Les leaders et cadres de l’UDC, de l’UFP et de l’AFP se sont entretenus mardi sur la réforme du concept de famille politique réunissant des militants partageant les mêmes convictions
Le Cameroun, pays de l’Afrique centrale dont l’économie peine à émerger est en train d’entamer une nouvelle phase récréative dans son système électoral et politique. Le multipartisme ayant atteint son apogée au début des années 90, aura fait des émules avec ces nouvelles formations d’opposition et de révolution, en intégrant une nouvelle dynamique pour les citoyens et le peuple. Le citoyen, le principal acteur de cette transition, s’est vu quelquefois malmené et assujetti à cette infamie que nous imposait le parti au pouvoir. La démocratie étant la joute des libertés du citoyen camerounais, le pacte républicain vient ainsi apporter une contribution à cet édifice que représente l’électorat.
Durant les échanges entre les leaders des partis présents – Docteur Adamou Ndam Njoya, Madame Alice Sadio, Docteur Olivier Bile – et les cadres de chaque parti, il aura été question de reformer le concept de famille politique sous forme de plateforme qui devrait réunir des militants de toutes parts ayant des convictions communes. Le mardi 16 août 2016, au siège de l’AFP (Alliance des forces progressistes) sis à Yaoundé, s’est donc tenu une réunion de coordination dans le cadre d’une politique de recasement et d’exploitation de la charte du pacte républicain.
Une pensée unique pour un seul peuple
En raison de la négligence ou de l’ignorance de certains citoyens camerounais face aux échéances politiques qui arrivent, les leaders d’opposition se sont regroupés afin de pouvoir mettre en place une plateforme citoyenne qui régirait ses textes et ses actions sous forme de pacte républicain. Loin d’être à leur premier coup d’essai, cette alliance de partis politiques est composée de l’UDC (union démocratique du Cameroun du Docteur Adamou Ndam Njoya), de l’AFP (Alliance des forces progressistes d’Alice Sadio), de l’UFP (l’Union pour la fraternité et la prospérité du Docteur Olivier Bile) et même de la présence exceptionnelle de l’ancien président de l’AFP le bâtonnier Bernard Muna. Le mouvement aura reflété cette nouvelle donne qui est en train d’être mise en place par dans plusieurs sites bien déterminés. La devise de l’AFP étant « Dieu-Peuple-Patrie », les grandes lignes de ces échanges auront vu la magnificence de ces trois préceptes mis en valeur tout d’abord en remerciant le bon Dieu de permettre la tenue de cette réunion, ensuite s’en est suivi l’hymne national du Cameroun avant de commencer à débattre.
Chaque citoyen est libre de pouvoir émettre son avis, chaque citoyen a le droit de savoir comment fonctionne le système électoral dans lequel il vit, chaque citoyen peut apporter sa contribution en allant aux urnes et en disant non aux abus dont fait preuve la société camerounaise au quotidien et enfin chaque citoyen fait partie du peuple et est donc le principal auteur et décideur de l’avenir d’une nation et d’un état. Le pacte républicain vient donc amorcer cette nouvelle ère en instaurant des stratégies de rassemblement et d’union face à un peuple qui en a marre de vivre dans ce même cataclysme depuis 34 ans.
Par l’UFP (Union pour la Fraternité et la Prospérité)
L’UFP invite les populations de Douala à la Rencontre pour l’Espoir Politique au Cameroun qui aura lieu le mardi 17 novembre 2015, Hôtel Vallée des princes Bessengue 15h. Thème : « Jeunesse camerounaise, Franc CFA, Démocratie Théiste : Le temps des choix décisifs ».
Panel : Olivier Bile, Mathias E. Owona Nguini, Jules Fongang, Cabral Libiih, Jacques Maboula, Babissakana.
Fiche technique de présentation Organisateur des conférences : UFP (Union pour la Fraternité et la Prospérité) Thème général
Formulation 1 : « Changeons la vie de la jeunesse camerounaise par une monnaie indépendante dans le cadre de la Démocratie théiste »
Formulation 2 : « Jeunesse camerounaise, Franc CFA, Démocratie Théiste : Le temps des choix décisifs »
Dates et lieux : Mardi 17 novembre 2015 (Douala) et mercredi 27 janvier 2016 (Yaoundé)
Modération : Véronique Makeme, Communicologue, Vice-Présidente à l’UFP chargée de la communication et des RP, CEO MEDIACTOR.
