Mémo sur le Burundi: l’ONU craint le pire et envoie une mission

Une mission du Conseil de sécurité des Nations unies, dirigée par la France, Les Etats-Unis et l’Angola, se rendra au Burundi du 20 au 22 janvier prochain

Une mission du Conseil de sécurité des Nations unies, dirigée par la France, Les Etats-Unis et l’Angola, se rendra au Burundi du 20 au 22 janvier. L’ONU suit en cela l’ultime recommandation d’un mémo adressé au Conseil par le chef des opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, le 6 janvier dernier, et qui a fuité dans la presse dimanche soir. La situation se dégrade dans le pays, avec une hausse des assassinats et des disparitions.

Le document était strictement confidentiel et devait répondre à la demande du Conseil de sécurité, consistant à prévoir un plan de déploiement de troupes au Burundi en cas d’augmentation des violences. Mais le mémo envoyé par le Français Hervé Ladsous a fuité, a été diffusé sur le site Vice News, et l’on se rend compte qu’il va plus loin et dresse un constat alarmant de la situation au Burundi.

La situation ne cesse de se détériorer, écrit Hervé Ladsous, et les mois de novembre et décembre ont vu une hausse significative des violences et des assassinats. Selon le document, les membres de l’opposition et de la société civile continuent d’être pris pour cible par la police, les services de sécurité et les Imbonerakure (mouvement de jeunesse du parti au pouvoir le CNDD-FDD).

Cette situation est encore compliquée par l’apparition de groupes armés, tels que les Forces républicaines du Burundi (Forebu) et la Résistance pour un Etat de droit au Burundi (RED-Tabara). Les accrochages entre ces groupes et les forces loyales au président Pierre Nkurunziza ont causé de nombreuses victimes collatérales.

Principale conséquence : les donateurs se font de plus en plus rares et le Burundi s’enfonce dans une grave crise économique, dont les civils sont à nouveau les victimes, avec des pénuries de nourriture et de médicaments. Si le scénario du pire devait se produire, explique M. Ladsous aux membres du Conseil, les Nations unies ne sont absolument pas préparées à agir.

Trois scénarios pour le Burundi
Comment la situation au Burundi va-t-elle évoluer ? Le chef des opérations de maintien de la paix dresse trois scénarios possibles :

â-º Premier scénario : la situation reste stable avec des violations régulières des droits de l’homme, notamment par la police et les forces de sécurité. L’ONU devrait alors diligenter une mission d’observation et soutenir le déploiement de la Maprobu, la force de stabilisation de l’Union africaine.

â-º Deuxième scénario : l’augmentation du niveau de violence après une scission dans l’armée ou un assassinat politique. Les affrontements sont ouverts, il n’y a plus de discussion politique et la Maprobu ne peut gérer la situation. En conséquence, les violences s’intensifient et se propagent à l’intérieur du pays, notamment aux frontières de la RDC et du Rwanda. Le nombre de réfugiés double et le risque humanitaire touche 2 millions de personnes, l’économie s’effondre.

â-º Troisième scénario : les violences prennent une dimension ethnique avec des incitations aux crimes contre l’humanité, crimes de guerre ou au génocide. L’ensemble du pays s’embrase avec des conséquences pour ses voisins.

Des casques bleus à Bujumbura ?
En réponse à ces deux dernières hypothèses d’escalade de la violence, le mémo préconise en dernier recours l’envoi de casques bleus sur le terrain burundais. Il devra être autorisé par une résolution du Conseil de sécurité.

Pour un déploiement rapide, la note envisage de puiser dans les contingents de la Monusco. Après une phase préparatoire d’un mois, 4 000 hommes pourraient être sur place en moins d’une demi-journée. Cela représente un risque pour la situation en RDC, souligne le mémo, mais amener d’autres contingents prendrait jusqu’à six mois.

Quel que soit le scénario, conclut la note, l’ONU n’a actuellement pas la capacité de protéger la population sans une aide de la part des Etats membres. Mais il est notable que l’envoi d’une mission du Conseil de sécurité au Burundi, du 20 au 22 janvier prochain, suit l’ultime recommandation du mémo. Elle sera dirigée par la France, les Etats-Unis et l’Angola.

Après la diffusion, dimanche, des informations transmises par Hervé Ladsous au Conseil de sécurité, la réaction de Bujumbura ne s’est pas fait attendre : dans un tweet, le conseiller en communication de la présidence, Willy Nyamitwe, considère que le mémo rédigé par chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU contient des mensonges.


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Burundi: les craintes de l’ONU face aux différents scenarii possibles

Selon le chef des opérations de maintien de la paix Hervé Ladsous, la situation ne cesse de se détériorer avec une hausse significative des violences et assassinats

Le Conseil de sécurité de l’ONU a reçu, le 6 janvier dernier, un mémo écrit par le chef des opérations de maintien de la paix Hervé Ladsous. Il fait le point sur la situation politique, économique et sociétale très fragile du Burundi, et évoque trois scenarii possibles, des violences de basse intensité au génocide. Si ce dernier scénario devait se produire, les Nations unies ne sont absolument pas préparées à agir, écrit-il.

