De l’avis du gouvernement, les chefs d’entreprises ont jusqu’au 31 mai pour régulariser leurs personnels clandestins.
Après six mois de sensibilisation, place à la répression. Après l’intolérance et des sanctions infligées à certaines entreprises qui emploient les travailleurs (clandestins) de nationalité étrangère, le gouvernement monte d’un cran. « A partir du mois de juin, il y aura des expulsions effectives des lieux de service des expatriés en situation irrégulière ». Cette annonce est de Jeanine Ngo’o Eba, directeur de la régulation de la main d’œuvre au ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle(Minefop) dans les colonnes de Cameroon Tribune.
Pour atteindre leur objectif, les pouvoirs publics entendent « faire un recensement localité par localité, de toutes les entreprises qui emploient le personnel de nationalité étrangère », fait-elle savoir. Déjà au bout de deux semaines, la mission interministérielle conduite par les responsables du Minefop, du ministère des Finances(Minfi), de la Délégation générale à la Sureté nationale(Dgsn) et du ministère du Travail étale, un bilan qui appuie les données selon lesquelles, sur les 10 000 travailleurs étrangers au Cameroun, seulement 4 000 sont en situation régulière (40%) contre 6 000 en situation irrégulière (60%).
Pour preuve, sur la vingtaine d’entreprises visitées à Yaoundé, le cadre du Minefop révèle qu’ « à peine deux ont des expatriés en situation régulière, ayant bénéficié de l’autorisation du Minefop à exercer une activité professionnelle au Cameroun ». La situation, apprend-t-on, est «peut-être plus préoccupante à Douala» où le nombre d’entreprises est plus important avec en prime, des projets à capitaux étrangers.
Il faut relever que la main-d’œuvre étrangère clandestine privilégiée dans divers domaines (bâtiments et travaux publics, commerce, exploitation forestière, etc.) au détriment des locaux pour le présumé motif de manque d’expertise, contribue à aggraver au fil des ans, le taux de chômage au Cameroun. Dans la mesure où le respect des quotas n’est pas toujours assuré. La Banque africaine de développement(BAD) renseigne par exemple que l’on est passé de 3,4% du taux de chômage au Cameroun en 2020 pour atteindre 6,1% en 2021 soit une hausse de 2,2% en glissement annuel.
Toutefois, le départ de ces travailleurs étrangers-en cas de non régularisation-des chantiers pourrait perturber l’évolution des travaux. En effet, le Minefop redoute des « désagréments préjudiciables au fonctionnement des entreprises et à l’exécution des grands projets d’investissement publics et privés, à travers l’expulsion hors des lieux de service des travailleurs en situation irrégulière ».
Chers travailleuses et travailleurs du Cameroun, mes chers Compatriotes,
Vous allez célébrer, dans quelques heures, la 130ème édition de la journée internationale du Travail. Elle est placée cette année sous le thème «Responsabilité Sociale des entreprises et des syndicats pour le travail décent». Le terme «travail décent» était déjà présent dans le thème de l’année dernière. Mais au cours de l’année écoulée aucun signal positif n’a été donné pour l’amélioration des politiques du travail décent.
Le Cameroun étant signataire de la convention internationale pour la protection des droits de l’homme, le droit de travailler pour tout camerounais fait partie des droits de l’homme. Malheureusement, trouver et garder un emploi aujourd’hui au Cameroun, relève pour certains, de l’extraordinaire, pour d’autres de la chance, et pour bien d’autres encore, d’un coup de pouce donné par une connaissance, la corruption ayant gangréné les différents processus de recrutements.
Il est de la responsabilité première du gouvernement de notre pays de mener des politiques imaginatives, cohérentes et engagées pour lutter contre le chômage chronique des forces vives de la nation, en particulier celui des jeunes, mais aussi d’amener les entreprises et toutes les parties prenantes, dont les syndicats, à prendre conscience de leur propre responsabilité en matière d’offres d’emplois durables et de défense des intérêts des travailleurs.
Le développement durable et la responsabilité sociétale des entreprises sont aujourd’hui au c ur des préoccupations à l’échelle mondiale. Le développement durable est un développement qui permet aux entreprises de satisfaire leurs besoins présents, sans toutefois compromettre la satisfaction des besoins des générations futures, car nous sommes responsables aujourd’hui de ce qu’il leur arrivera demain. La responsabilité sociétale des entreprises est quant à elle, la prise en compte par chaque entreprise de l’impact de ses activités sur son environnement interne et externe.
