Kevin Ham: Génie ou malhonnête?

Âgé de 39 ans, ce canadien d’origine coréenne est le magnat des noms de domaines. Bien loin de la médecine apprise à l’école!

Un trésor d’ingéniosité inspiré d’une ambition religieuse
A 39 ans, Kevin Ham a déjà réussi à marquer le monde par son ingéniosité. Il est d’apparence juvénile, mais a une passion pour le judo, un art qui demande adresse et intelligence. Il est aussi soucieux de la propreté de son espace de vie et ne consomme que du jus de pomme, donc reste en permanence très lucide. Des choix de vie, qui lui ont permis aujourd’hui peut être, de figurer parmi les hommes les plus intelligents de la terre. Il a toujours eu une grande passion pour toutes les activités autour de la bible, non plus par conviction religieuse, mais plus parce que celle ci lui a inspiré l’imagination qui lui vaut aujourd’hui sa renommée. Fils d’immigré Coréen, Ham a vécu dans la zone est de la ville canadienne de Vancouver, avec ses autres trois frères. Son papa travaillait comme exploitant de pressing et sa maman une infirmière à temps partiel. En raison d’une maladie qui l’a atteinte dans son enfance, Kevin Ham avait nourri à cette époque le rêve de devenir médecin. Un rêve qui va se concrétiser avec l’obtention de son diplôme de médecin à l’université médical de Colombie Britannique, toujours au Canada. Son histoire débute dans la religion. Sa famille est ancrée dans la religion chrétienne. Avec d’autres jeunes de sa génération, il assistait très souvent à de nombreuses réunions d’apprentissage biblique. Il se souvient que c’est entre 1992 et 1993, que pour la première fois on lui parle sérieusement des possibilités de l’internet. Un ami lui parle de l’existence d’un médium très puissant qui pourrait permettre de favoriser la diffusion de l’évangile à une plus grande échelle. Ces mots m’ont vraiment frappés, et je pense qu’aujourd’hui encore c’est la principale raison pour laquelle je travaille encore, a-t-il déclaré une fois lors d’une interview à un média canadien.

De la médecine à la programmation
Après avoir achevé ses études de médecine, Kevin Ham qui est désormais financé, s’envole pour Londres en Angleterre, ou il doit effectuer deux années de stage en hôpital. Mais la passion de l’internet se fait de plus en plus forte chez lui. Entre deux urgences, il se forme à l’utilisation des langages de programmation en informatique. A ce moment là, les informations sur les hébergeurs sont tellement dispersées. Ham a alors l’idée de créer un répertoire d’informations spécifiques sur le sujet, en y ajoutant des options de comparaison journalières des meilleurs hébergeurs. Le site lui rapportait près de 10 000 dollars US par mois, en termes de revenus publicitaires. Mais un ami lui fera savoir que chaque publicité peut rapporter 1500 dollars US par mois, il trouvera une nouvelle motivation pour se consacrer à ce secteur. Il lancera un autre programme avec toujours en ligne de mire l’augmentation des revenus publicitaires. Alors qu’il achève son stage de médecin il réalise que peut être vaudrait-il mieux pour lui de reporter son entrée dans la profession de manière définitive. Logique, il gagne déjà par mois 40 000 dollars US (50 millions de francs CFA), ce que lui aurait rapporté normalement son métier de médecin chaque année : Cela me semblait tellement logique d’abandonner la médecine, confiera-t-il toujours aux média canadiens. A un moment où le marché du nom de domaine (exemple : nom du site.com) est en expansion dans l’univers du web, il est l’unique vendeur et possède l’unique annuaire web des noms de domaine disponibles. Un travail qui lui a pris des journées entières et des nuits de sommeil, mais aussi quelques ordinateurs. Aujourd’hui Kevin Ham est à la tête d’une grosse fortune, mais pourrait la perdre en raison d’une enquête ouverte contre ses activités, notamment avec certaines autorités camerounaises, pour la redirection de certains internautes vers un site qui en réalité était une page de publicité. Il aura gagné près de 300 millions de dollars américain (150 milliards de FCFA) en moins de 10 ans.

Kevin Ham
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Internet: Comment un canadien s’est enrichi sur le dos du Cameroun

Kevin Ham aurait récolté 135 milliards de FCFA en insérant un joker (Wildcard) dans les serveurs de CAMTEL, en communion avec certaines autorités

