Ebolowa doté de pirogues écologiques

Les embarcations ont été remises à la communauté urbaine mercredi par le ministre du Tourisme et des Loisirs (Mintoul), en visite de travail dans le chef-lieu de la région du Sud

Des pirogues, estampillées «écolo», ont été remises à la Communauté urbaine d’Ebolowa, par le Mintoul. C’était, mercredi 02 septembre 2015, au cours d’une visite de travail de Bello Bouba Maïgari dans le chef-lieu de la région du Sud. L’initiative a pour objectif de faciliter le déplacement des populations de la ville sur les eaux du lac municipal.

Le matériel innovant, d’un genre nouveau, présenté aux populations, fait d’Ebolowa une ville pionnière dans la mise en uvre d’un tourisme sain. «Nous avons tenu à apporter notre concours au projet de viabilisation de cet atout touristique qu’est le lac municipal», a déclaré le ministre Bello Bouba Maïgari, à l’endroit des autorités de la région, au premier rang desquelles le gouverneur Jules Marcellin Ndjaga.

Sous la conduite des autorités municipales, Bello Bouba Maïgari est allé voir le lac municipal, où il a réaffirmé la volonté du gouvernement de voir la municipalité construire, dans les plus brefs délais, un débarcadère «digne de ce nom». Ce sera alors le lieu d’embarquement et de débarquement de tous ceux qui voudront faire une [«promenade de plaisance sur le lac municipal».

Pour le Mintoul, «le lac devra être une véritable attraction avec à ses abords, des espaces de restauration sur pilotis». D’où l’urgence, «de viabiliser au plus vite cet espace».


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Ce qu’il faut savoir sur les relations Cameroun – Nigéria

Par Issa Tchiroma Bakary, Ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement camerounais

Propos liminaire du ministre de la Communication, présenté le 27 juillet 2015 à Yaoundé, lors de la conférence de presse dédiée à la visite d’amitié et de travail du président de la République fédérale du Nigéria au Cameroun. Visite prévue du 29 au 20 juillet.

Mesdames, Messieurs les Journalistes,
Vous en conviendrez avec moi, une visite de cette nature, qui est le fait du Président de la première puissance économique d’Afrique et qui, de surcroît, intervient dans un contexte sécuritaire aussi tendu que celui de la lutte armée contre le groupe terroriste Boko Haram, ne saurait laisser personne indifférent, ni au Cameroun, ni au Nigeria, ni en Afrique, ni même à travers le monde.

L’événement mérite donc qu’on lui consacre une attention particulière, et pour vous journalistes, en tant qu’informateurs publics et faiseurs d’opinions, que vous en soyez vous-mêmes suffisamment édifiés.

Je voudrais tout d’abord souligner que cette visite du Président de la République Fédérale du Nigeria sur nos terres, constitue pour notre pays, un honneur et un privilège certains, que nous devons tous saluer avec fierté et satisfaction.

Cette visite nous donne aussi l’occasion de souligner pour le rappeler, l’excellence des relations qui lient nos deux nations depuis fort longtemps.

Les relations entre le Cameroun et le Nigeria sont en effet marquées par des facteurs à la fois géographiques, historiques, économiques et culturels, qui au fil du temps, ont amené nos peuples et nos institutions respectives; à tisser des liens solides, d’amitié, de cordialité et de fraternité.

Vous le savez: au plan géographique, le Cameroun et le Nigeria partagent une frontière d’environ 1 600 kilomètres, qui s’étend de l’Océan Atlantique aux confins du Lac Tchad. Cette frontière, véritable couloir migratoire, ouvre la voie à des échanges culturels et commerciaux particulièrement denses, entre les populations des deux pays.

À ce jour, les statistiques font état de quelque 4 millions de Nigérians vivant de façon permanente au Cameroun, et une forte communauté de Camerounais implantés au Nigeria.

Que ce soit au Cameroun ou au Nigeria, les deux communautés sont totalement intégrées les unes aux autres, et vivent en parfaite harmonie, dans un esprit de paix, de solidarité et de tolérance mutuelle.

Au plan historique, on peut relever qu’une bonne frange de l’élite politique et intellectuelle de notre pays, originaire de l’ex-Cameroun Occidental, soit une bonne frange de l’élite intellectuelle de cette partie de notre pays, s’est formée en partie ou en totalité au Nigeria En retour, de nombreux Nigérians ont occupé des postes de responsabilités de niveau élevé dans diverses Institutions de l’ex-Cameroun Occidental.

Cette réciprocité observée dans notre histoire commune a été rendue possible du fait qu’à une certaine époque, la partie occidentale de notre pays, placée dans un premier temps sous mandat de la Société des Nations, et ensuite sous tutelle des Nations Unies, avait été administrée par la Grande-Bretagne à partir du Nigeria.

De fait, et au-delà de ces péripéties politico-historiques, des millions de Camerounais et de Nigérians proviennent en réalité des mêmes souches sociologiques, et même anthropologiques.

En ce qui concerne la coopération économique prise globalement, faut-il le rappeler, le Nigeria constitue aujourd’hui l’un des principaux partenaires commerciaux de notre pays.

En effet, pour la seule année 2013 par exemple, le Nigeria s’est situé au deuxième rang des fournisseurs du Cameroun, et au quatorzième rang de nos clients.

Toujours pour cette même année, les exportations du Nigeria en direction du Cameroun se sont élevées à 452 milliards 18 millions de francs CFA, tandis que les exportations du Cameroun vers le Nigeria se situaient à hauteur de 39 milliards 531 millions de francs CFA.

La structure des échanges commerciaux entre les deux pays indique que le Cameroun achète au Nigeria, principalement des produits pétroliers, des lubrifiants, des matériaux de construction, des produits cosmétiques, des engrais, des oranges, des appareils électroménagers, des articles de ménage et des tissus pagnes.
La présence nigériane dans l’économie camerounaise est également significative. 4% des entreprises recensées au Cameroun en 2010, appartiennent en effet à des ressortissants nigérians, soit 3 127 unités engagées dans le commerce de détail et de gros, mais aussi dans les secteurs de l’industrie lourde tels que la métallurgie et le BTP.

