Libye: Tractations pour un régime modéré

L’annonce a été faite mercredi 22 février et devrait se voir décidée lors d’une réunion de l’assemblée constituante de juin 2012

L’ex-Premier ministre libyen Mahmoud Jibril a annoncé mercredi soir la création d’une coalition prônant un islam modéré et regroupant plus de 40 partis et plus de 200 organisations de la société civile, en vue des prochaines élections d’une assemblée constituante en juin 2012. L’engagement pour un régime constitué d’islamistes modérés, avait déjà été donné par le président du CNT (conseil national de transition) auteur du renversement du régime de l’ex-guide Mohamar Khadafi. Les islamistes dérangent les Libyens avant de déranger l’Occident. 90% des Libyens veulent un islam modéré. Il y a 5% de libéraux et 5% d’extrémistes, a estimé le chef de l’autorité libyenne de transition dans un entretien jeudi 2 février au journal français [Le Figaro]. J’ai confiance, malgré les obstacles posés par les anciens du régime et certains arrivistes. Les élections auront lieu à la date prévue, avait estimé Moustapha Abdeljalil. Selon Mahmoud Djibril, L’alliance des forces politiques patriotiques regroupe 44 organisations politiques, 236 associations de la société civile et 281 personnalités nationales indépendantes. La formation de cette alliance représenterait, selon lui, un message fort. Les citoyens libyens de différentes régions et appartenances ont décidé que l’étape de reconstruction a commencé, le vrai travail commence aujourd’hui, a-t-il ajouté au cours d’une conférence de presse.

Ces tractations empreintes de réconciliation et d’union cachent pourtant mal la menace de la répression. La semaine dernière alors que le pays s’apprêtait à célébrer l’anniversaire de son soulèvement contre Khadafi, le président du CNT s’est voulu clair. Il a prévenu qu’il serait ferme envers ceux qui menacent la «stabilité». Nous avons ouvert nos bras à tous les Libyens, qu’ils aient soutenus la révolution ou pas. Mais cette tolérance ne signifie pas que nous soyons incapables d’assurer la stabilité de notre pays, a déclaré Mostapha Djibril, lors d’un discours télévisé à la nation. Nous serons fermes envers ceux qui menacent notre stabilité. Les Thowars (ex-combattants révolutionnaires) sont prêts à répondre à toute attaque visant à déstabiliser le pays, a-t-il poursuivi. Dans ce contexte, un groupe inconnu de partisans de l’ancien régime a annoncé dans un communiqué circulant sur internet la formation d’un «Mouvement libyen populaire national» qui dénonce notamment l’absence d’institutions pour la justice et la sécurité ainsi que la prolifération des milices armées. Ce groupe, qui se dit fier du «courage» du «martyr Mouammar Kadhafi», affirme avoir notamment pour objectifs de dissoudre les milices armées et de bâtir les institutions de l’Etat. Il ambitionnerait également de libérer «tous les prisonniers sans exceptions, y compris Seif al-Islam», fils de Mouammar Kadhafi détenu depuis son arrestation dans le sud du pays. Il y a quelques semaines, des organisations internationales ont rendu public un rapport faisant état de l’usage par les membres du CNT, de la torture sur des prisonniers ex-partisans de Khadafi.

Le consensus ne semble pas évient après la chute Khadafi
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Libye: Mouammar Kadhafi c’est terminé!

Arrêté vivant ce jeudi dans sa région d’origine, près de la ville de Syrte, l’ex guide libyen a été tué par balles peu après, par les forces du CNT

L’ex guide libyen, en fuite depuis la chute de Tripoli en fin août, a été arrêté vivant jeudi 20 octobre dans sa région d’origine, près de la ville de Syrte à 360 km à l’est de Tripoli, et a été tué. La version officielle donnée par le Premier ministre du nouveau régime Mahmoud Jibril est que Mouammar Kadhafi a péri d’une balle dans la tête lors d’un échange de tirs entre forces du Conseil national de transition (CNT) et combattants loyalistes. L’annonce de sa mort a provoqué la liesse dans le pays. A Tripoli, Misrata, Benghazi, Sabratha et ailleurs, les tirs de joie d’armes légères et lourdes vers le ciel se sont poursuivis jusque tard dans la nuit de jeudi à vendredi. Ces tirs ont fait au moins 63 blessés, et peut-être des morts, a indiqué dans la nuit la télévision libyenne Al-Ahrar. Ce vendredi matin, le Conseil militaire de Tripoli a demandé dans un communiqué à tous les citoyens de cesser de tirer en l’air, quel que soit le type d’arme et quelles que soient les circonstances.

La fin du guide libyen après huit mois de résistance, a suscité de vives réactions dans le monde. La communauté internationale a salué la mort de Mouammar Kadhafi, espérant la fin prochaine de l’intervention de l’Otan et appelant les Libyens à la réconciliation. L’opération militaire est terminée a dit le ministre français des Affaires étrangères sur la radio Europe 1. L’ensemble du territoire libyen est sous le contrôle du conseil national de transition et, sous réserve de quelques mesures transitoires, l’opération de l’Otan est arrivée à son terme. Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon s’est réjoui ce jeudi de l’annonce de la mort du dirigeant libyen déchu, y voyant une transition historique pour la Libye. L’Union Européenne salue la fin d’une ère. Pour le président américain Barack Obama, c’est la fin d’un chapitre long et douloureux pour les libyens. Les habitants de Libye ont désormais une chance de pouvoir déterminer leur propre destin dans une Libye nouvelle et démocratique, a -t-il ajouté. Quant au Vatican, il reconnait le CNT et souhaite la pacification de la Libye. Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères Ramin Mehmanparast a salué la mort de Mouammar Kadhafi et affirmé qu’il n’y avait plus de prétexte pour la poursuite de l’intervention de l’Otan en Libye. La Chine a appelé ce vendredi à une transition politique unitaire et la Ligue arabe demande au libyens de surmonter les blessures du passé, regarder vers l’avenir sans sentiments de rancune ou de revanche, a déclaré Nabil Elaraby, le secrétaire général de la Ligue.