Le document était strictement confidentiel et devait répondre à la demande du Conseil de sécurité de prévoir un plan de déploiement de troupes au Burundi en cas d’augmentation des violences. Mais le mémo envoyé par Hervé Ladsous aux membres du Conseil de sécurité va plus loin et dresse un constat alarmant : la situation ne cesse de se détériorer, écrit-il, et les mois de novembre et décembre ont vu une hausse significatives des violences et des assassinats.

Cette situation est encore compliquée par l’apparition de groupes armés, tels que les Forces républicaines du Burundi (Forebu) et la Résistance pour un Etat de droit au Burundi (RED-Tabara). Les accrochages entre ces groupes et les forces loyales au président Pierre Nkurunziza ont causé de nombreuses victimes collatérales. Principale conséquence : les donateurs se font de plus en plus rares et le Burundi s’enfonce dans une grave crise économique, dont les civils sont à nouveau les victimes, avec des pénuries de nourriture et de médicaments.

Le chef des opérations de maintien de la paix dresse enfin trois scenarii : des violences sporadiques que l’ONU pourrait contrôler grâce à un dialogue politique et au soutien de l’Union africaine ; une augmentation de la violence et un risque de guerre civile ; et enfin, scénario du pire, un génocide. Dans ces deux derniers cas, l’ONU devrait déployer un contingent de casques bleus. Mais Hervé Ladsous l’admet : sans l’aide des Etats membres, les Nations unies seraient actuellement impuissantes à assurer la protection des civils burundais.

Le quartier de Ngagara, à Bujumbura, en avril 2015.
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Violences à Djibouti: la communauté internationale reste discrète

De son côté, la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) a accusé la Garde républicaine

A Djibouti, alors que les autorités ont fini par reconnaitre que la police a tiré à balles réelles sur les manifestants lundi 21 décembre dans la banlieue de Balbala, la communauté internationale reste étonnamment discrète sur la situation dans ce pays de la Corne de l’Afrique. De son côté, la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) a accusé la Garde républicaine.

« Chaque jour Paris et Washington critiquent le Burundi mais dès qu’il s’agit de Djibouti, c’est le silence », a reproché un opposant djiboutien qui vit en exil. Pour lui, la discrétion des grandes puissances tient au fait qu’elles disposent de bases militaires dans ce pays et ne veulent pas froisser son président. Un jugement abrupt que les réactions internationales ne risquent pas de faire évoluer.

En effet, le ministère français des Affaires étrangères s’est contenté d’indiquer qu’il suivait avec « inquiétude » l’évolution des violences qui secouent Djibouti. De son côté, l’Union européenne est encore plus tiède : « Les épisodes de violence constituent un défi pour les autorités djiboutiennes », a indiqué Bruxelles qui souligne qu’il est important que les auteurs de ces violences soient poursuivis. Quant à l’Union africaine, à Washington ou à Pékin, c’est carrément le silence radio.

Réagir en conséquence
Pour Daher Ahmed Farah, le porte-parole de l’USN, la coalition de partis d’opposition, la communauté internationale devrait pourtant prendre la mesure de la situation et réagir en conséquence. Il a affirmé que les grandes puissances « doivent tenir compte des intérêts du peuple djiboutien et pas uniquement de son président ».

Le bilan de ces affrontements est lourd. Djibouti compte ses morts après la répression lundi 21 décembre d’une manifestation de la communauté Yonis Moussa dans le quartier de Balbala en périphérie de Djibouti-ville. Le bilan est incertain : la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) le chiffre à 27 morts contre sept pour les autorités.

« L’impunité est chose commune à Djibouti »
D’après la FIDH, les violences commises par l’armée et notamment la Garde républicaine (la garde présidentielle) ont aggravé le bilan. « L’impunité est chose commune à Djibouti puisqu’aucun militaire et policier n’a eu à rendre des comptes des répressions de ces vingt dernières années », a expliqué Florent Geel, responsable Afrique de la FIDH.

Incriminant la Garde républicaine, il a ajouté : « Face à la résistance des fidèles, la police a fait appel en renfort à la garde présidentielle, qui elle est intervenue directement et a tiré dans la foule, tuant au moins 25 ans personnes, et portant le bilan de cette répression à 27 personnes, avec 150 blessés au moins. »

Au pouvoir depuis 1999, le président Ismaël Omar Guelleh devrait se présenter à l’élection présidentielle prévue en avril 2016 pour briguer un quatrième mandat. Amendée en 2010, la Constitution ne limite plus le nombre de mandats présidentiels.

Djibouti devrait rester l’une des principales bases françaises à l’étranger.
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Violences en RCA: un deuxième jour de vote pour les électeurs touchés

Une prolongation exceptionnelle, a dit un responsable au sein de l’agence nationale des élections, qui a décidé de rallonger d’une journée les opérations de vote pour le référendum

A Bangui, après les violences de dimanche l’agence nationale des élections a prolongé le vote référendaire. Dans certains quartiers, mais aussi dans certaines autres provinces du pays, les Centrafricains ont eu un deuxième jour pour voter.

« Une prolongation exceptionnelle », ce sont les mots d’un responsable au sein de l’agence nationale des élections, qui a décidé de prolonger d’une journée les opérations de vote pour le référendum. Dans quatre quartiers de Bangui touchés par les violences de dimanche 13 décembre, les urnes sont donc restées en place et les électeurs ont pu cette fois-ci voter sans incident.

