Après sa réouverture, sécurité renforcée au consulat de la Rca à Douala

Les dirigeants ont décidé de mettre un accent sur la sécurité au lieu de changer de site

Le consulat de la République centrafricaine à Douala est en chantier depuis deux mois. Fermé pendant plus de deux mois, il a été de nouveau ouvert au début du mois de janvier 2011 pour assurer la continuité du service administratif. « Nous avons les documents administratifs à signer, et comme vous le savez, Douala c’est le poumon du Cameroun. Les activités sont très intenses ici. Nous ne pouvons pas rester avec le consulat fermé » explique le consul général de la Rca. Le bâtiment situé à la rue « King- Akwa » au quartier Akwa est en réfection. Les ouvriers ont d’abord évacué les déchets des casses survenues au mois de novembre 2010. La barrière est élevée de plusieurs mètres. Un espace est laissé pour permettre la vérification des pièces d’identité des visiteurs.

Désormais, il est impossible de voir ce qui se passe à l’intérieur. Le portail d’entrée a également été modifié. A la place du simple portillon autrefois toujours ouvert à longueur de journée, le consulat dispose maintenant d’un grand portail à la même hauteur que la muraille. Un vigile posté à l’intérieur se charge juste de l’ouvrir ou de le fermer. A l’intérieur, devant la porte d’entrée, il y a une grille en fer. Il faut l’ouvrir avant d’arriver à la porte d’entrée. Les portes des bureaux sont également remplacées. Elles sont désormais conçues en fer et peuvent résister à toutes les attaques. Les ouvriers annoncent que les réfections iront plus loin. Le parking sera aussi touché pour mieux sécuriser les véhicules. Lors de l’attaque de novembre 2010, les deux voitures du consulat garées au parking avaient été vandalisées. La troisième garée à l’extérieure avait totalement été endommagée. Au niveau des employés, des mesures ont également été prises pour leur propre sécurité. Au secrétariat, il n’est plus permis aux visiteurs d’attendre sur les bancs installés dans cette salle. Désormais, il faut attendre sur des fauteuils spécialement conçus pour les visiteurs qui sont installés à l’extérieur du bureau. Les comportements suspects doivent également être signalés. Les conditions pour rencontrer le consul ont été endurcies. Son entourage peut désormais vous faire comprendre qu’il n’est pas en mesure de vous recevoir, même en cas de rendez- vous.

Intégration en kiosque cette semaine
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Election présidentielle: François Bozize gagne au Cameroun

Le Président sortant, candidat à sa succession, a récolté environ 60% de voix sur 868 suffrages exprimés à Yaoundé

«Mesdames et Messieurs, ce que Nous vous annonçons ici sera transmis à Bangui au niveau national pour confirmation. Les résultats des opérations électorales d’ici sont les suivants: Bozizé a eu 519 voix. Il est le premier de cette partie. Patassé a eu 220 voix. Il est le deuxième de notre jeu. Ziguélé a 74 voix. C’est donc le troisième. Vous avez Nakombo qui a 35 voix, il est quatrième. Enfin nous avons le candidat Démafouth qui a 6 voix. Il est cinquième sur la liste de cinq. Nous avons enregistré 14 bulletins nuls. Voilà les données en ce qui concerne la commission de la CEI de l’Ambassade à Yaoundé.» La déclaration est de Sele Bangue, président de la commission électorale indépendante centrafricaine, antenne de l’Ambassade de la RCA à Yaoundé. Il est 20h40mn ce 23 janvier 2011 à la chancellerie de la RCA sise à Bastos célèbre quartier résidentiel de la capitale politique camerounaise. Les résultats sont délivrés en présence des représentants des candidats à la présidentielle centrafricaine, des observateurs, des membres de la CEI, des éléments des forces de la sécurité et des hommes de médias.

