Cameroun : une longue tradition de chefs vandales

L’histoire des chefs des régions côtières du Cameroun est loin d’être reluisante.  Dans une lettre qu’il leur adressa en 1884, le Consul anglais Hewett qualifiait ceux de Douala en particulier de « gros imbéciles ».

Plus grave, il les accusait, entre autres, de s’être « vendus à l’Allemagne ». Déçu, dira-t-on, de n’avoir pu décrocher, au profit de Sa Majesté la Reine d’Angleterre, le petit joyau au fond du golfe de Guinée.

Mais déjà, en 1881, le missionnaire George Grenfell parlait d’eux comme « de pauvres gens incapables de se gouverner eux-mêmes ».

D’autres sources (missionnaires notamment), les présentent comme des affairistes et trafiquants, esprits oisifs rompus à des habitudes sanguinaires et responsables du cortège de cruautés et de la corruption qui conduiront finalement à la dissolution des sociétés autochtones de l’époque.

En effet, de la cote de Bimbia, leur rapacité est légendaire. Negriers pour leur propre compte, ils « vendent » les leurs à des négociants européens contre du tabac, des miroirs, de l’alcool et de la quincaillerie.

Montrant d’ores et déjà des signes d’asservissement volontaire et de lobotomie culturelle, certains se parent des noms d’oiseaux » – King William, Dick Merchant, Yellow Money, Duke ceci et Duke cela et ainsi de suite.

Tour à tour, ils signent des traités dont les clauses accordent à différentes puissances étrangères le droit d’intervenir directement dans les affaires intérieures de leurs communautés.   Viendraient-ils à ne pas respecter les clauses des différents traités, ils acceptent de se soumettre a de sévères sanctions du gouvernement britannique.

Les chefs indigènes de Douala n’agissent pas différemment. En 1856, ils signent un traité qui institue à Douala une Cour dite d’équité – une véritable farce.

Entre autres, les potentats admettent qu’ils pratiquent des « coutumes barbares et inhumaines » et acceptent d’être déportés à Fernando Po au cas où ils transgressent les clauses servant désormais à réguler leur assujettissement volontaire.

Dès la fin des années 1870, ils entreprennent une vaste campagne visant à se placer, illico, sous la domination anglaise.

En 1879, ils lui adressent une seconde doléance dans laquelle ils demandent qu’un « gouvernement anglais » soit établi au Cameroun et préconisent que « toutes les lois et coutumes [autochtones] soient abandonnées » au profit des lois anglaises.

En avril 1883,  les chefs Bell et Akwa plaident de nouveau pour l’annexion pure et simple du Cameroun par  la Reine d’Angleterre.

Ils écrivent à la Reine d’Angleterre pour céder leur territoire a la Grande Bretagne qui ne semble guère être intéressée.

En 1884, le Consul Hewett est en route pour exaucer leur vœu, mais il se fait devancer par Nachtigal. Les chefs n’en ont cure. Ils se donnent aux Allemands, provoquant l’ire des Anglais qui les qualifient dès lors de « gros imbéciles »!

Le samedi 12 juillet 1884, dès l’après-midi, Bell et Akwa signent le fameux traité par lequel ils cèdent « le pays appelé Cameroun » et tous leurs « droits de souveraineté » a la Maison commerciale allemande Woermann.

Le lendemain, lors d’une palabre convoquée à la factorerie, on relit la traite.

Bell et Akwa sont disposés à abdiquer au profit du Kaiser.

Les droits de souveraineté cèdes a la Maison Woermann sont très vite rétrocédés au Reich et à l’Empereur dans une convention signée le 13 juillet par les commerçants allemands et le commissaire impérial. Le tout est légalisé par le consul d’Allemagne au Gabon, Emil Schulze.

C’est le 14 juillet qu’a lieu la cérémonie de prise de possession du territoire. Il pleut ce jour-là. Nachtigal est revêtu de toutes ses décorations. Un décor militaire de parade est constitué d’un peloton de 20 matelots commandés par le lieutenant Hoffmann. Deux tambours et trois fifres accompagnent l’ensemble.

Le drapeau allemand est hissé sur Bell-Town, Akwa-Town et Dido-Town.

C’est cet acte que Ruben UM NYOBE et les autres martyrs du peuple camerounais s’efforceront d’abolir.

Faut-il le rappeler, UM, MOUMIE, OUANDIE, KINGUE, YEM MBACK, OSENDE AFANA et une foule de sans-noms et de sans-visages sacrifient leur vie pour réparer le forfait de Bell, Akwa et bien d’autres.

Cent trente-quatre ans plus tard, des chefs douala (faut-il prêter aux anglais l’appellation de « gros imbéciles ») vandalisent le monument destiné au plus illustres de nos martyrs, Ruben UM NYOBE.

La lutte, manifestement,  continue !