Le général Bala Keita, commandant des casques bleus en Centrafrique, a supervisé l’ouverture des bureaux dans l’école Gbaya Dombia, dans le quartier du PK5, violemment attaqué dimanche par une poignée d’extrémistes opposés au scrutin. Il s’est ensuite envolé direction Kaga Bandoro, le fief de Nourredine Adam, le leader des FPRC (Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique), dont les partisans ont perturbé le scrutin à Bangui, mais aussi en province à Bria, Ndélé et Kaga Bandoro notamment.

Le but de ce déplacement, c’est d’assoir la légitimité de la Minusca – la mission de maintien de la paix en RCA – qui est bien décidée à ne pas céder un pouce de terrain face « aux saboteurs ». C’est comme ça que Parfait Onanga, le chef de la Minusca, appelle désormais les hommes qui s’opposent au processus électoral. Au total, le vote a donc été prolongé dans six villes de province et dans la capitale. Les résultats, eux, ne devraient pas être publiés avant la fin de la semaine prochaine « dans le meilleur des cas », glisse-t-on du côté de l’agence nationale des élections.

De nombreux électeurs centrafricains se sont rendus aux urnes le 14 décembre 2015, au lendemain de violents affrontements qui ont émaillé le référendum sur la Constitution. Ici, dans un bureau de vote dans l’école de Koudoukou, quartier du PK5.
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Burundi: deux camps militaires attaqués dans la capitale

La nuit a été violente à Bujumbura au Burundi et, ce vendredi matin, le calme semble loin d’être revenu.

La nuit a été violente à Bujumbura au Burundi et, ce vendredi matin, le calme semble loin d’être revenu. Deux camps militaires du nord et du sud de la capitale ont été attaqués simultanément à l’aube et les assaillants repoussés après plusieurs heures d’intenses affrontements.

Tout a commencé ce vendredi matin, à l’aube, vers 4 heures (heure locale). Des insurgés armés ont attaqué deux camps militaires. Le premier est situé au nord de la capitale, le camp Ngagara, où les assaillants ne sont pas parvenus à pénétrer et selon des sources militaires, ils ont subi beaucoup de pertes. Dans le sud de Bujumbura, dans le quartier de Musaga qui abrite plusieurs campas militaires, les affrontements ont été très violents. Certains soldats ont rejoint les insurgés et se sont servis en armes dans un camp de base avant de s’introduire dans l’Iscam, l’institut supérieur qui forme les officiers burundais.

A ce moment, les insurgés ont été attaqués par des militaires venus d’une autre caserne toute proche. Il y a eu de violents affrontements qui ont duré plusieurs heures avant que les assaillants ne décrochent. Les sources militaires évoquent plusieurs dizaines de blessés et évoquent aussi des morts. Un bilan difficile à obtenir puisque, selon une autre source, la Croix-Rouge n’est pas encore autorisée à se rendre sur place.

Les habitants de Bujumbura se disent terrorisés. Ils parlent d’explosions, de tirs à la mitrailleuse et d’un déluge de feu comme ils n’en avaient pas entendu depuis la guerre civile pour certains. Après des heures d’affrontements, il semble que le temps soit à l’accalmie pour l’instant même si des tirs sporadiques sont encore entendus dans les quartiers contestataires de Bujumbura.

Situation tendue depuis plusieurs mois
Les ambassades des Etats-Unis, de Belgique, de France et des Pays-Bas ainsi que l’ONU ont appelé vendredi leurs ressortissants et employés à ne pas quitter leur domicile. Le Burundi est en proie à des violences qui ont déjà fait des centaines de morts et des dizaines de milliers de déplacés depuis que Pierre Nkurunziza a décidé en avril de briguer un troisième mandat, qu’il a remporté cet été, ignorant les protestations de l’opposition qui jugeait cette initiative contraire à la Constitution.

Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a jugé de son côté, il y a dix jours que le Burundi était au bord d’une guerre aux « effets potentiellement désastreux sur une région déjà fragile ».

Des officiers de la police patrouillent dans le quartier de Ngagara, à Bujumbura, le 27 avril 2015.
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Algérie: la loi contre les violences faites aux femmes adoptée

Ce texte qui doit renforcer les peines contre les auteurs de violences était bloqué au Parlement malgré son adoption à l’Assemblée nationale algérienne au mois de mars

Le Sénat algérien a adopté jeudi la loi contre les violences faites aux femmes. Ce texte qui doit renforcer les peines contre les auteurs de violences était bloqué au Parlement malgré son adoption à l’Assemblée nationale algérienne au mois de mars.

Contrairement au vote à l’Assemblée nationale, le texte contre les violences faites aux femmes a été adopté sans protestation par les sénateurs algériens. Les chefs de groupes parlementaires s’étaient même mis d’accord pour adopter le projet de loi intégralement, sans passer par le vote article par article.

Les sénateurs se sont dits heureux de ce vote. Le ministre de la Justice, satisfait, a estimé que le texte comblait les vides juridiques.

Blocages
Pourtant, il a fallu neuf mois pour que le texte soit programmé au Sénat. Neuf mois au cours desquels deux faits divers ont fait polémiques : le viol d’une migrante camerounaise et l’assassinat d’une jeune femme qui avait refusé les avances d’un automobiliste. La presse privée et les associations critiquaient l’immobilisme du Parlement.

