Colloque de l’Association Internationale des Droits de l’Homme sur les violences faites aux femmes

C’est une initiative de l’AIDH présidée par Françoise Traverso, à l’occasion de la Journée Internationale sur les violences faites aux femmes

Dans le cadre de ses activités, l’Association Internationale des Droits de l’Homme a organisé le 24 novembre dernier, à l’Assemblée Nationale à Paris, un colloque sur les violences faites aux femmes. Ce colloque placé sous le haut-patronage du Député Maire Pierre Morange, a vu la participation de nombreux invités de prestige comme le Ministre Olivier Stirn ou encore la conseillère de la Ministre des Droits des Femmes, Caroline De Haas. D’entrée de jeux Michel Lachartre, modérateur de ce colloque, a tenu à rappeler que nul homme, femme, enfant, n’est épargné par les violences au sein de nos sociétés. Françoise Traverso, présidente de l’AIDH a commencé par relever le rôle joué par les Nations Unies dans la prise de conscience internationale de ce fléau qu’est la violence à l’égard des Femmes. Certes, les ONG à l’instar d’Amnesty International ont contribué à cette prise de conscience Internationale. L’égalité des sexes est inscrite dans les différents textes relatifs aux droits de l’homme, et notamment dans la Convention contre les discriminations à l’égard des femmes (1979). Cette égalité est au c ur même des violences à l’égard des femmes. Sans cette égalité, l’on ne saura vaincre les violences, la faim, la pauvreté ou encore les maladies. Donner aux femmes un pouvoir égal d’intervention dans les décisions qui influent sur leur vie, de la famille aux instances les plus élevées de la société, c’est leur donner la clef de leur autonomie. C’est également une des solutions aux malheurs de notre siècle car, la femme libérée, autonome, respectée devient force de proposition. Elle a rappelé que la violence peut être physique, verbale et psychologique. La présidente est revenue sur les solutions préconisées dont la formation des acteurs concernés que sont les policiers, assistants sociaux, magistrats, médecins. Elle souhaite que la mère retrouve son rôle premier d’éducatrice. Pour elle, nul ne peut mieux que la mère donner les bases d’une éducation indifférenciée aux jeunes enfants? Il s’agit de résoudre le problème de l’égalité de sexe en amont. La présidente appelle les femmes à résister, à se révolter et à dire NON à la violence.

Le professeur Franklin NYAMSI, Agrégé de philosophie a quant à lui éclairé sur l’origine des violences envers les femmes dans nos sociétés. Remontant à la période néolithique en passant par la Grèce des philosophes antiques, de Socrate, Platon et bien d’autres jusqu’à nos jours. Le Professeur a démontré que les origines de la violence proviennent du fait de la domination masculine au sein de nos sociétés. La violence envers les femmes n’est donc que la traduction du système patriarcal de nos sociétés. Le Ministre Olivier STIRN, fort de son expérience de la vie publique et politique a regretté que l’arsenal juridique existant ne soit pas effectivement appliqué aux auteurs des violences ce qui pourrait justifier l’augmentation des violences. Pour Monsieur STIRN, l’Etat se doit d’être présent au travers de ses politiques publiques. Celles-ci doivent être effectives et aucune impunité des auteurs de violences. Madame Caroline DE HAAS, conseillère en charge des politiques féministes au Ministère des Droits des Femmes, s’exprimait au nom de la Ministre française des Droits des Femmes, Madame Najat VALLAUD-BELKACEM. Madame De HAAS a apporté une vision des politiques publiques sur les questions d’égalité femme-homme au sein de notre société. Madame Marthe Dédé KOÏVOGUI , Présidente de l’Association Mères et Enfants de Guinée a éclairé sur l’excision des jeunes filles en Afrique. Cette mutilation est traumatisante, humiliante et détruit l’enfance de ces petites filles et bien souvent leur avenir de femmes. Monsieur Alain TONG, Président de l’association Lotus Sacré a exposé sur la situation des Droits de l’Homme en Chine et a déconcé la situation faite aux femmes depuis l’instauration du communisme dans les années 50. Malgré la gravité du sujet, deux poèmes en hommage à la femme furent lus par Madame Malika KADRI et Monsieur Mohamed ABAÏD apportant ainsi un moment de calme et de légèreté.

Quelques panélistes, le 24 novembre 2012 à l’Assemblée nationale (Paris
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Malgré un arsenal juridique impressionnant, les femmes souffrent de plus en plus quel que soit le continent sur lequel elles vivent. Les viols, les mutilations corporelles et sexuelles redoublent en République Démocratique du Congo, au Nord Mali et en Afrique du Sud. Au Maroc malgré la modification de la législation en 2004 en faveur des droits des femmes, les violences conjugales ont augmenté de près de 82 % en 2012. Plusieurs cas de violences faites aux femmes ont ainsi été dévoilés et des invités spéciaux et autres présidentes d’associations militant pour le respect des droits des femmes ont pris la parole et fait des témoignages basés sur les chiffres.

