Don de l’Unicef en faveur des élèves de l’Adamaoua

Les fournitures et kits solaires remis lundi dernier à Ngaoundéré sont destinés aux réfugiés et communautés hôtes

La représentante-résidente du Fond des nations unies pour l’enfance (Unicef), Félicitée Tchibindat, a remis lundi, 05 octobre 2015, au gouverneur de l’Adamaoua, Abakar Ahamat, du matériel didactique destiné aux sites de réfugiés et aux communautés hôtes de la région. C’était dans le cadre des activités marquant la célébration de la Journée mondiale des enseignants à Ngaoundéré.

«Nous avons décidé de commémorer cette journée spéciale à travers la remise d’une quantité importante de matériels scolaires au gouvernement du Cameroun, qui fait partie de la b stratégie opérationnelle du secteur éducation mise en place en faveur des réfugiés Centrafricains et des communautés hôtes qui les accueillent», a indiqué Félicitée Tchibindat.

Le don salué par le gouverneur de l’Adamaoua était constitué de 42.400 livres scolaires, 2023 sacs à dos, 876 «school in box», 573 kits récréatifs et 136 kits préscolaires (1kit pour 40 enfants).

Le Cameroun reçoit à ce jour près de 230.522 réfugiés centrafricains avec 68.249 installés dans l’Adamaoua. Parmi ces réfugiés, environ 180 000 sont des enfants de moins de 17 ans qui ont besoin d’un accompagnement soutenu dans leur éducation. « «les autres volets de cette stratégie sont le recrutement, la formation initiale et continue des enseignants, la construction des espaces temporaires d’apprentissage et de protection de l’enfant(Etapes) et la mobilisation communautaire», a précisé Félicitée Tchinbidat.

Soulignant le soutien que l’Unicef accorde au Cameroun depuis fin 2013, dans les domaines de l’éducation, de la santé et la nutrition, de l’eau et l’assainissement dans les sites et les communautés hôtes, la représentante de l’Unicef au Cameroun a par ailleurs souligné leur engagement à continuer la quête du bien-être des enfants: «les plus vulnérables, notamment les victimes de guerre, de catastrophes, de pauvreté extrême et de toute formes de violences et d’exploitation ainsi que les enfants handicapés».

La cérémonie qui s’est déroulée lundi dernier à Ngaoundéré, survient trois jours après la remise de matériels scolaires qui a eu lieu, le 02 octobre dernier, à l’esplanade de la région de l’Est.


Journalducameroun.com)/n

L’Unicef offre du matériel scolaire aux élèves de l’Est-Cameroun

Le don remis le 02 octobre est destiné aux réfugiés et élèves des communautés hôtes de la région

En ce début de l’année scolaire 2015/2016, l’Unicef agit en faveur des réfugiés centrafricains et des enfants impactés par leur présence. Au cours d’une cérémonie brève, à l’esplanade des services du gouverneur de l’Est, cette institution des Nations unies a procédé, le 02 octobre dernier, à la remise des kits scolaires aux inspecteurs d’arrondissement touchés par la présence des réfugiés centrafricains.

Il sera acheminé aux bénéficiaires, a assuré le gouverneur, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua. «Les matériels scolaires qui vous est remis ce jour est constitué de 42 400 livres scolaires, 2 023 sacs à dos, 876 « school in box », 573 kits récréatifs, 136 « ECD kits » pour le préscolaire (1 kit pour 40 enfants)», a détaillé Madame Félicité Tchibindat, représentante-résidente de l’Unicef au Cameroun. Non sans féliciter le Gouvernement de la république du Cameroun qui assure pleinement sa mission d’assistance aux populations civiles déplacées. Elle en a aussi profité pour réitérer l’engagement de l’Unicef à accompagner le Cameroun dans cette «immense tâche».

A ce jour, on dénombre 230 522 refugies centrafricains au Cameroun avec 162 273 à l’Est. Parmi ces réfugiés, environ 180 000 sont les enfants de moins de 17 ans qui ont besoin d’un accompagnement soutenu dans leur éducation. Et 39 815 de ces enfants vivent dans les sites aménagés. L’Unicef appuie depuis avril 2013 le gouvernement camerounais dans la protection, l’éducation, la santé et la nutrition, l’eau et l’assainissement dans les sites et les communautés hôtes.

Rappelant ce qui a été fait jusqu’ici dans la région de l’Est, Félicité Tchibindat a énuméré des acquis: 112 Espaces Temporaires d’Apprentissage et de Protection des Enfants (ETAPEs) dans les 6 sites de réfugiés construits ; l’appui à la prise en charge de 96 enseignants volontaires, la distribution des matériels scolaires, la formation de 238 enseignants sur les thématiques de l’éducation en situation d’urgence et les programmes accélérés.

En perspective, pour l’année scolaire en cours, «nous envisageons continuer à soutenir le Gouvernement du Cameroun pour cette quête continue du bien-être de l’enfant. A cet instant 4 salles de classe sont en cours de construction à Timangolo, et 4 autres à Borgop dans la région de l’Adamaoua», a-t-elle révélé.


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Financement basé sur la performance: le Cameroun reçoit un soutien de 300 millions de F

Ces financements, accordés par l’Unicef et l’UNFPA, visent à améliorer les services de santé maternelle et infantile. La région de l’Est ciblée

Le ministère de la Santé publique du Cameroun (Minsanté) a signé vendredi, 19 septembre 2015 à Yaoundé, une convention avec la Banque mondiale, l’Unicef et le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), afin de poursuivre la mise en uvre de sa stratégie de financement basé sur la performance.

D’après cette convention, l’Unicef et l’Unfpa verseront environ 300,000 dollars américains chacun (approximativement 150 millions FCFA) pour l’année 2015 au gouvernement en vue d’améliorer «la qualité et la quantité des services de santé maternelle et infantile» au Cameroun, ainsi que les services liés à la lutte contre les maladies transmissibles.

Le principe du financement basé sur la performance consiste à financer les soins et services de santé en fonction de la performance réalisée par les structures de santé et sur la base des indicateurs préalablement définis, tels que: nombre des clients de planification familiale, le nombre de femmes enceintes recevant des soins obstétricaux, le nombre de cas de viol pris en charge cliniquement, le nombre d’enfants souffrant de malnutrition aigüe sévère correctement traités. Il est différent du financement classique où les structures de soins recevaient tous les intrants (tels que la formation et l’équipement) nécessaires à leur fonctionnement sans aucune obligation de résultats.

L’approche du Financement basé sur la performance dans le secteur de la santé a démarré au Cameroun en 2006 dans le Diocèse de Batouri, à l’Est, et puis dans le Diocèse de Maroua-Mokolo avec le soutien technique et financier de l’ONG internationale Cordaid. L’approche a été élargie en 2011 dans quatre des 10 régions du Cameroun (littoral, Nord-ouest, Sud-ouest, Est) principalement financée par des subventions et des prêts de la Banque mondiale et la contrepartie du gouvernement.

La Banque mondiale, qui soutient la stratégie, use de son effet de levier pour obtenir des ressources pour le Cameroun. C’est ainsi qu’a été signé en 2008 un accord entre le gouvernement camerounais et l’Association internationale de développement (une institution du groupe de la Banque mondiale), d’un montant de 25 millions de dollars, pour le Projet d’appui aux investissements dans le secteur de la sante (PAISS), lequel pilote l’approche du «financement basé sur la performance».


Une approche innovante pour le renforcement du système de santé au Cameroun

Au ministère de la Santé publique du Cameroun, on se dit satisfait des résultats de cette stratégie. «Nous constatons que dans les districts de santé où le PBF a été mis en uvre, les hôpitaux sont propres, ils sont bien tenus. Les hôpitaux sont fréquentés, le personnel de santé est motivé. Il y a donc plus de ressources qui sont générées directement par l’hôpital et les patients reçoivent des soins de qualité en payant le juste prix», affirme André Mama Fouda, le Minsanté.

L’Unicef et l’Unfpa, à travers les financements qu’ils viennent d’accorder dans ce sens, mettent l’accent sur la santé maternelle et infantile. Par conséquent, environ 75% des indicateurs quantitatifs et qualitatifs de performance sont directement liés à la santé sexuelle et reproductive ainsi que la santé de l’enfant. Les contrats de performance ont été signés avec 472 formations sanitaires (12% des établissements de santé du Cameroun), pour une population cible de près de trois millions de personnes (environ 12% de la population totale).

La région de l’Est a été choisie pour abriter la phase pilote du projet. Son lancement est prévu ce mois de septembre.


rbfhealth.org)/n

Est-Cameroun: le combat contre la malnutrition gagne du terrain dans les camps de réfugiés

C’est le constat établi par l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) grâce à des programmes déployés via des financements de la Commission de l’Union européenne

Maïmouna Aliou (22 ans) vit dans le camp de réfugiés centrafricains de Timangolo (Est-Cameroun) depuis environ un an. Elle y est arrivée en compagnie de son mari et de leurs deux enfants, respectivement âgés aujourd’hui de 05 et 03 ans, en provenance de Boda, au sud de la RCA, l’un des épicentres de la crise qui secoue ce pays depuis décembre 2013. La famille n’a pas pu arriver avec son bétail, une soixantaine de b ufs d’après les estimations de Maïmouna, à Timangolo, site déployé en mai 2014 et situé à 45Km de Gbiti, localité centrafricaine à la frontière avec le Cameroun.

La silhouette effilée, l’allure frêle, un poids de 43,6Kg supporté sur 1,50m de taille, Maïmouna sait que de nombreux programmes sont déployés pour les réfugiés dans les camps. Raison pour laquelle elle se rend ce jeudi dans un espace aménagé pour l’accueil des personnes malnutries en vue d’évaluer son état. Les réfugiés reconnus comme tels bénéficient d’une prise en charge gratuite et d’intrants nutritionnels. L’espace aménagé à Timangolo, constitué de grandes tentes suffisamment aérées, est tenu par du personnel de Fairmed, en attendant que le relais soit passé à Action contre la faim, nous explique-t-on.

«Votre état de santé est normal», lui informe Odile Alliance Mengue, une infirmière travaillant pour Fairmed après avoir pris ses paramètres. Cette fois, Maïmouna Aliou rentrera sans posologie ni prescription médicale.

La silhouette effilée, l’allure frêle, un poids de 43,6Kg supporté sur 1,50m de taille, Maïmouna sait que de nombreux programmes sont déployés pour les réfugiés dans les camps. Raison pour laquelle elle se rend ce jeudi dans un espace aménagé pour l’accueil des personnes malnutries en vue d’évaluer son état. Les réfugiés reconnus comme tels bénéficient d’une prise en charge gratuite et d’intrants nutritionnels. L’espace aménagé à Timangolo, constitué de grandes tentes suffisamment aérées, est tenu par du personnel de Fairmed, en attendant que le relais soit passé à Action contre la faim, nous explique-t-on.