Puis, au mois de novembre, la ministre de la Solidarité s’est exprimée pour la première fois en accusant les partis islamistes de blocage. Il est vrai que ce texte était violemment contesté par des députés de l’Alliance de l’Algérie verte, une coalition de partis islamistes qui dénonçaient une loi contraire à l’islam. Sauf que les députés avaient rétorqué qu’ils n’avaient pas la majorité, ni à l’Assemblée, ni au Sénat et ne pouvaient donc bloquer aucun texte.

Les associations soulagées
On ne sait pas ce qui a permis au texte d’être programmé puis adopté finalement jeudi. Mais les associations se disent soulagées que le vote ait pu avoir lieu. Même s’il faut encore attendre les décrets d’application.

« C’est une couverture juridique qui va vraiment aider la femme à avoir plus de droits et plus d’équilibre, aussi bien à l’intérieur de son foyer conjugal que sur les lieux publics, se réjouit Dalila Aoudj, présidente du Rachda (Rasemblement contre le mépris et le droit des Algériennes). Il faudra qu’il y ait une application réelle de cette loi sur le terrain, premièrement, deuxièmement, il faudrait qu’il y ait aussi un suivi des victimes pour savoir exactement quelle est la portée de cette loi. Troisièmement, il me semble qu’il serait hyper important qu’il y ait un discours politique qui accompagne cette loi pour que les choses soient effectives sur le terrain.

C’est un droit de l’homme que de pouvoir être protégé aussi bien dans le foyer conjugal, que sur les lieux publics ou au travail. Il faut dire que les violences peuvent aussi être financières parce qu’il y a des femmes qui travaillent et qui ne perçoivent pas leur salaire. Aujourd’hui, grâce à l’adoption de cette loi, elle peut revendiquer son salaire dans la légalité. »

La loi doit renforcer les peines contre les auteurs de violences à l’encontre des femmes.
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Les violences faites aux femmes me touchent et me transforment, et toi?

Par Vincent Sosthène Fouda, président national du Mouvement Camerounais Pour la Social-Démocratie (MCPSD)

Le fait d’entendre des histoires horribles de violence faite aux femmes et aux enfants change qui nous sommes. Cette vidéo circule, la voix, le regard, le cri de la victime te touchent-ils ?

Soyons prêt à l’impact émotif que produisent ces images, sur nous, sur notre femme, sur nos enfants. L’histoire de cette femme résume l’histoire de la femme camerounaise. Ces images réduisent à néant tout le travail que nous faisons depuis des années.

Cette histoire te rend triste ? Cette histoire te met en colère ? Elle te scandalise ? Alors si c’est le cas, il faut en parler, il faut sensibiliser, c’est citoyen, c’est camerounais, ne restons pas les bras croisés.

Violences sur les militants du MRC: Le SNAES dénonce

Par Roger Kaffo Fokou

Ce vendredi 04 décembre 2015, des cadres du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) parti politique, alors qu’ils manifestaient pacifiquement pour une réforme de notre système électoral, auraient été victimes d’agression de la part de personnes se réclamant des forces de l’ordre de notre pays.

Il s’agit là, si ces faits sont établis, d’une violation grave du principe démocratique et des libertés fondamentales dont celle d’expression, consacrée par tous les textes de notre pays, que nous voulons tous considérer comme un Etat de droit. Une violation de plus ! De nombreux leaders d’opinion sont en effet de plus en plus pris comme cibles de gens agissant sous le couvert des forces de l’ordre de notre pays, et cela en toute impunité !

Il faut dire et insister sur le fait que cette nervosité croissante qui ne se justifie pas, qui sape peu à peu les bases de la solidarité nationale au moment où notre pays, faisant face à l’hydre terroriste mondialisée, en a le plus besoin, est le plus sûr moyen de mettre en danger la paix intérieure et la cohésion nationales.

Le Syndicat National Autonome de l’Enseignement Secondaire (SNAES) dénonce ces pratiques et en appelle aux autorités de notre pays pour que les libertés individuelles et collectives soient scrupuleusement respectées dans le cadre d’un Etat de droit renforcé.

Un pour tous, tous pour un !


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Angers-L1: Jean-Pierre Nsame mis en examen pour violences sur son bébé

L’attaquant camerounais de 22 ans a été mis en examen mercredi soir pour violences volontaires sur sa fillette de cinq mois, hospitalisée depuis dimanche dans un état grave

Jean-Pierre Nsame, attaquant camerounais de 22 ans du club de football d’Angers (L1), a été mis en examen mercredi soir pour violences volontaires sur sa fillette de cinq mois, hospitalisée depuis dimanche dans un état grave, a-t-on appris jeudi auprès du parquet d’Angers.

Dimanche vers 21 h 30, le joueur a amené à l’hôpital sa fillette de cinq mois qui a été aussitôt prise en charge en réanimation avant que l’on ne lui diagnostique des hémorragies méningées importantes.

Lundi, les médecins ont signalé au procureur de la République d’Angers Yves Gambert cette hospitalisation, diagnostiquant un syndrome du bébé secoué. La mère et le père de l’enfant ont été placés en garde à vue, mais la mère a été rapidement remise en liberté : le jour des faits, elle était à Nantes, où elle est partie à 6 h du matin, et n’est revenue que le soir en urgence après avoir appris l’hospitalisation de son enfant. « A priori, elle n’était pas là au moment des faits » qui se seraient déroulés dans l’après-midi, selon les examens médicaux, précise le procureur. C’était la première fois que le joueur de football gardait seul sa fillette toute une journée.

