le septentrion m’a accordé un accueil auquel je ne m’attendais pas»

Madame la présidente nationale du CPP, quel est votre sentiment à la fin de ce meeting que vous venez de tenir ici à Ngaoundéré?
Je crois que nous avons eu une excellente communication, un très bon moment de dialogue et d’échange. je crois que c’est très important en tant que candidate à la présidentielle et aussi en tant que présidente d’un parti politique d’aller à la rencontre des populations, de les écouter par rapport à leurs problèmes et de s’assurer que les solutions que nous sommes en train d’envisager correspondent effectivement aux problèmes de ces populations là. C’est ce que nous avons eu ce soir à Ngaoundéré et je suis très contente. Vous avez vu dans la salle beaucoup de jeunes étudiants, beaucoup de femmes et aussi des hommes qui étaient là, toute la communauté était représentée.

Quel bilan vous faites de votre tournée septentrionale?
Je termine cette tournée avec cette conférence publique à Ngaoundéré, la tournée a été extraordinaire. Je dois dire que le septentrion m’a accordé un accueil, vraiment je ne m’y attendais pas. Dans l’extrême-nord, les foules ont été immenses, je ne m’attendais pas à voir autant de personnes qui m’attendaient, qui voulaient discuter avec moi, qui voulaient accueillir une femme parce que dans cette zone, on a un peu peur en disant que peut-être ils ne vont pas accepter une femme. Je peux dire aujourd’hui à tout le Cameroun que c’est tout le contraire, l’extrême-nord, le nord et l’Adamaoua m’ont dit, on veut le changement, ça doit changer et nous sommes prêts à ce que, si c’est une femme qui apporte ce changement, elle accède au pouvoir.

On a constaté que vos meetings sont limités aux chefs-lieux des régions. C’était une tournée d’implantation ou alors c’est la campagne qui est lancée au CPP?
Mes tournées ne sont pas du tout limitées aux chefs-lieux des régions; il s’avère que dans l’Adamaoua, je me suis limitée à Ngaoundéré à cause du temps, des horaires de vol et du programme, et donc je n’ai pas pu visiter plusieurs départements de l’Adamaoua. Je peux vous dire que dans l’Extrême-nord, j’ai fait quatre départements avec plus d’une dizaine de villages que j’ai visitées. Dans le Nord, j’ai été dans deux départements avec 6 localités qui ont été visitées ; donc vous voyez qu’on ne s’est pas seulement limité aux chefs-lieux de régions. Ce qui est clair c’est que, étant restée à Ngaoundéré, ça veut dire une chose: Je dois revenir.

Madame Kah walla, vous avez soulevé 11 points de récrimination concernant le système électoral actuel. Est-ce que ce sont les mêmes onze points que le SDF?
Nos onze points datent de bien avant le SDF, ils étaient formulés par «Cameroun Obosso» quand moi-même j’étais encore dans le SDF. Donc, ça date de 2008, mais je crois que ce n’est pas ce qui est important. Effectivement, nous avons beaucoup de points d’accord avec le SDF et pas seulement avec le SDF, l’UPC a sorti des points de revendication, presque tous les acteurs politiques revendiquent la même chose: De bonnes élections au Cameroun, inscription biométrique, élection à deux tours, bulletin unique, refonte des listes électorales… Ce sont des points que nous revendiquons.

Le SDF dit de son côté que si ses 11 points ne sont pas satisfaits, il n’y aura pas d’élections au Cameroun. Qu’est-ce que le CPP fera de son côté si ces onze points ne sont pas respectés?
Mon avis est que nous devons pousser aussi loin sur ces reformes et ne pas dire au gouvernement que nous n’allons pas aller aux élections s’il n’y a pas ces réformes. Ça c’est une démission, on ressort du système électoral et le gouvernement est très confortable. Ils font leurs choses entre eux. Or quand nous sommes dans le système, quand nous poussons, quand nous revendiquons tous les jours, quand nous sommes avec ELECAM nous les poussons à faire normalement leur travail, je pense que ça permet à ce que ce système vive. Maintenant, nous sommes dans un processus et je ne peux pas vous dire où est-ce que nous en serons en octobre 2011. J’espère et je crois qu’on va obtenir quelques points clés, quelques points importants comme le bulletin unique qui permettra d’aller peut-être pas très à l’aise aux élections, mais d’aller avec un plus grand sens de confort, donc voilà à quoi nous tendons.