En retour, le Nigeria achète au Cameroun des produits alimentaires, du bétail, des huiles végétales, des produits de l’industrie, de l’aluminium et des détergents.

Afin de renforcer ces courants d’échanges, les deux pays ont signé le 11 avril 2014un accord, qui élargit la gamme des produits commercialisables, et crée des conditions favorables à l’amélioration du commerce transfrontalier.

Conscient de l’importance du marché nigérian fort de près de 190 millions de consommateurs, le Gouvernement camerounais a entrepris depuis 2009, des activités de prospection économique et commerciale sur ledit marché, qui commencent déjà à porter des fruits, comme en témoigne la tendance haussière du volume de nos exportations vers ce pays.

Par ailleurs, le Cameroun et le Nigeria ont mis en place une instance diplomatique statutaire, dénommée la Grande Commission Mixte de Coopération, dans le but d’optimiser la coordination nos relations dans des domaines aussi variés que la sécurité, l’économie, le commerce, les affaires consulaires, la justice, la recherche scientifique et la culture.

C’est dans ce cadre que se sont inscrites d’une part, l’organisation des Journées Économiques et Commerciales du Cameroun au Nigeria qui se sont tenues à Calabar en 2009, à Kano et Port-Harcourt en 2010 et à Lagos en 2011, et d’autre part, la participation annuelle du Cameroun aux foires commerciales au Nigeria, telles que le «Lagos International Trade Fair» ou encore le «African Arts and Crafts Expo», pour ne citer que ceux-là.

Dans le même ordre d’idée, les Journées Économiques et Commerciales du Nigeria au Cameroun se sont tenues au mois de février 2009 à Douala.

En outre, le Nigeria a pris part à ce jour, à toutes les éditions du Salon International de l’Artisanat du Cameroun, le SIARC, qui se sont tenues depuis la naissance de cet événement. En ce moment même, un Forum d’Affaires entre les deux pays, est en cours de préparation.

Les secteurs des infrastructures et de l’énergie ne sont pas en reste, dans ce vaste champ de la coopération économique entre le Cameroun et le Nigeria. En témoignent, un ensemble de projets structurants que les deux États se sont engagés à réaliser.

Je citerai sans être exhaustif : le projet de construction de l’axe routier Kousséri-Maltam-Fotokol ; le projet de construction de la route transfrontalière reliant Bamenda au Cameroun, à Enugu au Nigeria, et dont les travaux ont démarré le 21 juin 2010; le projet d’interconnexion électrique en vue du transfert de l’énergie du Cameroun vers le Nigeria, finalisé au cours de la 5ème session de la Grande Commission Mixte de Coopération qui s’est tenue en 2010 à Abuja, et dont l’Accord a été signé le 18 février 2011 à Yaoundé; le projet de construction d’un pont sur la Cross River; le projet de construction d’un pont sur le fleuve Mayo-Tiel dans la Région du Nord Cameroun, frontalière de l’État fédéré de l’Adamawa au Nigeria, dont le Mémorandum d’Entente et les termes de référence y relatifs sont en cours de négociation.

Mesdames, Messieurs les Journalistes,
Chers Invités,
Mesdames, Messieurs,

L’esprit de dialogue et cordialité entre la Cameroun et le Nigéria est une donnée constante des relations entre les deux pays, et chaque fois que cela a été nécessaire, Camerounais et Nigérians se sont retrouvés autour d’une table, dans un esprit de tolérance et de compréhension mutuelle, pour qu’au-delà des intérêts des uns et des autres, les liens d’amitié et de fraternité qui sont les nôtres, soient toujours sauvegardés.

J’en veux pour preuves et à titre d’illustration, la fréquence des visites réciproques au sommet, ainsi que la signature de nombreux accords entre les deux États.

En ce qui concerne les visites au sommet, les Présidents des deux Républiques se sont toujours rencontrés autour de sujets aussi cruciaux que variés.

Ainsi, depuis 1999, la visite de Son Excellence MUHAMMADU BUHARI sera la 6ème d’un Chef d’État nigérian en terre camerounaise. Pour sa part, le Chef de l’État du Cameroun, Son Excellence Paul BIYA, s’est rendu en visite au Nigéria en 1983 et en 1991. En 2003, il a participé au sommet du Commonwealth à Abuja, et au cours de la même année, il s’est rendu à la prestation de serment du Président OLUSEGUN OBASANJO.

En 2007, le Président camerounais a pris part à l’investiture de Son Excellence UMARU MUSA YAR’ADUA de regrettée mémoire. Le Président Paul BIYA a également pris part à la célébration du cinquantenaire de l’indépendance du Nigeria le 1er octobre 2010 à Abuja.

Pour ce qui est des accords de coopération, le Cameroun et le Nigeria en ont signé une quinzaine entre 1963 et 2014, dans les domaines aussi divers tels que, la sécurité, la justice, la circulation des personnes et des biens, le transport, le sport, la culture, le développement de la jeunesse. Je citerai, entre autres: le protocole d’accord sur le contrôle du mouvement des personnes et des biens le 06 février 1963; l’accord culturel, social et technique du 22 mars 1972; l’accord commercial du 06 février 1963 révisé le 13 janvier 1982 et le 11 avril 2014; l’accord de coopération en matière de police du 27 mars 1972; l’accord de coopération judiciaire du 27 mars 1972; l’accord sur le transport aérien du 19 mai 1978; l’accord de Greentree du 12 juin 2006; l’accord de coopération dans le domaine du sport et de l’éducation physique, signé le 18 février 2011; l’accord de coopération dans les domaines des sciences et des technologies, signé le 11 avril 2014 à Yaoundé.