Le Cameroun ne peut rester en marge de ces préoccupations. Concrètement, le développement durable exige, dans le domaine des forêts par exemple, que pour chaque arbre coupé par une entreprise, nationale ou étrangère, celle-ci ou l’organisme public en charge de la gestion du secteur forestier replante au moins un autre arbre. Sur le plan social, les entreprises doivent garantir à leurs employés des meilleures conditions de travail, impliquant des salaires acceptables et l’équité salariale, le respect de la dignité des travailleurs, le développement d’un climat de travail propice à la créativité, la promotion de l’égalité hommes-femmes dans l’emploi, la santé et la sécurité au travail.
Le MRC est conscient que dans le contexte d’une économie globalisée, où les entreprises camerounaises, jeunes et de petites tailles, doivent faire face à une rude concurrence avec de faibles ressources, leurs marges de man uvre sont limitées. Mais tous les efforts doivent être faits afin que les employés, se sentant à l’aise dans leur entreprise, contribuent de façon optimale au développement de celle-ci. Faut-il rappeler que sans les travailleurs, il n’y a pas d’entreprise viable. C’est pourquoi une attention particulière à leurs préoccupations est nécessaire.
Par ailleurs, toute entreprise citoyenne doit, de nos jours, être préoccupée par le souci de respecter et de protéger l’environnement, en particulier contre différentes formes de pollution. La bonne gouvernance exige, entre autres, l’implication des membres des conseils d’administration et des représentants des employés dans la marche de l’entreprise. Sur ces deux sujets, nos emprises ont certainement des efforts à faire. Mais il y a va de leurs intérêts, car si la pollution découlant par exemple du non traitement des déchets industriels peuvent rapporter quelque profit aux entreprises polluantes à court terme, à moyen et à long terme elle constitue un fardeau pour lesdites entreprises autant que pour la collectivité nationale, notamment pour les problèmes de santé publique qu’elle génère. Pareillement, une mal gouvernance de l’entreprise caractérisée par l’opacité et une gestion familiale ne permet pas à toutes les parties prenantes d’apprécier et d’accepter les justes efforts qu’elles doivent fournir pour le progrès de l’entreprise, ou pour la sauver en cas de difficulté.
L’intégration de la responsabilité sociétale et sociale au sein de nos entreprises permettra à celles-ci de prendre en compte leurs différentes parties prenantes (dirigeants, employés, syndicats, fournisseurs, clients, administration, communautés culturelles, concurrents..etc.), et de mieux cerner les intérêts de chacune d’elles, afin de rechercher un équilibre entre ces différents intérêts, mais aussi de faire des entreprises des acteurs importants d’un développement durable. Il ne s’agit pas d’une affaire des entreprises des pays développés. C’est l’affaire de toute entreprise qui est non seulement un lieu de production de richesse, mais aussi un lieu de vie.
Les syndicats doivent jouer à cet égard leur rôle de vigile des valeurs d’entreprise et des valeurs sociales et collectives dans l’intérêt primordial des travailleurs qu’ils représentent. Ils ne sont pas des partis politiques. Ils ne sont pas au service du parti au pouvoir. Rien ne peut justifier qu’un syndicat adresse une motion de soutien à un chef de parti politique, fût-t-il Président de la République.
Au moment où nos entreprises font face à de nombreux défis, et que les travailleurs camerounais ont de multiples problèmes non réglés, tels que le renouvellement des conventions collectives, la caisse de retraite, les avancements, la sécurité d’emploi, et j’en passe, il est mal venu de voir les syndicats se disperser sur des questions qui ne concernent pas la défense des intérêts de leurs adhérents. Un syndicat qui se respecte constitue un bouclier pour les travailleurs de son secteur professionnel.
Chers travailleurs, mes chers compatriotes,
Depuis son lancement en 2012 dans la douleur, le MRC a à c ur l’intérêt des travailleurs, et n’a cessé de se faire l’avocat de la création et de la sauvegarde des emplois durables. La politique économique prônée par le MRC favorise l’innovation et la créativité, la formation sur mesure en fonction du marché du travail, des perspectives de l’économie nationale et internationale et des aptitudes des apprenants. Pour présenter cet ambitieux programme économique aux populations camerounaises, le MRC a lancé la «Caravane de la Renaissance» qui a démarré en novembre 2015 à Bafoussam, malgré les intimidations du régime en place, et qui se poursuivra inexorablement dans toutes les régions du pays en dépit de l’acharnement visant à nous empêcher d’aller au contact de nos compatriotes et de nous adresser à eux.