Aux nouvelles générations de se réveiller et de la conduire jusqu’au bout si, comme nous y invite Frantz Fanon, nous devons enfin « sortir de la longue nuit » ! »

 

Une longue tradition de chefs-vandales

L’histoire des chefs des regions côtières du Cameroun est loin d’être reluisante.
Dans une lettre qu’il leur adressa en 1884, le Consul anglais Hewett qualifiait ceux de Douala en particulier de « gros imbéciles ».
Plus grave, il les accusait, entre autres, de s’être « vendus a l’Allemagne ». Déçu, dira-t-on, de n’avoir pu décrocher, au profit de Sa Majesté la Reine d’Angleterre, le petit joyau au fond du golfe de Guinée.
Mais déjà, en 1881, le missionnaire George Grenfell parlait d’eux comme « de pauvres gens incapables de se gouverner eux-mêmes ».
D’autres sources (missionnaires notamment), les présentent comme des affairistes et trafiquants, esprits oisifs rompus à des habitudes sanguinaires et responsables du cortège de cruautés et de la corruption qui conduiront finalement à la dissolution des sociétés autochtones de l’époque.
En effet, du côté de Bimbia, leur rapacité est légendaire. Négriers pour leur propre compte, ils « vendent » les leurs a des négociants européens contre du tabac, des miroirs, de l’alcool et de la quincaillerie.
Montrant d’ores et déjà des signes d’asservissement volontaire et de lobotomie culturelle, certains se parent des « noms d’oiseaux » – King William, Dick Merchant, Yellow Money, Duke ceci et Duke cela et ainsi de suite.
Tour à tour, ils signent des traités dont les clauses accordent à différentes puissances étrangères le droit d’intervenir directement dans les affaires intérieures de leurs communautés. Viendraient-ils à ne pas respecter les clauses des différents traités, ils acceptent de se soumettre à de sévères sanctions du gouvernement britannique.
Les chefs indigènes de Douala n’agissent pas différemment. En 1856, ils signent un traité qui institue à Douala une Cour dite d’équité – une véritable farce.
Entre autres, les potentats admettent qu’ils pratiquent des « coutumes barbares et inhumaines » et acceptent d’être déportés a Fernando Po au cas où ils transgresseraient les clauses servant désormais à réguler leur assujettissement volontaire.
Dès la fin des années 1870, ils entreprennent une vaste campagne visant à se placer, illico, sous la domination anglaise.
En 1879, ils lui adressent une seconde doléance dans laquelle ils demandent qu’un « gouvernement anglais » soit établi au Cameroun et préconisent que « toutes les lois et coutumes [autochtones] soient abandonnées » au profit des lois anglaises.
En avril 1883, les chefs Bell et Akwa plaident de nouveau pour l’annexion pure et simple du Cameroun par la Reine d’Angleterre.
Ils écrivent a la Reine d’Angleterre pour céder leur territoire à la Grande Bretagne qui ne semble guère être intéressée.
En 1884, le Consul Hewett est en route pour exaucer leur voeu, mais il se fait devancer par Nachtigal. Les chefs n’en ont cure. Ils se donnent aux Allemands, provoquant l’ire des Anglais qui les qualifient des lors de « gros imbéciles »!
Le samedi 12 juillet 1884, dès l’après-midi, Bell et Akwa signent le fameux traité par lequel ils cèdent « le pays appelé Cameroun » et tous leurs « droits de souveraineté » à la Maison commerciale allemande Woermann.
Le lendemain, lors d’une palabre convoquée à la factorerie, on relit le traité.
Bell et Akwa sont disposés a abdiquer au profit du Kaiser.
Les droits de souveraineté cédés à la Maison Woermann sont très vite rétrocédés au Reich et à l’Empereur dans une convention signée le 13 juillet par les commerçants allemands et le commissaire impérial. Le tout est légalisé par le consul d’Allemagne au Gabon, Emil Schulze.
C’est le 14 juillet qu’a lieu la « cérémonie » de prise de possession du territoire. Il pleut ce jour-là. Nachtigal est revêtu de toutes ses décorations. Un décor militaire de parade est constitué d’un peloton de 20 matelots commandés par le lieutenant Hoffmann. Deux tambours et trois fifres accompagnent l’ensemble.
Le drapeau allemand est hissé sur Bell-Town, Akwa-Town et Deido-Town.
C’est cet acte que Ruben UM NYOBE et les autres martyrs du peuple camerounais s’efforceront d’abolir.
Faut-il le rappeler, UM, MOUMIE, OUANDIE, KINGUE, YEM MBACK, OSENDE AFANA et une foule de sans-noms et de sans-visages sacrifieront leur vie pour réparer le forfait de Bell, Akwa et bien d’autres.
Cent trente quatre ans plus tard, des chefs douala (faut-il prêter aux anglais l’appellation de « gros imbeciles ») vandalisent le monument destiné au plus illustres de nos martyrs, Ruben UM NYOBE.
La lutte, manifestement, continue !
Aux nouvelles générations de se réveiller et de la conduire jusqu’au bout si, comme nous y invita Frantz Fanon, nous devons enfin « sortir de la longue nuit » !