L’Union africaine a pour sa part constaté qu’un chapitre d’histoire était clos. Nous espérons que la Libye devienne un pays plus stable, qui s’occupe de réconciliation et de reconstruction, a déclaré une source proche de l’organisation. Mais dans le reste de l’Afrique, les réactions sont plus tièdes, voire plus désolées. Pas de réaction officielle en Algérie pour le moment. Même si, sous la pression internationale, le gouvernement a reconnu les nouvelles autorités libyennes, le sujet reste délicat. Le pays a d’ailleurs accordé un asile humanitaire à une partie de la famille de l’ex-dirigeant libyen. Au Tchad, si on semblait s’attendre à cette issue, la tristesse est là et le pays se sent comme orphelin. Le CNT a annoncé que la proclamation de la libération totale de la Libye serait faite ce samedi, mettant ainsi fin à un conflit qui a duré huit mois et coûté la vie à au moins 30.000 personnes. Confronté à un soulèvement sans précédent contre son régime autoritaire, Mouammar Kadhafi, 69 ans, qui a gouverné la Libye pendant 42 ans est le premier dirigeant arabe à avoir été tué depuis l’éclatement du [Printemps arabe].

Mouammar Kadhafi est décédé
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Libye: Mouammar Kadhafi est décédé ce jeudi

L’ex guide libyen est mort de ses blessures suite à sa capture

Nous annonçons au monde que Kadhafi est mort aux mains des révolutionnaires. C’est un moment historique, c’est la fin de la tyrannie et de la dictature. Kadhafi a rencontré son destin.
porte-parole du Conseil national de transition (CNT)

Mouammar Kadhafi, qui a dirigé d’une main de fer la Libye pendant près de 42 ans, aurait succombé aux blessures reçues jeudi lors de sa capture près de Syrte, selon un responsable militaire du nouveau régime. Il était en fuite depuis la prise de Tripoli par le CNT le 23 août. Son fils Mouatassim aurait lui aussi été tué. L’ancien « guide » libyen a été blessé à la tête et aux jambes par une attaque aérienne de l’OTAN, alors qu’il tentait de fuir sa ville natale, tombée dans la journée après deux mois de siège par les forces du Conseil national de transition (CNT). Son ancien porte-parole, Moussa Ibrahim, a été arrêté. « Il y a eu des tirs nourris contre son groupe, et il est mort », a dit le responsable militaire du CNT. A Washington, le département américain d’Etat s’est dit dans l’incapacité de confirmer l’annonce de la mort de l’ex-leader libyen. Plusieurs chaînes de télévision ont diffusé une photographie de Mouammar Kadhafi, le visage ensanglanté, présentée comme un cliché pris après sa mort, ce qu’a confirmé un responsable militaire du CNT. Ni les Etats-Unis, ni l’OTAN n’étaient pour leur part en mesure de confirmer jeudi en milieu d’après-midi le décès du « Guide suprême ».

Né en 1942, l’ex-raïs avait accédé au pouvoir en septembre 1969 après avoir renversé pacifiquement le vieux roi Idriss. Il a été emporté par le « printemps arabe » à la suite du Tunisien Zine ben Ali et de l’Egyptien Hosni Moubarak

Mouammar Kadhafi est décédé ce jeudi
Reuters/Bénédicte Desrus)/n

Libye: Un convoi de près de 250 véhicules civils et militaires a traversé le Niger

Alors que des soupçons se posent sur la présence de Kadhafi dans ce convoi, une dizaine de proches sont déjà réfugiés au Niger

Un important convoi de véhicules civils et militaires venant de Libye a traversé, le lundi 5 septembre au soir, Agadez, une ville situé dans le nord du Niger. Le convoi compte entre 200 et 250 véhicules militaires et comprend des officiers des bataillons de l’armée Sud. Il serait, selon certaines sources, probablement passé par l’Algérie avant d’entrer au Niger. Des rumeurs insistantes évoquent la présence de Kadhafi ou de l’un de ses fils au sein de ce convoi. De son côté, un journaliste d’une radio privée à Agadez a affirmé avoir aperçu un convoi de plusieurs dizaines de véhicules traverser la ville et se diriger vers Niamey, la capitale du pays. Plusieurs témoins ont dit avoir vu au sein de ce convoi Rhissa Ag Boula, une des figures de proue des deux rébellions touareg au Niger et très proche de Kadhafi.

Une source militaire française, citée par de nombreux journaux occidentaux, dit avoir été informée que Mouammar Kadhafi et son fils Saïf Al-Islam pourraient envisager de rejoindre le convoi lorsque ce dernier fera route vers le Burkina Faso, qui partage une frontière avec le Niger. Des responsables du Conseil national de transition (CNT), désormais au pouvoir à Tripoli, ont déclaré que, selon certaines informations, Saïf Al-Islam aurait fui la ville de Bani Walid, à 150 kilomètres au sud de Tripoli, dès samedi dernier pour se diriger vers le désert et les frontières algérienne et nigérienne, situées plus au sud. Les mêmes sources ont déclaré que la France pourrait avoir facilité un arrangement entre le nouveau pouvoir et Mouammar Kadhafi. Le chef des brigades de sécurité du leader libyen Mouammar Kadhafi, Mansour Dhao, est aussi entré au Niger, a rapporté hier lundi la chaîne de télévision Al-Arabiya.