«Votre état de santé est normal», lui informe Odile Alliance Mengue, une infirmière travaillant pour Fairmed après avoir pris ses paramètres. Cette fois, Maïmouna Aliou rentrera sans posologie ni prescription médicale.

«Plumpy sup»
Fortune différente pour la petite Fadimatou Djibrilla (4ans), qui arrive quelques minutes après Mme Aliou, accompagnée de sa s ur ainée, deux ans plus âgée qu’elle. Après la prise de ses paramètres (périmètre du bras, calcul poids-taille, entre autres), le diagnostic conclut à un cas de «malnutrition aigüe modérée».

Il lui est remis séance tenante, sous les soins de sa grande s ur: de l’Albendazole, un antiparasitaire ; de la vitamine A en comprimés ; ainsi que 15 sachets de «Plumpy Sup», une marque d’intrants nutritionnels destinés au traitement des cas de malnutrition aigüe modérée. Il est recommandé à Fadimatou de prendre un sachet par jour et de revenir effectuer la consultation après une quinzaine.

Maïmouna Aliou (g) en consultation au Centre nutritionnel de Timangolo a un état de santé normal, de l’avis de l’infirmière (d) de Fairmed
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Dans ce camp, comme à Gado-Badzere, Lolo et Mbile, la prise en charge des réfugiés pour des problèmes d’ordre nutritionnel est assurée par des partenaires de l’Unicef, bénéficiaire d’un financement de la Commission de l’Union européenne, étalé en principe sur la période juin 2014 – juin 2015. Le financement d’un montant de 500.000 Euros, comprend également un volet éducation.

A Timangolo, la prise en charge est organisée dans des centres nutritionnels. Il en existe deux types: Le Centre nutritionnel ambulatoire pour malnutris modérés ; le Centre nutritionnel ambulatoire pour malnutris sévères. Entre août 2014 et juin 2015, 126 réfugiés ont été pris en charge dans le premier Centre; et 40 dans le second.

«La cible est comprise entre 6 et 59 mois», confie une infirmière. Ce qui n’empêche pas toutefois de recevoir des réfugiés plus âgés, nuance-t-elle. Le personnel de Fairmed à Timangolo est constitué de 13 personnes dont huit assistants en soins et cinq infirmiers diplômés d’Etat.

L’Unicef dispose d’un magasin de stockage à Belabo (photo), à partir duquel les différents sites sont approvisionnés
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Les cas compliqués de malnutrition sont référés au Centre nutritionnel thérapeutique interne (CNTI), implanté dans la localité hôte. Les malnutris de Timangolo se rendent au CNTI de Kette (les deux localités sont séparées par environ 35 Km); tandis que ceux de Gado-Badzere sont référés au CNTI de Garoua Boulaï, à 25 Km du camp.

A Gado1, le centre nutritionnel est sous la responsabilité du personnel de la Croix-Rouge française. Fernande Kamwa, la logisticienne de cette organisation assure qu’elle dispose de quantités pouvant permettre de tenir pendant sept semaines. Dans le magasin qui est sous sa supervision, on retrouve des cartons d’huile, des sacs de céréales, des cartons de «Plumpy nut» (intrants nutritionnels pour des cas de malnutrition aigüe et sévère), des cartons de «Plumpy sup» (intrants nutritionnels pour malnutrition modérée).

Armel Koung Bial, le responsable de la logistique d’Unicef (au centre) présente des réserves de « Plumpy nut » entreposés au magasin de Belabo. Les sites n’ont pas encore connu de rupture de stocks
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«Félicitations!
Ici comme à Timangolo, les organismes chargés d’exécuter la prise en charge de la nutrition pour le compte de l’Unicef ne parlent pas encore de rupture de stocks.

«On ne peut pas vraiment se plaindre parce que lorsque les stocks s’épuisent, un seul coup de fil et toutes les équipes se déploient pour assurer le réapprovisionnement rapide», déclare la logisticienne de la Croix-Rouge française à Gado.

«Je n’ai rien à dire ici. Si je ne dis rien, c’est que vous faites du bon travail, félicitations!», s’exclame Keme Etame Rose, gestionnaire de programme au bureau Cameroun de la direction générale de l’aide humanitaire et de la protection civile de la Commission de l’Union européenne. C’est l’institution qui a octroyé le financement pour ce programme sur la période allant de juin 2014 à juin 2015. Rose s’est rendue sur le terrain avec une délégation de l’Unicef entre le 22 et le 26 juin afin d’évaluer les réalisations faites dans les camps de réfugiés.

Avant le programme, le taux de malnutrition dans le camp (celui de Gado1, ndlr) était de 40%. Aujourd’hui il est descendu à 9%, apprécie, M. Mahamat, le responsable du HCR sur ce site.

A Gado1, le taux de malnutrition est passé de 40% avant le programme à 9% aujourd’hui, selon le responsable du HCR sur le site
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Les réfugiés centrafricains se mettent à l’école en terre camerounaise

Depuis un an, les réfugiés situés dans les camps de la région de l’Est bénéficient d’activités éducatives mises en uvre par l’Unicef à travers des financements de l’UE. Des résultats palpables

«Bonjour monsieur!» salue un enfant à l’entrée d’une tente aux couleurs de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) à Gado Badzere 1, site de réfugiés centrafricains situé dans la région de l’Est-Cameroun, à 25km de Garoua-Boulaï, localité frontalière de la RCA, dans le département du Lom et Djerem. Il y en a aussi qui s’essayent à l’anglais. «Good morning!», dit un autre enfant que nous rencontrons sur notre chemin. «My name is. », et il réfléchit durant des dizaines de secondes, au moment de donner son nom, cherchant la fin de l’expression, qu’il ne trouvera pas.

A Gado 1, site qui compte plus de 10.000 réfugiés, la plupart des enfants, comme ceux qui saluent le reporter de Journalducameroun.com en cette matinée du 23 juin, vont à l’école depuis un an. Ceci grâce à des activités éducatives mises en uvre par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) à travers des financements du service de la Commission européenne à l’aide humanitaire et à la protection civile (ECHO). Les activités sont implémentées sur le terrain par PLAN, une ONG internationale partenaire de l’Unicef.

L’apprentissage à petits pas
«Au début les enfants étaient incapables de parler un seul mot de français», s’enthousiasme Philippe Goliké Madoukou face aux résultats enregistrés entre juin 2014 et juin 2015, année de mise en uvre du financement accordé par Echo: soit 500.000 Euros, attribués aux volets éducation et nutrition dans les camps de réfugiés centrafricains. Philippe fait partie de la vingtaine d’instituteurs titulaires du Capiemp (Certificat d’aptitude pédagogique des instituteurs des écoles maternelles et primaires), recrutés pour le programme.

A Gado, les activités sont organisées autour des ETAPEs (Espaces temporaires d’apprentissage et de protection). On retrouve ici deux types d’ETAPEs, celles liées à la protection (concernant les enfants en âge préscolaire: 2-5ans); et les ETAPEs éducation (pour les enfants en âge scolaire). Dans ce dernier cas, les jeunes réfugiés ont la possibilité de fréquenter de la Sil au Cours élémentaire II (CE2). Ils sont ensuite référés aux écoles publiques des localités environnantes, nous explique Augustin Kedai-Tao, le chef équipe Protection du HCR à Gado1.

Au sein des ETAPEs éducation, les réfugiés reçoivent tous les enseignements à l’exception de la géographie, détaille Philippe Goliké Madoukou. Le calendrier scolaire est aligné sur celui du système éducatif national. Actuellement en vacances, les enfants reprendront les cours en septembre. En termes d’effectif, renchérit l’instituteur, 989 personnes ont pris part aux compositions au cours de l’année 2014-2015, avec 654 admissions et 335 échecs.

Au sein des ETAPEs protection, les gosses ne vont pas véritablement en vacances. De lundi à mercredi, ils sont conviés à des activités de sensibilisation; et de jeudi à vendredi, ils prennent part à des activités récréatives (jardinage, couture, cuisine, etc.), le tout sous l’encadrement de six intervenants psycho-sociaux et 20 animateurs.

La participation est importante, explique Yacouba Diallo, l’un des animateurs rencontrés à Gado. Cependant, explique-t-il, il faudrait pouvoir retenir à l’avenir uniquement les enfants en âge préscolaire (2-5 ans). Actuellement, même les plus âgés prennent du plaisir à participer aux activités réservées aux plus petits.

Au sein des ETAPEs protection, les enfants réfugiés sont encadrés toute l’année, y compris pendant les vacances
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Des réfugiés contents de leur sort
Autre site, autre réalité. Nous nous rendons à Timangolo. Selon des données enregistrées par le HCR à la mi-juin 2015, près de 7000 réfugiés y sont recensés. Le camp de Timangolo est situé à l’Est, dans le département de la Kadey dont le chef-lieu est Batouri. Ici, 1353 élèves réfugiés ont été inscrits dans les ETAPEs pour la mise à niveau au cours de l’année scolaire 2014-2015. Seuls 916 d’entre eux ont suivi la formation jusqu’à la fin. Rassemblés dans une salle, certains parents d’élèves témoignent de l’impact des activités éducatives auprès d’une mission de l’Unicef et de la direction générale d’ECHO, venues s’enquérir sur l’usage fait des financements de la Commission de l’Union européenne.

Ça n’a pas été facile de suivre ces 916 enfants jusqu’au bout, renseigne Adamou Daoudou, le président du Coges (Comité de gestion des ESPACEs) de Timangolo. Au mois de mars de l’année en cours, une mine d’or a été découverte à environ 6 Km du camp. Les réfugiés l’ayant appris ont préféré aller y chercher quelques opportunités en délaissant l’école. «Les effectifs dans les ETAPEs avaient chuté à 300. Deux semaines après, on a pu remonter la pente et atteindre 900 après avoir discuté avec le sous-préfet de Kette», explique M. Daoudou.

Le sous-préfet de Kette, arrondissement auquel appartient Timangolo, a proscrit le travail des enfants réfugiés centrafricains dans la mine, grâce à un plaidoyer des parents et de l’Unicef.

Des instituteurs, titulaires du Capiemp, sont recrutés au sein des ETAPEs education. Ici, des instituteurs en poste à Gado1
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«Nous, en République centrafricaine, on n’avait pas fréquenté. Et aujourd’hui, avec la chance qu’on a eu d’arriver au Cameroun, nos enfants pourront faire ce qu’on n’a pas réalisé: faire les études», estime Ibrahim Nyiwa, un homme d’un âge respectable, assurant la vice-présidence du Comité de gestion des ESPACEs de Timangolo.

«Avant de venir au Cameroun, je ne savais pas qu’une fille pouvait faire des études et trouver un emploi convenable. En voyant des femmes qui travaillent ici à Timangolo – et elles sont nombreuses! – j’ai désormais plus de considération pour l’éducation de la fille, ajoute un autre réfugié, qui assure avoir inscrit toutes ses filles (une demi-dizaine d’après ce qu’il dit), dans les ETAPEs. La conversation s’effectue ici à l’aide d’un traducteur, les membres du Coges s’exprimant principalement en haoussa.