Mis en examen pour « violences volontaires »
L’audition de Jean-Pierre Nsame « est en discordance avec les violences constatées, ce qu’il décrit comme jeu, comme gestes, n’est pas assez violent » pour entraîner les blessures constatées par les médecins sur l’enfant, relève le procureur.

La mise en examen du joueur, pour « violences volontaires avec ITT de plus de huit jours sur mineur de 15 ans » pourrait évoluer selon l’évolution de l’état de santé du bébé. Il n’y a « pas d’infirmité permanente ou partielle constatée pour l’instant », note le procureur.

Le bébé en soins intensifs
La fillette est toujours en service de soins intensifs jeudi et « les médecins ne veulent pas encore se prononcer sur les éventuelles séquelles », explique-t-il. Jean-Pierre Nsame a été remis en liberté mercredi soir, sous contrôle judiciaire avec obligation de quitter le domicile familial, interdiction de rencontrer sa femme et son enfant et les éventuels témoins, et interdiction de sortir du territoire. L’attaquant camerounais (1,88 m, 88 kg) formé au SCO d’Angers (4e de Ligue 1 après la 13e journée), n’a joué que 22 minutes cette saison. Il est arrivé dans le club le 1er juillet 2008 avant d’être prêté à Carquefou (2013/2014) et à Amiens (2014/2015).


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Un plaidoyer pour l’adoption d’une loi contre les violences faites aux femmes

Le sujet est au centre d’un atelier de concertation des organisations de la société civile ouvert mercredi à Yaoundé

La vingtaine entamée, Fadimatou, originaire de la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, à travers son témoignage, a ému de nombreux participants, mercredi, 08 juillet 2015, à Yaoundé. C’était au cours de l’atelier de concertation sur la mise en place d’une stratégie de plaidoyer et lobbying pour l’adoption des textes lois contre les violences sexistes et sexuelles. Fadimatou raconte qu’elle n’avait que 13 ans quand son père a décidé de la marier à un homme âgé de 35 ans.

Pendant deux ans, elle subissait des violences de tout genre. «Mon époux me battait régulièrement et me forçait à avoir des relations intimes avec lui lorsque je refusais. Au bout de deux années de souffrance avec un enfant à la clé, j’ai décidé de rentrer chez mes parents. Mon père a refusé de me recevoir et c’est le père d’une amie qui a accepté de m’héberger chez lui pendant un moment », a confié la jeune fille.

C’est pour que des histoires comme celles de Fadimatou ne soient pas répétées que «les organisations de la société civile issue de toutes les régions du pays sont en concertation en vue de trouver des stratégies relatives vers une coalition nationale. Ceci en vue d’impulser une loi contre les violences sexuelles», a expliqué la coordinatrice de l’Association de lutte contre les violences faites aux femmes (ALVF) pour l’Extrême-Nord, Aïssa Doumara Ngatansou.

Selon l’ALVF, les violences faites aux filles et aux femmes affectent particulièrement la région de l’Extrême-Nord. Sur 300 cas, recensés chaque année, environ 90% concernent des survivants et victimes de mariages précoces et forcés. De plus, les filles de 13 à 15 ans constituent la tranche d’âge la plus exposée et la plus touchée. «Les pesanteurs socioculturelles sont encore ancrées dans les mentalités ainsi que l’ignorance des religions. Les mutilations génitales continuent de sévir. Il y a encore des résistances. Tout ceci est dû à un vide juridique. Si on met en place une loi qui puisse punir ces pratiques, les choses pourront changer parce que la situation reste critique», a affirmé le coordonnateur du Réseau des animateurs pour l’éducation des communautés, Boubakari Hamadou. L’atelier s’achève ce jeudi.


rfi.fr)/n

Nigeria: Les violences de Boko Haram ciblent les chrétiens

Après les églises, les magasins des chrétiens ont été incendiés dans le nord-est du pays, faisant un total de 40 morts

Au lendemain des sanglants attentats qui ont notamment visé deux églises, les chrétiens du Nigéria continuent de vivre l’Apocalypse. Ces actes revendiqués par la secte islamiste Boko Haram qui promet de poursuivre son offensive, se sont poursuivis hier lundi 26 décembre 2011. Une trentaine de commerces gérés par des chrétiens ont été brûlés à Potiskum (nord-est), selon la police et des témoins, faisant craindre une nouvelle vague de violences sectaires au Nigeria. Un supermarché a aussi été incendié de même que le domicile d’un dirigeant chrétien local, selon un habitant. A Madalla, près de la capitale Abuja, des centaines de chrétiens ont assisté à une messe célébrée dans une église visée la veille par un attentat qui a fait 35 morts, l’assaut le plus meurtrier parmi la vague d’attentats qui a secoué le Nigeria le jour de Noël. Des tâches de sang maculaient le mur extérieur de l’église Ste Theresa et des secouristes ramassaient encore hier lundi des restes humains jonchant le sol devant l’édifice.