Un participant, Françoise, Colette, Franklin, Marlène et Marthe
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Conférence de lancement de l’Association Internationale des Droits de l’Homme

La franco – camerounaise Françoise Traverso, présidente de l’AIDH, a accepté de nous en parler

Présentez nous l’Association Internationale des Droits de l’Homme
L’Association Internationale des Droits de l’Homme – A.I.D.H – est née en 1998 en Haute-Savoie près de Genève. Elle est régie par la loi de 1901

Quel est l’objectif de votre association?
L’ A.I.D.H. a pour objectifs essentiels la Formation, l’Education et la Promotion des Droits de l’Homme. Cette Formation implique des actions auprès des Associations, des Centres de Formation, du grand public, des Institutionnels afin que les Droits de l’Homme soient l’affaire de tous et de chacun en particulier.

Il existe déjà plusieurs associations africaines qui uvrent dans la promotion et la défense des droits de l’homme, quelle sera la particularité de la vôtre?
L’A.I.D.H se singularise par sa stratégie de formation et d’éducation aux Droits de l’Homme. Elle se double également d’un volet humanitaire à savoir la mise en place d’un plan d’action au profit des personnes et des groupes de populations en détresse.

Quelles sont vos ambitions à moyen et long termes?
A court terme, l’ A.I.D.H, se propose d’organiser des cycles de conférence sur les droits des jeunes filles mères et des femmes en Afrique notamment au Cameroun. Des séminaires de sensibilisation sont également prévus en partenariat avec des associations et le grand public dans le but de rendre la femme autonome économiquement. Un réseau d’ambassadeur de l’A.I.D.H sera constitué afin de célébrer chaque année, la journée de l’A.I.D.H contre la faim, ce sera chaque 26 Novembre. A long terme, un observatoire sera institué afin de dénoncer les dysfonctionnements des institutions. Le traitement réservé par certaines administrations aux personnes d’origine, les demandeurs d’asile et même les sans papiers sera dénoncé dans un rapport périodique afin d’y remédier. La dignité humaine devant être préservée quelque soit le statut de la personne. Des actions seront menées pour un partenariat avec les pouvoirs publics afin que les Droits de l’Homme soient vulgarisés dans tous les milieux de la société et bien sûr à l’école et au sein même des familles.

Quels sont vos moyens de financement lorsqu’on sait que beaucoup d’associations ne font pas long feu à cause du financement?
En effet, les petites associations à l’instar de l’A.I.D.H survivent difficilement sans les subventions des institutionnels et des mécènes. Nous ne sommes donc pas l’exception, mais la cause est si juste que nous saurons trouver écho chaque fois que cela sera nécessaire malgré la morosité de l’économie mondiale.

Vous organisez la conférence de lancement dans quelques jours. Un mot sur les panélistes
J’ai la chance d’avoir un panel aussi prestigieux pour cette première à Paris. Messieurs les Ministres Jacques GODFRAIN et Olivier STIRN sont deux anciens Ministres français de la Coopération, tous les deux connaissent bien l’Afrique, les Africains et les difficultés que rencontre ce continent. Le professeur émérite Kapet DE BANA, humaniste et président d’honneur de l’Union Inter africaine des Droits de l’Homme, chargé de la gestion des Conflits en Afrique, est le parrain de la conférence et j’en suis honorée. Monsieur Franklin NYAMSI, Professeur agrégé de philosophie à l’Université de Rouen ; il fait partie du monde associatif et aussi un défenseur des Droits de l’Homme – France. Madame Micheline MAKOU NDJOUMA, Présidente d’Ocaproce International, ONG Suisse pour la défense des Droits économiques, Sociaux et Culturels des Femmes. Monsieur Christophe LOKOSSOU, Professeur de Droits de l’Homme à Lyon – France. Et l’un des membres fondateurs de l’A.I.D.H. Dr Mathieu MBARGA-ABEGA, journaliste politique et écrivain, participera à l’évènement et jouera le rôle de modérateur.

Nous allons terminer par une question sur vous. Pouvez – vous vous présenter à nos lecteurs?
Je suis Françoise TRAVERSO, née GUENA EBODE, Juriste de Droit Privé, spécialisée en Droit de l’Homme et Présidente Fondatrice de l’A.I.D.H. depuis 1998, je suis mariée et mère de 3 enfants.

Françoise Traverso, présidente de l’AIDH
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