«C’est très important de donner la parole, la voix, à la communauté des femmes centrafricaines dans le camp», leur recommande Sabrina Avakian, chef du sous-bureau Unicef de Bertoua. Le camp de réfugiés de Timangolo bénéficie de 15 salles de classes pour les cours ; et de l’encadrement de 15 volontaires auxiliaires dont 12 dans les ETAPEs et trois dans le programme d’alphabétisation pour les parents, indique Charles Brice Nken, Education field officer de l’ONG Plan sur le site.

«Quel que soit le niveau d’ignorance de l’enfant ou du vieux ici, dans le camp, il aura accès à l’éducation», soutient un parent.

Du 29 juin au 20 août 2015, soit près de neuf semaines, Plan – qui est le partenaire d’exécution du projet Education pour l’Unicef dans les sites – annonce des séances spéciales pour la réinsertion des enfants déscolarisés ; et celles destinées à la préparation à l’entrée au primaire pour ceux qui ont rejoint les programmes en retard ou qui ne sont jamais allés à l’école. Ceci afin de permettre au plus grand nombre de démarrer la rentrée scolaire du bon côté en septembre.

Rose Etamé, la gestionnaire de programme du Bureau Cameroun de la DG ECHO, s’est entretenue avec les responsables des COGES, à Timangolo, le 25 juin 2015
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Matériel inadapté
Si les bénéficiaires du programme soulignent essentiellement des retombées positives, il n’en demeure pas moins des points susceptibles d’être améliorés. A Gado, camp qui compte quatre secteurs et 26 salles de classes, de nombreux bâtiments ont été élevés sur de la terre vierge, sans ciment. «Il faudrait que les enfants qui viennent propres puissent rentrer propres après les classes», relève un animateur.

Les instituteurs titulaires du Capiemp souhaitent pour leur part qu’ils puissent bénéficier d’attestations prouvant qu’ils ont travaillé dans des camps de réfugiés «en situation d’urgence», plaide l’un d’entre eux.

Grief émis à Gado comme à Timangolo, le retard mis dans les paiements. Tous les encadreurs se plaignent de recevoir leurs paiements généralement à partir du 20 de chaque mois alors que cela devrait être au début du mois, assurent ces derniers. La responsabilité est vite rejetée sur Express Union (un opérateur de transfert d’argent), qui recevrait les paiements à temps, vers le 06, et qui prendrait au moins deux semaines pour servir les bénéficiaires.

«Quel que soit le niveau d’ignorance de l’enfant ou du vieux ici, dans le camp, il aura accès à l’éducation», soutient un parent à Timangolo
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Les animateurs et enseignants se plaignent également du retard mis dans l’acheminement du matériel didactique devant les servir dans leurs activités. «Ils nous ont dit (l’Unicef, ndlr) que c’est déjà à Batouri», affirme Joseph Ngaré, délégué des enseignants de Timangolo.

Pour ne pas laisser le doute dans l’esprit de la mission d’Echo et des journalistes, au lendemain du séjour à Timangolo, le responsable de la logistique d’Unicef, Armel Koung Bial, nous conduira à Belabo, où se trouve le grand magasin du Fonds, pour témoigner de la présence du matériel didactique pour les enseignants et des centaines de kits éducatifs et récréatifs pour les élèves. Ils commenceront avec le matériel en septembre, assure-t-il.

Petite erreur d’appréciation à souligner: le délégué des enseignants à Timangolo nous fait remarquer que l’Unicef a commandé des cahiers destinés à des élèves de niveau Cours moyen 2 (CM2) pour des enfants qui ne savent pas encore lire et écrire et qui commencent à peine le primaire. «Alors qu’il leur faut les doubles lignes», s’étonne-t-il.

Même si elle n’a pas pu voir ce qui se fait à Lolo et Mbile (deux autres camps de réfugiés à l’Est), et dans la communauté hôte de Kette, Keme Etame Rose – gestionnaire de programme au bureau Cameroun de la direction générale d’Echo – a conclu la descente sur le terrain sur une note positive, après avoir écouté les différentes parties prenantes à cette activité qui enrichit le séjour des réfugiés centrafricains en terre camerounaise.

Les kits éducatifs sont déjà disponibles, assure-t-on du côté de l’Unicef. Et le responsable de la logistique a tenu à présenter le contenu des caisses entreposées au magasin de l’Unicef de Belabo. Photo prise le 26 juin 2015
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Les pays voisins du Nigéria ont accueilli près de 800.000 enfants (Unicef)

Environ 800.000 enfants ont été obligés de fuir leurs foyers en raison du conflit dans le nord du Nigéria, indique un nouveau rapport du Fonds des Nations Unies pour l’enfance, rendu public lundi

Environ 800.000 enfants ont été obligés de fuir leurs foyers en raison du conflit dans le nord du Nigéria entre Boko Haram, les forces militaires et les groupes d’autodéfense civile, indique un nouveau rapport du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), rendu public lundi.

Publié un an après l’enlèvement de plus de 200 écolières à Chibok, dans l’Etat de Borno au Nigéria, le rapport « Enfances perdues » de l’UNICEF révèle que le nombre d’enfants qui fuient les violences à l’intérieur du Nigéria, ou qui traversent les frontières pour se réfugier au Tchad, Niger et Cameroun, a plus que doublé en à peine un an.

« L’enlèvement de plus de 200 filles à Chibok n’est qu’un seul des événements tragiques qui se multiplient au Nigéria et dans la région », a regretté le Directeur régional de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Ouest et centrale, Manuel Fontaine, dans un communiqué de presse rendu public à l’occasion de la publication du rapport.

« Des dizaines de filles et de garçons ont disparu au Nigéria – enlevés, recrutés par des groupes armés, utilisés comme combattants ou contraints de fuir la violence. Ils ont le droit qu’on leur rende leur enfance », a-t-il dit.

Le rapport « Enfances perdues » détaille le lourd tribut que le conflit fait payer aux enfants du Nigéria et de la région, où ils sont utilisés dans les rangs de Boko Haram comme combattants, cuisiniers, porteurs et guetteurs. Des jeunes femmes et des filles sont également victimes de mariage forcé, du travail forcé et de viols. Quant aux élèves et aux enseignants, ils ont été délibérément pris pour cible : le rapport dénombre plus de 300 écoles endommagées ou détruites et au moins 196 enseignants et 314 élèves tués à la fin de 2014.

Au cours des six derniers mois, l’UNICEF a intensifié sa réponse humanitaire à la crise et fourni un soutien psychosocial à plus de 60.000 enfants touchés par le conflit au Nigéria, Niger, Cameroun et Tchad, en vue de les aider à atténuer les souffrances que leur causent leurs souvenirs, à réduire leur stress et à surmonter leur détresse émotionnelle.

Prenant appui sur les constats dont fait état le rapport, l’UNICEF, confronté à une grave pénurie de financement, a appelé les donateurs internationaux à augmenter leur soutien financier à ses efforts humanitaires au Nigéria et dans les pays voisins.

L’agence de l’ONU a ainsi déclaré n’avoir reçu que 15% des 26,5 millions de dollars requis pour son action humanitaire au Nigéria pour 2015, et tout juste 17% de l’appel humanitaire d’ensemble pour le Cameroun, 2% pour le Niger et 1% pour le Tchad.


unhcr.org)/n

La malnutrition coûte la vie à un million d’enfants en Afrique centrale et de l’Ouest

La malnutrition coûte la vie chaque année à un million d’enfants de moins de 5 ans en Afrique centrale et de l’Ouest, a indiqué l’Unicef mardi à Yaoundé

La malnutrition coûte la vie chaque année à un million d’enfants de moins de 5 ans en Afrique centrale et de l’Ouest, a indiqué le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) à l’occasion d’une réunion régionale consacrée à la formation des parlementaires et des médias en nutrition mardi à Yaoundé.

Selon la représentante-résidente de l’UNICEF au Cameroun, Félécité Tchibindat, les ravages et les conséquences de la malnutrition des enfants sont tels que « chaque année, les pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre perdent entre 3 et 8% de leur produit intérieur brut (PIB) ».
Au Cameroun, estime l’agence onusienne, ce sont près de 33% d’ enfants de moins de 5 ans qui souffrent de malnutrition chronique.

Pourtant, explique-t-elle, « 16.000 francs CFA (environ 32 dollars) par an et par enfant suffisent pour permettre aux enfants de grandir, s’épanouir et devenir des adultes actifs au sein de la société ».

En 2013, un réseau parlementaire dénommé « Racine de vie » a vu le jour au sein de l’Assemblée nationale camerounaise (Chambre basse du Parlement) dans le but du lutter contre « un fléau si peu connu, mais pourtant réel et très préoccupant », selon le député Vincent de Paul Emah Etoundi, initiateur de ce mouvement de 49 élus.

Sous l’égide de Racine de vie, de l’UNICEF et du Réseau des journalistes amis de l’enfant (REJAE) du Cameroun, une vingtaine de parlementaires et de professionnels des médias de près de huit pays d’Afrique centrale et de l’Ouest (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Mali, Niger, RD Congo et Tchad) sont réunis depuis mardi dans la capitale camerounaise à la faveur d’un atelier de formation de deux jours.

Ce rendez-vous devra donner lieu à la mise sur pied d’un Réseau régional des parlementaires et médias engagés dans la nutrition.

Selon le député Vincent de Paul Emah Etoundi, ce regroupement permettra d’élaborer des stratégies et d’identifier les acteurs afin de mieux cibler et coordonner les actions nécessaires pour éradiquer la malnutrition dans cette région du continent noir.

Premier vice-président de l’Assemblée nationale camerounaise, Hilarion Etong a salué la mobilisation observée, tout en souhaitant que la lutte contre la malnutrition « occupe une place de choix dans les législations nationales et les budgets publics des Etats ».


Unicef)/n

La couverture nationale de la vaccination contre la polio évaluée à 97%

Plus de 5,5 millions d’enfants de moins de 5 ans forment la population cible de ces opérations de vaccination

A 97% de couverture vaccinale, le Cameroun est en passe de gagner sa bataille pour l’élimination de la poliomyélite, une action qui, avec l’appui des partenaires au développement comme le Fonds des Nations Unies pour l’enfance( UNICEF), mobilise d’importants moyens financiers dont la gestion n’ est cependant pas toujours saine et provoque parfois des tensions.

En épidémie depuis octobre 2013, ce pays d’Afrique centrale par ailleurs touché par une flambée du choléra et endémique au paludisme s’est fixé l’objectif d’éradiquer avant la fin de cette année le polio virus sauvage de retour après quatre ans de disparition. Depuis mai,il a été classé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pays exportateur de cette maladie, au même titre que la Syrie et le Pakistan.

