Les forces de l’ordre ont dispersé une manifestation interdite de l’opposition togolaise qui conteste la réélection du président Faure Gnassingbé
L’Union des forces du changement (UFC) de M. Fabre et trois petits partis de l’opposition avaient appelé la population à protester contre les résultats «frauduleux» de l’élection du 4 mars, par une marche à travers les rues de Lomé, la capitale togolaise. A peine une centaine de personnes s’était mobilisée que, la manifestation interdite par le gouvernement a été dispersée par les forces de l’ordre mobilisées à cet effet. Une nouvelle marche a été programmée pour le samedi 13 qui est un jour non ouvré. Elle sera suivie d’un meeting à la place de l’indépendance. L’opposition entend ainsi maintenir la pression populaire, contre la réélection de Faure Gnassingbé crédité à 60,92% des voix contre 33,94% pour le principal opposant Jean-Pierre Fabre.
Dans la même journée du mardi 9 mars, une dizaine de membre de l’opposition a été interpellée au motif qu’elle serait de la «branche armée des contestataires» Dans un communiqué rendu publique, la coalition de l’opposition togolaise annonce qu’elle va bientôt nommer son Premier ministre et former son gouvernement en signe de protestation contre les résultats de la présidentielle du 4 mars. Pour certains militants, la lutte pour la prise de pouvoir sera quotidienne. C’est ainsi que les affrontements avec les soldats de la Force Spéciale Election Présidentielle 2010 se multiplient dans les quartiers populaires de la capitale Lomé.
Les réactions de l’extérieur
De part le monde, ce sont des appels au calme qui sont lancés par la communauté internationale. L’Union africaine confirme la réélection du président sortant et appelle au calme au sein des partis de l’opposition et de la population. Le Secrétaire général des Nations unies quand à lui a pris note des résultants de la CENI. Un peu plus de 120 observateurs internationaux avaient été déployés sur place pour examiner le déroulement du scrutin. Ils ont bien constaté que l’élection a été libre et transparente, malgré «les plaintes concernant l’authentification des bulletins de vote et la centralisation des résultats». En effet, la principale accusation de l’opposition réside dans le fait que la Commission électorale nationale indépendante aurait agit sans «respecter la procédure de vérification et de validation des résultats qu’elle s’est elle-même donnée.» Elle aurait ainsi ouvert la porte à de nombreuses fraudes, qui créditent et confortent la victoire du candidat du Rassemblement du Peuple Togolais (RPT), Faure Essozimna Gnassingbé.