Aucune réserve n’est enregistrée à la suite des résultats. Mais seulement, l’on note l’effet d’une douche froide chez les perdants. Un silence de mort. Les uns assis à même le sol, visiblement fatigués et dépassés par les circonstances, se sont mis debout. Hélas! Pas de chance! Bozizé gagne à Yaoundé. D’autres revoient leurs notes, sans trouver matière à contestation. Du coup, un cri de joie jaillit de la dizaine des représentants de Bozizé. «Confirmation! Confirmation. Le travail paie. Salues-moi. Ce sera comme ça partout» lance un jeune homme dans la petite foule. Il tend la main à ses camarades du parti Kwa na Kwa, avant d’être interrompu par les superviseurs. «Non! Non! C’est qui ça? Taisez-vous là-bas. Les représentants n’ont pas encore signé. Laissez nous travailler», réplique le deuxième vice – président de la CEI, sous un ton gendarme. Débordant d’émotion, un autre partisan du Kwa na Kwa répond au téléphone «Allô! Allô! Ah! Oui. C’est clair. Les autres n’ont rien vu. Nous avons gagné avec plus de 60%.» Il est à son tour rappelé à l’ordre. Pas besoin de festoyer. Car malgré le calme relatif, une atmosphère de suspicion règne. Il y a une forte présence policière. Ce n’est pas tout le monde qui parle. Tous les gestes sont surveillés. Seules les autorités et forces de l’ordre sont au téléphone. 2 092 électeurs étaient inscrits sur les listes électorales. 868 personnes ont voté. Petite curiosité sur la plupart des 14 bulletins nuls. Certains étaient soit déchirés au niveau de la photo des candidats sur le bulletin, soit cachetés dans tous les carreaux, alors que le choix consistait à mettre du cachet dans un carré réservé à côté de la photo du candidat choisi. En effet, le bulletin de vote est un document sur lequel les photos de tous les candidats sont alignées. Chaque photo est suivie d’un espace réservé au cachet.

Election sous haute surveillance policière
Il faut avoir un statut particulier pour accéder à l’ambassade de la République centrafricaine, ce dimanche de vote. Depuis le début des opérations électorales, la circulation dans la rue conduisant au lieu de vote est conjointement régulée par les éléments de la compagnie de sécurisation des diplomates, la police et une équipe de sécurité mise en place par les organisateurs de l’élection. Deux véhicules respectivement immatriculés SN 4012 et SN 4049 sont garés pour la circonstance. Les électeurs ayant accompli leur devoir sont dirigés à l’extérieur, puis un peu plus loin de la chancellerie. Ils sont contrains de quitter les lieux, «pour revenir après le dépouillement». On assiste au spectacle d’échanges de mots entre policiers et centrafricains: «C’est notre élection. On vous appelle pour assurer notre sécurité Et non pour nous chasser. Vous voulez qu’on s’asseye où?» Lance un jeune homme aux forces de l’ordre. Et le Sango, l’une des langues parlées en RCA se fait entendre. Des gestes violents conduisent parfois à des altercations entre frères Centrafricains. Mais il n’y a pas d’affrontement physique. À 17h 40, alors que les bureaux de vote sont fermés et le dépouillement est attendu, un autre véhicule de la police immatriculé SN 3964arrive. Le renfort est assuré. Et les policiers expliquent leur action: «On ne vous chasse pas. Nous avons eu des ordres de la plus haute hiérarchie de la police camerounaise. Aidez-nous à assurer votre sécurité.si vous n’écoutez pas, on va passer à l’étape supérieure.» Jusque là, de nombreux centrafricains n’ont pas abandonné les lieux. Ils rodent dans le secteur. Certains tuent le temps en faisant des cent pas jusqu’au lieu-dit Vallée Nlongkak. D’autres attendent en fumant des cigarettes.

Résultats de l’élection présidentielle centrafricaine au Cameroun
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RCA: Déjà des plaintes au lendemain des élections

La prolongation des élections par l’organisation fait dire à de nombreux partis d’opposition qu’il y a eu des irrégularités

Des irrégularités justifiées par la commission électorale
Les Centrafricains se sont rendus aux urnes, dimanche 23 janvier 2011 dernier, pour des élections présidentielles et législatives. Les opérations de vote se sont déroulées sans incident majeur déclaré, mais ont débuté avec un retard. L’opposition reproche plusieurs choses à ces élections: Bureaux de votes déplacés, supprimés ou fictifs; électeurs non existants, procès verbaux manquants et quelques uns on évoqué des tentatives de détournement des urnes par la garde présidentielle. Certains dysfonctionnements ont pu être confirmés par des observateurs indépendants, notamment, les écarts de liste. En revanche, aucun média n’a pu confirmer toutes les irrégularités relevées par les adversaires du président sortant François Bozizé. La Commission électorale elle, ne récuse pas les imperfections qu’on reproche à l’organisation des élections. «II y a eu des faiblesses criardes qui méritent quand même qu’on les corrige si on veut avoir des élections propres à l’avenir… Je tire mon chapeau au peuple centrafricain qui s’est montré mature, mais je déplore la désorganisation qui a caractérisé ces élections », a confirmé sur les ondes de la radio française RFI, Fulgence Zeneth, coordonateur de l’observatoire national des élections centrafricaines. Plus de 1,8 million d’électeurs sur les 4,5 millions de Centrafricains étaient convoqués aux urnes pour choisir leur président parmi cinq candidats et aussi leurs députés. La commission électorale s’est dit victime de son succès. De longues files ont envahi les bureaux de vote. Dans certains quartiers de Bangui la capitale du pays, on a voté jusqu’à très tard, et parfois avec des bougies, en raison des délestages permanents. Les organisateurs ne peuvent pas dire aujourd’hui qu’ils ne savaient pas que ce risque existait, scande l’opposition.