Les obsèques traditionnelles de Mgr Bala prévues le dernier week-end du mois d’août

La famille devrait y pratiquer des rites ancestraux qui favoriseront l’émergence de la vérité sur les circonstances de la mort de l’évêque de Bafia.

Les familles Etoudi et Tsinga vont organiser le deuil de leurs fils Mgr Jean Marie Benoît Bala à Zoasse par Oveng au dernier week-end du mois d’août. Pour cela, la famille avait obtenu l’approbation symbolique de l’église le 03 août dernier à Bafia.

Selon le député RDPC pour le Mfoundi Yves Martin Ahanda Assiga, par ailleurs membre de la famille Etoudi, plusieurs rites traditionnels seront effectués conformément aux traditions du peuple Beti «Il est de coutume que nous organisions des obsèques traditionnelles au village du défunt même. Pour le cas d’espèce, ce sera fait de la manière la plus traditionnelle qui soit, c’est-à-dire qu’elle intègrera la dimension tragique de son décès. Il y a chez les Beti une façon de faire les obsèques des gens lorsqu’ils ont été victimes d’une mort violente. Et de fait, il aura droit aux rites qui s’imposent. Et là aussi on procèdera à des rites qui vont participer à la manifestation de la vérité. Il s’agit d’invoquer nos ancêtres pour que ceux qui ont commis ce meurtre soient démasqués ou se démasquent d’eux-mêmes» a indiqué le député cité dans le quotidien Le Jour, édition du 11 août 2017.

Lire aussi : La famille de Mgr Bala demande l’autorisation d’organiser le deuil de son fils

Depuis la mort constatée de l’évêque de Bafia, la famille naturelle et le collège des évêques n’ont cessé de contester le flou autour des circonstances de la mort de Mgr Jean Marie Benoît Bala. Même les conclusions de l’autopsie menée sous la tutelle du procureur de la Cour d’appel du centre n’ont pas convaincue l’Eglise Catholique pour qui le prélat «a été brutalement assassiné». Cette version a été réitéré tout au long des obsèques organisés du 03 au 04 août  par la communauté catholique.

 

Chanter en entrant au stade: une tradition camerounaise

Les Lions indomptables ont observé la tradition une nouvelle fois, en poussant la chansonnette à leur arrivée au stade Saint-Petersbourg, avant d’y affronter l’Australie (1-1).

Les clichés ont la vie dure mais à l’occasion de la Coupe des confédérations, les Camerounais prouvent à qui veut bien l’entendre qu’ils ont définitivement le rythme dans la peau. Hier, jeudi 22 juin, les Lions indomptables ont effectué une entrée dansante, bruyante et festive au stade Saint-Petersbourg  avant d’affronter l’Australie  du Spartak. Ce scénario était déjà le même dimanche au stade du Spartak (avant le match contre le Chili).

Une arrivée qui a pu en surprendre certains et qui contraste avec celles des joueurs qui évoluent dans les championnats européens, repliés sur eux-mêmes, dans leur bulle, casque vissé sur la tête, le regard vide et sans le moindre échange ou signe de communion avec leurs coéquipiers. La méthode camerounaise n’en est pas vraiment une, mais elle permet de souder les troupes avant une rencontre. Il s’agit de sélectionner une chanson en pidgin (sorte de créole qui mixe des mots français, anglais et issus des différents dialectes), à faire cracher les décibels de la sono au son de ce morceau, à chanter à tue-tête et à marcher au pas cadencé tel un seul homme. Et accessoirement, de se trémousser. Un bon échauffement avant l’heure, de la sortie du bus à l’entrée dans le vestiaire.

Lechantre : « Ne pas aller à l’encontre de la tradition »

Si elle n’est toujours synonyme de victoire assurée, elle permet en tout cas de fédérer l’effectif, de souder les joueurs, de chasser la pression, d’extérioriser ses sentiments, d’instaurer à la fois un certain état d’esprit et une ambiance résolument joyeuse. Car après tout, le football, même au plus haut niveau, ce n’est que du sport.

«Quand il y a une telle ambiance, on laisse faire, explique Pierre Lechantre, sélectionneur du Cameroun de 1999 à 2001 et vainqueur de la CAN en 2001. C’est une façon pour eux de se désinhiber. Ils ont besoin de ça. J’ai notamment en tête le souvenir de notre match face à la France en 2001. De notre départ du Parc Astérix, où nous logions, à notre arrivée au Stade de France, les gars avaient chanté à tue-tête des chants africains. Ils n’avaient pas arrêté. A partir du moment où ils chantaient, ça voulait dire qu’il y avait de la motivation. C’est une autre méthode de gestion mais il faut laisser faire les gars et joueur le jeu à fond. Et ne surtout pas aller à l’encontre de la tradition. »

 

 

Bodi Guillaume: «Ça n’a pas été facile de libérer le corps de l’évêque Jean Marie Benoît Balla»

Les recherches des sapeurs-pompiers sous le pont d’Ebebda, mercredi et jeudi, n’ayant produit aucun résultat, les autorités ont fait appel aux autorités traditionnelles pour que la dépouille du prélat puisse être repêchée. Le récit des opérations.

