Cameroun: les militants de l’opposition arrêtés vendredi sont libres

Interpellés le 08 avril au matin en distribuant des tracts, les 12 militants du Cameroon People’s Party ont tous été libérés le même jour

Les militants de l’opposition interpellés par la police vendredi matin à Yaoundé en distribuant des tracts ont été libérés le même jour, informe Kah Walla, présidente du Cameroon People’s Party (CPP). Au nombre de 12 au total et appartenant principalement au CPP, ils avaient été appréhendés en distribuant des tracts appelant les Camerounais à se vêtir de noir chaque vendredi pour réclamer certains services sociaux de base (eau potable, électricité, santé, éducation, entre autres).

Les forces de sécurité les ont accusés de «rébellion», d’«incitation à l’insurrection» et d’«incitation à la révolte.»

«Nous sommes dans les toutes premières étapes de mettre fin au régime oppressif qui a gardé le Cameroun vers le bas pendant les 34 dernières années. Ce qui se passe actuellement est prévisible de ce régime. Il nous renforce dans nos convictions et nos méthodes. Sans violence, mais avec détermination, action, la créativité et la cohérence, nous allons renverser ce régime et commencer à construire une nouvelle fondation pour le Cameroun», déclare Kah Walla sur son profil Facebook.

Kah Walla, présidente du CPP
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Des militants de l’opposition arrêtés pendant le «vendredi noir»

Une vingtaine de militants du Cameroon People’s Party (CPP) et du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) ont été arrêtés vendredi matin par la police anti-émeutes dans la capitale

Une vingtaine de militants du Cameroon People’s Party (CPP) et du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), deux partis de l’opposition, ont été arrêtés vendredi matin par la police anti-émeutes dans la capitale du pays, Yaoundé, accusés de «rébellion» et d’«incitation à l’insurrection».

On leur reproche notamment d’avoir arboré des tenues du «vendredi noir», un mouvement qui entend manifester contre une éventuelle révision de la Constitution et exiger de l’eau potable, l’accès aux soins de santé ainsi que la fin des délestages.

Les éléments de la police, lourdement armés, leur ont sauté dessus alors qu’ils distribuaient des tracs à Biyem-Assi, un quartier populaire de la ville, afin d’appeler les citoyens à la mobilisation contre la confiscation du champ politique par le régime de Yaoundé ainsi que le manque de services sociaux de base.

Ces activistes ont ensuite été conduits à la direction régionale de la police judiciaire, où une garde à vue de 48 heures leur a été notifiée.

Issus du mouvement Stand Up 4 Cameroon, ces militants sont issus d’une coalition de partis de l’opposition ayant, voici une semaine, de s’habiller en noir tous les vendredis synonyme de mécontentement et d’éveil des consciences.

La veille le CPP, le MRC, Univers et l’Union des populations du Cameroun (UPC) avaient, dans une lettre ouverte lettre ouverte au ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (MINATD), René Sadi, dénoncé les restrictions grandissantes des libertés publiques imposées aux formations de l’opposition.

Constatant les multiples entorses à la liberté de réunions et de manifestations publiques, ainsi que les «actes complètement illégaux» des autorités préfectorales qui interdisent quasi-systématiquement les rassemblements de ces formations, ils ont mis en garde contre des «tensions qui porteront le pays à l’explosion».


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