Entente avec les autorités camerounaises ?
La SEC, (Securities and exchange commission), l’organisme fédéral américain de réglementation et de contrôle des marchés financiers est actuellement à pied d’ uvre aux Etats-Unis. Cet organisme tient à en savoir plus sur la licéité des 300 millions de dollars engrangés par le docteur Kevin Ham au Cameroun sur la gestion du nom du domaine .cm. On reproche le magnat du négoce des noms de domaine d’avoir violé le Foreign corrupt practices act. L’affaire remonte en 2006. Quand le gouvernement camerounais sous les auspices du Premier ministre de l’époque, Chief Ephraïm Inoni, cherche une solution pour la gestion du nom du domaine Internet .Cm. C’est alors qu’apparaît l’Américain Kevin Ham, l’un des domainers les plus prolifiques du web avec des revenus annuels estimés à 70 millions de dollars (plus de 35 milliards Fcfa), et une véritable star du négoce des noms de domaines selon les magazines spécialisés américains. Le domainer apprend-on, est reçu par Ephraïm Inoni, en présence des autres acteurs en charge de la gestion de ce patrimoine national que représente le nom du domaine. A savoir le ministre des Postes et télécommunications (MINPOSTEL) et le DG de CAMTEL. Nos sources sont muettes quand au menu complet des échanges entre les quatre hommes, encore moins les conclusions : Kevin Ham a fait une transaction qui, lorsqu’un nom de domaine n’existe pas, au lieu d’afficher erreur, l’utilisateur est plutôt renvoyé à un site de publicité. Ces publicités génèrent des fonds qui profitent à cet homme spécialisés dans le négoce des noms de domaines, explique un avocat au barreau du Cameroun spécialisé dans la lutte contre la cybercriminalité sous le sceau de l’anonymat.

Cette affaire inédite est explicitée dans Business 2.0, un magazine américain spécialisé. Dans l’une de ses parutions de 2007, le magazine raconte que Kevin Ham s’est entendu avec l’ancien Premier ministre, Ephraïm Inoni, pour insérer une Wildcard sur les serveurs de CAMTEL afin que tous ceux qui font des erreurs de frappe, faute appelée typosquatting en langage technique (Bonaberi.cm au lieu de Bonaberi.com) soient redirigés vers son site de publicité agoga.com. Cette thèse est défendue par le gourou d’Internet en personne dans Business 2.0. A chaque clic sur un lien publicitaire, soutient-il, Yahoo lui versait une somme d’argent et il reversait en retour un pourcentage précis au gouvernement camerounais. Mais, d’après nos sources, le gouvernement camerounais, le trésor public notamment, n’a plus finalement profité de ce pourcentage. A qui a profité ces transactions ? A l’Etat ? Aux individus ? Est-ce que l’argent est entré dans les caisses du trésor public ?, s’interroge, perplexe, l’avocat susdit. En tout cas, cette opération, apprend-on, a généré 135 milliards Fcfa (300 millions de dollars) à Kevin Ham, avant que la supercherie ne soit découverte en 2009. Après bien entendu des dénonciations tous azimuts, ainsi que les pressions du monde de l’Internet. Jusqu’ici personne ne sait exactement qui a retiré cette Wildcard des serveurs de CAMTEL. Nous avons adressé une demande d’informations au Directeur général de cette entreprise depuis le 7 septembre 2010, qui, visiblement, a été sécurisée dans les tiroirs. Aucun retour. Aucun signe jusqu’à ce jour.


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Silence à CAMTEL, démenti à l’ANTIC
Des démarches similaires ont été entreprises quelques jours plutôt auprès du MINPOSTEL. Cette affaire est une bombe ! , a reconnu un haut cadre de la maison, en nous orientant auprès de l’Agence nationale des technologies d’information et de la communication (ANTIC). Le dossier a été confié à l’ANTIC, a-t-il ajouté. Rien de plus. Notre insistance ne changera rien du tout. A l’ANTIC également c’est un silence radio. Globalement, c’est une affaire assez scandaleuse. Une affaire qui gêne. C’est pour cette raison qu’on veut la camoufler. Mais, dans un article publié en mars 2010 dans le bloc de notre confrère du Jour Beaugas-Orain Djoyum et intitulé Internet : pourquoi le .cm est dans la tourmente, l’ANTIC a donné sa position sur cette affaire. Kevin Ham n’a jamais rien signé avec qui que ce soit au Cameroun et il n’y a aucune wildcard sur les serveurs du Cameroun. L’article de Business 2.0 est une pure invention, répond un technicien de l’ANTIC cité par notre confrère. Depuis mars qu’il a ébruité cette affaire, il n’y a eu aucune réaction officielle du gouvernement. Pourtant, celle-ci éclabousse trois personnalités et c’est même une affaire de gros sous. Si au Cameroun on fait tout pour la camoufler, ce n’est pas le cas aux Etats-Unis où la transaction fait un tabac, notamment dans la SEC, l’organisme fédéral américain de réglementation et de contrôle des marchés financiers. Tout ceci, indique notre avocat, parce que la société américaine dirigée par Kevin Ham aurait violé une règle fondamentale aux USA. Il s’agit du Foreign corrupt practices act (FCPA) qui interdit le paiement de pourboires à toute société américaine, quelque soit son lieu géographique. La SEC, apprend-on, est à pied d’ uvre pour en savoir plus sur ces transactions. C’est donc une affaire à suivre.

Silence radio à la Cameroon telecommunication
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