En ce qui concerne les représentations diplomatiques, le Cameroun dispose d’un Haut-Commissariat à Abuja, d’un Consulat Général à Lagos et d’un Consulat à Calabar.

Quant au Nigeria, il dispose d’un Haut-Commissariat à Yaoundé et de deux Consulats Généraux à Douala et à Buea. Il envisage d’ouvrir un autre Consulat Général à Garoua.

Mesdames, Messieurs les Journalistes,
Chers Invités,
Mesdames, Messieurs,

Dans un contexte fortement marqué par l’insécurité transfrontalière, causée par les exactions de la secte terroriste et criminel Boko Haram, le Cameroun et le Nigeria travaillent la main dans la main, en mutualisant leurs ressources, pour éradiquer cette horde de barbares.

C’est dans cette optique que les deux pays ont procédé le 28 février 2012 à Abuja, à la signature d’un accord portant création d’un Comité de Sécurité Transfrontalière, le CST.

Le CST a tenu sa première session du 06 au 08 novembre 2013 à Yaoundé. La deuxième session de ce Comité s’est tenue du 08 au 11 juillet 2014 à Abuja. Yaoundé a accueilli sa troisième session du 18 au 20 février 2015. Des recommandations de nature à harmoniser une stratégie de lutte conjointe et efficace contre l’insécurité en général, ont été formulées à cet effet. Dans le même ordre d’idée, un atelier sur la coopération transfrontalière a été organisé du 16 au 19 janvier 2015 à Uyo, dans l’État d’Akwa-Ibom.

Cet atelier a permis d’identifier plusieurs secteurs d’intérêt commun, qui nécessitent une coopération franche entre les deux pays, en vue de développer les zones frontalières et de réduire la précarité à laquelle les populations qui y vivent sont exposées. La deuxième session de l’atelier va se tenir en 2016 au Cameroun.

Il va sans dire que la coordination et l’intensification de la lutte contre Boko Haram et le terrorisme en général, constituera l’un des sujets majeurs de la rencontre que les deux Chefs d’État s’apprêtent à tenir ici même à Yaoundé, comme l’indiquait déjà le communiqué officiel publié par la Présidence de la République Fédérale du Nigeria, au terme de l’audience que le Président BUHARI avait accordée au mois de juin dernier, au Ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, M. René Emmanuel SADI, en sa qualité d’émissaire du Chef de l’État camerounais, Son Excellence Paul BIYA. À cette même occasion, le Président nigérian avait affirmé qu’il se rendrait au Cameroun dès la fin du jeûne du Ramadan.

En substance, le Président BUHARI avait alors eu ces propos à l’intention de l’émissaire camerounais, je le cite: «Je suis heureux que le Président vous ait envoyé. Comme vous avez pu le constater, je suis allé au Niger et au Tchad pour débattre de ce problème. J’envisageais de me rendre ensuite au Cameroun, mais j’ai reçu une invitation à prendre part au Sommet du G7 en Allemagne. Je me devais d’assister à ce Sommet, car le phénomène Boko Haram s’est mondialisé, et cette question était inscrite à l’ordre du jour des échanges», fin de citation.

Mesdames, Messieurs les Journalistes,
Le Président de la République Fédérale du Nigéria arrive au Cameroun au moment même où visiblement, le groupe terroriste Boko Haram, défait sur front militaire, semble avoir changé de mode opératoire dans sa boulimie criminelle, en multipliant cette fois des attentats kamikazes sur des civils innocents, pour semer la psychose et la terreur au sein des populations, comme en témoignent les dernières agressions intervenues sur le territoire camerounais, dans la localité de Fotokol et à deux reprises, dans la ville de Maroua.

A ce sujet et au nom du Chef de l’État et de son Gouvernement, j’adresse les condoléances les plus émues aux familles si durement éprouvées, et un prompt rétablissement aux blessés.

Je voudrais, à la mémoire des victimes de ces crimes odieux, aux blessés et à leurs familles, dire que leur sacrifice constituera un adjuvant déterminant, pour l’éradication définitive de Boko Haram.

Au nom du Chef de l’État, je demande à tous les Camerounais en général et aux populations de la région de l’Extrême-Nord en particulier, de redoubler de vigilance, de ne ménager aucun effort pour une collaboration totale, loyale et sincère avec les autorités administratives et les forces de défense et de sécurité, de leur communiquer toute information susceptible de débusquer Boko Haram et ses complices partout où ils pourraient se trouver sur notre territoire. Toujours au nom du Chef de l’État, je les exhorte à ne jamais céder à la panique, et à opposer une résistance inébranlable à cette campagne de psychose et de peur que la horde barbare et criminelle de Boko Haram, tente de mener en direction de nos populations.

Mesdames, Messieurs les Journalistes,
Les Chefs d’Etats du Cameroun et du Nigéria mettront donc à profit leur prochaine rencontre au sommet, pour se concerter et accorder leurs violons sur les meilleurs moyens de répondre à cette autre forme de belligérance d’une lâcheté et d’une sauvagerie à nulles autres pareilles, et au-delà, sur les stratégies communes visant à réduire à néant le projet destructeur de Boko Haram.

En répondant de la sorte à l’invitation que le Président Paul BIYA lui a adressée, et en se rendant pour ce faire au Cameroun, tout juste après la fin du jeûne du Ramadan, le Président de la République Fédérale du Nigeria tient assurément parole.

C’est donc en frère et en ami du Cameroun que ce grand homme de la politique nigériane vient à la rencontre du Président de la République, Son Excellence Paul BIYA, et de l’ensemble du peuple camerounais.

On peut de ce fait, se rendre à l’évidence que les relations entre le Nigeria et le Cameroun sont excellentes, qu’elles sont au beau fixe, et que leur perspective est des plus prometteuses.

Toutes les Camerounaises et tous les Camerounais doivent s’en réjouir et accompagner comme un seul homme, les volontés du Président Paul Biya du Cameroun, et du Président Muhammadu Buhari du Nigeria, de consolider les liens séculaires qui unissent nos deux peuples, et de mettre ensemble toutes les énergies de leurs pays respectifs, afin de vaincre à jamais le péril Boko Haram.