L’explosion a retenti alors que les fidèles sortaient de l’édifice. Certains ont brûlé dans leurs voitures et d’autres, blessés, se sont précipités vers un prêtre pour demander l’extrême onction. L’archevêque Martin Uzoukwu, en célébrant la messe en souvenir des victimes, a appelé les fidèles à ne pas avoir recours à la violence. Ce dont nous avons besoin, c’est de vos prières a-t-il dit. A Damaturu (nord-est), par centaines, des habitants étaient rassemblés, lundi 26 décembre matin, devant des stations de taxis et arrêts de bus pour fuir la ville en proie à un nouveau cycle de violences et théâtre d’un attentat suicide dimanche. C’est calme aujourd’hui mais rien ne garantit qu’il en ira ainsi dans les prochaines heures, lance un homme devant un arrêt de bus. Des gens ont été tués et je pourrais être la prochaine victime.

Boko Haram à l’origine de ces troubles veut instaurer un Etat islamique au Nigeria. L’année dernière à la même période, ce même groupe avait revendiqué des attentats qui avaient tué plus de 80 personnes. La secte Boko Haram, dont le nom signifie en langue africaine haoussa que l’éducation occidentale est impure, a été créée en 2003 par Mohamed Yusuf. Elle a pour but l’instauration de la charia, la loi islamique, au Nigeria, un grand pays sub-saharien à la population également partagée entre musulmans et chrétiens. Le groupe s’inspire du mouvement des talibans afghans: ses partisans, qui portent de longues barbes et des foulards rouges ou noirs, utilisent la peur pour imposer leur idéologie. Boko Haram a revendiqué des dizaines d’attentats et de fusillades dans son fief du nord du pays, notamment à Maiduguri, Kano et Sokoto.

Les réactions dans le monde face à ce drame ont aussitôt retenti. Le pape Benoît XVI a fait part lundi 26 décembre de sa profonde tristesse et le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a appelé à la fin des violences au Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique avec 160 millions d’habitants également répartis entre musulmans, majoritaires dans le nord, et chrétiens, plus nombreux dans le sud. La chef de la diplomatie de l’UE, Catherine Ashton s’est dite profondément choquée. Quant au président nigérian Goodluck Jonathan, il a promis que tout serait fait pour que les coupables soient jugés mais les autorités ont jusqu’à présent échoué à empêcher la secte de multiplier ses attaques de plus en plus fréquentes et meurtrières.


tendanceouest.com)/n

Emeutes de février 2008, le contexte des troubles socio-politiques

La vie chère et les revendications politiques au centre des manifestations

Il y a un an les grandes métropoles du Cameroun étaient prises d’assaut par des vastes mouvements d’humeur qui ont, non seulement causé d’importants dégâts matériels, mais aussi et surtout, endeuillé de nombreuses familles camerounaises.
Ces mouvements d’humeur interviennent dans un contexte marqué par la hausse du prix du carburant à la pompe. Les syndicats de consommateurs et des transporteurs attiraient déjà l’attention des pouvoirs publics sur les éventuelles conséquences qui pourraient résulter d’une telle hausse du prix du carburant. Certains syndicats des transporteurs avaient même déjà envisagé l’éventualité de la hausse du prix du taxi pour compenser cette autre hausse du carburant de 15 francs CFA survenue le 7 février 2008. La coupe d’Afrique des nations de football à laquelle prennent part les lions indomptables, préoccupent les esprits au point où la hausse ne ferra pas grand bruit à travers le pays, le Cameroun étant une nation du football.

Malheureusement quelques jours plu tard la fièvre gagne les marchés camerounais avec notamment la hausse des prix des produits de première nécessité. Le panier de la ménagère n’arrive plus à se remplir. À cela vont s’ajouter l’inflation, les pénuries fictives créées par des commerçants véreux qui profitent de la situation pour s’enrichir. Malgré les ordonnances du chef de l’état signées bien avant mais jamais traduites en actes concrets sur les marchés, les descentes du ministre du commerce et les leaders des associations de défense des consommateurs, les hausses de prix gagnent le terrain et n’épargnent aucun secteur. Par ailleurs une rumeur d’une éventuelle hausse du prix du pain plane.

Des jeunes dans la rue
journalducameroun.com)/n

Les émeutes de février interviennent aussi dans un contexte marqué par le projet de révision de la constitution camerounaise qui devrait permettre au président Paul Biya de se représenter à l’élection présidentielle de 2011.Le projet va rencontrer une vive opposition des leaders politiques et de la société civile camerounaise. Dans la région du littoral, le gouverneur Faî Yengo Francis avait pris des mesures préventives en interdisant systématiquement les marches et autres manifestations de l’opposition mais en tolérant celles qui allaient dans le sens des motions de soutien au chef de l’état. L’opposition, surtout le sdf, se voit interdire des meetings à douala. Le 16 février Mboua Massock est interpellé par les forces de police lors d’un meeting à bépenda et déporté vers yabassi. Joe la conscience, artiste engagé et leader d’opinion, avait envisagé une marche de Loum vers Yaoundé, le 17 février il est arrêté. A Bamenda, le 15 février les rues sont envahies par les forces de l’ordre surtout au moment où le parti de l’opposant John Fru Ndi organise une rencontre avec les jeunes sur « le rôle des jeunes dans la social démocratie ». Le 13 février une autre conférence du sdf est interdite par les autorités de la ville, les militants du parti seront dispersés par des gaz lacrymogènes.