Les principaux conférenciers pressentis
°Babissakana, Ingénieur Financier ; Expert en matière économique et monétaire ; CEO du Cabinet PRESCRIPTOR
Sous-thème : Fonctions politico-économiques de la monnaie et rôle stimulateur d’une monnaie libre sur l’emploi et la production : Impact socioéconomique et socioculturel sur la vie de la jeunesse camerounaise, 15 mn max.
°Jules Bertin Fongang, Juriste, Vice-Président à l’UFP chargé des affaires juridiques et électorales, Avocat (s) au barreau du Cameroun
Sous-thème : Etat des lieux de la condition sociopolitique, économique et culturelle de la jeunesse camerounaise aujourd’hui : Réalités en matière de financement des jeunes organisations économiques ou institutionnelles au Cameroun, 15 mn max.
°Guy Parfait Songue, politologue, Chargé de Cours Université de Douala.
Sous-thème : Le Franc CFA, le néocolonialisme français et la construction d’une culture de désarmement mental et moral au Cameroun : Conséquences sur la jeunesse et leçons à tirer, 15mn max.
°Mathias Eric Owona Nguini, Socio-politiste et spécialiste d’économie politique ; Chargé de cours à l’Université de Yaoundé II ; Directeur scientifique à la Fondation Paul Ango Ela
Sous-thème : La place du F CFA dans l’ordre sociopolitique et politico-économique en Afrique de la Zone franc, 15 mn max.
°Jacques Maboula Mboya, Chef d’entreprise, Maire UFP de Yabassi, Président de la Fédération Régionale UFP pour le Littoral
Sous-thème : Exhortation de la jeunesse sur l’exigence d’une action politique courageuse, libératrice et décomplexée : Appel pour une mutation vers une démocratie de salut public (3G), 15 mn max.
° Olivier Bile, Président de l’Union pour la Fraternité et la Prospérité (UFP), Chargé de Cours à l’Université de Yaoundé II, Documentariste politique et spécialiste de la pensée monétaire de Joseph Tchundjang Pouémi. Auteur de la biographie « Tchundjang Pouémi, le Keynes africain ».
Sous-thème : Politiques keynésiennes de plein emploi et Démocratie Théiste : Exigence d’éthicisation de la gouvernance économique et monétaire au bénéfice de la jeunesse camerounaise et africaine, 15 mn max.
Les panélistes ci-dessus ont le trait commun d’être panafricanistes et de militer pour la déconstruction de l’édifice monétaire colonial du F CFA, en vue de la construction d’un édifice monétaire authentiquement camerounais et ensuite africain.
Quelques supports de communication destinés au public
°L’ouvrage de référence : Monnaie, Servitude et Liberté, La répression monétaire de l’Afrique, Joseph Tchundjang Pouémi (Ed. Jeune Afrique 1980 et Menaibuc 2000) disponible Librairie des Peuples noirs.
°Le Manifeste du Tchundjanguisme ou Comment vaincre le chômage et la pauvreté par la monnaie (Publication du MTP).
°Tchundjang Pouémi, le Keynes africain : Comprendre pourquoi et comment sortir du F CFA (Biographie audiovisuelle du documentariste Olivier Bile), 26 mn.
°DVD : « L’argent » : Le secret de la Monnaie, 21 mn
DVD : Petite histoire de la monnaie, 11 mn.
Déroulement des conférences débats
Interventions modérateur – Mot de bienvenue général – Projection documentaire – intermède humoriste de choix – Exposés panélistes – Intermède chansonnier de choix – Panier de l’Action – Séance de discussion et de questions/réponses – Echanges avec personnes intéressées – Conclusion et collation.
YES WE BELIEVE !!!!