La dépouille de l’évêque de Bafia, Jean Marie Benoît Balla, est gardée à l’Hôpital général de Yaoundé. Elle a été retrouvée vendredi, 02 juin 2017 à Tsang, près de Monatélé par un pécheur sorti aux aurores. Ce dernier, comme beaucoup d’autres piroguiers, avait prêté main forte, mercredi et jeudi, aux équipes des sapeurs-pompiers et marins dépêchés à Ebebda suite à la disparition, alors présumée, de l’évêque. Après des recherches restées infructueuses, les autorités décident de recourir à la tradition dans l’espoir d’avoir des résultats. Les chefs Bodi Guillaume (du village d’Ebom-zoud), Abega Ekassi (ancien chef d’Ebeda II) et Obono Bikie  (D’Ebebda centre) vont être sollicités pour les rites. Journal du Cameroun est allé à leur rencontre. Le récit de leurs intervention racontée par sa majesté Bodi Guilaume.

«Vers 14h (mercredi) lorsque j’ai appris que quelqu’un est tombé du pont,  je me suis immédiatement rendu sur le pont. Sur place,  j’ai trouvé le gouverneur (Naseri Paul Béa, Ndlr) des militaires, le préfet, là j’ai compris que l‘affaire est sérieuse. Je me rends vite compte que tous sont désemparés, ils ne savent même pas par où commencer. Nous apprenons que les sapeurs sont en route, néanmoins je trouve toujours qu’ils sont désemparés. Je me rapproche alors du préfet qui me connait et je lui suggère de mettre à contribution les forces locales parce qu’en pareille circonstance nous avons des gens qui peuvent aider. Je parlais des piroguiers et de nos gardiens de la tradition. Il a directement appelé le commandant de compagnie et m’a présenté en parlant de mes propositions. C’est à ce moment que je propose aux commandants de faire venir les piroguiers qui pourront orienter les sapeurs-pompiers. Cela est vite fait tous se mobilisent.

Quelques minutes, après les sapeurs-pompiers sont arrivés, ils se sont habillés directement pour entrer dans l’eau. Ce sont les piroguiers qui les ont aidé à entrer dans l’eau parce qu’ils sont venus sans matériels. Après plusieurs heures de plongée malgré que certains sapeurs-pompiers se plaignent des rochers qui les blessaient, les recherches ont dû être arrêtées pour cette soirée-là. Il faisait déjà presque nuit.

Le lendemain (jeudi, Ndlr), les sapeurs-pompiers sont revenus avec un matériel assez imposant, ils ont plongé toute la matinée, ils n’ont rien vu. Ils ont vraiment cherché partout, ils sont allés assez loin de sorte qu’installés sur le pont comme nous étions nous ne les voyions plus. A midi, ils sont allés manger et ils se sont reposés. Ils ont ensuite repris les recherches dans l’eau, tout le reste de l’après-midi. Ils n’ont rien vu. C’est à ce moment que je suis reparti auprès du maire, je lui ai dit de permettre qu’on fasse recours à la tradition pour retrouver le corps, parce que si on ne se déployait pas rapidement on allait retrouver le corps totalement abimé et on n’aurait jamais su ce qui a bien pu se passer. Or dans l’état où il a été retrouvé, les enquêteurs peuvent nous dire ce qui s’est passé.

Le temps fait pression

«Trop de temps s’était écoulé. Il fallait faire vite pour retrouver le corps. sous la pression du temps, le maire écoutait tout le monde, c’est comme ça que des gens le trompaient avec toutes sortes de raisonnements. Des marabouts se sont même présentés au maire, ils prétendaient pouvoir retrouver le corps. Ils ont donné la liste du matériel dont ils avaient besoin, les autorités ont acheté. Ils ont fait leurs  rituels. Au bout ils ont dit que le cadavre allait apparaitre après quelques heures. On a attendu mais rien. Finalement j’ai causé à nouveau avec le maire et le préfet lorsque j’ai su que nous avions le feu vert, je suis allé chercher le patriarche (Obono Bikie) ainsi que notre spécialiste de l’eau (Abega Ekassi).

Ils ont demandé qu’on leur apporte quelques vêtements qui appartenaient à l’évêque, le repas qu’il aimait beaucoup manger et quelques outils supplémentaires. Personne n’a compliqué, l’évêché nous a envoyé ce que nous avions demandé (des vêtements, de gros poissons frits, des pommes de terre, du vin rouge et des maltas). C’est ainsi que nous sommes descendus sous le pont, autour de 21h 30. Le patriarche a ensuite demandé qu’on change d’endroit et aussi qu’il n’y ait pas de gens avec nous. Nous nous sommes déplacés, nous sommes allés sous le pont au bord de l’eau. Nous n’étions plus que six avec le maire et le chauffeur de l’évêque et un autre chef qui est venu nous prêter main forte. Le maire n’a pas suivi toute l’opération, il s’est excusé il se sentais fatigué. Celui qui a assisté jusqu’à la fin c’est le chauffeur de l’évêque. Nous avons donc pris la parole à tour de rôle comme le veut la tradition. Nous n’allons pas rentrer dans le secret du rite mais ce qu’il y a à savoir c’est que nous avons demandé à nos ancêtres de libérer le prêtre parce qu’en tant qu’homme de Dieu sa place ne se trouve pas dans les bas-fonds.

