Sur le front contre Boko Haram, des militaires camerounais victimes de traumatismes

Certains soldats de retour des combats « se mettent à pleurer seuls » ou commencent à « réciter la bible à haute voix », témoigne un commandant

Si l’armée camerounaise conserve depuis près d’un an le dessus face à l’ennemi Boko Haram dans la région de l’Extrême Nord, il est cependant à signaler que certains soldats de retour des combats, demeurent marqués psychologiquement par les traumatismes.

«On a des cas où après quelques attaques maîtrisées, des jeunes gens sont déstabilisés. Ils se mettent à pleurer seuls. Ou certains qui se mettent à réciter la Bible à haute voix. Fort heureusement, on n’a pas atteint la côte d’alerte. Mais le problème est déjà pris en compte», témoigne le colonel Jacob Kodji, commandant de la 4ème Région militaire interarmées (RMIA 4) basée à Maroua, dans la presse gouvernementale ce lundi.

Les infrastructures sanitaires actuelles ne seraient pas encore en mesure de traiter ces victimes de traumatismes de guerre. «La hiérarchie est en train de réfléchir sur cette préoccupation. Nous nous demandons si la neuropsychologue de l’hôpital Jamot de Yaoundé vers qui sont envoyés des cas, dispose de moyens appropriés pour s’occuper des traumatismes de guerre, lui, qui est habitué à ne traiter que des fous?», interroge le colonel Jacob Kodji.

Cependant, d’un point de vue général, le commandant de la 4ème RMIA assure que le moral est au beau fixe. «Qu’il s’agisse des soldats au sein de l’opération Emergence 4 ou ceux de l’opération Alpha, le moral est globalement haut. Cela fait huit mois que la secte islamiste attaque nos localités frontalières avec le Nigéria (.) Nous tenons nos positions sur notre territoire (.) Mais c’est une guerre de longue haleine, et les victoires remportées sur l’ennemi ne doivent pas nous faire perdre de vue que le combat n’est pas terminé, tant qu’on n’aura pas réussi à mettre un terme à cette menace de type asymétrique», confie-t-il.


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