Olivier Bile, président national de l’UFP.Droits réservés)/n
Position officielle de l’UFP sur les débats socio-économiques de l’heure : Ratification des APE, Hausse de 5% des salaires des agents publics ; augmentation des prix des carburants
A la suite d’une importante actualité ces derniers temps, liée d’abord à des questions sécuritaires puis sportives, la vie nationale est depuis quelques jours, le théâtre de non moins importants événements de nature socio-économique qui appellent, eux aussi, l’intervention de toute organisation politique soucieuse de la destinée – plus que jamais incertaine – de notre pays. En partant de l’actualité la plus récente vers celle qui l’est le moins, nous avons eu l’adoption par le parlement camerounais, d’un projet de loi autorisant le Président de la république à ratifier un accord d’étape vers un accord de partenariat économique (APE) avec l’Union européenne ; la hausse de 5% du salaire de base de la fonction publique, consécutive elle-même à la décision gouvernementale du 30 juin 2014 de relèvement significatif des prix des hydrocarbures au Cameroun.
Après avoir longtemps disserté sur l’indispensable fondation sociétale de réarmement mental et de redressement moral dans notre pays, nous voici maintenant sur le territoire économique dont l’influence décisive sur la vie sociale n’est plus à établir. Ainsi, sur les décisions gouvernementales sus évoquées de même que sur la conduite de la politique économique générale du gouvernement, l’UFP rend publiques les réactions suivantes :
Sur les APE
Ces accords, flanqués de leurs clauses « préférentielles », elles-mêmes survivances de pratiques relevant d’une autre époque sont inacceptables. Et c’est bien pourquoi ils ont tant de mal à être acceptés dans les autres régions africaines. Les APE qui font suite aux accords ACP avec des relents plus brutaux, sont synonymes de perpétuation systématique de l’ordre économique du pacte colonial et de frein à nos modestes espoirs d’industrialisation. Le pacte colonial prescrit que nos pays soient fournisseurs de matières premières pendant que les ordonnateurs des APE sont producteurs et fournisseurs de produits manufacturés. La structure fondamentale de nos économies étant encore celle-là, l’esprit et la lettre des APE visent ni plus ni moins à préserver cet ordre et cet avantage économiques en faveur de l’UE.
Tous les pays industrialisés actuels ont eu besoin de pratiquer une sorte de protectionnisme formateur dans leur marche vers l’industrialisation. L’inondation de notre marché intérieur par quantités de produits manufacturés de toutes sortes issus non de la France seule mais des 27 pays de l’Union européenne, signifie, en dépit des discours officiels sur cette prétendue mise à niveau des entreprises locales, l’étouffement de toutes leurs velléités d’émancipation. Aucune compétition équitable ne peut valablement s’organiser entre acteurs aussi inégalement pourvus que des entreprises anciennes, souvent multinationales, suréquipées et bénéficiant déjà de rendements d’échelle et d’autres, aussi peu pourvues que les nôtres. Dispositif pire que le RDPC et toute l’armada étatique face aux modestes partis d’opposition. Dans sa quête de nouvelles parts de marché dans le commerce international en vue de conjurer son déclin économique actuel, l’UE conçoit les APE comme une bouée de sauvetage mais aussi comme outil destiné à lui permettre d’asseoir un avantage comparatif considérable face à ses concurrents relevant des pays émergents dont principalement la Chine qui ne cessent de lui tailler des croupières.
Les APE, en dépit de leurs avantages supposés, ne sont en aucune manière, chacun le voit bien, un instrument à notre avantage. Du reste, dans un contexte de généralisation du libre-échangisme, en ces temps de triomphe de l’économie libérale, il est curieux de voir ce type de pratique se perpétuer. Nous pensons que les entreprises de chaque pays devraient se moderniser, se rendre compétitives, à leur rythme, accompagnées en cela par les institutions nationales ou internationales de qualification normative dont elles dépendent directement. Ayant été initialement et le temps nécessaire, protégées pour acquérir cette maturité et cette compétitivité, elles peuvent alors les faire valoir, comme les autres, sur le marché mondial. Ces accords, adoptés en catimini et en force devront donc, le moment venu, être dénoncés et remplacés par des dispositifs plus raisonnables, plus conformes aux principes contemporains du commerce international et surtout, plus compatibles avec nos légitimes ambitions d’industrialisation.