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Muhammadu Buhari en visite au Cameroun les 29 et 30 juillet

La visite du président de la République fédérale du Nigéria a été confirmée lundi par les services de la présidence de la République du Cameroun. «A l’invitation de Paul Biya»

Muhammadu Buhari, le chef d’Etat nigérian, se rend en terre camerounaise mercredi 29, et jeudi 30 juillet, «à l’invitation de Paul Biya», a annoncé ce lundi le cabinet civil de la présidence de la République. Il s’agit d’une «visite d’amitié et de travail», indique la présidence camerounaise.

Attendue depuis quelques semaines, la visite du président de la République fédérale du Nigéria survient dans un contexte marqué par une résurgence de la menace Boko Haram sous forme d’attentats suicides, perpétrés ces dernières semaines dans la région de l’Extrême-Nord, frontalière avec le Nigéria dans certaines de ses localités.

Le Cameroun, fait partie avec le Tchad et le Niger, des pays de la coalition formée pour lutter contre la secte Boko Haram. Le président nigérian, investi dans ses fonctions le 29 mai, s’est rendu au Niger et au Tchad les 03 et 04 juin derniers. Il avait annoncé qu’il se rendrait au Cameroun après la fin du jeûne de Ramadan.

Les questions sécuritaires devraient donc être au menu des échanges entre les deux chefs d’Etat, surtout qu’on a longtemps prêté au prédécesseur de M. Buhari, Goodluck Ebele Jonathan, des divergences avec le chef de l’Etat camerounais sur la manière de conduire la lutte contre le terrorisme. Avant d’entrer en guerre contre la secte, le Cameroun s’était régulièrement opposé au droit de poursuite sur son territoire; ce que le Nigéria a rendu au Cameroun par la suite en autorisant uniquement le Tchad à poursuivre des combattants de Boko Haram sur son territoire.

Lutte contre le terrorisme
Le Cameroun et le Nigeria partagent une longue frontière terrestre et maritime de 1500 Km qui s’étire entre l’Etat de Borno jusqu’à la région du Delta du Niger dans le Sud.

Les deux chefs d’Etat devraient également approfondir la question de l’opérationnalisation de la Force multinationale mixte de 8700 hommes devant être déployée contre Boko Haram. Au lieu de l’attente d’un vote du Conseil de sécurité des Nations Unies – qui tarde à se concrétiser – le président nigérian a proposé, le 11 juin dernier, que les pays de la Commission du bassin du lac Tchad prennent en main le financement de cette Force. On sait pour le moment que son quartier général sera basé au Tchad et qu’elle sera commandée par un général nigérian. LA République fédérale du Nigéria, par la voix de son président, a promis d’apporter 100 millions de dollars à cette force.

Lors de cette visite de travail, les questions économiques devraient être également abordées. Deuxième fournisseur du Cameroun, après la Chine, mais devant la France, le Nigéria a vu ses échanges connaitre un coup de frein avec l’entrée en guerre du pays que dirige Paul Biya, contre le groupe terroriste Boko Haram.

A Yaoundé, il est par ailleurs prévu une rencontre entre Muhammadu Buhari et la communauté nigériane, investie principalement dans les affaires (commerce de pièces détachées, vente de détail, etc.) Sur le plan humanitaire, le Cameroun abrite, à l’Extrême-Nord, plus de 44 000 réfugiés nigérians, qui ont fui les exactions de Boko Haram.

A propos de la secte, la visite de Muhammadu Buhari devrait permettre aux autorités camerounaises d’avoir une meilleure lisibilité des mesures prises par le Nigéria pour assurer l’intégrité de son territoire, au vu de l’intensification des actes du groupe terroriste dans le Nord-Est du Nigéria et dans les pays voisins (Cameroun, Tchad, Niger). Depuis fin mai 2015, Boko Haram a fait plus d’un demi-millier de morts au Nigéria, dans des assauts, explosions et attentats-suicides.

Pour plus de détails sur la visite du président nigérian:
Programme de la visite de Muhammadu Buhari au Cameroun
Dossier de presse sur la coopération Cameroun – Nigéria

Le président de la République fédérale du Nigéria, Muhammadu Buhari
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Des journalistes d’Afrique centrale en visite de travail chez les réfugiés centrafricains

Exerçant dans le cadre du Réseau des radios transfrontalières pour la promotion de la paix, du développement et des pratiques familiales essentielles, ils sont depuis le 22 mai en formation à l’Est

Des journalistes centrafricains, tchadiens et camerounais, une cinquantaine environ, exerçant dans le cadre du Réseau des radios transfrontalières d’Afrique centrale pour la promotion de la paix, du développement et des pratiques familiales essentielles (Rertac) sont depuis le 22 mai 2015 dans la région de l’Est. En formation à Bertoua, la capitale, ils ont effectué, le 24 mai 2015, une visite de travail dans le camp des réfugiés centrafricains de Gado-Badzéré, par Garoua-Boulai. Il s’agit de l’un des plus grands sites d’Afrique centrale avec, à ce jour en son sein, plus de 26 000 réfugiés centrafricains.

Au cours de cette descente, les journalistes ont échangé pendant près de trois heures avec les populations réfugiées sur des sujets d’intérêt commun relatifs à la paix sociale, la cohabitation pacifique, la vie en communauté, aux bonnes pratiques familles essentielles et à l’hygiène.

Les visiteurs ont ainsi procédé à des réalisations radiophoniques sur la paix, les bonnes pratiques familiales essentielles et le développement communautaire, selon la situation sur le terrain. L’objectif de ces réalisations est d’avoir les témoignages vivants des réfugiés sur ces différents sujets.

Le directeur des affaires générales au ministère de la Communication, Amadou Bello, cité dans le quotidien national, a exprimé le souhait de voir ces témoignages recoupés servir «d’exemple et de vecteur pour la promotion d’une paix durable en Afrique centrale».