Pari gagné pour l’organisation, mais les risques de crises post électorales persistent
Des experts faisaient savoir que pour que la paix qui règne aujourd’hui en Centrafrique perdure, il faudrait qu’il y ait un minimum de contestation lors des élections. Or aujourd’hui, tous les candidats de l’opposition se montrent très critiques sur l’organisation de ces élections. Ils dénoncent l’absence d’indépendance du président de la Commission électorale, les violations de la loi électorale et surtout l’absence d’un fichier électoral crédible. Pourtant, le président Bozizé, rejette en bloc toutes les plaintes des opposants: « Se plaindre c’est leur spécialité. L’objectif de mes adversaires est de bloquer la démocratie» a-t-il déclaré face aux médias. Certains observateurs eux, affirment que le véritable pari aura été d’organiser les élections. Le faire dans ce pays divisé et grand comme la France et la Belgique réunies, était déjà un défi en soi. Sur les 16 préfectures que compte la Centrafrique, 8 vivent sous l’occupation de différents groupes de rebelles et d’ex-rebelles. En 2008, un dialogue politique avait donné naissance à un accord global de paix entre le gouvernement et certains groupes armés. «Mais le programme de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) établi à cet effet n’a pas connu l’aboutissement souhaité pour des raisons financières, La Centrafrique connaît aujourd’hui un environnement sécuritaire des plus précaires et des plus préoccupants», faisait savoir dans un rapport publié fin décembre, une ONG sud-africaine d’assistance électorale. Trois des cinq candidats à l’élection présidentielle se connaissent depuis longtemps. Ange-Félix Patassé, ancien président (1993 à 2003), retrouve Martin Ziguélé, qui a été son premier ministre, et surtout François Bozizé, qui lui a pris le pouvoir lors d’un coup d’Etat avant de se faire élire en 2005. Le quinquennat de François Bozizé, chef du parti KNK pour Kwa na kwa en langue populaire locale, le Sango, et qui signifie « le travail, rien que le travail », s’est achevé en avril 2010 dernier. Les premières tendances provisoires ont commencé à être enregistrées à Bangui, la capitale du pays, immédiatement après la fermeture des bureaux de vote. Mais la commission électorale a huit jours, pour rendre l’ensemble des résultats provisoires.


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Louis Oguere: «Après les élections, l’avenir de la RCA sera radieux»

Jeux et enjeux de l’élection présidentielle centrafricaine avec l’ambassadeur de la RCA au Cameroun