Sur les Hausses du prix des hydrocarbures et des salaires
Cette actualité qui étale elle aussi l’état d’égarement et de confusion généralisés qui prévaut au Cameroun, met en lumière à quel point nombre d’acteurs et pas seulement ceux de la majorité, sont prisonniers d’une conception économique qui ne peut inéluctablement qu’être génératrice de rareté et de pénuries dans un contexte de sous-production et de sous-emploi chroniques. La rareté est ici celle face à laquelle se trouve un gouvernement qui, en quête de sources de financement pour quelques projets d’investissement annoncés, est à son corps défendant, contraint par le FMI, de sevrer sa population d’une partie la manne qui lui parvenait. Face à ce sevrage, la rareté c’est aussi une hausse bien insignifiante du salaire de base à la fonction publique de l’ordre de 5%. Dans un contexte où des pays comme la Côte d’Ivoire ambitionnent de mobiliser 20 000 milliards de F CFA pour des projets d’investissement générant un taux de croissance annuel de près de 10%, la rareté chez nous, c’est l’incapacité à lever des capitaux substantiels pour la réalisation des projets dits structurants. Et c’est bien pour rattraper quelques ressources budgétaires à leur consacrer nous dit-on, que la subvention en vigueur sur les carburants a été si considérablement amputée. Si nous souscrivons, comme toujours voire plus que jamais, à l’exigence d’assainissement des finances publiques et au sacro-saint principe d’utilisation la plus efficiente possible des ressources de l’Etat, nous voulons cependant attirer l’attention de tous sur le péril lié au modèle économique de pénurie qui plombera toujours tous nos efforts et hypothèquera sans cesse nos projets d’émancipation économique.
A cet égard, la question n’est pas en vérité de savoir s’il fallait oui ou non augmenter le prix des carburants car la hausse des prix dans une économie est une chose somme toute normale. A condition toutefois que l’inflation soit maitrisée par un pilotage économique stratège et un contrôle pertinent du niveau général des prix. La question qui nous semble aujourd’hui essentielle est celle de la politique économique, monétaire, industrielle et commerciale la plus appropriée et la plus pertinente pour créer l’abondance, la richesse et partant, accroître les revenus de la grande majorité de la population générale qui pourrait alors supporter les hausses maîtrisées des prix sans grand problème, comme on peut le voir ailleurs.
Au moment où l’essentiel de nos forces productives, celles des campagnes autant que celles des villes, sont totalement déconnectées des rouages économiques et productifs profonds et que leurs capacités ne sont toujours pas capitalisées par le pays, il est plus que temps de questionner les orientations idéologico-économiques actuelles. Il est possible que nous améliorions nos taux de croissance économique en raison des quelques investissements accomplis ça et là, qui profiteront du reste davantage aux opérateurs extérieurs, mais il est certain que nos masses populaires majoritairement oisives resteront exclues du processus de développement aussi longtemps qu’elles ne seront pas résolument branchées à l’appareil de production, aux mécanismes d’investissement et aux circuits de consommation. Et il serait par conséquent illusoire dans ce cas d’espérer quelque émergence que ce soit. Disons-le sans fioritures, il n y en aura pas dans les conditions actuelles. Pas tant que nous n’avons créé les conditions même de l’abondance car émergence rime avec abondance.
Au lieu de nous contenter indéfiniment de miettes avec les saupoudrages qui caractérisent la politique économique actuelle, nous pensons qu’il est impératif de sortir de nos entêtements et conceptions surannées pour changer résolument de paradigme économique. Pour y parvenir, car on ne peut faire d’omelette sans casser des ufs, nous devrions être prêts à opérer les mutations mentalitaires et institutionnelles indispensables aux accomplissements souhaitables et espérés. De l’éloge de la rareté si longtemps pratiquée, il serait peut-être temps de passer à l’apologie de l’abondance avec une robuste traduction de cette dernière en matière de formulation et de conduite de la politique économique et sociale.
Que Dieu bénisse le Cameroun !
Dr. Olivier Bile, Président de l’UFPJournalducameroun.com)/n
La récente participation des Lions à la coupe du monde 2014 n’a point été un succès, loin s’en faut. Chacun peut constater à quel point les commentaires et les discussions dans les maisons, dans les bureaux ou dans la rue sont empreintes à la fois de colère, de violence, de ressentiment et surtout de désarroi. Ce sentiment s’explique tout simplement par le fait que nous semblons tous dépassés par les événements. Apparemment, c’est un peu le ciel qui nous tombe sur la tête, assaillis que nous sommes par tous ces multiples problèmes à la fois d’insécurité, d’eau, d’électricité, de santé, d’argent et maintenant d’une nouvelle débâcle à la coupe du monde sur fond de conflits de toutes sortes.