Cette visite de travail s’achève ce mercredi, 27 mai 2015.

Un camp des réfugiés centrafricains à l’Est du Cameroun.
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Coopération allemande: Dr Gerd Müller en visite de travail au Cameroun

Le ministre fédéral de la coopération économique et du développement vient s’assurer du développement des projets communs entre le Cameroun et l’Allemagne.

Le ministre fédéral de la coopération économique et du développement (BMZ), Dr. Gerd Müller est en visite de travail au Cameroun du 12 au 15 mars 2015. L’un des temps forts de cette visite sera la signature de la déclaration d’intention conjointe, relative au projet global «Centre d’innovation verte pour le secteur agro-alimentaire» de l’initiative spéciale «Un seul monde sans faim». Les deux parties signataires sont le ministère de l’Agriculture et du Développement rural du Cameroun et le ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement de la République fédérale d’Allemagne.

Le Cameroun fait partie du cercle des 50 pays partenaires dans lesquels se concentre la coopération allemande au développement.

Depuis l’indépendance du Cameroun, l’Allemagne a soutenu le développement du pays à travers une contribution globale de près de 95 milliards de FCFA. Les deux pays se sont accordés en décembre 2013 sur les termes de leur coopération au développement pour les trois prochaines années (2014 – 2016). Une enveloppe d’environ 62 milliards de FCFA sera investie au cours de cette période dans des projets des trois secteurs prioritaires de la coopération allemande au développement au Cameroun. Il s’agit notamment de «la décentralisation et la gouvernance responsable», «la gestion durable des ressources naturelles» et «le développement rural».

Le secteur Santé bénéficiera également d’un soutien financier dans le domaine de la lutte contre la mortalité maternelle et infantile.

Dr Gerd Müller, ministre fédéral, BMZ
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Le programme de la visite du président de la Banque Mondiale

Arrivé au Cameroun le 21 juillet, Makhtar Diop achève son séjour le 24 juillet 2014. Au menu: signature de contrats, rencontre avec les institutions sous régionales, visite de chantiers

Arrivé au Cameroun hier, le 21 juillet 2014, Makhtar Diop, le vice-président de la Banque mondiale pour la région Afrique é été reçu mardi à Yaoundé par le Premier ministre chef du gouvernement, Philémon Yang. Makhtar Diop a eu des échanges avec des ministres impliqués dans le portefeuille de coopération Cameroun-Banque Mondiale avant de s’envoler au courant de la journée pour la région de l’Est. Ici, le vice-président de la Banque mondiale est venu s’enquérir de l’état d’avancement des travaux sur le site de construction du barrage hydroélectrique de Lom Pangar, barrage pour lequel la Banque mondiale apporte un financement de 64 milliards de F CFA.

Ce mercredi, Makhtar Diop procèdera à la signature de quelques accords, après une rencontre prévue avec les responsables des institutions sous régionales présentes au Cameroun. En soirée, une conférence de presse est prévue à l’Hôtel Hilton de Yaoundé. Le départ de l’illustre hôte du Cameroun aura lieu jeudi après la visite des locaux de la société financière internationale (SFI), une institution du groupe de la Banque mondiale.

Le programme de la visite de travail de Makhtar Diop pour les journées du 23 et du 24 juillet 2014, source : Minepat

Journée du mercredi 23 juillet 2014
09h00min: Rencontre avec le personnel de la Banque Mondiale ;
10h-15h : (Pour mémoire)
15h30min: Rencontre avec les officiels des Institutions sous-régionales (BEAC, COBAC, CEMAC) ;
17h00mn: Signature des Accords de crédits pour le financement du Projet de Centre d’Excellence de l’Enseignement Supérieur et du Projet de Transports Multimodaux incluant la construction de la route Maroua-Mora ;
17h30min: Conférence de presse conjointe Vice-président de la Banque mondiale/MINEPAT à l’hôtel Hilton de Yaoundé.

Journée du Jeudi, 24 juillet 2014
07h15min: -Départ du Vice-président de l’Hôtel Hilton pour l’Aéroport International de Yaoundé-Nsimalen ;
– Décollage du vol CAMAIR-CO ayant à son bord, le Vice-Président M. MAKHTAR DIOP ;

09h15min: – Arrivée à Douala, accueil par le Gouverneur de la région du Littoral ;
-Installation ;
-Visite des locaux de la Société Financière Internationale ;
-Rencontre avec les membres du secteur privé ;

18h15min: Départ du Vice-Président de l’Aéroport International de Douala pour Kinshassa par vol CAMAIR-CO.

Makhtar Diop, vice-président de la Banque mondiale pour la région Afrique
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Guillaume Soro reçu au Palais de l’Unité par Paul Biya

Le président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, en visite de travail au Cameroun, a été reçu ce 13 juin par le chef de l’Etat

Paul Biya a reçu en audience, ce vendredi 13 juin 2014 au Palais de l’Unité, Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire en visite de travail au Cameroun. Au centre des entretiens, des questions de coopération bilatérale, de sécurité et de paix en Afrique.

S’exprimant devant la presse nationale et internationale au perron du Palais de l’Unité, Guillaume Soro a remercié le président de la République du Cameroun qui l’a «reçu longuement et de façon exceptionnelle», mais également pour les mots aimables de chaleurs ainsi que les salutations fraternelles qu’il a bien voulu adresser à son homologue, le président Alassane Dramane Ouattara de Côte- d’Ivoire.

Pour l’hôte du chef de l’Etat, ce fut une audience fructueuse au cours de laquelle ont été évoqués le renforcement de la coopération entre Yaoundé et Abidjan, l’agenda politique des deux pays, les questions de paix et sécurité en Afrique, et les grandes questions d’actualité internationale.