A Poli, un district de santé de la région du Nord, une gestionnaire financière, par peur de lynchage, a refusé lors de la récente campagne nationale de vaccination des enfants de moins de 5 ans organisée début novembre, de procéder au désintéressement des agents vaccinateurs en colère contre des responsables de l’ administration sanitaire locale,accusés de détournement des fonds alloués.

« Certains responsables, par souci de faire des coupes indues dans l’argent mis à leur disposition, choisissent de réduire les équipes de vaccination ou le nombre de jours d’activités de celles- ci. Ce sont des cas de détournement de fonds qui ont malheureusement un impact négatif sur la qualité du travail. Il y a un cas notoirement connu dans le Sud », a rapporté à Xinhua un enquêteur indépendant.

Les agents vaccinateurs sont des travailleurs recrutés à titre bénévole, en appui du travail mené par le Programme élargi de vaccination (PEV). Ils sont placés sous l’encadrement de mobilisateurs issus comme eux de la population et forment un groupe d’animateurs sociaux communément appelés relais communautaires.

Pour leur rôle dans la vaccination contre la poliomyélite, une opération rendue à sa neuvième édition début novembre depuis 2013, une modique somme de 2.000 francs CFA (4 dollars) leur est remise par jour, contre 3.000 francs (6 dollars) pour les mobilisateurs.

Sans scrupules, certains responsables sanitaires trouvent le moyen de faire une utilisation abusive de ces ressources, à en croire des sources concordantes. Le Dr. Désiré Nolna, secrétaire exécutif permanent du PEV, avait pourtant rejeté, lors d’un briefing des médias organisé à Yaoundé la veille de la tenue de la 9e campagne nationale de vaccination, l’éventualité de telles pratiques.

Mobilisation sociale totale
Plus de 5,5 millions d’enfants de moins de 5 ans forment la population cible de ces opérations de vaccination. La région du Nord en dénombre environ 637.858 enfants, répartis dans 15 districts de santé que les équipes de vaccination parcourent pour la plupart d’entre eux péniblement, en raison du mauvais état des routes.

Un don de l’UNICEF, les motos constituent le principal moyen de déplacement de nombre des équipes. Un coup de pouce qui permet à cette région frontalière du Tchad à dominante musulmane de figurer parmi les meilleurs exemples en matière de couverture vaccinale, pour ses résultats le plus souvent jugés honorables.

Pour la campagne de vaccination écoulée, la mobilisation sociale a été totale à Garoua, la principale ville de la région, avec la participation des autorités traditionnelles (communément appelées lawanes) et religieuses (imams, prêtres ou encore pasteurs) dans la sensibilisation de la population et les cérémonies officielles.

C’est le cas de l’imam de la mosquée d’Intergare à Garoua 2e, Aboubakar, qui a consacré ses prêches à cette action. Pour ce chef religieux de 65 ans, rencontré, lors d’un voyage de presse organisé par l’UNICEF, entre deux perfusions administrées pour soigner un accès palustre, « vacciner les enfants est un impératif pour prévenir les maladies », telles que le choléra ou la rougeole, courantes dans la région.

Véritable rassembleur, le frêle homme fait entendre sa voix jusque dans les mosquées environnantes et offre sa collaboration à l’administration sanitaire depuis deux ans. De sorte que l’aire de santé d’Intergare a cessé d’être considérée comme le fief du refus de la vaccination de la ville de Garoua.

« Cet imam nous a beaucoup aidés. Pendant l’épidémie de choléra (déclarée en octobre), il a réuni les femmes du quartier pour les sensibiliser aux bienfaits de la vaccination. C’était merveilleux, carici chez nous, une telle initiative n’est pas évidente, compte tenu des restrictions de mouvements qui frappent les femmes voilées musulmanes », a souligné Mme Aïssatou, point focal de la communication dans le district de santé de Garoua 2e.

« C’est une grande porte ouverte pour nous. Il suffit qu’il lance un appel, c’est tout le monde qui répond favorablement. C’ est un homme très dynamique et écouté », a poursuivi la veille femme qui joue le rôle de mobilisatrice communautaire depuis une vingtaine d’années.

Taux de couverture de 119%
Comme les deux autres régions septentrionales que sont l’ Adamaoua et l’Extrême-Nord (cible des attaques de la secte islamiste nigériane Boo Haram), le Nord du Cameroun se caractérise par une population en partie analphabète qui se laisse cependant facilement convaincre pour la vaccination de ses enfants.

« Avant, il y avait des gens qui n’acceptaient pas. Il y avait des rumeurs qui disaient que la vaccination provoque la stérilité. On trouvait des cas de polio dans les quartiers et les villages. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Progressivement, grâce à la sensibilisation basée sur le porte-à-porte, la population a compris l’importance de la vaccination », a expliqué sa majesté Nouhou Abbo, « lawane » de Poumpoumré, quartier de la ville de Garoua.

Selon le Dr. Mahamat Abassara, chef d’unité régionale du Programme élargi de vaccination, la région du Nord a réalisé un taux de couverture 119% en septembre, en raison de l’augmentation de la population cible due à un déplacement de populations provoqué par l’insécurité dans l’Extrême-Nord. A cause de la transhumance, 2%d’enfants manqués dans les ménages étaient dénombrés.

Pour la campagne de novembre, l’administration sanitaire et sespartenaires de l’UNIECF et de l’OMS ont mis les bouchées doubles, en s’assurant que les activités des équipes de vaccination dans les marchés ou bien les gares routières étaient bien menées.

« C’est la période des récoltes. Quand on part le matin et qu’on ne trouve pas les enfants dans les maisons, on est obligé de repartir le soir », a assuré le Dr. Ibrahima Housseini, jeune médecin-chef du service de santé de district de Bibemi, à 75 km de Garoua, où 109 équipes de vaccinateurs et d’enregistreurs étaient chargés de vacciner un total de 134.111 enfants.

Dans le Nord, la surveillance épidémiologique instituée pour lutter contre la poliomyélite s’étend à trois autres maladies : la rougeole,la fièvre jaune et le tétanos néonatal. La malnutrition est une autre priorité pour l’UNICEF en appui des efforts du gouvernement.


DR)/n

L’Unicef à la quête de 615 millions de F CFA pour aider les enfants malnutris au Cameroun

Le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance lance à cet une levée de fonds vendredi et samedi en vue de la prise en charge de 300.000 enfants

Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) organise vendredi et samedi au Cameroun une levée de fonds d’un montant de 615 millions de francs CFA (1,23 million de dollars) en vue de la prise en charge de 300.000 enfants malnutris dans ce pays qui, d’après cet organisme, perd au moins 3% de son PIB à cause de la malnutrition, annonce un communiqué officiel.

« Dans le cadre du plan de plaidoyer en faveur de la nutrition des enfants au Cameroun, l’UNICEF organise les 7 et 8 novembre 2014, le premier NUTRITHON qui a pour objectifs de sensibiliser et d’informer l’opinion publique nationale et la diaspora sur la malnutrition des enfants et sur les conséquences qu’elle engendre », souligne le communiqué de presse.

Pour cette opération, l’organisme onusien appelle « les politiques, les décideurs, les bailleurs de fonds, le secteur privé et les citoyens à investir dans la nutrition car investir dans la nutrition est le devoir de tous », précise-t-il.

D’après ses estimations, « le Cameroun perd au moins 3% de son produit intérieur brut (PIB) à cause de la malnutrition, ce qui représente une perte annuelle de plus 348 milliards de FCFA (696 millions de dollars) ».

Les 615 millions de francs CFA qu’il cherche à mobiliser dès vendredi, jour du lancement du « NUTRITHON » à Douala, la métropole économique camerounaise, sont destinés à offrir la fortification alimentaire à domicile à 300.000 enfants de 6 à 23 mois atteints de malnutrition, pour une période de deux ans, de 2015 à 2017.

« Les fonds récoltés serviront au financement du programme UNICEF et du gouvernement, de fortification à domicile des aliments pour les jeunes enfants. Cette stratégie est l’une des interventions les plus efficaces et les moins coûteuses pour réduire l’anémie chez les enfants », souligne le communiqué de presse.

C’est une étape supplémentaire dans la prise en charge des enfants atteints de malnutrition que l’UNICEF réalise depuis des années aux côtés des pouvoirs publics dans nombre de régions du Cameroun, dont surtout le Nord, la plus touchée par ce phénomène.


un.org)/n

Tatiana Sylva: « Je vais leur dire que ça fonctionne »

L’ambassadrice de bonne volonté de l’Unicef en Belgique, fait le bilan de son séjour au Cameroun où elle a passé trois jours, du 09 au 11 octobre 2014

Que retenir des trois jours passés en terre camerounaise?
Ça a été un voyage express et très émouvant pour moi et je pense que l’idée que je retiens finalement, c’est l’efficacité. Sûrement, j’ai eu la chance de voyager dans beaucoup de pays d’Afrique et de par le monde. Ça me fait chaud au c ur de voir que l’aspect humanitaire fonctionne et qu’il y a plein de choses qu’on peut faire en plus et qu’on peut améliorer. Des manquements comme on disait par exemple dans le centre Dream (projet porté par l’hôpital St Vincent de Paul de Dschang, Ndlr) au niveau des moustiquaires, au niveau de l’alimentaire. Mais, il y a que ça fonctionne quand même et ça fait plaisir de ne pas voir ce coté misérabiliste de l’humanitaire. On est par exemple ici au centre de l’orphelinat (orphelinat Cibaeva dans la ville de Dschang Ndlr) et la maman a préparé des bracelets faits par les enfants pour ne pas demander à avoir les fonds, mais dire comment faire pour récolter les fonds nous-mêmes. Et donc ça, je trouve que c’est admirable! Ce sont des petits gestes qui témoignent des mentalités, je ne sais pas si elles sont camerounaises, parce que je n’ai pas eu la chance de voir tous les districts du Cameroun, mais, je vois que c’est une volonté de s’en sortir seul et d’être autonome.

A certaines étapes de votre périple camerounais, on vous a vu très émotive. Après, vous vous dites, en tout cas c’est l’Afrique!
J’étais émue en fait de voire que des jeunes (Tatiana n’a pas pu retenir ses larmes lors de la visite de l’association Horizon Jeunes à Dschang, Ndlr) qui sont l’avenir, prennent à bras le corps les problèmes de Sida. C’est tellement responsable et mature. C’est quand même rare de voir ça, même en Europe des jeunes qui disent beuh.voilà, je ne suis pas contaminé par le virus, mais, je vais prendre du temps, investir du temps, du bénévolat dans cette cause pour essayer d’aller vers cette cause, parce que cette dernière peut arriver à tout le monde. Un jour ou l’autre, on pourra avoir un ami, on pourra être victime de ce que j’ai vu. J’ai vu des jeunes qui s’investissent pour la communauté et non seulement qui sont conscients que ça leur rapporte quelque chose, un knoledge ou une connaissance du domaine et ça leur fait grandir et moi, c’est ça qui m’a ému parce que c’est rare de voir des jeunes qui s’impliquent vraiment. Je dis chapeau ! Ça m’a beaucoup ému et c’est une grande école parce que c’est l’espoir de voir un monde meilleur et c’est là où ça commence.

