Enoh Meyomesse veut porter plainte contre Issa Tchiroma et la télévision publique du Cameroun

L’historien et homme politique, récemment sorti de prison, indique qu’il va porter plainte contre le ministre de la Communication et la CRTV, pour avoir été présenté comme un «chef de gang»

Enoh Meyomesse a affirmé dimanche, au cours d’une émission télévisée, qu’il va porter plainte contre le ministre de la Communication Issa Tchiroma Bakary et les médias publics camerounais, à l’instar de la télévision publique nationale (CRTV) pour avoir été présenté comme «un chef de gang».

L’événement a eu lieu depuis plus de trois ans mais il n’a pas oublié. Le 23 décembre 2011, dans un point de presse, le ministre de la Communication affirmait que l’écrivain, historien et homme politique, Enoh Meyomesse, interpellé un mois plus tôt et mis en détention, l’avait été pour avoir organisé un «coup» avec «trois braqueurs» d’une société coréenne exploitant l’or dans la région de l’Est du Cameroun. «Ce Monsieur, il sait ce qu’il a fait. Il a commandité un braquage à l’occasion duquel on a arraché un kilo d’or dans l’Est. Comme il en était commanditaire, il a pris cet or, il est parti à Singapour. Eh bien, à son arrivée, on a mis la main dessus», déclarait alors Issa Tchiroma Bakary.

Il devra expliquer pourquoi il m’a qualifié de «chef de gang», a estimé l’historien dimanche, 07 juin, sur «l’Arène», émission dominicale diffusée à partir de 21h00 sur la chaine de télévision privée Canal 2 International.

Enoh Meyomesse a retrouvé la liberté le 27 avril 2015, grâce à une requalification des faits opérée par la cour d’appel du centre. Les juges ont décidé de le condamner à 40 mois de prison le 17 avril, correspondant au temps déjà passé en détention, sur le chef d’accusation de «recel aggravé» à la place de «complicité de vol aggravé et revente illicite d’or», faits pour lesquels il avait été condamné en instance en 2012 avec une peine de sept ans d’emprisonnement.

Avec l’arrêt rendu par la cour d’appel du centre, l’auteur de «Retrait et retour de l’Etat au Cameroun» estime avoir été blanchi par «la justice du RDPC» (Rassemblement démocratique du peuple camerounais, parti au pouvoir, ndlr). Il a expliqué avoir été forcé à faire des aveux – ce qui lui a valu sa première condamnation – sous le coup de la «torture» subie à la légion de gendarmerie de la région de l’Est à Bertoua où il a passé 30 jours, de novembre à décembre 2011.

«Le droit à l’image», soutient Enoh Meyomesse. L’écrivain en veut à la CRTV pour avoir, peu après son arrestation, diffusé une vidéo dans les éditions de journaux, le présentant arborant un écriteau disant ce dont il était alors accusé: «vol aggravé». «Attendez que j’aie la grosse» (copie de la décision de justice, ndlr), s’impatiente-t-il.

La plainte qu’Enoh Meyomesse envisage de déposer concerne également «un colonel», dont il a préféré taire le nom. Ce dernier est accusé par M. Enoh d’avoir «perquisitionné» à son domicile sans autorisation, emportant tous ses documents «même» son «acte de naissance» et ses «diplômes français». «Je n’ai plus rien en dehors de ma carte nationale d’identité et de mon passeport», s’est-il plaint.

Celui qui laisse sous-entendre qu’il sera candidat à la présidentielle 2018, estime que ses «idées» dérangent certaines personnes à l’instar des «ministres Bulu» du gouvernement camerounais. «Tous les ministres Bulu» (tribu du Sud-Cameroun, ndlr), insiste Enoh Meyomesse, auteur d’un livre intitulé «J’accuse le « G » Bulu», publié en octobre 2014 aux «Editions du Kamerun».

Enoh Meyomesse
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