S’agissant des questions de politique intérieure, Guillaume Soro s’est dit touché par les conseils qu’il a spontanément reçu du chef de l’Etat camerounais, des conseils d’un sage africain, pétri d’expériences dans la gestion des affaires de l’Etat.

Invité par les journalistes à dresser un premier bilan de son séjour au Cameroun, le président de l’Assemblée nationale ivoirienne s’est dit émerveillé par le déroulement de cette visite au cours de laquelle les Camerounais ont fait montre d’une grande hospitalité. L’attachement soutenue des hautes autorités camerounaises, et l’enthousiasme des populations en général à son endroit sont la preuve, de l’excellence des relations entre la Côte d’Ivoire et le Cameroun, a-t-il affirmé.

Guillaume Soro était accompagné au Palais de l’Unité de M. Adama Dosso, ambassadeur de Côte-d’Ivoire au Cameroun. En souvenir de ce séjour en terre camerounaise, il a reçu de merveilleux cadeaux des mains du Chef de l’Etat.

C’est en homme satisfait et comblé d’avoir bien rempli une mission qu’il s’apprête à quitter notre pays, au terme d’une visite de travail de 05 jours.

Guillaume Soro a été reçu au Palais de l’Unité le 13 juin à la veille de la fin de sa visite de travil au Cameroun
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Soro Guillaume est-il le bienvenu au Cameroun ?

Par Augustin Armel Minka

Il y’a quelques jours, nous apprenions non sans stupéfaction la visite du PAN ivoirienne en terre Camerounaise du 10 au 14 juin 2014. S’il est vrai que le Cameroun reste à Jamais une terre d’accueil, et d’hospitalité, cela signifie t- il que tout le monde y est le bienvenu ?
La côte d’ivoire est une nation s ur, nous avons développé au fil des années avec elle un lien particulier, un attachement fraternel, fait de saine rivalité et d’affection. Ainsi, ses tourments nous affectent.

En 2002, ce pays a été sauvagement attaqué, ses institutions pourtant démocratiques ont été ébranlées. De milliers d’innocents ont été tués, des millions d’autres ont vues leurs vies basculées dans l’horreur et l’incertitude du jour au lendemain. Cette nation jadis réputée pour sa prospérité et sa flamboyance a commencé une errance que nul n’a jamais pu justifier jusqu’à ce jour.

Le responsable déclaré de cette tragédie n’est autre Guillaume Soro l’actuel PAN de la côte d’ivoire qui effectue donc une visite de travail sur notre sol. L’ancien chef rebelle qui avec un zèle déconcertant parcours impunément l’Afrique et le monde à la recherche d’on ne sait quoi, pendant que ses victimes d’hier croupissent honteusement dans des cachots en Côte d’ivoire et à la Haye.

Le Cameroun même au nom de « l’amitié entre Etats » devrait-il se faire complice d’une telle injustice ? Le Cameroun pays de paix devrait il recevoir un individu qui fait usage de la force et des armes pour accéder au pouvoir ? Le Cameroun devrait il dérouler le tapis rouge à un monsieur dont les troupes ont tué, violé, pillé, rançonné, séquestré. des innocents ?

Le Cameroun est un pays de paix, solidement attaché aux valeurs de démocratie et de dialogue. Alors que le Chef de L’Etat et le Cameroun viennent d’être honorés par L’union Africaine par un Prix de résolution pacifique des conflits, ne serait-ce pas une tache sur ce beau tableau que de s’afficher accompagné d’un ancien putschiste encore non convaincu des valeurs de la démocratie ?

Guillaume Soro
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Les retombées économiques de la visite du président tchadien au Cameroun

Une ligne ferroviaire reliant Ngaoundéré à Ndjaména et la construction d’un deuxième pont frontalier sur le Logone annoncés

Dans le communiqué conjoint publié le 22 mai 2014 à la suite de la visite du président Idriss Déby Itno au Cameroun, Les chefs d’Etat camerounais et tchadien ont salué la signature prochaine du projet de construction d’une ligne ferroviaire reliant Ngaoundéré à N’djamena. Ils se sont également félicités de la signature prochaine de l’accord pour les modalités de construction du deuxième pont frontalier sur le Logone, entre Kousseri et N’gueli. Des investissements qui s’ajouteront à d’autres engagements visant à « alléger et faciliter les procédures et assainir les pratiques pour une meilleure fluidité du trafic ».

Côté camerounais on s’est par ailleurs réjoui des retombées du pipeline Tchad-Cameroun (mis en service en 2003) et du développement en projection des axes routiers et du prolongement du chemin de fer qui permettront d’exporter les richesses du sous-sol tchadien. Le président camerounais a parlé d’une « complémentarité des économies » qui pourra donner lieu à d’autres échanges dans le domaine de l’agriculture et de l’énergie.

Le président tchadien a quant à lui déclaré que son pays était prêt à tout pour permettre au Cameroun d’être la véritable locomotive de l’Afrique centrale. «Nous sommes persuadés que le Cameroun, en tant que maillon économique essentiel de la sous-région, a des responsabilités à la fois nationales et internationales, elle doit jouer un grand rôle en Afrique Centrale » a déclaré Idriss Déby Itno. D’après les données du gouvernement français, le Cameroun dispose en effet de l’économie la plus diversifiée de la sous-région tandis que l’économie tchadienne est principalement portée par la production du pétrole (plus de 32% du PIB en 2012), L’élevage et l’agriculture vivrière (20,73% du PIB) ainsi que le commerce (18,7%) qu’on peut mettre au rang des grands secteurs. Au Cameroun, on y dénote plutôt un secteur des services prépondérant (43,7% du PIB), les activités agricoles (15,7% du PIB), l’industrie manufacturière (13,7% du PIB), l’extraction du pétrole (7,4% du PIB) entre autres. Le pays a donc tout intérêt à densifier ses échanges intra-régionaux avec des pays moins nantis en termes de diversification des champs de l’économie, comme le Tchad qui a des pétrodollars pour acheter l’expertise.