A chaque fois, des doléances vous ont été soumises. En votre qualité d’ambassadrice, que comptez-vous en faire?
Je crois qu’il y a un témoignage qu’il faut faire auprès des donateurs belges. On oublie souvent, mais on est des donateurs parmi le monde et, dans mon pays en Belgique, il y a beaucoup de donateurs et pas des moindres. Dans mon pays par tête d’habitant, on remet beaucoup. Et moi, je vais leur dire que ça fonctionne. Il ne suffit pas surtout de donner, mais plus et de savoir pourquoi on donne. Vraiment, faire un relais et donner un visage aux gens qu’on aide, à ces enfants, à ces jeunes qu’on soutient et à l’avenir, faire un témoignage et un renforcement au niveau de l’Unicef et dresser un bilan sur ce qu’on fait de plus et comment on doit faire. On pourra envisager organiser un évènement en Belgique pour une récolte de fonds mais pour des biens très précis en retour du voyage que j’ai fait. C’est une humble contribution, mais on espère que ça va aider dans les domaines très spécifiques qu’on nous a précisés lors des visites bien évidemment.

Tatiana Sylva
Journalducameroun.com)/n

La croix et la bannière des réfugiés nigérians au Cameroun

Les milliers de Nigérians qui ont fui les attaques perpétrées par le groupe islamiste Boko Haram vivent entassés dans le camp de réfugiés de Minawao

Les milliers de Nigérians qui ont fui les attaques perpétrées par le groupe islamiste Boko Haram vivent entassés dans le camp de réfugiés de Minawao, établi dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun. Leurs conditions de vie sont de plus en plus insalubres et ils sont exposés au risque de rougeole et d’autres maladies, selon les agences d’aide humanitaire.

La population du camp est passée de 6 000 à 15 000 réfugiés au cours de ces quatre dernières semaines, d’après le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), ce qui met à rude épreuve les services fournis dans le camp.

«Le niveau de population nécessite la prise de mesures urgentes avec la mise en place de tentes supplémentaires et la fourniture d’installations sanitaires, comme des toilettes et de nouveaux puits», explique Muhamat Alhidi, gestionnaire du camp pour le compte du HCR.

Le camp compte 110 toilettes en état de fonctionnement, ce qui veut dire que chaque toilette est partagée par 136 personnes en moyenne. En situation d’urgence, et notamment dans les camps de réfugiés, les standards internationaux recommandent une latrine pour 50 personnes. La construction de 500 latrines supplémentaires et l’installation de nouvelles tentes sont envisagées.

Environ 9 000 des résidents du camp vivent désormais dans des tentes communes pouvant accueillir 100 personnes chacune ou dans l’une des 14 salles de classe.

[i «Je me demande ce que nous allons devenir, alors qu’il nous arrive de ne pas avoir [suffisamment] d’eau potable pendant plusieurs jours et que toutes les latrines sont pleines. Il y a des excréments partout dans le camp»], s’indigne Konye Shetima, qui est originaire de l’Etat de Borno.

Le camp – le seul établi dans la région de l’Extrême-Nord – se trouve non loin du village de Jagala, dans le district de Mokolo.

L’accès à l’eau constitue un problème majeur. Lorsque les journalistes d’IRIN ont visité le camp, aucun des trois points d’eau ne fonctionnaient correctement et la quantité d’eau acheminée par camion était insuffisante ; les femmes et les enfants étaient donc contraints de marcher 1,5 kilomètre pour rejoindre le point d’eau le plus proche, dans le village de Jagala. M. Alhidi a indiqué qu’une société privée avait été sollicitée pour creuser de nouveaux puits artésiens et réparer les puits du camp et du village proche.

«Nous avons fait la queue toute la journée en espérant qu’ils nous amèneraient de l’eau. Nous avons même laissé nos bidons ici, en ligne, pendant plusieurs jours . Les femmes souffrent tous les jours pour aller chercher de l’eau à pied et lorsque nous revenons, les enfants crient ‘maman, maman, j’ai faim’», explique à IRIN Patima Muhamed, une jeune femme de 27 ans.

«Les toilettes sont toutes bouchées, alors j’emmène mes enfants derrière les tentes pour déféquer. Les adultes doivent aller dans les buissons, loin. Le ruisseau n’est pas très loin d’ici non plus»,affirme Mariam Unana, une mère de cinq enfants âgée de 33 ans. Mme Unama est originaire du district de Bama, dans l’Etat de Borno. Tous les réfugiés du camp sont originaires des Etats de Borno ou d’Adamawa, la majorité venant de Gwoza, dans l’Etat de Borno.

«Ca sent les excréments partout dans le camp et, lorsqu’il pleut, des eaux sales rentrent dans les tentes», relève un travailleur humanitaire qui a préféré garder l’anonymat.

Les femmes se sont résolues à se soulager près de leurs tentes la nuit de peur d’être attaquées. Autour du camp, le sol est parsemé d’excréments près des tentes et on peut voir les enfants se soulager aux mêmes endroits.

Les réfugiés reçoivent des traitements contre la diarrhée et le paludisme
IRIN/ Nfor Kingsley Monde)/n

Rougeole
Une épidémie de rougeole menace les enfants du camp et des communautés voisines. «Une souche dangereuse de la rougeole a été détectée chez des enfants et une épidémie a tout de suite été annoncée dans la zone», soutient Zra Moko, le responsable du centre de santé communautaire de Jagala.

L’UNICEF a lancé un programme de vaccination contre la rougeole à destination des enfants âgés de six mois à 15 ans (l’âge limite habituel est 5 ans – de manière générale, les enfants de moins de cinq ans qui ne sont pas vaccinés sont les plus exposés au risque de décès, selon l’UNICEF).

[i «Il s’agit d’une épidémie de rougeole particulière, alors des efforts ont été entrepris pour l’éradiquer autant que possible, car [étant donné] les conditions de vie, les populations risquent d’affecter l’efficacité des vaccins si les vaccins ne sont pas faits à tous les enfants».]

Plus de 5 800 enfants ont été vaccinés contre la rougeole la semaine dernière et l’on prévoit de vacciner toutes les communautés du district de la santé de Mokolo.

D’après Kaoussiri Brekmo, le coordonnateur du contrôle des maladies du bureau de la santé publique de Maroua, «le choléra demeure une menace pour la population du camp en dépit du fait que tous les cas de choléra ont été maîtrisés au cours de ces dernières semaines. Le camp de Minawao a enregistré 52 cas de choléra, dont cinq mortels depuis le mois de juillet . nous restons vigilants face au choléra, en raison de l’insuffisance des installations hydrauliques et sanitaires dans le camp et les villages».

Une épidémie de choléra a fait 75 victimes dans le nord du Cameroun entre avril et août.

Tentes communes
Mme Unana a dit que ses enfants vivaient avec elle dans une tente commune. Son mari est installé dans une tente réservée aux hommes et ne peut pas l’aider à s’occuper des enfants. Son fils aîné à 12 ans.

[i «Je vais chercher l’eau, la nourriture et le bois. Les hommes ne nous aident pas. Ils passent leur temps assis sous les arbres à attendre leur repas. Les pompes à eau [de Jagala] sont difficiles à faire fonctionner, mais les hommes ne nous aident pas. Nos maris nous battent même, lorsque les femmes et les enfants demandent de l’argent ou de l’aide»], a dit Mme Unana.

James Naga, un réfugié et un leader de la communauté chrétienne du camp, a dit : « La majorité d’entre nous ont perdu la vie qu’ils avaient mis des années à construire et sont venus s’installer dans un endroit où ils n’ont pas de quoi faire vivre leur propre famille. C’est tellement frustrant, pour les hommes en particulier ».

Konye Shetima et les autres femmes espèrent que l’eau va revenir
IRIN/ Nfor Kingsley Monde)/n

L’Unicef veut sauver 200.000 enfants de l’Extrême-Nord de la malnutrition

C’est une tendance généralisée pour l’ensemble de la région qui culmine à 42,79% de prévalence contre 33% à l’ échelle nationale

Presque sans force avec un corps rachitique sur un lit de l’hôpital public de Kar Hay, le petit Samuel, 5 ans, en même temps atteint du sida, se bat pour résister à une malnutrition aiguë sévère avec complications, une pathologie préoccupante dans la région camerounaise de l’Extrême- Nord du Cameroun, touchée en ce moment par une nouvelle épidémie de choléra.

Comme en témoigne le cas de ce petit garçon né de parents malades de sida, la localité de Kar Hay, difficile d’accès à environ 160 km de Maroua, la principale ville de la région de l’ Extrême-Nord, vit une « prévalence élevée » de la malnutrition parfois associée au VIH, selon le Dr Richard Olivier Koum Kitti, chef du district de santé de l’arrondissement du même nom.

C’est une tendance généralisée pour l’ensemble de la région qui culmine à 42,79% de prévalence de malnutrition chronique sur une population estimée à 3,5 millions d’habitants, contre 33% à l’ échelle nationale, selon les estimations officielles qui font état d’environ 1,8% d’enfants malnutris aigus sévères et 8,6% d’autres classés malnutris aigus au plan global.

Pour expliquer cette situation, les enquêtes sociologiques pointent une mauvaise alimentation due à de mauvaises conditions de vie des populations de l’Extrême-Nord qui ploie pour une partie d’entre elles parfois sous une pauvreté extrême causée par des crises alimentaires liées à la sécheresse et aux inondations. Car, comme le souligne de manière caricaturale le délégué régional de l’ Eau et de l’Energie, Alifa Salleh, « l’Extrême-Nord est une région des extrêmes », qui souffre d’un sol aride et d’une rareté des ressources en eau accentuée par une faible pluviométrie.

C’est l’une des raisons pour lesquelles elle est endémique au choléra, au paludisme, aux maladies infectieuses et aux maladies parasitaires liées à l’eau sale, de l’avis du Dr Fabrice Biongol, médecin-chef du centre médical d’arrondissement de Touloum, proche de l’aire de santé de Kar Hay, qui recensait la semaine dernière une quinzaine de cas de malnutris aigus sévères et une vingtaine des malnutris aigus.

Avec plusieurs autres, ces deux localités bénéficient toutefois d’un programme de prévention et de prise en charge de la malnutrition mené par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance ( Unicef), grâce à un financement japonais prenant également en compte la santé de la mère et de l’enfant ainsi que l’ approvisionnement en eau potable par la construction de forages dans des écoles.