Les troubles socio-politiques interviennent également dans un contexte marqué par la montée vertigineuse du chômage des jeunes. Malgré l’atteinte par le Cameroun du point d’achèvement, de l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés en 2006, ou encore la signature du C2D avec la France, les signes criards du chômage et du sous- emploi sont visibles. Tous ces faits combinés, ont favorisé la montée en force d’un mécontentement généralisé surtout au près d’une jeunesse en perte de repères et exposée à diverses formes de déviances sociales et sociétales. Une jeunesse qui rêve elle aussi d’une promotion sociale dans un pays où, malheureusement, les fruits de la croissance peinent encore à servir véritablement à la lutte contre la pauvreté et la misère des populations.

On a compté des morts
journalducameroun.com)/n

Emeutes au Cameroun: Ils ont dit!!!

Nous recensons ici les propos tenus par quelques leaders de la société par rapport aux émeutes

« Nous recensons ici les propos tenus par quelques leaders de la société camerounaise par rapport aux émeutes dites de la faim. »
Paul Biya, Déclaration à la Nation du 27 Février 2008

« Les apprentis sorciers qui dans l’ombre ont manipulé ces jeunes ne se sont pas préoccupés du risque qu’ils leur faisaient courir en les exposant à des affrontements avec les forces de l’ordre. »
Marafa Hamidou Yaya, ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation. Point de presse du 10 Mars 2008

« Je dois saluer l’action, mais surtout la tempérance des forces de maintien de l’ordre qui n’ont pas fait un usage abusif de leurs armes, malgré les nombreuses provocations auxquelles elles étaient sujettes. De manière spécifique à Douala, beaucoup de morts sont le résultat des rixes entre des bandes de gangsters qui ont infiltré la contestation. Le partage des biens volés à la suite d’actes de pillage a donné lieu à des disputes violentes entre les bandits. Et certains ont été victimes du phénomène de justice populaire. »
Joshua Osih, le vice-président du Social Democratic Front (SDF

« Ce qui est grave, c’est qu’on a l’impression que le président prend la situation à la légère. J’ai vu quelques photos des victimes des émeutes de février 2008 ici à Paris. Je pense qu’il revient aux Camerounais de prendre conscience. Biya ne peut pas faire le travail seul. Il n’a pas demandé à être chef de l’Etat au Cameroun, c’est le grand destin qui a joué. Les camerounais l’ont trahi. C’est le fils de quelqu’un aussi ! Il nous revient de prendre la gestion de notre pays en main. A partir du moment où certains organisent des scènes de pillage malhonnêtes, je vois le Cameroun sombrer dans les abîmes. C’est désolant! »
Ayissi LEDUC, artiste musicien

Emeutes de Février 2008 au Cameroun: Le discours de Paul Biya

Intégralité du discours du 27 février 2008

« Notre pays est en train de vivre des événements qui nous rappellent les mauvais souvenirs d’une époque que nous croyions révolue.
Si l’on peut comprendre qu’après l’échec d’une négociation, une revendication catégorielle s’exprime par l’exercice du droit de grève, il n’est pas admissible que celui-ci serve de prétexte à un déchaînement de violence à l’encontre des personnes et des biens. D’ailleurs, la preuve est maintenant faite qu’il est toujours possible de trouver une solution par la négociation à tout conflit social.
Il ne s’agit pas de cela en réalité. Ce qui est en cause, c’est l’exploitation, pour ne pas dire l’instrumentalisation, qui a été faite de la grève des transporteurs, à des fins politiques. Pour certains, qui n’avaient d’ailleurs pas caché leurs intentions, l’objectif est d’obtenir par la violence ce qu’ils n’ont pu obtenir par la voie des urnes, c’est-à-dire par le fonctionnement normal de la démocratie.
Ils n’ont donc pas hésité à jeter dans la rue des bandes de jeunes auxquels se sont mêlés des délinquants attirés par la possibilité de pillages. On en voit le résultat : des bâtiments publics détruits ou incendiés, des commerces et des entreprises pillés ou dévastés. Qu’il s’agisse du patrimoine de l’État, c’est-à-dire de notre bien commun, ou de locaux privés, ce sont des années d’efforts ainsi réduits à néant.
Les apprentis sorciers qui dans l’ombre ont manipulé ces jeunes ne se sont pas préoccupés du risque qu’ils leur faisaient courir en les exposant à des affrontements avec les forces de l’ordre. Plusieurs d’entre eux ont de ce fait perdu la vie, ce qu’on ne peut évidemment que regretter.
Lorsque le bilan humain et matériel de ces sombres journées pourra être fait, il sera probablement très lourd. Ceux qui sont derrière ces manipulations ne voulaient certainement pas le bien de notre peuple. On ne bâtit pas un pays en multipliant les ruines.

Il faut donc que les choses soient bien claires. Le Cameroun est un État de Droit et entend bien le rester. Il a des institutions démocratiques qui fonctionnent normalement. C’est dans ce cadre que sont traités les problèmes de la Nation. Ce n’est pas à la rue d’en décider.

L’immense majorité de notre peuple aspire à la paix et à la stabilité. Les dernières consultations électorales en ont apporté la preuve. Les Camerounais savent que le désordre ne peut apporter que malheur et misère. Nous ne le permettrons pas.
A ceux qui ont pris la responsabilité de manipuler des jeunes pour parvenir à leurs fins, je dis que leurs tentatives sont vouées à l’échec. Tous les moyens légaux dont dispose le Gouvernement seront mis en uvre pour que force reste à la loi. »


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Emeutes au Cameroun, les médias camerounais s’en souviennent!