Quels sont les acquis de la RCA sous le règne du président Bozizé?
La République centrafricaine (RCA ndlr) avant le président Bozizé était un pays perdu. Un pays où les centrafricains s’acceptaient sur les bases tribales. Un pays où les salaires n’étaient pas payés. Un pays où l’insécurité était totale. Et donc, ces événements ont affaibli notre pays. Ce que j’ai aimé comme acquis avec le président Bozizé, c’est le pardon. Officier qui a dirigé une rébellion, il pouvait sévir dans un esprit de vengeance. Et cela, on ne l’a pas vu. Il a été arrêté, déporté au temps du président Kolingba. Mais, aujourd’hui, le fils de Kolingba est ministre dans le gouvernement. Vous savez qu’ils collaborent très bien et le président s’est largement impliqué dans l’organisation des funérailles du président Kolingba. Les proches de Kolingba sont très liés à lui. Parce que le pardon existe. Le président Bozizé a donné un exemple de pardon. C’est aussi un point qui nous a amené à la réconciliation nationale. Ça c’est un acquis essentiel pour cohabiter, pour consolider l’unité nationale. Je vous assure que cela a entrainé un effort de sécurisation du pays. En RCA, les braqueurs étaient dans les grandes villes. Certains éléments des forces de l’ordre comptaient parmi les effectifs des braqueurs. Grâce au président Bozizé, ils ont été traqués. Ce qui permet aux citoyens des grandes villes de vivre en sécurité, de se promener et d’aller. Il suffit simplement d’avoir ses pièces d’identité. Pour nous qui avons vécu plusieurs années de mutinerie, de coups d’État et de rébellion, ces points sont fondamentaux. Du point de vue social et économique, Bozizé paie les fonctionnaires chaque mois. Et ça, pour le centrafricain, c’est un plus. Il y a immédiatement une implication socioéconomique. Il en est de même des bourses. Cette idée de rattacher la bourse au paiement des salaires se fait. L’université qui était un lieu des frondeurs est devenue un lieu de cohabitation, même les vacataires reçoivent régulièrement leurs frais de vacation. Dès qu’on a le salaire, la redistribution est faite à partir des achats, les commerçants, tout le monde a sa quote – part. Depuis l’arrivée du président Bozizé aux affaires, deux grands dialogues ont été organisés. Le premier dialogue a rassemblé des millions de personnes. Ils sont venus des quatre coins du pays, pour discuter des problèmes de la RCA. Ces problèmes avaient été recensés sous la forme de plusieurs recommandations. J’avais été le président de suivi de ce dialogue national. L’exécution des recommandations du dialogue national avait permis de mettre sur pied un programme politique qui a permis à la RCA une sortie de crise jusqu’à ce jour. Ensuite, il s’est posé un problème politique parce que les différents groupes de rébellion insatisfaits avaient voulu qu’il y ait un dialogue exclusivement politique. Et cela a été fait. Et de ce dialogue politique inclusif, il y a aujourd’hui la présence en RCA de l’ancien président Patassé que Bozizé avait renversé. Tout ça, c’est grâce au dialogue politique. Tout n’est pas réglé évidemment. Le groupe CPJP (groupe politico militaire) sévit encore. Mais nous pensons qu’un jour, l’occasion sera donnée pour régler définitivement le problème. Parce que l’essentiel est fait. Il y avait plusieurs groupes de rebelles. Ils ont aujourd’hui accepté les négociations ; certains de leurs représentants sont même candidats. Il y a par ailleurs d’autres acquis tels que le programme PPTE (pays pauvres et très endettés ndr). La RCA fait partie des rares pays pauvres d’Afrique à avoir établi ce programme très rapidement. Et c’est une opportunité pour la RCA de s’ouvrir aujourd’hui sur le monde. Les partenaires n’attendent que l’organisation des élections pour se bousculer à la porte de la RCA. Je sers d’interface aux investisseurs étrangers qui sont au Cameroun et qui régulièrement cognent à la porte de la RCA. Notre pays a eu des relations extrêmement difficiles avec les institutions internationales parce qu’il y avait une crise de confiance. Maintenant, la confiance est totale. Je suis convaincu qu’après les élections, avec tous ces acquis, l’avenir de la RCA est radieux. D’ailleurs, nous avons des richesses. Le sous-sol centrafricain a des richesses qui sont en train d’être explorées. Je vous dis: Après l’élection présidentielle, les choses vont se préciser.

Que peut-on comprendre par la réhabilitation de l’Empereur Bokassa?
Je faisais partie du dialogue national « Vérité et Réconciliation » de 2003. Et là, le débat était houleux sur le sujet « faut-il réhabiliter Bokassa, donner les biens aux enfants ou non ? » Nous avons dit qu’il fallait voir en même temps ceux qui sont morts et en même temps Bokassa. Et ça, c’est dans l’esprit de l’unité nationale. Je crois que l’action du président de la République s’inscrit dans la pacification du pays et de l’unité nationale. Et je sais aussi qu’on ne peut pas oublier tous ceux là dont les parents sont morts parce que Bokassa les a exécutés. Mais dans l’esprit de l’unité nationale et la pacification, il fallait allier tout cela. Vous verrez que le président Bozizé a fait venir auprès de lui les anciens présidents. Alors, pourquoi ne pas réhabiliter Bokassa ?