D’un montant d’environ 14 millions de dollars américains pour 2013, le concours financier japonais se chiffre à 3,2 millions de dollars pour cette année. Il se matérialise, pour le volet relatif à la prévention et la prise en charge de la malnutrition, par la mise à disposition d’intrants alimentaires et d’un appui logistique en faveur de plus de 200.000 enfants dans cinq districts de santé de l’Extrême-Nord.

Ce sont des soins gratuits. En matière de santé de la mère et de l’enfant, à côté de ceux vendus au prix de 6.000 francs CFA (12 dollars) fixé par l’Unicef, des kits obstétricaux et d’ accouchement sont aussi offerts gratuitement aux démunies, une action saluée par le Dr Biongol comme porteuse d’espoirs pour juguler le phénomène des accouchements à domicile courant dans la région.

Déjà, le médecin se réjouit de l’augmentation du nombre de femmes enceintes qui se dirigent vers la formation sanitaire pour le suivi de leurs grossesses et leur accouchement. Même si, comme à Kar Hay, les problèmes liés à l’insuffisance des équipements et du personnel ajoutée à la vétusté des infrastructures et à l’ absence d’électricité rendent le travail pénible.

L’Extrême-Nord du Cameroun est pourtant une importante zone de production agricole pour des produits tels que les céréales, au rang desquels le sorgho, dont la récolte est malheureusement davantage orientée vers la fabrication du « bili-bili », une bière locale à forte teneur d’alcool.

Les kits alimentaires octroyés par l’Unicef enregistrent en revanche un tel succès que certains parents ne se privent pas de se ruer eux-mêmes vers les rations reçues pour leurs enfants malnutris ou d’en élargir la consommation à d’autres membres de la famille non éligibles, ce qui cause souvent le non-respect des doses requises et l’échec de la prise en charge, a confié le Dr Fabrice Biongol.

Sans les dramatiser, le responsable sanitaire rencontré lors d’ un voyage de presse organisé par l’Unicef-Cameroun dans la région décrit ces comportements comme le témoignage de l’acceptation du concept de prévention et de prise en charge de la malnutrition par la population,dont une frange importante est analphabète.

Au sein des communautés, des groupes de relais bénévoles ont été constitués et formés à cette tâche afin de faciliter la vulgarisation du programme. Pour leurs déplacements à l’intérieur des villages pour la plupart enclavés, l’Unicef fournit vélos et motos.

C’est une opération entamée en 2007, date de la mise en application par l’Unicef du premier protocole d’intrants alimentaires en Afrique centrale et de l’Ouest, dont la révision en 2013 a donné lieu à un deuxième protocole administré depuis le début de cette année.L’Extrême-Nord en constitue l’une des quatre régions prioritaires du Cameroun, avec l’Est, l’Adamaoua et le Nord.

Avec de telles actions, l’Unicef se propose d’aider à réduire en outre le risque de diarrhée chez les enfants atteints de malnutrition et améliorer les conditions d’hygiène et d’ assainissement au sein de la population exposée à des épidémies récurrentes de choléra.

En ce moment, près de 100 personnes sont déclarées mortes à cause du choléra sur plus de 2.000 cas dont 60 dans la ville de Maroua même, selon les dernières statistiques publiées vendredi, 26 septembre 2014.


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Le directeur régional Afrique centrale de l’UNICEF en visite au Cameroun

Manuel Fontaine, le directeur régional Afrique centrale et de l’Ouest de l’Unicef, vient toucher du doigt, la situation des réfugiés à l’Est du Cameroun

C’est à 19h, heure locale, en provenance de Dakar au Sénégal que le directeur régional Afrique centrale et Afrique de l’Ouest est arrivé au Cameroun, hier, via l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen. Outre les multiples rencontres avec les membres du gouvernement camerounais, Manuel Fontaine entame dès le mercredi 9 juillet à l’Est du pays, une visite de terrain afin de toucher du doigt la situation centrafricaine. Déjà à l’Unicef Cameroun, on inscrit cette visite dans le cadre d’une « situation exceptionnelle d’urgence ».

Si les contours de la visite de ce responsable onusien sont dessinés et rendus publics, il n’en demeure pas moins que les vraies raisons ont un caractère humanitaire. En effet, « il vient pour voir ce qui se passe et faire un plaidoyer au plus haut niveau » apprend t-on de sources onusiennes. A proprement parler, cette visite découle du fait qu’à l’Unicef, « nous estimons que le problème des réfugiés centrafricains n’est pas bien perçu par les bailleurs de fonds ». S’il est aussi vrai que l’Unicef gère bien la situation, force est de reconnaitre que sur le long terme si rien n’est fait à temps, les ressources qui vont s’amaigrir, pourraient contraindre les équipes locales à revoir leur approche. Ce qui ne serait pas de nature à permettre un contrôle de la situation par cette agence du système des Nations unies, afin d’apporter une réponse plus efficace dans le temps.

L’Unicef dénombre en ce moment 100.000 réfugiés dans la région de l’Est dont 40.000 à travers les cinq camps. Il fait surtout remarquer que « la situation des personnes qui arrivent n’est pas bonne ». Au rang de ce constat alarmant « ils (les réfugiés, ndlr) arrivent dans une situation sanitaire déplorable ».

Par ailleurs, « il ne suffit pas de sauver les vies des gens, mais leur présenter des opportunités » indique t-on au sous-bureau de l’Est à Bertoua. Surtout que la visite du directeur régional n’entend pas seulement axer ses préoccupations vers les réfugiés, mais aussi les populations locales. « Nous pensons aussi aux populations locales qui font face à certains problèmes ». Cet élan de c ur est consécutif au constat selon lequel « beaucoup d’enfants ici (Est Ndlr) ne vont pas à l’école, n’ont pas accès aux soins de santé et sont victimes de maladie ». C’est dire que Manuel Fontaine qui arrive au Cameroun dans un contexte particulier, charrie déjà beaucoup d’espoir, tant pour les réfugiés centrafricains au Cameroun que pour les populations hôtes.

L’on entend dire que le mandataire onusien repartira à la fin de sa visite avec plusieurs données qui lui permettront de convaincre aux premiers abords, les bailleurs de fonds, sur la nécessité d’agir en urgence au Cameroun. C’est pourquoi, la visite du site de Gado, le plus important de la région situé à 27 Km de Garoua-Boulai, point d’entrée des réfugiés, lui permettra de voir et d’écouter, l’ensemble des difficultés similaires aux autres sites.

Manuel Fontaine, directeur régional Afrique centrale et Afrique de l’Ouest de l’Unicef
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Crise centrafricaine: Gado ou l’urgence d’agir

L’un des plus grands sites des réfugiés centrafricains au Cameroun quoique maitrisé, est toujours demandeur de soutien

Djaratou, 25 ans, mère de 7 enfants, attend depuis un mois dans un abri communautaire du camp des réfugiés centrafricains de Gado dans l’Est- Cameroun pour avoir, elle aussi, un abri familial. Pour arriver dans ce village situé à 27 Km de Garoua-Boulai, elle a parcouru la distance séparant Bangui la capitale centrafricaine à Gado en 5 mois, fuyant dit-elle, les exactions des anti-balaka. Malheureusement, l’un de ses enfants, Mikaila âgé de 3 ans, souffre de malnutrition aiguë sévère (Mas) depuis leur arrivée. Médecins sans frontière (Msf) et le Fonds des nations unies pour l’enfance (Unicef), l’ont pris en charge et de jour en jour, le petit Mikaila retrouve sa bonne mine. Pendant ce temps, son père passe ses journées aux portes du Haut commissariat des réfugiés (Hcr), dans l’espoir d’obtenir un abri familial parmi les milliers implantés dans ce camp.

Comme eux, ils sont nombreux qui arrivent par centaine toutes les semaines fuyant l’insécurité qui prévaut en Centrafrique. Selon Aka Louis Philippe, chef de camp de la Fédération des sociétés de la Croix rouge et du Croissant rouge (Ficr), « 300 réfugiés ont foulé le camp la semaine dernière ». Ils viennent ainsi gonfler les chiffres dont les organisations internationales aidées par les Ong s’évertuent à contenir. Selon le Firc, l’espace a été aménagé pour 10 000 personnes, cependant l’on dénombre environ 13 000 réfugiés à ce jour.

Les chiffres qui parlent
Selon Gwenael Rebillon chef du sous-bureau de l’Unicef à Bertoua et des sources du Hcr, la région de l’Est et de l’Adamaoua se taillent la part belle du nombre de réfugiés. Il s’agit d’environ 41 932 personnes dûment enregistrées depuis 2014. Si la région de l’Adamaoua n’a qu’un seul site dont Bargop avec ses 9 100 réfugiés, la région de l’Est quant à elle, compte cinq sites dont le plus grand, Gado avec environ 13 000 à 97% musulmans. Lolo avec 10 375, Mbilé 7 385, Timongolo 1 891 et Yokadouma 476. Des sources du système des Nations unies au Cameroun indiquent que pour la seule période allant de mars au 22 juin 2014 le Cameroun a accueilli 71 820 nouvelles venues en provenance de la Rca fuyant la crise sociopolitique qui a cours dans ce pays voisin.

Ainsi, parmi ces réfugiés, l’on dénombre 57% d’enfant de moins de 18 ans tandis que 20% sont des enfants en dessous de 5 ans. 75% sont les femmes et les enfants. Une situation que l’Unicef Cameroun place sous le sceau d’une « situation d’urgence ».

Ces réfugiés font face à plusieurs maux dont la première cause de morbidité ici, reste le paludisme suivie des infections respiratoires. La malnutrition chez les enfants, occupe aussi une place importante et un tour dans le vaste camp de réfugiés, le prouve suffisamment. Outre ces aspects sanitaires, le camp connait des problèmes d’éclairage. « L’éclairage est personnel ici » indique le chef de camp du Firc. Les problèmes en approvisionnement d’eau ; le camp a besoin de 100 000 litres d’eau par jour. Les latrines ne sont pas en reste. Dans cette situation d’urgence, une latrine a été faite pour 50 personnes contre 25 selon les standards internationaux.

Djaratou et ses enfants en attente d’aide
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Le Cameroun lance une étude pour évaluer sa mise en uvre des OMD

La collecte des données auprès des ménages pour réaliser cette étude a lieu du 3 juin au 30 août 2014

Le ministère de la Santé publique du Cameroun (Minsante) informe officiellement qu’en partenariat avec l’Unicef et l’Institut national de la statistique (INS), le gouvernement réalise, du 3 juin jusqu’au 30 août 2014, l’enquête par grappes à indicateurs multiples (MICS5). Cette enquête, explique le Minsanté, vise à «collecter des données auprès des ménages afin d’évaluer les progrès accomplis par le Cameroun vers l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) à l’horizon 2015, et de certains objectifs nationaux consignés dans le Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE) et la stratégie sectorielle de la Santé».