Une ligne ferroviaire ralliant Ngaoundéré à N’Djaména sortira bientôt de terre
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Tchad-Cameroun: Consensus pour la lutte contre Boko-Haram

Les discours des chefs de l’Etat du Cameroun et du Tchad au cours de la visite de travail d’Idriss Deby Itno ont essentiellement porté sur la sécurité

Avec la visite de travail effectué du 23 au 24 mai 2014 par le président tchadien au Cameroun sur invitation de Paul Biya, Le chef de l’Etat camerounais semble avoir corrigé les critiques du Sommet de Paris sur la sécurité au Nigéria tenu le 17 mai dernier. En effet des observateurs avaient jugé irresponsable de réunir des chefs d’Etat du continent dans une capitale occidentale pour trouver des solutions à un problème africain, notamment la lutte contre Boko Haram. C’est une harmonie parfaite qui aura régné dans les positions du Cameroun et du Tchad à Yaoundé.

Arrivé à Yaoundé dans la matinée du jeudi 22 mai 2014, le président Idriss Deby Itno a eu dans l’après-midi, un entretien de deux heures avec le Président Paul Biya au Palais de l’Unité. S’il est évident que les deux Chefs d’Etat ont passé en revue la coopération bilatérale et sous-régionale dans le cadre de la CEMAC, il est aussi vrai que la question de la sécurité a été au centre de leurs entretiens au lendemain du sommet de Paris sur la sécurité au Nigeria.

De fait, lors du déjeuner offert en l’honneur du Président tchadien, le Chef de l’Etat, après un rapide tour d’horizon de la coopération fructueuse entre les deux pays au plan bilatéral et sous-régional, a déclaré, comme pour situer l’enjeu de cette visite : « Aujourd’hui, ce qui nous préoccupe le plus touche à la sécurité de nos deux pays. », avant d’expliquer : « Les événements qui ont déstabilisé la RCA et l’activité terroriste de Boko Haram à partir du Nigeria, deux pays avec lesquels le Tchad et le Cameroun partagent une frontière commune, ces événements, dis-je, présentent un caractère évident de gravité pour la sécurité de nos pays. »

En ce qui concerne la RCA, le président Biya a relevé la participation des deux pays au processus de pacification en cours, espérant que l’engagement actuel de la communauté internationale permette de mener heureusement à terme ce processus.

S’agissant des « menées terroristes de Boko Haram, qui (. ) demeurent une menace permanente à la paix et à la sécurité au Tchad et au Cameroun », le Chef de l’Etat a noté que le sommet de Paris y a apporté un certain nombre de réponses. « Les dispositions qui ont été approuvées par les participants devront être mises en uvre dès que possible, au plan régional comme au plan bilatéral », a encore déclaré le Chef de l’Etat, soulignant que « le Cameroun est disposé à examiner avec le Tchad, dans les moindres détails, les conditions dans lesquelles ces dispositions pourront être appliquées, qu’il s’agisse de patrouilles coordonnées, de partage du renseignement, d’échange d’information ou de mécanisme de surveillance des frontières. » Car, a-t-il conclu, « pour des pays comme les nôtres, la sécurité est un impératif. Elle commande non seulement notre stabilité politique, mais aussi nos efforts de développement. »

Pour sa part, le Président Idriss Deby Itno s’est dit persuadé que le Cameroun, en tant que « maillon économique essentiel de la sous-région doit jouer un grand rôle en Afrique centrale ». Face aux nouveaux défis qui se présentent à eux, a poursuivi le Chef de l’Etat tchadien, les deux pays doivent mutualiser leurs moyens et leurs efforts pour y faire face plus efficacement, mais aussi agir avec d’autres pays. Le Président Deby a lancé un appel retentissant aux musulmans du Tchad, du Cameroun et du reste du monde à condamner et à combattre « l’obscurantisme et les obscurantistes de Boko Haram », car les actes de cette secte islamiste n’ont rien à voir avec l’islam.

Télécharger le communiqué conjoint à l’issue de la visite

Idriss Deby Itno et Paul Biya le 22 mai 2014 au Palais de l’Unité
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Paul Biya: «Pour des pays comme les nôtres, la sécurité est un impératif catégorique»

Le Toast prononcé par le chef de l’Etat camerounais à l’occasion de la visite de travail d’Idriss Deby Itno

Monsieur le Président, Cher Frère
C’est toujours un grand plaisir de vous accueillir ici à Yaoundé. Soyez le bienvenu parmi nous. Nous avons tellement de choses en commun que le terme de « fraternité » est insuffisant pour traduire notre relation. Il faudra en inventer un autre ! En effet, tout nous rapproche : notre histoire, nos coutumes, nos cultures, nos économies et même nos politiques. Dois-je donner des exemples ? La mise en service, il y a quelques années, du pipe-line Tchad/Cameroun a montré l’avantage qu’il y a à s’entendre pour la réalisation de projets où chacun est bénéficiaire.

Demain, les autres richesses du sous-sol tchadien pourront être exportées grâce au développement de nos axes routiers et au prolongement de notre réseau de chemin de fer. Cette complémentarité de nos économies pourra également donner lieu à des échanges plus nourris concernant l’agriculture et l’énergie. Ceci pour ce qui est de nos relations bilatérales. Mais il va de soi qu’au sein de la CEMAC, notre Organisation commune, beaucoup de progrès peuvent également être faits, aussi bien sur le plan du rapprochement de nos économies que de l’intégration régionale. Et je sais que sur ces points nos positions sont proches. Aujourd’hui, ce qui nous préoccupe le plus touche à la sécurité de nos deux pays.

Les événements qui ont déstabilisé la RCA et l’activité terroriste de Boko Haram à partir du Nigeria, deux pays avec lesquels le Tchad et le Cameroun partagent une frontière commune, ces événements – dis-je – présentent un caractère évident de gravité pour la sécurité de nos pays. Dans le cas de la RCA, est en cours un processus de pacification auquel l’un et l’autre, dès les premières heures, nous participons. Avec l’engagement actuel de la communauté internationale, nous avons grand besoin que ce processus soit mené heureusement à terme.