Bien conscient du très lourd malaise qui pèse ainsi sur le pays alors même que le football est généralement ce rare domaine d’activités qui nous a souvent -il y a certes longtemps déjà – procuré quelque apaisement face aux vicissitudes du quotidien, j’ai voulu, en toute sincérité, vous adresser la présente lettre de consolation, dont l’intérêt est aussi de jeter les bases d’un nouveau destin pour notre équipe nationale de football voire pour le mouvement sportif camerounais en général.
Mais avant de semer, dit-on, il faut désherber voire dessoucher. Dans notre cas, il me semble que nous devrions passer par un véritable processus cathartique voire d’exorcisme collectif auquel nul ne saurait échapper, tant il est vrai que la responsabilité de nos contreperformances successives depuis 1990, ne saurait être le seul fait des joueurs comme certains veulent le laisser croire.
Les conséquences de la culture de la foi négative
En effet, le phénomène qui me frappe depuis quelque années, est le niveau d’exigence que nous faisons peser sur nos Lions Indomptables alors même que la plus belle femme ne peut offrir que ce qu’elle a. Avec le recul, la bonne question qu’il faudrait en vérité se poser est la suivante : Une société comme la nôtre, si peu soucieuse de performance, est-elle en droit d’exiger tant de performances à l’équipe nationale de football qui émane précisément d’elle ? Autrement dit, une société ambitieuse, travailleuse et performante (avec partout, « the right man at the right place »), n’est-elle pas la condition préalable pour la production de sportifs performants ? Pouvons-nous franchement et uniquement culpabiliser les seuls Lions, en nous réfugiant derrière le prétexte du « la faute à l’autre » ou en les érigeant en bouc-émissaires ? ».
Rien n’est moins sûr, surtout lorsque l’on se souvient un peu de tout ce qui a été à l’origine de la fronde des joueurs. Certes, le comportement desdits joueurs est blâmable à bien des égards et chacun d’eux sait exactement à quel niveau il a pu fauter et il leur appartient en conscience d’exprimer leur mea culpa. Je réitère cependant ici que leur comportement est tributaire de l’environnement général à la fois politique, économique, social, culturel et mentalitaire qui est celui du Cameroun actuel. En dépit de ce que ces footballeurs opèrent pour la plupart dans des clubs performants issus eux-mêmes de sociétés performantes, le conditionnement mental et l’esprit de travail des Lions lorsqu’ils revêtent le maillot de l’équipe nationale, sont hélas à ce moment, ceux du Cameroun tel que nous le connaissons dans sa nature intime.
Au moment où nous vouons les Lions du football aux gémonies, que faisons-nous entre autres, des Lions Indomptables de l’eau, de l’électricité, des médias, de la santé, de la justice, de l’éducation en général, ceux du gouvernement ou de l’administration, qui n’ont notamment pas eu la compétence élémentaire de régler intelligemment et honnêtement cette affaire des primes qui a été le détonateur de toute cette crise de 2014 ? Pouvons-nous vraiment affirmer que leur compétence, leur performance et leur intégrité à eux – je parle toujours des autres types de Lions – soient établies au quotidien, dans une société où l’argent et le matériel ont été érigés en idoles absolues ? C’est une question à méditer.
La culture de la Foi négative, socle de l’incommensurable pollution mentale qui est la marque de fabrique de notre pays, n’est-elle finalement pas la cause profonde de ces innombrables maux qui gangrènent notre société dans tous les domaines dont notre football est sans doute l’un des plus visibles ? Sinon comment comprendre que des co-équipiers ou mieux, des officiels à qui on ne saurait reprocher une impétuosité de jeunesse, dirigeant toute une délégation nationale, en viennent à se crêper le chignon devant les caméras du monde entier ? Que dire aussi de cette culture bien établie du conflit, de l’intrigue et de la foi négative qui en a souvent conduit plus d’un à souhaiter la défaite des Lions ?
