Cameroun: Le centre culturel français deviendra Institut Français

L’annonce a été faite par Bruno Gain, ambassadeur de France au Cameroun, au cours de la cérémonie de vernissage de l’exposition «Visages»

Des changements annoncés dans la coopération culturelle française
Prenant la parole lors de la cérémonie de vernissage de l’exposition Visages le 04 avril dernier, l’ambassadeur Bruno Gain de France, a fait savoir que désormais le centre culturel français connaitra une nouvelle appellation, à savoir l’institut français du Cameroun. Le changement s’opérera durant l’année 2012. Ce changement intervient, a fait savoir l’ambassadeur, dans le cadre de la réforme de l’action extérieure de la France et du renforcement de sa politique de coopération culturelle. Cette réforme touche l’ensemble des centres de coopération culturelle, scientifique et technique du réseau français dans le monde. Ce sont donc près de 150 institutions qui portent désormais le même nom sur tous les continents. L’objectif principal de la réforme est de donner à l’action culturelle menée par la France une identité unifiée, à l’image de celle d’autres pays d’Europe, tel le Goethe Institut. Placés sous la responsabilité d’un établissement public unique Institut français dont Cultures France, l’organisme de diffusion de la culture française, constitue le c ur de fonctionnement, les Instituts français contribuent à l’étranger à la diversité culturelle et linguistique dans un esprit de partenariat avec les pays d’accueil. Désormais donc il y aura un directeur de l’Institut français du Cameroun, avec des responsables d’antenne à Douala et Yaoundé. Les alliances françaises elles resteront inchangées. Dans la réalité, rien ne devrait changer, assure-t-on du côté de la coopération française. Le réaménagement visait plus à réduire les coûts de fonctionnement et maximiser sur les apports en termes d’échanges culturels. On apprend aussi que la nouvelle forme de la coopération culturelle française au Cameroun, ambitionne de se présenter plus sous la forme d’un Etablissement public industriel et commercial, mais qui ne vendra pas la culture. Le statut lui permettra tout simplement de réunir plus et mieux les financements nécessaires à son expansion.

Des visages pour se découvrir
Après les annonces, la place a été donnée à l’exposition proprement dite, les Visages. La sélection de visages contemporains proposée apprend-on, permet d’aborder quelques questions liées à la représentation de la figure humaine et offre une approche partielle mais variée des différents medias mis en uvre par les artistes. Une des images intrigantes sera la tête de mort. Au Centre culturel français de Yaoundé, l’exposition Visages propose 55 uvres de 34 artistes internationaux. Dessin, estampe, peinture, installation mais surtout photographie sont les moyens plastiques qu’utilisent les artistes sélectionnés, pour une approche en gros plan des visages de toute nature: de l’empereur romain hiératique au nouveau-né vagissant, du visage tatoué à la tête de mort, de l’autoportrait aux troublants jumeaux, de la self-hybridation au portrait-sculpture, du mannequin au portrait-robot, du visage idéalisé au visage méconnaissable.

L’ambassadeur de France et la commissaire de l’exposition visage au CCF
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Ces représentations qui de l’avis des experts, renvoient à la perception d’autrui, aux questions de l’identification et de la ressemblance. La représentation de la figure humaine et plus précisément du visage est, depuis l’antiquité, une tradition de l’art européen. A partir de la Renaissance le développement du portrait marque l’affirmation de l’individualité. Portrait aristocratique, portrait bourgeois sont en peinture ou en sculpture des genres codifiés qui affirment publiquement la position sociale du modèle. Avec la naissance de la photographie au XIXème siècle, le portrait est aussi utilisé à des fins judiciaires pour permettre l’identification des individus suspects et l’étude des caractéristiques physiques des malades mentaux. Cette indexation des critères morphologiques a conduit à conforter les pires thèses racistes, justification ultime des politiques raciales de gouvernements colonialistes ou nazis qui ont conduit à des mesures d’extermination massive, à la négation même de l’autre. C’est sans doute que le visage, plus que toute autre partie du corps humain, est très personnel et permet l’identification de chacun. Représenter le visage de l’autre, c’est reconnaitre son altérité, c’est le poser comme autrui par rapport à soi-même avec toutes les conséquences morales, philosophiques ou politiques que cela implique expliquera la commissaire de l’exposition, Claude Allemand-Cosneau. L’exposition durera jusqu’à la fin du mois d’avril.

Un des visages de Carlo Buzzi
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Cameroun: 50 visages autour de l’indépendance exposés à Douala

L’exposition se déroule jusqu’au 04 juin 2010

Ernest Ouandje, Kanga Victor, Nya Tadhée, Soppo Priso, Affana Ossende, Andre Fouda, Kingue Abel, Eyidi Marcel, Riben Um Nyobe, Ahmadou Ahidjo, Roland Pré, Jean Fochivé, Tandem Muna.et la seule femme de la collection Julienne Keutcha. Presque tous s’y retrouvent, tous ceux qui sont présenté par l’initiateur Richard Keuko comme étant les véritables acteurs de l’indépendance du Cameroun. C’est pour cela que la période est bien définie, de 1950 à 1970, soit 10 ans avant et 10 ans après les indépendances du Cameroun.

A travers cette exposition je souhaiterais que les Camerounais se réconcilient avec leur histoire. Ces personnalités, beaucoup en avaient entendu parler, sans jamais avoir vu à quoi elles ressemblent. Il est important que l’art se mette au service de l’histoire. Une riche collection qui aura valu à quatre peintres près de trois mois de travail intense, après une longue période pour recenser les photos, environ cinq ans selon l’initiateur.

Et pour l’artiste Kemplo, c’était une grande joie de peindre ces grandes figures de mon pays que je ne connaissais pas toutes. Nous avons fait un travail en harmonie, chacun des artistes avait un rôle précis à jouer sur chacune des toiles. Des toiles que Richard Keuko se refuse de vendre même pas pour le milliard, mais si le gouvernement le veut je pourrais les mettre au musée national même pour un franc symbolique.

Le premier souhait de Richard Keuko est de présenter cette collection «exceptionnelle» dans les établissements scolaires afin que les jeunes ne se retrouvent pas dans la même situation que nous, qu’ils connaissent l’histoire de leur pays. L’exposition se déroule jusqu’au 04 juin prochain.

Deux des 50 visages exposés
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