Les menées terroristes de Boko Haram, qui se manifestent hélas tous les jours, demeurent une menace permanente à la paix et à la sécurité au Tchad et au Cameroun. Le sommet de Paris dont la France a pris l’initiative, a apporté un certain nombre de réponses aux problèmes que pose cette menace. Les dispositions qui ont été approuvées par les participants devront être mises en oeuvre dès que possible, au plan régional comme au plan bilatéral. En ce qui le concerne, le Cameroun est disposé à examiner avec le Tchad, dans les moindres détails, les conditions dans lesquelles ces dispositions pourront être appliquées par nos deux pays, qu’il s’agisse de patrouilles coordonnées, de partage du renseignement, d’échange d’information ou de mécanisme de surveillance des frontières.

Monsieur le Président, Cher Frère,
Pour des pays comme les nôtres, la sécurité est un impératif catégorique. Elle commande non seulement notre stabilité politique, mais aussi nos efforts de développement. C’est un sujet sur lequel nous ne pouvons pas faire de concessions. Je sais que sur ces points, le Président DEBY et moi-même sommes parfaitement d’accord. C’est la raison pour laquelle je le remercie très chaleureusement d’être venu vers nous à un moment où notre concertation s’imposait.

Vive l’amitié entre le Tchad et le Cameroun !

Mesdames, Messieurs,
Je vous invite maintenant à lever votre verre à la santé de notre frère et ami, Son Excellence Monsieur le Président de la République du Tchad.
Je vous remercie de votre attention.


PRC)/n

Les enjeux de la visite du président tchadien au Cameroun

Idriss Deby Itno effectue une visite de travail de 24h chez son homologue camerounais, quatre jours après une rencontre à Paris sur la sécurité au Nigéria et à la veille d’un sommet extraordinaire

Le chef de l’Etat tchadien, Idriss Deby Itno, effectue une visite de travail à l’invitation de son « grand frère » Paul Biya ce 22 mai 2014. Le premier est en effet âgé de 62 ans et a été désigné président le 28 février 1991 tandis que le second, aujourd’hui âgé de 81 ans, a été désigné président de la République le 06 novembre 1982. Le programme officiel prévoit que les deux chefs d’Etat auront un tête-à-tête d’une heure au Palais de l’Unité qui se clôturera par un déjeuner avant le départ de Idriss Déby Itno prévu pour le 23 mai 2014 à 07h30.

Selon une note d’information publiée par la présidence de la République du Cameroun, La visite du président du Tchad au Cameroun permettra certainement de renforcer la coopération entre Yaoundé et N’Djamena, notamment en ce qui concerne les questions de paix, de sécurité transfrontalière et de développement économique.

Depuis 2009, le Président Idriss Deby Itno est venu régulièrement au Cameroun, soit dans le cadre bilatéral, soit dans le cadre multilatéral. C’est ainsi qu’il a, au plan bilatéral, visité le Cameroun le 28 octobre 2009 et le 29 décembre 2011. Il a pris part à la Conférence internationale « Africa 21 » et au Sommet sur la Sûreté et la Sécurité Maritimes dans le golfe de Guinée organisés à Yaoundé respectivement en mai 2010 et en juin 2013. Cette visite du Président IDRISS DEBY ITNO intervient dans un contexte régional et sous régional particulier.

Contexte régional et sous-régional
Au plan régional, la visite intervient au lendemain du Sommet de Paris sur la sécurité au Nigeria. Lors de ce Sommet auquel ont participé les Présidents du Cameroun et du Tchad, les Chefs d’Etat ont défini un plan d’action commun de lutte contre la secte islamiste Boko Haram. Devant la presse internationale, le Président Paul Biya a déclaré la guerre à Boko Haram. Il a relevé que le phénomène Boko Haram a cessé d’être un problème nigérian pour devenir une question régionale, voire continentale. Certaines localités du Tchad et du Cameroun sont particulièrement touchées par les actes de Boko Haram et des bandes de criminels qui lui sont affiliées.

La visite du Président Deby a lieu également à la veille d’un Sommet extraordinaire de la Cemac prévu à Libreville le 23 mai 2014. Cette rencontre offre, avant le Sommet de Libreville, une occasion aux deux Chefs d’Etat d’évoquer des sujets d’intérêt sous-régional, notamment la crise en RCA après le retrait des troupes tchadiennes de la Mission internationale pour la sécurisation de la Centrafrique sous conduite africaine (Misca). La décision de N’Djamena, prise en toute souveraineté, a des conséquences sur les efforts entrepris au plan sous-régional pour le retour de la paix et de la sécurité en RCA

Quoi qu’il en soit, le Cameroun et le Tchad, qui sont deux Etats voisins du Nigeria et de la RCA, partagent les mêmes préoccupations au plan sécuritaire et humanitaire: circulation des armes, afflux de réfugiés, etc.

Le Cameroun et le Tchad sont deux pays liés par la géographie, l’histoire et la parenté de leurs populations. Ces deux Etats voisins d’Afrique centrale entretiennent de solides relations d’amitié et de fraternité qui se traduisent par la présence d’une forte communauté tchadienne au Cameroun et camerounaise au Tchad ; et par une coopération riche, multiforme et intense.

La construction, en 2003, du pipeline Tchad-Cameroun est l’un des investissements les plus importants jamais réalisés en Afrique au cours des dernières décennies. Cette réalisation est un vecteur d’intégration sous-régionale, tout comme la réalisation de l’interconnexion du Tchad à la fibre optique à partir du Cameroun.

La visite d’amitié et de travail du Président Idriss Déby Itno marque donc une nouvelle étape dans le renforcement des liens d’amitié et de coopération entre Yaoundé et N’djamena.

Le président tchadien était déjà au Cameroun en juin 2013
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