Tout un monde dans l’eau

«Le travail était très dur. Ça n’a pas été facile de libérer l’évêque. Parce qu’en fait ce que nous avons fait c‘était de demander aux habitants de l’autre monde de le libérer pour que le corps puisse être retrouvé. Parce que le monde de l’eau est organisé, on y trouve tout ce que nous avons ici sur terre, les prisons, le tribunal, des maisons… Et  lorsque le prêtre est arrivé personne ne l’attendait il a troublé la tranquillité des autres et donc il était retenu captif.»

Lorsque vers minuit nous poursuivions nos opérations, le patriarche, en accord avec notre spécialiste de l’eau, nous a rassuré que notre travail était sur la bonne voie. Il a demandé qu’on fasse venir le maire avant six heures pour qu’il vienne suivre en direct la réponse qui nous sera donnée. Ce qui est fait, à 5h30 le maire arrive.

A son arrivée, nous lui apprenons que le travail pour lequel nous avons été retenus est fini et que le premier piroguier qui va aller dans l’eau va rapporter la dépouille. On le savait parce que le spécialiste de l’eau nous avait déjà dit où on allait la retrouver. Le corps a été retrouvé à Tsang par un piroguier qui l’a bloqué dans les herbes et est venu prévenir. La marine a alors envoyé un bateau pour le récupérer. Monseigneur présentait juste quelques égratignures au niveau du visage, les poissons avaient un peu commencé à le manger. Mais sinon il était tel que nous on le voyait sur les photos.

Tout n’est pas fini

Nous disons aujourd’hui que tout n’est pas fini. Nous sommes heureux parce que le corps est retrouvé, toutes les questions qu’on se pose auront des réponses et la famille peut faire son deuil. Toutefois, il faudrait que nous allions maintenant remercier ceux qui nous aidons à travailler. Je parle des gens des bas-fonds parce qu’ils nous ont permis de retrouver le corps de l’évêque dans un bon état et reconnaissable.»

Calvin Yug: «On naît percussionniste»

Le batteur, percussionniste et chanteur sera en concert ce jeudi 30 septembre au CCF de Douala…

Votre actualité Calvin ce sont les deux concerts que vous offrez avec le collectif Bantu, ce n’est pas tous les jours qu’on a l’occasion de vous avoir ainsi au Cameroun, quelle a été la motivation?
Ca fait un long parcours déjà, nous essayons depuis un certains temps de voyager, de rencontrer les gens et de construire un projet et on s’est dit que c’est peut être le moment de présenter le projet au public. C’est la raison de ces concerts.

Le 18 septembre vous étiez au CCF de Yaoundé comment ça s’est passé?
C’était super cool, le public de Yaoundé a été très chaleureux, sauf quelques petits problèmes techniques qui ce sont résolus par la suite, mais en général ça s’est bien passé.

Vous êtes à la tête d’un groupe, le collectif Bantu, qui vous accompagne sur scène? Parlez nous de ce groupe.
C’est un collectif que je coordonne avec en son sein des amis, des frères d’enfance qui pensent la même chose que moi. Ensemble on essaie de booster les choses, de valoriser la culture africaine. Il existe depuis 2006, année à laquelle je donne mes premiers spectacles notamment à Paris.

Justement cette année là vous effectuez votre 1ère résidence internationale à la cité des arts à Paris, et depuis lors ce sont d’interminables voyages de travail sur la percussion?
Oui, on ne peut s’en passer en fait des percussions. Je pense d’ailleurs qu’on naît percussionniste parce que tout le monde peut taper ses paumes de main et donner un son. La percussion est un peu au centre de tous les humains et particulièrement de tous les africains. Je pense que c’est ce qui constitue le socle de ce collectif, c’est le rythme, la percussion, et à travers cela on met en exergue les réalités de l’Afrique. Donc même les multiples déplacements que nous faisons c’est pour aller prêcher cette façon de vivre en Afrique, de communiquer, car comme vous le savez en Afrique on communiquait à l’époque par les tamtams, c’est un élément important qui fait notre particularité.

Et parlant de rythme, le votre c’est le jazz bantu. C’est quoi exactement?
C’est un mélange de rythme africain et camerounais remâché avec d’autres influences, d’autres instruments modernes autour d’un feu de bois.