Le Niger a reconnu le Conseil national de transition libyen (CNT) le 27 août comme seul représentant du peuple libyen. Plus de 200 000 Nigériens, qui vivaient en Libye, ont fui le conflit qui a éclaté en février, d’après certaines estimations fournies le mois dernier par le président du Niger, Mahamadou Issoufou. La France a joué un rôle-clé dans l’intervention militaire contre le régime de Mouammar Kadhafi et a été l’un des premiers pays à reconnaître, dès le mois de mars, le CNT. Un convoi aussi imposant n’aurait pas pu traverser une telle distance sans que l’OTAN s’en aperçoive, estime-t-on. Les nouveaux dirigeants de la Libye ont dit vouloir juger Mouammar Kadhafi avant de le remettre éventuellement aux mains de la CPI. Le porte-parole du colonel Kadhafi, Moussa Ibrahim, a déclaré à une chaîne à capitaux syriens, Arraï TV, que le Guide de la révolution se trouvait quelque part en Libye, en excellente santé, et en un lieu que ne pourront pas atteindre les groupes factieux a-t-il ajouté.

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Libye: Mais où est donc passé Kadhafi?

Le colonel reste introuvable. Dans un nouveau message audio, il appelle la population à se venger des rebelles

Mouammar Kadhafi est traqué, mais reste toujours introuvable. Le dirigeant continue de narguer ses adversaires. Il s’est exprimé dans un nouveau message diffusé hier jeudi par une télévision libyenne qui lui est encore fidèle. L’ancien maître de Tripoli, dont la tête a été mise à prix, appelle ses derniers partisans à la résistance et à libérer Tripoli. Pendant ce temps, le gouvernement des rebelles, le comité exécutif du Conseil national de transition (CNT), jusque-là installé à Benghazi, a été transféré à Tripoli la capitale qu’il semble contrôler à 90%, a annoncé dans la nuit de jeudi à ce vendredi son vice-président. A Benghazi, fief des rebelles dans l’est du pays, le chef du CNT avait promis de récompenser, lors de la reconstruction du pays, les Etats ayant aidé la Libye en fonction du soutien qu’ils ont apporté aux insurgés.

A New York, le Conseil de sécurité de l’ONU a accepté de débloquer 1,5 milliard de dollars d’avoirs libyens pour aider les rebelles à la reconstruction du pays. Cette somme est retenue pas les Etats-Unis qui veulent envoyer 500 millions de dollars à des groupes humanitaires internationaux, 500 millions au CNT pour payer des salaires et des services essentiels et 500 millions à un fonds international pour la Libye pour acheter du carburant et d’autres biens de première nécessité. A Washington, la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a appelé les rebelles libyens à se montrer fermes face à la violence extrémiste et estimé que les prochains jours et semaines seront critiques en Libye. En fin de soirée, la bataille faisait rage dans le quartier Abou Salim, tenu farouchement par les soldats du colonel, toujours insaisissable. Des milliers de prisonniers politiques ont été libérés par les insurgés.

Les affrontements continuent dans le centre de la capitale mais aussi à Syrte, autre fief de Kadhafi, que l’Otan bombarde afin d’aider les insurgés à pouvoir investir cette ville, bastion du régime. C’est là que le colonel aurait été localisé, selon des informations circulant dans l’entourage de Nicolas Sarkozy. Ces sources indiquaient que les rebelles pensaient avoir enfin localisé le leader libyen. Le colonel et certains de ses fils auraient été pris au piège dans un bloc d’immeubles à proximité de leur ancien QG. On évoquait même une prochaine capture. Depuis, plus rien. La situation est toujours aussi floue dans la capitale libyenne. En témoigne cette fusillade hier jeudi à l’hôtel Corinthia, qui abrite une partie de la presse internationale. Les insurgés s’emploient aussi à supprimer les dernières poches de résistance à Tripoli. Dans un quartier du sud de la capitale proche de la prison d’Abou Salim, ils ont lancé un assaut coordonné pour conquérir maison après maison et faire des prisonniers. Les forces de Mouammar Kadhafi ont pour leur part bombardé des positions rebelles à l’aéroport de Tripoli.

A l’étranger, l’après Kadhafi est acquis. La plupart des chancelleries ont reconnu le CNT. Le groupe de contact pour la Libye s’est réuni ce jeudi à Istanbul, assurant au CNT que 2,5 milliards de dollars d’avoirs seront débloqués d’ici à la fin d’août. Une conférence des «amis de la Libye» est prévue le 1er septembre à Paris. Depuis le début de l’insurrection à la mi-février, 20 000 personnes auraient été tuées, selon le CNT. Depuis samedi dernier, date du début de l’opération rebelle pour la prise de Tripoli, plus de 10 000 Libyens ont franchi la frontière avec la Tunisie au poste de Dehiba, d’après le HCR. Mais pendant que tout le monde entier s’accorde à appeler Kadhafi « l’ancien homme fort de Tripoli », les rebelles ne considèrent pas la bataille terminée tant que le guide libyen ne sera pas mort ou capturé.