Un adage célèbre, qui devrait nous inspirer à l’avenir dit « tel on fait son lit, tel on se couche ». S’il est vrai que nous avons le devoir de construire une société aussi performante que possible, si nous avons l’obligation de produire des acteurs performants dans tous les domaines de la vie sociale, les sportifs en général et les Lions en particulier ne pourront que tirer avantage de cet indispensable effort général de nivellement de la société vers le haut. C’est pourquoi je pense que tous les contempteurs actuels des Lions devraient être invités à davantage de modestie et de tolérance tant il est vrai que les modèles sont pour le moins rares chez nous. Le mouvement de redressement souhaité est de la responsabilité conjointe des dirigeants d’abord mais aussi du peuple tout entier. A cet égard, les décisions fortes et courageuses qui s’imposent en pareille circonstance, sont attendues du Chef de l’Etat. Il est plus que temps pour nous tous, peuple comme dirigeants, de sortir de nos cécités et de nos surdités volontaires pour constater que la situation étant plus que jamais critique, il faut en urgence changer résolument de mentalités et de politique.
Un nouveau destin pour les lions
Le projet de rebâtir une équipe performante, qui puisse nous faire de nouveau vibrer, rencontre alors celui de l’indispensable refondation spirituelle, culturelle, économique, politique, administrative et sociale de notre pays car encore une fois, il ne saurait y avoir de Lions forts sans un Cameroun fort. Les sociétés humaines se déploient dans une logique systémique qui prescrit que les différents domaines de la vie soient totalement imbriqués. Un Cameroun fort c’est d’abord des institutions fortes ainsi que des dirigeants stratèges qui, à travers leur gouvernance robuste, décomplexée et éclairée, favorisent la propagation de la Foi positive et du Winning spirit dans tous les domaines dont le football. D’un mental de vains lutteurs contre tout et finalement contre rien, nous devons passer à un esprit de conquérants et de gagneurs.
Pour inverser la tendance en performances devenue structurellement baissière en ce qui concerne notre sport en général et le football en particulier, il faudrait alors entre autres choses, commencer par le débarrasser des logiques de corruption et de mafia qui le gangrènent, notamment en favorisant dès la base, l’émergence des meilleurs qui ne sont pas toujours ceux qui peuvent financer l’entrée dans une école de foot, les bakchich à verser aux encadreurs et sélectionneurs ou encore les frais importants requis par les managers et autres agents de joueurs en vue des recrutements à l’étranger.
L’implication au premier plan des anciens Lions dans la réflexion stratégique sur l’organisation et l’avenir du football, leur mobilisation dans l’accompagnement et l’animation de l’équipe nationale comme on peut le voir ailleurs, devraient être adoptés et appliqués comme principe cardinal. L’objectif de modernisation des méthodes de management administratif, financier, juridique et sportif de Lions devrait donner lieu à la production d’un nouveau dispositif législatif et réglementaire encadrant le fonctionnement de l’équipe nationale.
Il conviendra aussi, de songer à la promotion de l’ensemble du mouvement sportif et non seulement du football. Cela passe par la formulation et la mise en uvre d’un plan ambitieux de dotation du pays de véritables infrastructures sportives. A cet égard, nos régions et surtout nos communes devront impérieusement jouer un rôle déterminant dans la réalisation d’un ambitieux programme d’équipement du pays en complexes sportifs pluridisciplinaires. Permettant aux sportifs de tous les âges et sexes de s’exprimer dans la discipline de leur choix, ils favoriseront l’identification des meilleurs talents dans de nombreuses disciplines. De la natation au tennis, du sprint à la course de fond, du football au basketball et j’en passe, la production d’une flopée de sportifs deviendra réalité. L’on pourrait alors en escompter une bien meilleure compétitivité sur la scène internationale, à la faveur d’un plus grand intérêt des sponsors destiné à un environnement sportif plus rayonnant.
Je considère enfin que la santé publique ainsi que l’humeur générale dans le pays – si malmenée ces derniers temps-, feront aussi partie des plus grands bénéficiaires de cette nouvelle dynamique de gouvernance sportive. C’est aussi et enfin, le gage d’un meilleur destin et d’un avenir meilleur pour les Lions Indomptables du football. Gardons l’Espoir !
Que Dieu bénisse le Cameroun !
Dr. Olivier Bile, Président de l’UFPJournalducameroun.com)/n