Dans votre parcours vous avez sans doute rencontré énormément de personnes, quelles ont été les plus marquantes à vos yeux?
Ma rencontre avec Manu Dibango en 2006, il y a aussi la chanteuse américaine Diana Hamilton que je rencontre dans l’émission de Robert Brazza sur Africa No1. Celle qui m’a le plus marquée c’est celle d’avec l’un des batteurs les plus talentueux qui soit, Valérie Lobe, paix à son âme, avec qui je travaillais sur un gros projet. C’est quelqu’un que j’ai beaucoup respecté et que je continue de respecter parce que le peu de temps qu’on a passé ensemble j’ai énormément appris. On avait pensé qu’il fallait redonner une certaine valeur à la musique africaine notamment en codifiant certains de nos instruments comme la percussion. Aujourd’hui nos instruments de musique sont en voie de disparition, et il y a de fortes chances que la jeunesse n’y comprenne rien après. On voulait mettre tous ces codes sur pieds, mais hélas.

Ce jeudi 30 septembre on pourra vous retrouver au CCF de Douala, après ce sera où?
Après Douala nous serons à l’institut Goethe de Yaoundé en fin d’année, et puis nous sommes entrain de travailler sur certaines dates à l’étranger.

Calvin Yug
Journalducameroun.com)/n

Cameroun: Les Sawas de Yaoundé à l’unisson

Pour le lancement officiel de la fête traditionnelle du Ngondo, ils se sont donnés rendez-vous au complexe sportif de Yaoundé

Une première pour les Sawa de Yaoundé
Pour la première fois, les Sawas, une appellation attribuée aux populations vivant sur le littoral camerounais, ont organisé un grand rassemblement à Yaoundé la capitale du pays, pour le lancement de l’édition 2010 du Ngondo. Cette fête traditionnelle se déroule normalement en décembre. Tout a débuté avec une conférence de presse, pour donner les grandes articulations des manifestations de Yaoundé. Un défilé des associations et groupes culturels Sawa est parti de Paquita au quartier Mvog-Ada pour le lac municipal, sur lequel s’est effectuée une parade nautique le samedi 11 septembre. Une activité qui s’est déroulée avec la permission des autorités traditionnelles de la ville de Yaoundé. Nous avons pris des dispositions pour associer à l’événement Sa Majesté Atangana Marie Thérèse épouse Assiga, chef supérieur des Ewondo et des Bene. Nous n’allions tout de même pas venir à Yaoundé et faire à notre tête. Sa Majesté Assiga demandera aux génies du Lac de nous être hospitaliers, avait fait savoir à la conférence de presse, Louis Roger Manga, le responsable de la communication du Ngondo. Par la suite, les activités qui se sont poursuivies au palais des sports ont pris les allures d’une véritable foire. Exposition des associations et des objets d’art présentant les valeurs culturelles Sawa. Le moment fort aura été la cérémonie de présentation du bureau du Ngondo à Yaoundé. A la tribune, de nombreuses personnalités originaires du groupement Sawa. On a ainsi pu voir Laurent Esso, le ministre secrétaire général de la présidence, David Etame Massoma, le ministre en charge du Contrôle supérieur de l’Etat, René Manga Bell, le chef supérieur Douala, les autres chefs Sawa, dont les chefs Akwa et Batangas, mais aussi des personnalité comme Bell Luc René, ancien patron de la police et gouverneur, le ministre Michel Zouah des sports et Roger Mbassa Ndine, l’ancien secrétaire général du ministère de l’Economie.

Une absence de certaines élites
Tous à l’exception du ministre des sports, qui n’est pas originaire de ce groupement, vêtus de leur traditionnel pagne, chemise et foulard, pour les hommes, et un Kaba, pour les femmes. Les activités du week-end à Yaoundé faisaient office de répétition générale. «TiITIBE», la persévérance, en français est le thème de la présente édition. La 300ème du genre, selon les organisateurs. Le choix de Yaoundé pour cette ouverture participe de la volonté manifestée par la communauté Sawa de Yaoundé d’en être l’hôte. Une soirée culturelle gratuite ouverte au public a été donnée le soir du 11 avec comme artistes Sawas de renom, Hugo Nyame, Ngoye Jeca et Germaine Ebele. Avant cela, le public a eu droit à une conférence sur le thème « Le Ngondo, les Sawa, l’indépendance et la réunification», avec les points de vue du Pr. Abwa, ancien doyen de la Faculté des lettres de l’université de Yaoundé I, de l’historien philosophe Kangue Ewane, d’Henri Manga et du professeur Ebénezer Njoh Mouelle.

Le Ngondo est une fête traditionnelle camerounaise. Elle réunit les peuples Sawa à Douala lors de la première semaine de décembre. Une association qui regroupe tous les Sawa et s’intéresse des questions économiques, politiques, sociales ou mystico-religieuse, a indiqué le prince René manga Bell, qui insiste qu’il ne s’agit nullement d’une secte. Malgré l’ambiance de fête qui régnait, un flottement de tension n’a pas manqué d’être perceptible. Dans les commentaires, on évoquait constamment l’absence de certaines élites Sawa. La mise sur pied d’un bureau à Yaoundé n’était pas au goût de tous. D’où toute la symbolique de la bénédiction de ce bureau par le chef supérieur René Manga Bell et ses autres chefs de cantons.