Mouammar Kadhafi est introuvable
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Libye: 1,7 millions de dollars pour avoir la tête de Kadhafi

Le leader des rebelles a indiqué que celui qui tuera ou capturera Kadhafi sera pardonné de ses anciens crimes

1,7 millions de dollars, c’est le montant mis en jeu pour toute personne qui capturera le Guide libyen Mouammar Kadhafi vif ou mort. Si le Conseil national de transition assure avoir pris le contrôle du territoire libyen à 95 %, il admet toutefois que la victoire ne sera complète qu’une fois Kadhafi capturé. Les troupes du camp rebelle libyen poursuivent donc leur recherche du leader libyen après la saisie mardi dernier de son poste de commandement à Tripoli, alors que davantage de forces se ruent vers la capitale. Ces rebelles libyens ont saisi hier mercredi la base militaire de Mazraq al-Shams dans la ville portuaire de Zuara, située à 60 km de la frontière avec la Tunisie. A Tripoli, des affrontements sporadiques ont été signalés entre les forces pro-Kadhafi et les rebelles.

Un porte-parole du Conseil national de transition (CNT) a indiqué hier mercredi que Kadhafi avait perdu le contrôle de 95% de la Libye, et que son règne touchait à sa fin. Les rebelles libyens ont aussi capturé mardi dernier le complexe de Bab al-Azizya, le dernier fief de Kadhafi à Tripoli après de féroces combats. Cependant, l’endroit où se cache Kadhafi reste inconnu. Le leader des rebelles a indiqué que celui qui tuera ou capturera Kadhafi sera pardonné de ses anciens crimes, tout en niant des négociations avec les forces de Kadhafi à Sirte. Il a relevé que certains combattants rebelles de l’est de la Libye s’étaient infiltrés dans la ville natale de Kadhafi, Sirte. Le porte-parole du CNT le colonel Ahmed Omar Bani a indiqué lors d’une conférence de presse tenue plus tôt que Kadhafi pourrait se cacher dans des régions à l’intérieur du désert entre Sirte et Sabah. Nous allons le poursuivre et le capturer une fois qu’il sortira de sa cachette, a dit le colonel Bani. Comme un ultime baroud, l’imprévisible colonel Kadhafi, lui, nargue le CNT et reste introuvable. Il a même affirmé dans un message diffusé mardi dans la nuit, que les rebelles n’ont pu entrer dans son quartier général de Bab al-Aziziya que grâce à un retrait tactique de sa part. En appelant ses derniers partisans à nettoyer Tripoli des rats, il raconte aussi comment il s’est promené incognito dans les rues de Tripoli.

A l’étranger, l’après-Kadhafi commence à se préparer. Les Nations unies se réunissent au sujet du dégel des avoirs libyens pour aider les rebelles, et la France a annoncé une conférence des amis de la Libye le 1er septembre à Paris. Quatre reporters italiens ont été enlevés alors même qu’une trentaine de journalistes retenus depuis quatre jours à l’hôtel Rixos, proche du QG du colonel Kadhafi, ont été relâchés. Leur libération a pu se faire grâce à l’aide la Croix-Rouge. Mercredi 24 août au soir, les rebelles contrôlaient le Rixos, sans affrontements. Il est aussi important de noter que l’Otan contribue à la traque du colonel Kadhafi en fournissant des renseignements et des équipements de reconnaissance pour aider à localiser le colonel Kadhafi et d’autres membres restants du régime, a indiqué ce jeudi le ministre britannique de la Défense Liam Fox. Aussi, la rébellion libyenne a utilisé un drone miniature pour ses opérations d’espionnage des troupes du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, a révélé la société canadienne qui s’est chargée de la fourniture. De nombreuses rues de Tripoli, notamment dans le centre, étaient désertes en raison de la présence de snipers proches de Kadhafi. Outre la prise d’Abou Slim, la sécurisation de la route d’accès à l’aéroport restait une priorité pour les rebelles qui se heurtent à une résistance acharnée. De toute façon, tout est mis en uvre pour avoir la peau de ce président. Ainsi Kadhafi devient l’homme le plus traqué du monde, comme l’a été Ben Laden.

Mouammar Kadhafi, l’homme le plus traqué du monde, comme l’a été Ben Laden
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Lybie: Kadhafi jusqu’au bout!

Alors que de nombreux médias occidentaux parlent déjà de l’effondrement du régime du guide libyen, tout n’est pas plié à Tripoli

Contrairement l’optimisme sans réserves affiché par les puissances occidentales, la situation en Lybie est loin d’être certaine. Plusieurs médias français notamment ont fait état de ce que Mouammar Kadhafi le guide libyen était désormais pris dans un piège. Mais lundi 22 août, deux représentants du conseil national de transition (CNT), le bras politique de la rébellion libyenne, ont fait savoir que beaucoup de choses restait à faire pour venir à bout du régime Kadhafi. Tout en affirmant une victoire prochaine sur celui-ci, le CNT reconnait néanmoins que plusieurs endroits de la capitale du pays, Tripoli, ne sont pas encore sécurisés. Les rebelles sont donc prudents et invite la population à collaborer « Nous voulons rétablir la sécurité, et nous invitons par conséquent les populations à ne pas nous craindre. Nous pensons aussi que rétablir la sécurité sera une chose délicate et nous ne pouvons encore crier complètement victoire », a déclaré Moustafa Abdeldjeïl, le responsable du CNT libyen. Les évènements qui ont suivi semblent lui donner raison. Mardi 22 août, un des fils Kadhafi a fait une sortie médiatique pour annoncer la résistance. La réalité sur le terrain est que dans leur souci de progresser vers la capitale du pays, les forces rebelles de Lybie ont parfois laissé derrières elles des forces de résistance favorables à Kadhafi.