Pour y parvenir, le ministère de la Santé invite les populations à participer aux interviews des enquêteurs en fournissant les informations sollicitées afin d’actualiser la base de données du Cameroun sur divers points tels que la situation des femmes et des enfants ; les caractéristiques des ménages et de la population, entre autres.

Les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), au nombre de huit, forment un plan approuvé par 193 pays du monde et une vingtaine d’institutions mondiales de développement à New York en 2000, pour une mise en uvre sur 15 ans. Ces huit OMD s’organisent dans l’ordre comme suit: Eliminer l’extrême pauvreté et la faim ; Assurer une éducation primaire pour tous ; Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes ; Réduire la mortalité des enfants de moins de 5 ans ; Améliorer la santé maternelle ; Combattre le VIH/Sida, le paludisme et d’autres grandes maladies ; Assurer un environnement durable ; Mettre en place un partenariat mondial pour le développement.


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Mutilations génitales féminines: Près de 30 millions de filles encore menacées

Selon l’Unicef, cette pratique est toujours en vigueur dans certains pays dont le Cameroun

L’Unicef tire la sonnette d’alarme dans un rapport intitulé les « Mutilations génitales féminines/excision : aperçu statistique et étude de la dynamique des changements », rendu public ce 22 juillet 2013. Le document présente la compilation la plus complète à ce jour de données et d’analyses sur le sujet. En effet, plus de 125 millions de femmes et de filles en vie aujourd’hui ont subi des mutilations génitales féminines/excision (Mgf/E) et 30 millions de filles risquent encore l’excision au cours de la prochaine décennie. Pour parvenir à cette conclusion, des enquêtes ont été menées dans les 29 pays d’Afrique et du Moyen-Orient où les Mgf/E perdurent. Les résultats montrent que les filles risquent moins l’excision qu’il y a 30 ans et que l’adhésion à cette pratique décline, même dans les pays où elle reste quasi universelle, comme l’Égypte et le Soudan. Pour la Directrice générale adjointe de l’Unicef, Geeta Rao Gupta, dont les Mgf/E constituent une violation du droit des filles à la santé, au bien-être et à l’autodétermination, il ressort du rapport qu’il ne suffit pas de légiférer. Ce qu’il faut à présent, c’est laisser les femmes et les filles, les hommes et les garçons, s’exprimer avec force et clarté pour annoncer qu’ils souhaitent l’abandon de cette pratique néfaste.

Comme recommandation, le rapport préconise de soumettre ces pratiques à un regard plus critique, afin de contrer l’idée fausse selon laquelle « tout le monde » les approuve. Il insiste aussi sur le rôle que l’éducation peut jouer dans l’évolution des normes sociales. Car, un niveau d’instruction plus élevé chez les mères correspond à un risque moindre d’excision chez les filles. Il observe aussi que lorsque les filles sont à l’école, elles peuvent s’associer à des personnes qui s’opposent elles-aussi aux Mgf/E. pour éliminer ces pratiques, quelques mesures dites cruciales sont proposées. Il s’agit entre autres : de tenir compte des traditions culturelles locales plutôt que s’y opposer et reconnaître que les attitudes envers les Mgf/E varient selon les groupes à l’intérieur et au-delà des frontières nationales ; chercher à modifier les attitudes individuelles envers les Mgf/E tout en intégrant les attentes profondément enracinées des groupes sociaux plus larges, etc.

Le matériel d’excision
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Protection de l’enfance: L’Unicef augmente son enveloppe au Cameroun

Le fonds passera de 50 millions de dollars de la période 2008-2012 à 73 millions de dollars pour 2013-2017

Cet effort financier est justifié par les responsables de la représentation nationale de cet organisme onusien. Pour eux, cet accroissement des fonds alloués est motivé par la volonté d’accélérer les efforts pour aider le Cameroun à améliorer la situation préoccupante de ses enfants dont près de la moitié pour les moins de 18 ans sont affectés par une pauvreté endémique qui touche environ 40% de la population totale. En vue d’un plaidoyer fondé sur des preuves, il envisage de  » mettre en place des moyens pour promouvoir la collecte de données et les initiatives de politique sociale ».

Statistiques
Le constat établi montre que, en matière de santé, plus de 122 sur 1.000 enfants âgés de moins de 5 ans décèdent chaque année dans ce pays d’Afrique centrale « de causes qui auraient pu être évitées ». « 60,3% des enfants de 6 à 59 mois souffrent d’anémie, de même que 39,5% des femmes en âge de procréer », reconnaissent les autorités sanitaires nationales elles-mêmes dans la dernière enquête démographique de santé (EDS) publiée en 2011. Sans compter que le nombre d’enfants allaités exclusivement au sein de 0 à 5 ans a baissé de 24% en 2004 à 20,2% en 2011, des taux de malnutrition élevés sont déplorés. « Sur le plan national, 32,5% d’enfants de moins de 5 ans sont touchés par la malnutrition chronique ; 14,1% souffrent de malnutrition chronique sévère ; 5,6% souffrent de malnutrition aiguë et 1,9% de malnutrition aiguë sévère », s’inquiète l’Unicef. Il rapporte par ailleurs que seuls 70% des enfants sont enregistrés à leur naissance dont 57,6% en milieu rural et 85,7% en milieu urbain. « Les plus vulnérables sont les enfants qui travaillent et les enfants de la rue ». En outre, souligne-t-il aussi, « 80% des enfants incarcérés sont en détention provisoire pour des infractions relativement mineures et non-violentes ». Sans oublier que « le travail des enfants touche 31% des enfants âgés entre 5 et 14 ans » et que « le repassage des seins (..) est une pratique courante dans toutes les régions du Cameroun (1/4 des filles et les jeunes femmes en sont victimes) ».

D’autres faiblesses au plan éducatif révèlent d’énormes disparités entre les sexes
« Bien que les effectifs soient élevés dans les écoles primaires, les filles sont les moins scolarisées par rapport aux garçons. Dans trois régions du Nord (Nord, Extrême-Nord et Adamaoua), les différences entre les sexes dans les écoles avoisinent 30% en faveur des garçons ». Pour l’Unicef, en plus de ce problème, 40% de filles qui commencent le cycle de l’enseignement primaire obligatoire et gratuit abandonnent l’école avant d’arriver au cours moyen II. « A l’échelle nationale, poursuit-il, 25 enfants sur 100 sont inscrits à l’école maternelle, mais dans les régions du Nord et de l’Extrême-Nord, ce chiffre baisse à 3-6 enfants sur 100 seulement », selon l’Unicef. Les enquêtes font également ressortir un manque criard d’infrastructures dans les écoles primaires, avec « seulement 2 écoles primaires sur 5 ont accès à l’eau potable et seulement 1 école sur 3 dispose des toilettes ». C’est pour apporter un appui conséquent à toutes ces problématiques que l’Unicef Cameroun augmente son apport dans le pays.

L’Unicef augmente son financement au Cameroun

Choléra: Le mincom et l’Unicef organisent des projections sur le lavage des mains

Cette campagne va se déployer à travers les régions de l’Est, de l’Adamaoua, du Nord et de l’extrême nord

La caravane de projection des films éducatifs sur le lavage des mains vient de déposer ses valises dans les localités de Béka-Hosséré et de Tchabal Baouro dans la région de l’Adamaoua. Trois projections cinématographiques à vocation éducatives ont meublé chacune de ces escales. Des courts métrages dédiés respectivement au lavage des mains, à la prévention des maladies diarrhéiques ainsi qu’à l’assainissement total piloté par la communauté (Atpc). S’agissant de l’Atpc, il faut dire dans la perspective de l’atteinte des objectifs du millénaire pour le développement (Omd), en s’appuyant sur les données de l’Unicef, que «seuls 31,7 % des ménages au Cameroun ont accès à un système d’assainissement amélioré». Le gouvernement dans la mise en uvre du document de stratégie pour la croissance et l’emploi (Dsce) dont l’un des axes majeurs demeure l’amélioration des conditions de vie des populations, s’est engagé à porter ce taux à 60 % d’ici à l’horizon 2020.

Les raisons de ce vaste déploiement viennent tout simplement du fait que depuis quelques jours, le choléra fait à nouveau parler de lui dans le septentrion. Les chiffres qui sont on ne peut plus inquiétants, ont été enregistrés ces dernières heures dans les régions de l’extrême nord et du nord. Ce qui a poussé les autorités administratives et sanitaires de l’Adamaoua à tirer la sonnette d’alarme. Et c’est pour renforcer l’efficacité de cette communication, que le gouvernement à travers le ministère compétent en partenariat avec l’Unicef, a choisi l’option du cinéma numérique ambulant. Selon Charles Atangana Manda, sous directeur en charge des problèmes de communication pour le développement au Mincom , par ailleurs émissaire du ministre Issa Tchiroma Bakary pour superviser l’étape de Ngaoundéré, «cette approche innovante procède du souci du gouvernement à travers le ministère de la communication, de communiquer différemment avec les populations sur les pratiques familiales essentielles afin d’amener chaque famille à adopter les bonnes pratiques qui nécessairement contribuent à barrer la voie au choléra».

Cela passe nécessairement par la construction de près d’un million cent mille installations supplémentaires dont la moitié en milieu rural dans l’optique de réduire de manière drastique les maladies, notamment celles liées à l’eau ou à un environnement insalubre. Pour Bobbo Issa, Djaouro de Béka-Hosséré, «l’initiative est louable, surtout dans une localité où les gens ont des habitudes culturelles qui sont propices à la propagation des maladies. Toutefois nous souhaitons que le gouvernement continue de nous appuyer pour la construction des forages et des latrines». Cette caravane du cinéma numérique ambulant qui bénéficie du soutient technique et financier d’Unicef Cameroun, ambitionne de voir les populations des localités pilotes, adopter et respecter des règles d’hygiène alimentaire, corporelle et environnementale afin d’éviter les maladies, notamment le choléra qui a refait surface depuis quelques jours dans le septentrion.

Laver les mains, un geste important pour lutter contre le choléra

De mauvais points pour la santé au Cameroun

Lors de sa visite officielle, le Directeur général de l’UNICEF a trouvé que les indicateurs de santé de la mère et de l’enfant étaient trop bas lors

Une évaluation très critique
La visite du Dr Gianfranco Rotigliano, Directeur de la région Afrique de l’ouest et du centre de l’organisation des nations unies pour l’enfance (UNICEF) était une visite d’évaluation. Après un entretien à huis clos avec le premier ministre Philémon Yang, il a été reçu tour à tour par le Ministre Mama Fouda de la santé, et Catherine Bakang Bock des affaires sociales. Dans ces déclarations face à la presse, il ressort en substance que les indicateurs de la santé maternelle et infantile sont très mauvais. Des déclarations qui vont mettre mal à l’aise les autorités de Yaoundé qui ne peuvent prétendre à une campagne de désinformation. En 2004, les dernières enquêtes de santé(EDS) avaient révélé un taux de mortalité maternelle très grave. Toutes les 2 heures au Cameroun, une femme meurt des suites de omplications liées à la grossesse, l’accouchement ou les suites de couches affirmait le rapport.