Cameroun: Les Sawas de Yaoundé à l’unisson
Journalducameroun.com)/n

Littérature: Quatre questions à Gaston Paul Effa

«Je pense que la maladie du monde vient de l’oubli de soi»

Quel message vouliez vous passer à travers cette conférence?
C’est un rappel des choses élémentaires que sont la fraternité, l’humanisme, l’autre, le retour à l’autre qui n’est que soi-même. Je pense que la maladie du monde vient de cet oubli de soi et lorsque nous allons revenir à nous-mêmes ce sera tellement plus facile alors de penser l’autre, c’est-à-dire de redevenir le monde.

Pensez-vous que le monde tel qu’il est aujourd’hui possède les moyens de revenir au soi comme vous le dites?
Biens sur! Nous en sommes absolument capables, mais à condition de le vouloir. Le voulons-nous? C’est cela la question. Voulons-nous redevenir nous-mêmes, des êtres debout? Si on dit oui alors tout est possible. Il y a beaucoup de travail, le chemin est long mais fermez les yeux, avancez et vous verrez que les choses apparaîtront d’elles mêmes. Les yeux de la raison; Puisque la raison est toujours dans la stratégie de calcul. Fermons ces yeux là, ouvrons d’autres yeux qui nous plongent dans la nuit humaine en restant extrêmement vigilants.

Dans votre exposé vous distinguiez la tradition et les traditions. C’est quoi la différence?
Les traditions sont les canevas, la tradition c’est le lieu. La tradition c’est le commencement, le noyau dur qui reste lorsque tout à fichu le camp. Les traditions peuvent disparaître mais la tradition reste. Il se trouve que dans certaines traditions, on est encore dans les chemins qui mènent vers quelque chose qu’on peut appeler la tradition à condition que ces traditions s’appuient, se fondent sur des valeurs.

Qu’entendez-vous par «certaines traditions»?
«Certains traditions» ça peut être la corruption, les détournements., les traditions comme je l’ai dit, c’est tout ce qui va me détourner, tout ce qui m’aliène, qui m’empêche d’être véritablement l’être humain responsable de lui et des autres. Vous avez des traditions partout dans le monde entier, il n’y a pas que les traditions africaines. J’étais en Ukraine, il y a la corruption là-bas. J’ai vu des crimes effroyables en Ukraine. Il y avait ces messes noires, des gens qui veulent être riches et qui sont obligés d’abîmer les autres. Je me dis que cela n’est pas propre qu’à l’Afrique. Je suis né ici et mon c ur bat sans cesse l’Afrique. Mais en même temps ce que je dis là concerne tout humain, tout l’homme, tout homme.

Gaston Paul Effa à une dédicace
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Littérature: Gaston Paul Effa redéfinit la tradition

L’écrivain camerounais a donné une conférence de presse ce mercredi à Douala

Son dernier ouvrage paru il y a deux ans portait déjà bien son nom, Nous enfants de la tradition. C’est dans ce sillage que l’auteur a proposé la conférence de ce mercredi qui marquait en quelque sorte le clou d’une tournée qu’il a entamé au Cameroun il y a environ deux semaines. Gaston Pau Effa, ce n’est pas tous les jours que l’on a une personnalité sa trempe au pays. Ce qui explique la forte affluence observée au Centre Culturel Français de Douala. Un public curieux de savoir quelle réponse l’auteur donnera à la question qui fait office de thème, Faut-il en finir avec la tradition?

Je ne m’en prends pas à la tradition, mais à certaines traditions, déclare l’auteur pour ouvrir son propos. «Certaines traditions» sont celles qui nous éloigne de nous même et nous plonge dans l’obsession de la raison. Aujourd’hui, affirme l’écrivain et philosophe nous vivons encombrés de l’Ego, encombrés de l’hyper soi et n’avons plus le souci de l’autre. Et c’est cela la maladie de l’Afrique. L’oubli de soi, l’oubli de l’autre, voire l’oubli de la tradition qu’il différencie des traditions. On confond la tradition avec les us et coutumes que l’on appelle les traditions, la tradition étant ce que l’on transmet, comme des objets. A force de les transmettre ils perdent des traces. On n’a plus l’objet d’origine et du coup on n’a plus que les traditions. Or la tradition c’est ce qui reste lorsque tout a fichu le camp. Prenons l’exemple d’une mangue. Elle a une chaire succulente, mais l’essentiel de la mangue c’est le noyau. C’est lui qui reste lorsqu’il n’y a plus de chaire.

Gaston Paul Effa
Journalducameroun.com)/n

En Afrique comme sur les autres continents, la tradition a fichu le camp laissant place à la corruption, à la soif de l’autorité, de domination et d’égoïsme. Ne lui parlez pas de cinquantenaire des indépendances de l’Afrique. Quelle indépendance! Et encore moins de mondialisation car pour lui ce n’est qu’un calcul économique, et dès lors que l’on s’y jette, on n’a plus le temps de la tradition, on n’a plus le temps de l’autre.