Un an après, certains médias racontent comment ils ont vécu cette période.

Nous avons suspendu le programme « A vous l’antenne » qui était une émission inter active, la situation qui prévalait pouvait être une occasion pour les populations d’appeler pour dire n’importe quoi. Nous avons opté pendant cette période pour des informations en continue sur l’actualité. Pour y parvenir, nous avons déployé nos reporters dans certains secteurs stratégiques de Yaoundé, tels que le Palais présidentiel, Mballa II, Ngoa-Ekellé, la prison, Mbankolo, les banques, ainsi que dans certaines villes du pays à l’instar de Douala, Ebolowa, Bamenda, Bafang.
Eugène Messina, chef de chaîne Radio Tiémeni Siantou

Les émeutes de février 2008 n’ont pas épargné les médias camerounais. Si ici et là on remercie le ciel que les manifestants n’aient pas saccagés les studios et autre salles de rédaction, on reconnaît toutefois que le fonctionnement au quotidien a du être modifié. A la télé, à la radio comme dans la presse écrite, les grilles de programmes ont dû être retouchées afin de rendre compte aux populations de l’évolution des évènements.
Ce fut le cas à la radio Tiemeni Siantou (RTS). Au regard de la délicatesse de la situation qui prévalait, la direction de la radio avait pris un certain nombre de dispositions. « Nous avons suspendu le programme « A vous l’antenne » qui était une émission inter active, la situation qui prévalait pouvait être une occasion pour les populations d’appeler pour dire n’importe quoi. Nous avons opté pendant cette période pour des informations en continue sur l’actualité. Pour y parvenir, nous avons déployé nos reporters dans certains secteurs stratégiques de Yaoundé, tels que le Palais présidentiel, Mballa II, Ngoa-Ekellé, la prison, Mbankolo, les banques, ainsi que dans certaines villes du pays à l’instar de Douala, Ebolowa, Bamenda, Bafang » explique Eugène Messina, chef de chaîne Radio Tiémeni Siantou.

Les villes étaient coupées et l’imprimerie Macacos ne pouvait pas travailler, car située en plein c ur de la ville de Douala. Au plan situationnel, nous avons trouvé une imprimerie à Yaoundé où nous imprimions le journal. Il était uniquement vendu à Yaoundé. Nos lecteurs de Douala pouvaient l’avoir sur le Site.
Alain Blaise Batongue, Directeur de publication du Quotidien Mutations

Si dans les studios des radios le travail se déroulait malgré tout, tel ne fut pas toujours le cas au niveau de la presse écrite. La paralysie des activités ayant contraint les imprimeries à fermer, la parution des journaux dans les kiosques était devenue difficile voire impossible. « Les villes étaient coupées et l’imprimerie Macacos ne pouvait pas travailler, car située en plein c ur de la ville de Douala. Au plan situationnel, nous avons trouvé une imprimerie à Yaoundé où nous imprimions le journal. Il était uniquement vendu à Yaoundé. Nos lecteurs de Douala pouvaient l’avoir sur le Site », affirme Alain Blaise Batongue, le directeur de publication du Quotidien Mutations.
Les mêmes contraintes étaient vécues du côté des télévisions locales. Bravant l’hostilité des manifestants mais surtout des forces de l’ordre, les chasseurs d’images traquaient l’information au risque de perdre leurs cameras. A Canal 2 international comme à STV, Les directions des programmes avaient d’ailleurs créé pour la circonstance, des émissions spéciales afin de commenter le déroulement des émeutes.

Mutations
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Au-delà des charges financières énormes imposées par cette situation, le travail des reporters sur le terrain n’était pas une mince affaire. « C’était une période très dangereuse. Je me suis retrouvé dans le secteur de Mokolo, Poste Centrale où les violences étaient très accentuées, les gens courraient de toute part et tous ceux qui passaient étaient systématiquement arrêtés par les policiers. Ces derniers faisaient asseoir tout le monde sans tenir compte que vous soyez journaliste ou pas. On était obligés de se boucher les narines avec nos vêtements de peur d’aspirer le gaz » se souvient Eugène Messina. A Mutations, en plus des journalistes sur le terrain, ce sont les vendeurs à la criée qui étaient la cible des manifestants en furie. « Nous pensions que nous écrivions pour le bien des manifestants mais ce sont ces mêmes manifestants qui pourchassaient nos vendeurs à la criée, leur interdisant de vendre les journaux » reconnaît Alain Blaise Batongue.
Une période bien difficile pour les médias. Mais qui gardent la satisfaction d’avoir pu informer les populations au quotidien sur l’évolution de la situation. « Nous avons beaucoup dépensé, mais, nous ne regrettons pas d’avoir autant investit pour ces mouvements sociaux », explique Alain Blaise Batongue.

Alors qu’à la RTS et à Mutations les émeutes de février 2008 se conjuguent en termes de dégâts matériels et financiers, le souvenir est encore plus amer pour Magic FM à Yaoundé et Equinoxe à Douala. Les deux médias ont été fermés pendant ces périodes. Elles payaient ainsi le prix de l’organisation des émissions inter actives sur la révision de l’article 6.2 de la constitution, qui allait permettre au président Paul Biya de se représenter à l’élection présidentielle de 2011.


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