Les comportements irresponsables de certaines autorités de l’Etat mettent le Cameroun sur une mauvaise pente qui fait peser une menace sérieuse sur la paix et la stabilité de notre cher pays.
En dépit du harcèlement, des brimades, des tracasseries et des actes de violences inacceptables contre nos militants, nous ne donneront pas à ceux qui, tapis dans l’ombre conduisent ces actes honteux qui ruinent l’image de notre pays, l’occasion d’atteindre leurs objectifs que nous connaissons fort bien. Le MRC continue de plaider pour une révision consensuelle de notre code électoral, qui seule peut garantir une période postélectorale sans contestations. Il continuera d’ uvrer pour une alternance pacifique, par les urnes dans notre pays.
Nous n’avons jamais eu le moindre doute qu’avec l’engagement du peuple camerounais, nous y parviendrons. C’est pourquoi, comme à chaque occasion, je vous exhorte à aller massivement vous inscrire sur les listes électorales. Les travailleurs soucieux d’avoir des emplois stables et décents, un avenir pour leurs enfants et un pays prospère où règne une concorde bâtie sur la confiance, doivent le faire savoir le moment venu dans les urnes.
Bonne fête du travail!
Vive les Travailleurs camerounais!
Vive le Cameroun!
Le président de la Centrale syndicale du secteur public (CSP) analyse le climat social au Cameroun à la veille de la 128è fête internationale du Travail
Monsieur le président, à votre avis, quelle ambiance caractérise dans les milieux socioprofessionnels la célébration du Ier mai 2014 au Cameroun ?
L’ambiance qui prévaut dans les milieux socioprofessionnels en cette veille de célébration de la 128e fête du travail est systématiquement morose, et le climat social délétère. Les travailleurs n’ont plus le c ur à l’ouvrage à cause de l’incertitude des lendemains. En dépit de la faiblesse de leur pouvoir d’achat, les hausses injustifiées des prix d’un certain nombre de produits de base et de services essentiels annoncées constituent un véritable casse-tête.
Depuis quelques années, votre syndicat rechigne à participer au défilé des travailleurs organisé par le ministère de tutelle. Pourquoi? Est-ce que d’autres centrales syndicales vous emboitent le pas?
Il faut déjà préciser que c’est depuis 2008 que la CSP s’est démarquée des manifestions officielles relatives à la célébration de la Fête du Travail et non depuis l’année dernière. Pour des raisons de logique et d’orthodoxie syndicale. Le 1er Mai célèbre le courage des travailleurs qui, au prix de leurs vies, ont réussi à mettre fin au système esclavagiste en vigueur au 19e siècle dans les milieux socioprofessionnels. C’est grâce à leur courage et à leur sacrifice que nous avons droit aujourd’hui à une journée de travail de huit (8) heures, un congé annuel et de nombreux autres avantages. C’est cette victoire (sur le patronat et les gouvernants) qui est célébrée, sur fond de commémoration de la mort de milliers de travailleurs enregistrés au cours des manifestations organisées dans le cadre de ces revendications. Il s’agit donc pour les organisations des travailleurs à travers le monde dʹune sorte de funérailles à l’honneur de ces victimes, qui ne sauraient être organisées par les bourreaux. Des velléités de démarcation ont prévalu dans le cadre de la célébration de la Fête
du Travail 2014 de la part d’une frange d’organisations syndicales, mais celles†ci se sont estompées il y a quelques jours suite à un « accord » signé avec le gouvernement.
Le ministère de tutelle prétend organiser ce défilé parce que les centrales syndicales n’arrivent pas à s’entendre sur l’organisation dudit événement. Qu’en dites-vous?
L’organisation des manifestations relatives à la célébration de la Fête du Travail ne se discute pas. Elle ne concerne en rien les gouvernements et donc, l’argument du Ministère du Travail et de la Sécurité Sociale (MINTSS) pour la CSP ne saurait justifier son entêtement. Même si les divergences entre les dirigeants des différentes confédérations syndicales constituent un véritable obstacle à la sérénité qui devrait entourer l’organisation de cet évènement.
