Urban show 2: Le «Mystère» en scène

Citoyen, l’un des membres de ce groupe de rap annonce les couleurs de leur prestation ce samedi 30 avril au CCF de Douala

Avez-vous vécu la première édition de cet événement en mars dernier?
Oui j’étais présent, c’était une magnifique scène avec des rappeurs professionnels, parce qu’il faut dire que le rap camerounais est entrain de tendre petit à petit vers le professionnalisme. Donc les gars étaient assez «pro» et le public était show.

On imagine que votre objectif pour cette édition, sera de rehausser la barre fixée par les artistes de la première!
Evidemment! Comme les organisateurs eux-mêmes l’on dit, c’est un plateau plus show et que s’ils nous ont invité pour cette édition c’est pour mettre plus de chaleur.

Depuis plusieurs mois on n’entend plus vraiment parler de vous, comment se porte le groupe Mystère?
Depuis notre premier album en 2009 le groupe Mystère se porte très bien, nous travaillons actuellement sur le deuxième album. Le groupe se porte très bien à la seule différence qu’il y a eu quelques modifications au niveau des personnes qui composent le groupe. On n’a ajouté personne et on n’a enlevé personne, mais compte tenu de l’état de santé de certains et la distance pour d’autres, le groupe se retrouve avec deux personnes, People et moi-même. Ca ne veut pas dire que les autres ne sont plus là ! Malik est toujours là, il est notre assistant technique, c’est lui qui s’occupe des vidéos mais compte tenu de son état de santé il ne peut plus participer à 100% à tous les projets scéniques. Zernobi quand à lui est en Italie, il est notre ambassadeur de ce côté-là. Donc nous sommes actuellement deux personnes aptes à faire les scènes, notamment celle du 30 avril avec des danseurs professionnels.

Votre actualité c’est donc la préparation de votre nouvel album!
Oui, cela fait presque trois ans que le premier est sorti et il ne faut pas rester trop longtemps hors de la scène. Parce que le public camerounais n’est pas habitué à voir les artistes qui restent longtemps sans activité. C’est pour cela que nous préparons la sortie de notre album, c’est pour nous le moment compte tenu de la situation géopolitique avec les échéances électorales qui arrivent, les textes sont contextuels il faut donc que l’album sorte avant les élections. Comme nous l’avons toujours fait, l’album va parler du quotidien des camerounais. Nous sommes là pour peindre la réalité quotidienne des camerounais, notre réalité.

Comment définissez-vous votre style, certains ont pensé que ce n’est pas du hip hop qu’en dites-vous?
Ceux qui l’on dit ont peut être leurs raisons et je ne les condamne pas. Mais Mystère fait du hip hop, certains disent que c’est de l’afro hip hop. Nous sommes camerounais et faisons un hip hop camerounais parce que dans le grand village qu’est devenu le monde chacun doit venir avec « sa chose » pour pouvoir élever le monde. Nous ne voulons pas faire ce qui se fait dans notre village voisin la France ou les Etats-Unis, nous faisons ce qui est propre à nous camerounais et africains. Donc nous faisons ce qu’on peut appeler l’afro hip hop.

Citoyen, s’il fallait faire un état des lieux du hip hop camerounais et parler de l’avenir!
Il y a de cela quelques années il n’y avait pas de label hip hop au Cameroun, même comme à nos jours on ne peut pas encore parler de labels au sens plein, mais il y a déjà de petits labels qui se mettent en place, Red Zone, Mapane Record par exemple, ce qui montre que notre rap est entrain de devenir professionnel. Maintenant même si les gars n’ont pas encore de cachet, il y a tout de même quelque chose quand on fait des spectacles. Ce n’est pas comme il y a dix ans, où nous payions même les organisateurs de spectacles pour être programmé. Mais aujourd’hui certains hiphopeurs camerounais vivent de leur art, comme moi-même. Je suis à 80% hip hop et 20% pour une autre activité.

Je vois pour le hip hop camerounais un avenir radieux. Et j’en avais fais une prophétie il y a de cela quelques années en disant que comme les parents camerounais à un moment empêchaient leurs enfants de jouer au football, aujourd’hui se retrouvent entrain de payer pour que les enfants y jouent. Le hip hop sera ainsi au Cameroun. Les parents vont payer pour que leurs enfants fassent du hip hop. Quand on regarde les autres rythmes de chez nous ils sont morts pour ne pas dire enterrés. Aujourd’hui on a les «Pinguiss» qui sont les premiers à nous critiquer, dire que les rappeurs ne sont rien. Pourtant il sait qu’il n’y a pas photo entre un texte de rap et un texte comme pinguiss. Les rappeurs sont des gars qui pensent, qui ont quelque chose dans la tête et quelque chose à dire. Donc le hip hop camerounais est promu à un bel avenir.

Le groupe Mystère (Citoyen tient une canne)
Journalducameroun.com)/n