Quels sont les défis qui attendent le futur élu à la magistrature suprême de votre pays ?
Chaque fois que le président de la République parle, il se fonde sur deux choses. Il parle de la paix qui est la base du développement d’un pays. Chez nous en RCA, nous sommes un pays béni par Dieu. Mais, il s’est toujours posé à nous un problème de gestio des relations, des biens (que Dieu nous a donnés) et de la paix. Le président Bozizé a toujours parlé de la paix ; et c’est un militaire qui le dit. Parce qu’il mesure l’importance de la paix sans laquelle rien ne peut être fait. A partir de cette paix, il parle du développement. La RCA est un pays qui souffre injustement. Comment voulez vous que la RCA depuis l’indépendance n’a qu’un lycée technique ? Cela n’est pas juste. Et le président le dit. Il faut prendre le temps de développer notre pays. Et il en fait une préoccupation fondamentale. Il rêve des hôpitaux qui peuvent être construits s’il y avait la paix en RCA. Parce qu’il y a des moyens. Rien ne justifie le fait qu’il faut aller à l’étranger pour les raisons de scanner. Comment expliquer qu’il y ait qu’une seule université ? C’est parce qu’il n’y a pas la paix. C’est cela qui a retardé la République Centrafricaine qui était un pays largement en avance en Afrique centrale. Le défi économique est là. Dès que le président est arrivé au pouvoir, il a payé tous ceux qui travaillaient dans la région cotonnière. Alors qu’ils n’avaient jamais été payés. Le programme agricole est dense. Il y a un programme de l’éducation mis en place et suite aux états généraux de l’éducation, il y a un programme de l’éducation qui sera exécuté juste après l’étape des élections. Le programme politique du président Bozizé est aussi la sécurisation de la RCA. La RCA est un très grand pays, 622 000 km2, très peu d’habitants (difficilement cinq millions). Et donc le pays est presque vide. C’est pratiquement trois habitants au m2 qu’il faut protéger. Et le président suit de très près toutes les situations militaires du pays. Il réagit lui-même et rapidement sur tout ce qui fait l’objet d’attaque de la RCA. Mais les militaires vous diront que l’économie est essentielle. La RCA était un pays non visité par les compagnies aériennes. Depuis l’arrivée du président, il y a un retour de grandes compagnies aériennes sur le ciel centrafricain. Je vous assure que ce n’est pas terminé. Autre défi, c’est l’exploitation de nos ressources du sous-sol. Notre pays ne peut pas continuer à vivre des impôts des travailleurs ou des entreprises qui sont là. Le défi de la RCA est en toute sérénité avec les partenaires et les pays amis des marchés. Et, il faut réfléchir sur les possibilités d’exploitation de ses richesses. Parce que ces richesses naturelles sont mises à la disposition des centrafricains par Dieu. Il faut en profiter. Presque tous les pays de la sous-région profitent déjà de leurs richesses.

Louis Oguere, ambassadeur de la RCA au Cameroun
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Concernant les élections de ce janvier, quel est le degré de mobilisation au niveau de l’ambassade de la RCA au Cameroun ?
Je veux vous dire qu’il y a deux étapes dans l’organisation des élections au Cameroun. Avant les événements de Douala, nous avions mobilisé la communauté des étudiants. Tous les grands partis politiques centrafricains sont présents au Cameroun. Malheureusement, un groupe de ceux là qui avaient nettement l’intention de déstabiliser la RCA ont d’abord commencé à Yaoundé. Mais, puisque je fais continuellement un travail d’approche social avec les populations (les hommes religieux, les chefs de colonies, les étudiants etc.), cette intention s’est déplacée à Douala. Je me souviens que Douala avait son consulat attaqué. Tous les documents administratifs déchirés et les appareils détruits avec une mort d’homme. Le climat était exécrable à Douala. Ceux qui sont arrêtés au moment où l’événement se produisait sont actuellement en prison. Pour les raisons de sécurité, nous sommes arrivés à réfléchir sur la deuxième étape. C’est pour cela qu’il n’y a plus de place pour aller organiser les élections à Douala. Les élections seront organisées seulement à Yaoundé. Nous pensons que la communauté doit voter, c’est le droit du citoyen, c’est un devoir civique. Mais le vote ne doit pas se confondre à la violence, à la destruction des biens publics. La mobilisation est totale. Tous les partis qui soutiennent les différents candidats ici sont régulièrement sensibilisés par eux-mêmes d’ailleurs. J’ai eu des rencontres avec eux, les leaders religieux. Évidemment, les informations persistantes parlent encore de projet d’attaque. Les frères camerounais sont informés de cela à plusieurs reprises. Mais la sensibilisation est totale et c’est très sereinement que nous nous préparons pour les élections du 23 janvier.