Même si aujourd’hui on admet que le régime Kadhafi a perdu le contrôle d’une bonne partie de son territoire, ses partisans rejettent les allégations qui font savoir que la bataille de Tripoli sera celle de sa fin de règne. Des forces pro Kadhafi sont encore nombreuses à Syrte et Sabha, des localités d’origine du guide libyen et dont la soumission à lui semble indéfectible. Aujourd’hui la part de territoire contrôlé par Kadhafi reste un vrai mystère, selon de nombreux rapports issus de la rébellion comme des observateurs indépendants. L’annonce d’une offensive de la brigade de Khamis, un autre fils de Kadhafi, a semé la confusion dans les médias. Aucune preuve de cette offensive n’a été officiellement rapportée cependant. Certains analystes pensent que l’armée de Kadhafi s’est retirée volontairement des fronts avancés, pour entrainer la rébellion dans une guérilla urbaine. Une situation qui rendrait le combat long et difficile pour cette dernière. Les troupes de Kadhafi maitrisent mieux la ville et l’accès aux dépôts de munitions, ce qui n’est pas forcément le cas des rebelles. Mais déjà, on discute de l’après Khadafi. Grâce à son leadership, il avait une parfaite maitrise des chefs de tribus qui étaient alliés à sa cause. Il est difficile de savoir si les rebelles ont pu parvenir à engranger la solidarité des chefs de tribus, dont le pouvoir dans l’univers arabe est quasi divin.
Toutes ces interrogations font peser le doute sur l’issue de la guerre et sur la possibilité de remplacer la « Tyrannie de Kadhafi », par un système politique plus participatif et protecteur des libertés. La situation en Lybie risque de durer encore longtemps, comme l’a été le cas en Afghanistan ou en Somalie. La question reste posée de savoir si l’OTAN et les rebelles survivront à une autre guerre d’usure.

Pour Moustafa Abdeldjeïl, président du Conseil national de transition, tout n’est pas plié en Libye
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Libye: La fin du règne Kadhafi est-elle imminente?

Les rebelles sont entrés dans la capitale, ils lancent leur radio et des combats font rage autour de la maison du colonel Kadhafi ce lundi

Scènes de liesse à Tripoli et Benghazi, mais aussi Tunis et Washington ce 22 août 2011. Les partisans de la rébellion libyenne y croient: La fin du régime Kadhafi est proche. Les rebelles ont atteint dans la nuit d’hier dimanche à ce lundi, le c ur de Tripoli, la place Verte, un lieu symbolique où les partisans du régime avaient l’habitude de se rassembler pour exprimer leur fidélité au leader. Et de nombreux habitants de la capitale ont reçu un texto du Conseil national de transition (CNT, organe politique des rebelles) disant: Dieu est grand. Nous félicitons le peuple libyen pour la chute de Mouammar Kadhafi. Pourtant, la bataille de Tripoli n’est pas encore terminée. Les combats continuent, notamment autour de la résidence du Guide libyen. Je vous mets en garde. Des poches de résistance (des forces pro-Kadhafi) sont toujours localisées dans et autour de Tripoli, a prévenu Mahmoud Jibril, l’un des principaux responsables du Conseil national de transition (CNT, organe politique de la rébellion). Alors que Kadhafi reste introuvable, deux de ses fils, Mohammed Kadhafi et Seif al-Islam, ont été arrêtés. Le premier, Mohamed Kadhafi est arrêté en direct à 9h45mm alors qu’il était en train de répondre à une interview à Al Jazeera, pendant ce temps, un autre fils du colonel entend des coups de feu des rebelles qui pénètrent dans sa résidence.

Les rumeurs de la fuite du Guide libyen courent dans tous les sens. Mais, Pretoria dément la rumeur d’un exil de l’ancien dirigeant libyen vers l’Afrique du Sud. Nous ne savons pas où est Mouammar Kadhafi. Nous supposons qu’il est encore en Libye. Nous ne sommes pas en train de spéculer s’il veut venir en Afrique du Sud, déclare Maite Nkoana-Mashabane, ministre sud africain des relations internationales. Le gouvernement sud-africain voudrait réfuter et démentir les rumeurs selon lesquelles il a envoyé des avions en Libye pour transporter le colonel Kadhafi et sa famille vers une destination inconnue, a-t-elle déclaré à des journalistes. Et autour de 8H11mm, la précision arrive:il est toujours à Tripoli et serait actuellement dans sa résidence de Bab Al-Aziziya, affirme un diplomate qui souhaite garder l’anonymat. De violents combats font rage autour de cette forteresse de plusieurs hectares. Cibles de plusieurs raids de l’Otan depuis le début des opérations en Libye, en mars, quasiment tous les bâtiments ont été rasés par les bombardements de l’Alliance atlantique. Mais le colonel Kadhafi disposerait de plusieurs bunkers dans sa résidence. A l’international, les réactions ne se sont pas fait attendre. L’Union européenne estime que la fin du régime de Kadhafi est proche, affirme le porte-parole. En Angleterre, David Cameron est rentré à Londres. Il interrompt ses vacances en Cornouailles pour présider ce matin une réunion du Conseil national de sécurité sur la Libye. Les Etats-Unis ont intensifié ces derniers jours leur activité aérienne autour de Tripoli en utilisant des drones Predator pour détecter, suivre et à l’occasion frapper les troupes du colonel, rapporte le New York Times. Ces raids ont détruit les infrastructures militaires du régime.