Kah Walla, présidente nationale du Cameroon People’s Party
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Kah Walla en tournée d’implantation du Cameroon People’s Party dans le septentrion

Du 9 au 18 mai, la tournée nationale de la candidate déclarée aux présidentielles l’a conduite dans le septentrion.

Après l’Extrême-Nord et le Nord, c’est ce mercredi 18 mai 2011 que la candidate déclarée aux élections présidentielles d’octobre prochain a foulé le sol de la région de l’Adamaoua où elle a tenu un meeting à l’alliance française de Ngaoundéré. Grâce à cette rencontre, le public a pu apprendre davantage sur son cursus académique, sa personne, le parti qu’elle incarne désormais, les raisons de sa démission du SDF, son programme politique… Quelques temps forts ont marqué le meeting de Ngaoundéré: L’exécution de l’hymne national, la lecture du récépissé de déclaration de manifestation, le mot de bienvenue du coordonnateur du CPP dans l’Adamaoua, Djidji Issa, et l’exposé fleuve de la présidente nationale du CPP, Mme Kah Walla, le tout couronné par une conférence de presse.

Celle qui, à 46 ans, a décidé de se présenter aux élections présidentielles de 2011 sous la bannière du Cameroon People’s Party (CPP) est de cette catégorie de personnes révoltées par la réalité et le vécu quotidien des camerounais qui pourraient pourtant être nettement meilleurs. De par son cursus scolaire et son expérience professionnelle, Kah Walla a parcouru le monde et entend mettre son expérience au service de son pays, le Cameroun; elle se veut porteuse de l’idéologie de son parti, le CPP, qui se veut être au service du peuple. Ce n’est donc pas un hasard si ce parti à vocation populaire a pour slogan «le peuple d’abord !». Créé en 1991, le CPP a semblé être pour la sociale démocrate Mme Edith Kabang Walla, le seul parti qui avait une philosophie soutenable après sa démission du SDF.

Kah Walla, présidente nationale du CPP, tenant un meeting populaire dans l’obscurité suite à un délestage
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Tout au long de ce meeting, la présidente nationale du CPP a déroulé son programme politique en trois points: Reprendre notre pouvoir en tant que peule, transformer notre leadership sur le plan économique et devenir la puissance économique de l’Afrique centrale que le Cameroun mérite d’être; construire de nouveaux systèmes sociaux, éducatifs, culturels, sécuritaire entre autres. Kah Walla pense que la constitution doit être réformée pour le juste équilibre des pouvoirs législatif, judiciaire et exécutif. Elle pense également que l’indépendance entre ces trois pouvoirs devrait être garantie et qu’une véritable décentralisation pourrait permettre à nos régions de se prendre en main et de se développer. Elle a également évoqué des questions liées au droit de vote des camerounais, aux imperfections du code électoral etc. La presse s’est également faite le devoir d’interroger le transfuge du SDF sur les raisons de sa démission du parti de Ni John Fru Ndi. L’on apprendra alors que ce sont les divergences liées aux inscriptions sur les listes électorales qui constituent le principal point de discorde.

A la question de savoir quelles sont les sources de financement de sa campagne, elle répondra qu’elle est entièrement financée par des camerounais de bonne volonté qui ont besoin du changement. Je ne peux pas vous dire combien de femmes m’ont déjà approché, avec 1000 ou 10 000 francs pour me dire j’admire votre courage, c’est bien ce que vous faites, allez de l’avant. déclare-t-elle. Sur la question concernant son statut matrimonial, Kah Walla qui n’est pas mariée répondra: Mariée ou pas mariée, ce qu’on veut, c’est une image des valeurs et non le paraître. Je suis à la tête de deux familles, je paye la scolarité de plus de 30 enfants à chaque rentrée scolaire. En plus, le mariage c’est une chance de la vie. Moi je n’ai pas eu cette chance là et si être mariée était synonyme de réussite, le Cameroun serait un modèle. Je connais au Cameroun des gens qui sont mariés mais qui n’arrivent pas à tenir deux conseils de ministre par an, qui donnent l’image d’un pays qui n’est pas démocratique. C’est dans l’obscurité suite à un délestage que cette phase de questions-réponses s’est achevée en queue de poisson.

Banderole du CPP de Madame Kah Walla
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