Concrètement, comment cela va-t-il se passer?
Le scrutin se déroulera ici à la chancellerie. Où il y a un bureau de vote. La commission électorale indépendante est là. Toute l’organisation est faite à Bangui et tout le matériel est déjà arrivé. Nous attendons l’organisation effective le 23 janvier prochain.

Alors, qu’est ce que vous dites à vos compatriotes qui sont au Cameroun?
Je suis très content de cette opportunité offerte pour m’adresser à mes compatriotes. Je dis toujours que je suis né à l’étranger, je suis né au Tchad. Mais je suis fier d’être centrafricain. Quand vos amis vous invitent dans leurs pays, dites-vous toujours qu’ils ont pris le temps de bâtir leurs pays. Et ce beau pays est bâti et protégé. Mais, ils attendent que vous aussi, bâtissiez le votre pour les accueillir. Vous ne pouvez pas continuellement détruire votre pays et replier chez les autres. Parce que vous savez, les pays qu’on a respectivement, c’est par la grâce de Dieu que nous les avons. C’est un pays que Dieu a donné à nos ancêtres. Nous héritons de ces pays et nous les laisserons à nos enfants. Comme le chef de l’État nous l’a dit, j’adhère totalement à cette idée, c’est la paix qui nous a donné le développement en RCA. Nous ne pouvons pas symboliser les anarchistes en Afrique. Et j’ai confiance aux centrafricains.

Siège de l’ambassade à Yaoundé
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Présidentielle RCA: Pas de vote à Douala pour les centrafricains

La décision de Bangui est très mal accueillie par les ressortissants centrafricains de la capitale économique du Cameroun

Jeudi 13 Janvier 2011. Silence de cimetière à la rue Joffre au quartier Akwa. Le coin accueille les grands magasins de la ville appartenant aux ressortissants centrafricains. Isaac Ngaoutou est centrafricain. Il est responsable d’une entreprise maritime. A bord d’un camion, il décharge un conteneur (en provenance de Belgique) débarqué du port de Douala. Il hésite à aborder le sujet de la présidentielle dans son pays natal. « Je n’arrive toujours pas à comprendre comment mes propres compatriotes peuvent saccager leur consulat et mettre le feu au drapeau. C’était prévisible qu’on ne vote pas dans la capitale économique. Mais je fais des reproches à nos dirigeants. Ceci est une preuve d’incompétence. C’est un devoir civique de voter, de choisir les dirigeants de mon pays. Si après ce qui s’est passé les uns et les autres sont restés les bras croisés, je pense que c’est parce qu’ils avaient constaté qu’ils n’avaient pas d’intérêt. Nous qui sommes ici, nous sommes plus libres de parler de ce qui ne va pas chez nous par rapport à ceux qui sont sur place. Je pense avec beaucoup de certitude que beaucoup n’allaient pas voter pour Bozizé ». Tout en continuant à diriger les opérations de déchargement du conteneur, il précise que son pays est un régime militaire.

Au siège de la société de sécurité « panthère Security » au quartier Bonapriso, la plupart des agents sont des centrafricains. Ils assurent la sécurité à longueur de journée et de nuit devant les entreprises et les domiciles. Is ne se ménagent pas en parlant de politique. Jacques Kassem est âgé de 22 ans. Il s’était déjà fait enregistrer et n’attendait que le jour de l’élection. «Cette année aurait pu être la première fois de voter. En 2005, je n’avais pas encore l’âge. On m’a dit que les élections seront annulées à Douala. Je suis très triste. Nous, citoyens, avons fait notre travail en allant s’inscrire. Il revenait à notre gouvernement d’arranger tous les problèmes. Ceci est un acte de négligence. Il ne faut pas que ce qui est arrivé en Côte d’Ivoire nous arrive » souhaite- t- il. Deux de ses compatriotes se montrent prudents. Ils acceptent parler sous le couvert de l’anonymat. « Ici, à Douala, lorsqu’on pose des problèmes qui nous concernent, ils ne lèvent pas le petit doigt. Tous ici, nous faisons de petits travaux comme garçon de course, chauffeur, maçon et vendeur ambulant. Beaucoup ont des revenus de 30 000 francs cfa par mois. Nous avons interpellé nos dirigeants pour des problèmes de carte d’identité et carte de séjour que nous trouvons chers payés au Cameroun ; mais personnes n’a rien dit. Maintenant, on annule les élections sans rien dire à personne. On se fiche de nous » entend on. Ce même sentiment de rejet et d’abandon est observé chez d’autres centrafricains. Les larmes aux yeux, ils citent parfois les noms de leurs frères qui ont préféré quitté le Cameroun pour rentrer chez eux, afin éviter les problèmes avec la police.