Le climat social est orageux. Les employés et travailleurs dans divers secteurs d’activités, autant dans le public que dans le privé, expriment leur mécontentement. D’autres n’hésitent pas à battre le pavé. En rapport avec cet état des lieux, peut-on dire que le Cameroun est une poudrière susceptible de sauter à tout moment?
C’est une vérité de Lapalisse. Le Cameroun aujourd’hui constitue un véritable volcan dont les
signes d’une éruption imminente sont plus que jamais évidents. C’est dommage que les gouvernants n’en tiennent pas compte et continuent à se comporter avec tant de désinvolture.
Jean-Marc Bikoko, le président de la Centrale syndicale du secteur publicyaoundeinfos.com)/n
Cet atelier régional de formation des travailleurs domestiques sur la législation du travail avait pour but la revalorisation socio-juridique de cet emploi
Les travailleurs domestiques, les leaders des associations d’appui aux travailleurs domestiques ainsi que les représentants des employeurs préalablement identifiés se sont donnés rendez- vous à la salle des conférences de la délégation régionale du Ministère de la Promotion de la Femmes et de la Famille (Minproff) pour l’Adamaoua du 18 au 19 Novembre dernier. Ils étaient environ une vingtaine de personnes venus des différentes villes de la région l’Adamaoua pour se faire former sur la législation du travail notamment celui du travail domestique au Cameroun. L’ouverture de ces travaux de Ngaoundéré était présidée par le délégué régional du Minproff, Mme Abdoullahi Astabarka. Pendant deux jours, ils ont été formés sur 5 modules. La connaissance du travail domestique au Cameroun et des instruments juridiques nationaux de protection des droits de travailleurs domestiques ont constitué les premiers modules de cette assise, avec comme objectif de former un pôle de travailleurs domestiques aptes dans la promotion et la défense de leurs droits.
Essentiellement bâtie sur une stratégie participative, interactive et inclusive, cet atelier de formation est une initiative de l’Ong »Horizon Femmes » dans le cadre de son programme de revalorisation socio juridique de l’emploi domestique au Cameroun. Selon le délégué régional de la promotion de la femme et de la famille de l’Adamaoua Mme Asta Barka, »Un certain nombre d’études et d’enquêtes l’ont prouvé : les travailleurs domestiques sont souvent victimes d’abus de toute sorte dans l’exercice de leurs fonctions, cet atelier vient donc à point nommé, non seulement pour renforcer les capacités des travailleurs domestiques en matière de législation du travail, mais aussi pour les amener à être aptes, à défendre leurs droits. C’est n’est que de cette manière que nous pourrons mettre fin aux abus dans le cadre de ce travail et promouvoir un travail décent pour tous. »
Selon Mboda Rodrigue, Coordonateur de la cellule stratégie et chef de département droit à l’Ong »Horizon femmes », le Programme de Revalorisation Socio juridique de l’Emploi domestique au Cameroun est une initiative qui vise à contribuer par une approche structurante, à la recherche des solutions à un problème crucial qui affecte les travailleurs domestiques à savoir l’exploitation dans le cadre de leur emploi. Le programme s’investit dans un domaine qui reste à ce jour peu connu au Cameroun, non structuré, et générateur de plusieurs types d’abus, particulièrement envers la femme. Un consortium pluridisciplinaire d’organisations de la société civile a été constitué sous la houlette de l’Ong »Horizons Femmes » et se propose, de concert avec le Minproff, de mobiliser les principales parties prenantes, d’ uvrer activement pour une connaissance scientifique approfondie du phénomène, de mobiliser les acteurs sociaux pour des actions concertées au bénéfice de cette cible, de sensibiliser les communautés dans l’optique de l’amélioration de l’image des travailleurs domestiques dans la société afin de poser les jalons d’une protection juridique de la cible, à travers une proposition de Loi adressée à l’Assemblée Nationale du Cameroun. Cette formation qui est la 7ème du genre sur le plan national fera le tour de toutes les régions du pays.
Cet atelier régional de formation des travailleurs domestiques sur la législation du travail avait pour but la revalorisation socio-juridique de cet emploi Journalducameroun.com)/n