Les raisons d’une imperfection
Parmi les multiples raisons, on peut en citer trois principales qui expliquent que le décès des femmes figure en première position. Un premier retard causé entre autres par l’ignorance des signes de danger, l’insuffisance de ressources, la faiblesse du pouvoir de décision des femmes et les barrières socioculturelles. En deuxième lieu on retrouve le retard pour arriver jusqu’aux services de santé. Ce retard est souvent le fait de longues distances, du mauvais état des routes, de l’insuffisance de moyens de locomotions, coût des transports. Le troisième est le temps perdu entre l’arrivée à l’hôpital et l’administration des premiers soins. Il dépend de l’attitude du personnel de santé (faible motivation), l’insuffisance en personnel qualifié, faible organisation des services, insuffisance en équipements, médicaments et fournitures adéquats, du coût des soins.

L’Etat indexé
Le secteur public de la santé de la mère et de l’enfant se trouve dans un état déplorable. Ce qu’a d’ailleurs relevé le fonctionnaire de l’UNICEF. Les pouvoirs publics rendent généralement la crise économique responsable d’une telle situation. Des études ont récemment démontré que le problème est plus qualitatif que quantitatif. Tout en admettant que la crise l’a aggravé considérablement comme le montre l’évolution des indices, les observateurs invitent à garder à l’esprit que la mauvaise gestion de l’administration de la santé, comme des autres administrations a toujours existé. L’état sanitaire déplorable du Cameroun, unanimement constaté, ne fait que refléter les dysfonctionnements du système de santé publique. Les documents officiels, les rapports de consultants, les témoignages des professionnels et des usagers convergent pour dénoncer les limites du système.

Le gouvernement invité à des initiatives
Le gouvernement camerounais continue néanmoins de faire des efforts. La visite du Docteur Gianfranco Rotigliano intervient au terme de l’achèvement de la première phase par Le Cameroun mardi 9 mars 2010 d’une campagne panafricaine de vaccination de trois jours contre la poliomyélite à N’Gaoundéré, dans la région de l’adamaoua. Cette campagne, financée à hauteur de 30 millions de dollars par le Rotary Club International cible les trois régions septentrionales du Cameroun: l’Adamaoua, le Nord et l’Extrême- Nord. Certains observateurs ont fait remarquer que le responsable de l’UNICEF n’a pas été satisfait du déroulement de l’opération au Cameroun. D’un autre côté, il n’aurait pas aussi apprécié que le Cameroun ne possède pas de chiffres actualisés sur l’état des indicateurs en matière de santé maternelle et infantile. Les prochaines enquêtes de santé (EDS) sont toujours attendues. Tout est prêt, on attend juste l’accord des autorités, affirme-t-on à l’institut national de la statistique.

Dr Gianfranco Rotigliano
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Humanitaire: Tournée camerounaise de Mia Farrow

L’actrice prévoit de se rendre dans les camps de réfugiés à l’Est et au Nord du pays

La star du Cinéma américain, Mia Farrow est au Cameroun depuis le 13 Septembre 2009. Désignée ambassadrice de bonne volonté de l’Unicef en 2000, l’actrice s’est illustrée depuis plusieurs années dans son combat pour le respect des droits de l’enfant à travers le monde. C’est donc sous son titre d’ambassadrice de bonne volonté de l’Unicef que Mia Farrow effectue ce voyage au Cameroun.

Déjà reçue par la première dame camerounaise Chantal Biya et le premier ministre Philémon Yang les 13 et 14 Septembre dernier, Mia Farrow a entre autre évoqué avec l’un les questions liées à la santé des touts petits, très souvent victimes de la Poliomyélite, la malnutrition, du paludisme, principales causes de la mortalité infantile en Afrique et avec l’autre les problèmes d’intérêts communs, notamment de l’expérience camerounaise en matière des réfugiés, ainsi que des activités de l’actrice dans le domaine du social et de l’humanitaire.

Attirer l’attention sur les réfugiés
La visite de Mia Farrow a pour but d’ accroître l’intérêt de la communauté internationale sur la situation des réfugiés qui sont de plus en plus nombreux au Cameroun, soit environ 280.000 venant du Tchad et de la République Centrafricaine. Mais aussi de mobiliser les donateurs à soutenir les efforts déjà déployés dans le domaine.

Outre la ville de Yaoundé dans la région du Centre, l’actrice est arrivée mardi après midi dans la région de l’Est où elle a été reçue par le gouverneur Adolphe Lélé Lafrique. Elle poursuivra sa tournée Mercredi 16 Septembre par Bazzama , une ville situé à la frontière d’avec la république centrafricaine dans la région de l’Est du Cameroun où vivent près de 60.000 réfugiés centrafricains. Avant de reprendre la route pour Langui ville voisine du Tchad dans la région du nord Cameroun où vivent plus de 3000 réfugiés Tchadiens.

L’ambassadrice de bonne volonté de l’Unicef prévoit également dans son agenda de s’entretenir avec les Ministres de l’éducation de Base, de la Santé et des Affaires Sociales. Sa visite prendra fin le 18 Septembre 2009 par une conférence de presse au Hilton Hôtel.

Mia Farrow
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Cameroun: Plus d’un million d’enfants souffrent de malnutrition chronique!

Le point sur cette crise humanitaire « silencieuse » avec Denis Garnier, chargé de la nutrition au bureau de l’Unicef à Yaoundé

Le pays est touché par une crise humanitaire, notamment dans les régions du nord. Plus d’un million d’enfants souffrent de malnutrition chronique au Cameroun. Une situation très préoccupante.

Quelle est l’ampleur de la crise humanitaire qui touche aujourd’hui le Cameroun?
Les deux régions du Nord Cameroun, zones sèches qui font partie du Sahel, sont les plus touchées. De nombreux enfants sont malnutris, affectés par des maladies, les taux de mortalité infantile et maternelle y sont très élevés. Les inégalités sociales et sanitaires sont fortes dans ce pays, entre ces zones du nord et les 8 autres régions, mais aussi entre les zones rurales et urbaines. Au Cameroun, le nombre de décès des moins de 5 ans a augmenté ces dernières années. Ces chiffres sont, encore une fois, surtout édifiants au nord du pays: 105 000 enfants de moins de 5 ans meurent chaque année, dont 40 000 au nord.

C’est une crise nutritionnelle?
Dans ces régions, j’ai vu des enfants en retard important de croissance. Plus d’un million d’enfants souffrent de malnutrition chronique dans le pays, dont 375 000 au Nord Cameroun. Ils grandissent moins vite, connaissent des retards dans leur développement physique mais aussi intellectuel. Si on n’agit pas pour eux avant leurs deux ans, ils ne rattraperont jamais ces retards ! La malnutrition est une cause principale des décès des bébés et des enfants. Une cause associée aux maladies diarrhéiques, au VIH/sida, aux infections respiratoires. Les enfants malnutris succombent plus rapidement aux maladies qu’ils contractent. Au Cameroun, 210 000 enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition aiguë. 120 000 d’entre eux vivent dans les deux régions du nord. Ces sont des chiffres comparables à ceux du Niger.

Pourquoi cette crise nutritionnelle au Cameroun est-elle plus «silencieuse» qu’ailleurs?
Quand on pense malnutrition, on ne pense pas forcément au Cameroun. L’opinion publique ne sait pas que ce pays connait des difficultés. C’est effectivement une urgence dont on ne parle pas, une «urgence silencieuse». D’autres crises humanitaires en Afrique sont plus visibles : on connaît mieux la situation au Niger. Au Cameroun, on a les mêmes problèmes mais on en parle moins. Le nord est ainsi une partie du Sahel « oubliée ». L’urgence camerounaise n’est pas très médiatisée. Mais elle pourrait s’aggraver si on ne poursuit pas nos efforts, surtout auprès des moins de 3 ans.

Quels sont justement les moyens aujourd’hui mis en uvre par l’Unicef au Cameroun?
Sur le terrain, nous travaillons dans 19 centres de nutrition thérapeutique, pour les cas avec complications médicales. Il existe aussi 180 centres de nutrition thérapeutique et supplémentaire ambulatoire pour les cas sans complications. Nous essayons, lorsque c’est possible, de laisser les enfants atteints de malnutrition chez eux. C’est-à-dire de fournir aux familles les doses de pâtes alimentaires dont leurs enfants ont besoin pour guérir à la maison. Nous les recevons ensuite en général pour un suivi hebdomadaire. Nous évitons de pratiquer l’hospitalisation systématique, sauf évidemment quand les enfants sont dans des états qui nécessitent un suivi et des soins quotidiens. Sur le terrain, nous faisons également la promotion de l’allaitement, des soins adéquats, de l’hygiène. Nous distribuons de la vitamine A, formons du personnel, menons des campagnes de vaccination. Il faut aller vers la population, vers les communautés, informer les gens, les responsabiliser.

Qu’attendez-vous comme engagements de la part des différentes parties pour ces prochains mois?
Nous attendons dans les mois et les années à venir une implication des industries agro-alimentaires sur place. Il faut que ces acteurs fortifient les aliments qu’ils mettent en vente, qu’ils y ajoutent de la vitamine A par exemple. Mais il faut d’abord que des lois sur cette fortification alimentaire soient adoptées et cela prend du temps.
Nous aimerions également que le gouvernement camerounais accroisse son engagement dans la lutte contre la malnutrition, notamment avec une prise en charge gratuite des soins pour les populations malnutries. Nous sommes, quant à nous, limités dans notre action par les fonds qui ne sont, pour l’instant, pas suffisants.

Le Cameroun a accueilli ces dernières années des réfugiés venus de pays voisins en conflits. Ces populations sont-elles plus affectées par la crise nutritionnelle que les Camerounais eux-mêmes?
Le pays a été affecté ces dernières années par plusieurs urgences humanitaires : il a accueilli des réfugiés centrafricains, tchadiens. D’après les derniers chiffres officiels, il y aurait ainsi 60 000 réfugiés venus de République centrafricaine. Il y a des villages où ils sont nombreux, ce qui peut parfois peser sur les ressources des Camerounais. Mais en général la cohabitation entre les populations se passe bien et le nombre de réfugiés par rapport à la population totale camerounaise reste faible. Il n’y a donc pas de tensions importantes.
Ces populations réfugiées, à leur arrivée sur le territoire camerounais, sont très affaiblies. J’ai vu des mères de familles centrafricaines qui ne pesaient plus qu’une vingtaine de kilos. Nous avons beaucoup travaillé auprès de ces populations et la situation s’est améliorée pour eux. Mais le programme lancé contre la malnutrition ne doit pas s’arrêter avec la stabilisation de la situation des réfugiés. Toutes les populations, camerounaises comme réfugiées, restent vulnérables. Nous continuons évidemment à accueillir toutes les populations dans le besoin dans nos centres.

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