Radio rebelle
Les rebelles libyens ont annoncé la mise en service dimanche soir 21 août d’une radio rebelle à Tripoli. Ils y diffuseront notamment des enregistrements de conversations radio entre soldats pro-Kadhafi faisant état d’exécutions sommaires de manifestants anti-régime. 91.1 FM Radio Tripoli débutera ses émissions ce soir sur la bande FM dans la capitale, a indiqué dans un communiqué le Centre des médias du conseil militaire de Misrata. Nous diffuserons un bulletin d’informations toutes les 15 minutes, a-t-il expliqué. Dans le même communiqué, le Centre des médias a rendu public ce qu’il présente comme des enregistrements sonores de conversations radio entre militaires du régime qui montrent les brutalités et les tueries perpétrées contre les civils à Tripoli. Ces voix sont celles des forces de sécurité de Kadhafi ordonnant de tuer des manifestants et leurs familles, selon cette source, qui y voit une preuve des violations des droits de l’Homme actuellement perpétrées par le régime et qui démontre que Kadhafi est en train de créer en bain de sang à Tripoli. Ne soyez pas des lâches! Tirez sur quiconque crie Allah Akbar!, ordonne une voix martiale sur l’un de ces enregistrements. De toute façon, Tripoli vit en ce moment un temps fort de son histoire, tout peut arriver, rien n’est exclu, tout le monde entier attend l’issue de cette histoire.

La fin du régime de Kadhafi serait proche!
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Libye: Les rebelles accusés d’exactions dans le pays

Selon Human Right Watch, ils sont rendus responsables d’incendies, de pillages et de mauvais traitements sur des civils

La rébellion fait parler d’elle dans un sens négatif. Les rebelles libyens ont conquis le soutien des Occidentaux et de l’ONU au nom du respect des droits de l’homme. Les accusations portées le mercredi 13 juillet par Human Right Watch (HRW) pourraient gravement affecter cette confiance. En effet, selon un rapport, les rebelles libyens se sont rendus responsables d’incendies, de pillages et de mauvais traitements sur des civils lors de leur offensive sur Tripoli à partir du Djebel Nafusa (ouest). L’organisation de défense des droits de l’homme a été témoin de certains de ces actes, a interrogé des témoins pour d’autres et a parlé avec un commandant rebelle de ces abus, a déclaré l’organisation dans un communiqué. HRW indique que ces exactions ont eu lieu en juin et juillet et jusqu’à la semaine dernière, alors que les rebelles engageaient leur offensive à partir du Djebel Nafusa, une région montagneuse au sud de Tripoli. Dans quatre villages capturés par les rebelles dans les monts Nafusa ces derniers mois, les combattants rebelles et leurs sympathisants ont saccagé des biens, brûlé certaines habitations, pillé des hôpitaux, des maisons et des commerces, et frappé certaines personnes soupçonnées de soutenir les forces gouvernementales, écrit HRW. Les chefs rebelles ont le devoir de protéger les civils et leurs biens, particulièrement les hôpitaux, et de sanctionner quiconque se livre au pillage ou à d’autres abus, continue HRW. Un commandant rebelle de la région, que l’organisation identifie comme le colonel El-Moktar Firnana, a admis que des abus avaient été commis et que certains combattants ou sympathisants avaient été punis. Si nous n’avions pas donné des instructions, les gens auraient brûlé ces villages jusqu’au dernier, a déclaré le responsable, cité par HRW, qui précise que deux de ces villages abritent une tribu proche de Mouammar Kadhafi. Al-Awaniya et Zawiyat al-Bagul sont les villages de la tribu des Mesheshiya, connue pour sa fidélité au gouvernement libyen et au colonel Kadhafi, indique HRW.

Le CNT réfute
Le Conseil national de transition a réfuté ces accusations. Le numéro deux de la rébellion, Mahmoud Jibril, a estimé que ce n’était plus le cas dans les zones libérées. La presse l’interrogeait sur ces accusations publiées à l’issue d’une réunion avec les chefs de la diplomatie des trois pays du Benelux (Belgique, Luxembourg, Pays-Bas). Ils ont une grande responsabilité dans la transition en douceur vers un avenir démocratique et ouvert en Libye, a déclaré Anders Fogh Rasmussen, le secrétaire général de l’Alliance atlantique, dans un communiqué après une rencontre inédite avec une délégation du CNT à Bruxelles. Après la Pologne et la Turquie, la semaine dernière, les trois pays du Benelux ont reconnu hier mercredi l’organe politique de la rébellion comme légitime représentant » du peuple libyen pendant la période de transition. Les pays de l’OTAN et la délégation du CNT se sont par ailleurs entendus sur trois points, a précisé Anders Fogh Ramussen : Que l’OTAN poursuivra son opération militaire pour protéger les civils libyens, tant que ceux-ci seront menacés, que le régime de Kadhafi a perdu toute légitimité et enfin qu’une solution politique doit être trouvée (…) maintenant. La France a appelé la rébellion libyenne à enquêter sur ces éventuelles exactions. La France avait été le premier pays à reconnaître le CNT et elle est en première ligne dans les opérations militaires de l’OTAN contre le régime de Kadhafi. Paris, qui a admis récemment avoir procédé à des parachutages d’armes légères dans le djebel Nafousa, a prolongé mardi 12 juillet son engagement en Libye lors d’un vote au Parlement qui a réuni majorité et opposition.