La conférence était alors l’occasion pour Gaston Paul Effa de rappeler l’urgence qu’il y a aujourd’hui de se retrouver. Cela passe par une reconquête de soi, de l’humanité, mais d’abord faut-il le vouloir. Il faut, dit-il vivre sans avoir autre chose à faire que vivre. Si tu veux manger, mange! Tu veux dormir, dors! Tu veux marcher, alors marches, écoutes le bruit de la poussière sous tes chaussures, prends plaisir aux piqûres des gouttes de pluies… L’auteur exhorte à la méditation, au suspend de soi, à la mise entre parenthèse de l’obsession de la raison pour vivre l’obsession au bonheur. Par la même occasion, il prône le retour à l’autre avec un grand A. Le chef d’entreprise par exemple ne devrait plus accumuler des richesses juste par souci de gros chiffres, mais davantage par un souci d’humanisme, lui-même étant propriétaire d’un restaurant en France.

En bref, bel échange entre l’écrivain et le public, ses futurs initiés et a qui il recommande pour clore son intervention avant de prendre son avion ce soir, de laisser le dernier mot au silence, le temps de la méditation.


Cameroun: Des chefs traditionnels en conclave ce weekend à Yaoundé

Ils sont le premier maillon sur lequel s’appuient les autorités pour gouverner les populations

2 000 chefs traditionnels venus des quatre coins du Cameroun ont participé les samedi 27 et dimanche 28 mars 2010 au Palais des congrès de Yaoundé, au premier forum des chefs traditionnels du Cameroun. La manifestation était présidée par le président de l’Assemblée nationale, Cavaye Yeguie Djibril, lui-même lamido de Mada dans la région de l’Extrême-Nord. Il garde par ailleurs la casquette de président d’honneur de l’association nationale des chefs traditionnels du Cameroun. De nombreux responsables et anciens hauts responsables de l’administration qui occupent les places de chefs traditionnels dans leurs régions d’origine, étaient présents. Jacques Fame Ndongo, ministre de l’Enseignement supérieur et chef traditionnel de Nkolandom (Sud du pays), Martin Belinga Eboutou, Directeur du cabinet civil de la présidence de la République et chef traditionnel de Nkilzok (sud du pays). Egalement présents, Ibrahim Mbombo Njoya, le sultan des Bamoun, Camille Mouthé à Bidias chef de Byamessè (région du centre) Alim Hayatou le lamido de Garoua.

Les observateurs relèvent une manipulation
Officiellement, le motif de la rencontre était de créer un cadre qui puisse permettre de faire un état des lieux de la chefferie traditionnelle au Cameroun et mettre sur pied le conseil national. Dans les différentes prises de paroles, les interventions avaient plus des allures de précampagne en faveur du président Paul Biya, affirme une source proche de l’évènement. Les chefs traditionnels doivent apporter tout leur soutien au président de la République, son excellence Paul Biya, pour une victoire à la prochaine élection présidentielle de 2011, a affirmé le président Cavaye Yeguie Djibril. L’implication d’un nombre important de chefs traditionnels dans l’atteinte des objectifs politiques n’est pas une première au Cameroun. Les administrations coloniales et post coloniales successives y avaient recours, lorsqu’il fallait faire comprendre certaines choses au peuple. Selon certains analystes politiques, si le président Biya remporte les élections présidentielles de 2004, c’est grâce aux dynamiques élites et chefs traditionnels du grand nord, qui jouissent encore d’une forte emprise sur les consciences. Je me souviens que des villageois se concertaient avec le chef sur le bulletin à choisir avant de rentrer dans des isoloirs affirme un ancien observateur des élections qui ajoute un bon exemple de scrutin libre.

La cour de la chefferie Badenkop

Objectif présidentielles 2011
Le président de l’Assemblée nationale a réussi le tour de force, de dissocier malgré toutes les apparences la rencontre des objectifs politiques. Les chefferies traditionnelles du Cameroun sont à l’origine des micro-états. A l’époque coloniale, les puissances européennes qui se sont succédées au Cameroun s’appuieront sur celles-ci pour asseoir leur pouvoir. Le chef traditionnel devenant alors l’indispensable auxiliaire entre la population et le pouvoir colonial. A l’indépendance, Ahidjo s’appuiera sur ces chefferies pour conserver la maîtrise du territoire national, en s’assurant les loyautés des chefs traditionnels par un système clientéliste. En 1977, toutefois, un nouveau statut est adopté qui transfère certains pouvoirs administratifs aux maires. Pour Cavaye Yeguie Djibril, c’est toute l’institution de la chefferie traditionnelle au Cameroun qui a été fortement ébranlé à la fin des années 1980. Il aura fallu attendre l’arrivée à la magistrature suprême du président Paul Biya en 1982, son périple à travers les provinces d’alors du Cameroun, et surtout l’accueil qu’il aura reçu dans les lieux sacrés de nos chefferies traditionnelles pour que celles-ci recouvrent progressivement une partie de leur considération d’antan ajoutera-t-il en guise de conclusion.

Le chef traditionnel de Ngaoundal avec ses membres du conseil