Les centrafricains de Douala ne pourront pas voter
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Incidents du 5 novembre 2010: Le consulat de la Rca reste fermé à Douala

Les responsables attendent les résultats de l’enquête policière et la sécurisation des lieux pour rouvrir les portes

Jeudi 11 novembre 2010, au quartier Akwa de Douala. Les portes du consulat de la République centrafricaine de Douala sont fermées. Les locaux du consulat sont dans un état déplorable. Joint au téléphone, le consul confirme : Tous les ordinateurs ont été cassés ainsi que les chaises et d’autres matériaux. Les fiches d’inscription sur les listes électorales ont été déchirées. Nous attendons de savoir s’il est possible de récupérer les disques durs. Pour Magnonde Marie- Louis, pour l’instant, il est impossible de faire fonctionner le consulat. L’autre problème majeur est celui de l’insécurité. Ceux qui ont saccagé le consulat sont toujours en liberté. Il n’est pas exclu qu’ils reviennent. Il faut aussi renforcer la sécurité autour du consulat. J’ai adressé une lettre à ma hiérarchie et j’en ai également parlé avec les autorités d’ici. J’attends uns réaction que j’espère sera positive, indique t-il.

Lors de la conférence de presse donnée le vendredi 5 novembre 2010 dernier, le consul et le président de la commission électorale locale étaient revenus sur l’incident survenu deux jours plus tôt. Le consul affirme que ce sont des individus se faisant passer pour des centrafricains et dotés d’armes blanches qui ont saccagé le consulat et détruit plusieurs voitures. L’incident avait entrainé la mort d’un centrafricain et fait de nombreux blessés. Pourtant lors de ma prise de fonction ici, j’avais indiqué que je ne suis pas venu pour alimenter les querelles politiques. C’est à la suite des incompréhensions au sujet des inscriptions que ces personnes ont vandalisé les locaux du consulat. Je suis ici pour tous les centrafricains et non pour ceux qui sont du parti au pouvoir mentionne le consul. Le président du comité local de la commission électorale indépendante (Cei ), quant à lui, demande que ceux qui n’ont pas toutes les pièces officielles exigées se rapprochent du consul pour savoir la conduite à tenir. Nous sommes soumis aux règles de la loi centrafricaine en matière des élections. Pour s’inscrire, il faut avoir un passeport, une carte nationale d’identité et la carte de séjour en cours de validité. C’est logique qu’il y ait certains de nos compatriotes qui ne sont pas peut- être en règle. Ceux- là ne peuvent pas s’inscrire, donc ne peuvent pas voter. Nous accordons quelques faveurs en acceptant les actes de naissance précise Marcelin Yalemde du comité local de la Céni.

Questions sans réponse
Il ne donne cependant aucune indication sur la suite des opérations. Va-t-on reprendre l’opération de recensement électoral ? Est ce que les listes étaient informatisées ? Toutes ces questions trouveront sans doute des réponses lors du prochain point de presse annoncé par le consul. Nous allons envoyer les dossiers à Bangui pour la confection des cartes d’électeur. Nous allons ensuite les distribuer. Ceux qui sont en règle viendront voter au consulat le 23 janvier prochain. Nous aurons 10 partis politiques en lice. Au fond, c’est deux grands partis qui s’affrontent. Le kwa na kwa (knk), parti au pouvoir, et le Mouvement pour la libération des peuples centrafricain (mlpc). Les autres partis sont rattachés à eux. A Douala, nous sommes trente-un (31) au sein de la commission électorale indépendante (Cei) pour bien mener l’opération. Chaque entité a envoyé cinq (5) personnes. C’est maintenant qu’il faut travailler dur en oubliant ce qui s’est passé a conclu Marcelin Yalemende.


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