Moustafa Abdeldjeïl, président du Conseil national de transition
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Crise libyenne : Des milliers d’Africains bloqués en Libye

Sans papier ni argent, ils se sont amassés à l’aéroport dans l’espoir de fuir la probable guerre civile

Dans le camp de fortune sur le parking de l’aéroport de Tripoli, des dizaines de ressortissants africains se bousculent autour d’un camion pour obtenir leur maigre ration. Fuyant l’insécurité en Libye, ils sont des milliers de laissés-pour-compte du rapatriement. Face à la situation chaotique en Libye, beaucoup cherchent à fuir le pays. Des dizaines de milliers d’entre eux ont déjà quitté le pays lors d’opérations d’évacuation sans précédent. Mais d’autres, faute de moyens ou de papiers en règle, se trouvent encore bloqués en Libye, théâtre depuis près d’un mois d’une insurrection prenant la tournure d’une guerre civile. La situation est devenue ingérable dans les gares et les aéroports où ils sont restés bloqués.

Devant les guichets d’enregistrement de l’aéroport de Tripoli, certains, comme Moussa Koulibaly, un Nigérien de 30 ans, vont pouvoir regagner leur pays d’origine, soulagés de fuir le climat d’insécurité après 13 jours d’une interminable attente à l’aéroport. « Nous ne pouvons pas attendre la guerre civile, surtout que nous sommes des étrangers », explique-t-il avant de monter dans un avion avec son épouse pour gagner Niamey. « Des jeunes Libyens ont forcé ma porte. Ils nous ont tout volé », déplore-t-il, avant de reconnaître: « Mais au Niger il n’y a pas de travail. » Plus loin, à l’entrée de l’aéroport, des dizaines de Ghanéens et de Nigérians font la queue devant des bus affrétés par les autorités. « Ils vont retourner dans leur pays par voie terrestre, comme ils sont venus », explique un agent de la sécurité civile qui organisait le cortège. « Nous avons eu assez de problèmes. Ils ont détruit une porte de l’aérogare. Ça pue dans tout l’aéroport. Une femme a accouché sous une tente. La situation est devenue par moments ingérable. »

Sous un soleil de plomb, l’eau devient une denrée rare dans le camp. Une camionnette chargée d’une vingtaine de packs d’eau se fraie un chemin entre les immigrés. Des dizaines d’entre eux prennent d’assaut le chargement et arrachent quelques bouteilles ou des packs. « Vous voyez. Ils ne peuvent jamais s’organiser. C’est notre principal problème », lance un jeune « volontaire » à bord du véhicule. La chaleur le jour, le froid la nuit, les organisations humanitaires tentent de venir en aide à ces naufragés. Mais certaines aides disparaissent pour être revendues sur les trottoirs. « Il y a environ 10.000 personnes en attente ici à l’aéroport », dit Rabih el Tarhouni, membre d’une organisation humanitaire. Les ouvriers qui travaillaient en Libye viennent en majorité du Niger et du Ghana. Repartir, c’est aussi perdre son travail, ils n’en ont pas dans leur pays.

Des milliers d’Africains veulent retourner dans leurs pays… Avec peine
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Libye: L’insurrection se rapproche de Tripoli

Mouammar Kadhafi estime que tout son peuple l’aime et il est impossible de fuir le pouvoir

L’insurrection contre le colonel Mouammar Kadhafi est entrée lundi 28 février dans sa troisième semaine, mais le dirigeant libyen s’accroche au pouvoir malgré la chute de plusieurs villes à l’ouest dans les mains de l’opposition et la pression croissante des Occidentaux. Au 15e jour d’un soulèvement sans précédent, Mouammar Kadhafi et ses forces ne contrôlent plus que Tripoli et sa région. Mais l’opposition n’hésite plus à défier le pouvoir dans les faubourgs de la capitale. Dans plusieurs quartiers, des jeunes taguent les murs de la ville de slogans anti-Kadhafi, alors que l’opposition, basée à Benghazi (est), se prépare à marcher sur Tripoli. Les membres de l’ONU ont suspendu, mardi 1er mars, la Libye du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies

Economiquement, le leader libyen est menacé, l’insurrection contrôlant les principaux champs de pétrole du pays. L’opposition a annoncé la reprise imminente des exportations de pétrole à partir de l’est du pays. La communauté internationale s’interrogeait sur les moyens de mettre fin à l’instabilité et envisageait notamment une interdiction de l’espace aérien. De son côté, l’opposition craint qu’une opération militaire de la communauté internationale la dépossède de son soulèvement alors que l’armée américaine positionne des forces navales et aériennes autour de la Libye. La chef de la diplomatie Hillary Clinton a précisé qu’aucune action militaire impliquant des navires américains n’était prévue dans le pays. Paris a indiqué que toutes les options étaient à l’étude, dont celle de l’interdiction du survol du territoire libyen qui nécessiterait toutefois l’implication de l’Otan et l’approbation de l’ONU. L’Italie s’est déclarée favorable à une interdiction du survol de la Libye mais selon le Canada, il « ne semble pas y avoir de consensus » sur une telle mesure.

Mouammar Kadhafi, en butte à un soulèvement populaire et poussé de plus en plus fortement à quitter le pouvoir, a invité le lundi 28 février les Nations unies à envoyer une mission d’information en Libye, rapporte la chaîne de télévision ABC. Interviewé par Christiane Amanpour, le dirigeant libyen a également nié avoir fait attaquer des manifestants par son aviation. Mais il a reconnu que des avions avaient bombardé des sites militaires et des dépôts de munitions.

Toujours dans cette interview faite dans un restaurant de Tripoli situé sur le littoral, le n°1 libyen a affirmé qu’il était toujours aimé dans son pays, niant que des manifestations soient organisées contre lui. « Tout mon peuple m’aime, a-t-il dit. Il mourrait pour me protéger. » Riant à la seule idée de démissionner comme l’y incitent les plus hauts responsables américains, Kadhafi semble nier entièrement l’ampleur du mouvement déclenché contre son règne de 41 ans, bien qu’il ait soustrait à son emprise l’est de la Libye et menace Tripoli de plus en plus près. Kadhafi, qui a juré de survivre au soulèvement, a accusé Al Qaïda d’inciter de jeunes Libyens à s’emparer d’armements. Il a aussi accusé les pays occidentaux d’abandonner son gouvernement en plein milieu de sa lutte contre les « terroristes », ajoutant qu’il se sentait trahi par les Etats-Unis. « Je suis surpris, alors que nous sommes alliés à l’Occident pour combattre Al Qaïda, qu’il nous abandonne maintenant que nous combattons les terroristes », a déclaré le dirigeant libyen. « Peut-être veulent-ils (les Occidentaux) occuper la Libye. » Après l’ONU et les Etats-Unis, l’Union européenne a adopté lundi 28 février un embargo sur les armes contre la Libye ainsi qu’un gel des avoirs et des interdictions de visa contre le colonel Kadhafi et 25 de ses proches.

Le guide libyen ne compte pas laisser le pouvoir car « son peuple l’aime et se bat pour lui »
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Sommet Afrique-Union Européenne : Paul Biya en déplacement à Tripoli

Le président camerounais prend part à cette troisième rencontre du genre, qui est accueillie par la Lybie

Une nouvelle occasion de rappeler la nécessité de l’aide à l’Afrique
Le président Paul Biya du Cameroun est en Lybie depuis ce dimanche 28 novembre 2010, où il prend part, aux travaux de la troisième rencontre Afrique-Union Européenne. Le thème choisi cette année est « Investissement, croissance économique et création d’emploi ». L’objectif selon des sources proches de l’organisation sera d’examiner les moyens permettant de stimuler la croissance, créer des opportunités d’emploi et consolider la relance de l’économie après la crise financière et économique mondiale qui a touché le continent. L’évènement semble important pour le président camerounais, qui a repoussé la célébration du cinquantenaire des armées qui devait se tenir ces jours ci. La discrétion qui a entouré cette présence camerounaise à Tripoli jusqu’au départ effectif du chef de l’Etat à l’aéroport de Nsimalen ne permet pas d’indiquer clairement les attentes du président Biya à l’occasion de cette participation. La composition de sa délégation pourrait néanmoins servir d’indicateur. Les discussions autour des partenariats économiques et les discussions sur les questions liées à l’environnement devraient constituer les axes majeurs des discussions et interventions du président camerounais. Lors de ses récentes sorties internationales, Paul Biya a à chaque fois plaidé pour le renforcement du soutien des pays industrialisés aux pays pauvres d’Afrique, qui subissent le revers du changement climatique et d’une crise économique mondiale dont elle est à plusieurs niveaux victime. Le président Biya pourrait aussi profiter de l’occasion pour proposer les conclusions de la conférence Africa 21 de Yaoundé. La plateforme Libyenne est la première sur le continent à laquelle prend part le chef d’Etat camerounais personnellement, depuis la tenue de la rencontre de yaoundé.

De nombreux sujets de retour sur la table des débats
A Tripoli, l’Union africaine devrait justement annoncer le lancement de projets dans le domaine des infrastructures, un pour chacune des cinq régions d’Afrique. Seront présents dans ce domaine lors de cette rencontre à Tripoli, des représentants du Fonds fiduciaire UE-Afrique pour les infrastructures, créé conjointement par la Commission européenne, les Etats membres de l’UE et la Banque européenne d’investissement (BEI). Opérationnel depuis 2007. La Banque africaine de développement (BAD) et la Commission de l’Union africaine en sont des partenaires essentiels. En ce qui concerne le thème du changement climatique, des responsables de la Commission européenne s’attendent à ce que des engagements en faveur de son financement en Afrique soient pris en prévision de la conférence sur le changement climatique qui s’ouvre en même temps à Cancun au Mexique. Un sujet délicat de ce sommet porte sur un partenariat sur les migrations, la mobilité et l’emploi afin de mettre de l’ordre et freiner l’immigration clandestine. Il concerne aussi bien les Africains et notamment la Libye, lieu de passage des migrants. Un Institut africain des transferts de fonds devrait être créé. Il sera chargé de renforcer la capacité des gouvernements, des banques, des expéditeurs et des bénéficiaires de transferts internationaux, du secteur privé et d’autres acteurs du continent africain, pour faire de ces transferts un réel outil de développement au service de la réduction de la pauvreté. Dix ans après la première rencontre du genre qui s’était tenue au Caire en Egypte en 2000, le sommet Afrique-Union européenne semble avoir fait du sur place. En 2007, le sommet de Lisbonne au Portugal avait défini huit domaines d’actions prioritaires : paix et sécurité ; gouvernance démocratique et droits de l’Homme ; commerce, intégration régionale et infrastructures ; objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) ; énergie ; changement climatique ; migrations, mobilité et emploi ; sciences, société de l’information. Aujourd’hui on y est encore et de nouvelles difficultés se sont ajoutées.


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