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Trafic des personnes: L’Amérique exige plus du Cameroun

Un rapport rendu public par le gouvernement américain, indique que les efforts du gouvernement pour arrêter ce phénomène, doivent se…

Un rapport rendu public par le gouvernement américain, indique que les efforts du gouvernement pour arrêter ce phénomène, doivent se poursuivre et se renforcer

Selon un rapport de l’administration américaine du 19 juin dernier, le Cameroun a fait des progrès dans la classification des pays qui se conforment à la lutte contre le trafic des êtres humains. Ces résultats indique le rapport, présenté par la secrétaire d’Etat Hilary Clinton, viennent en partie de la nouvelle loi camerounaise sur le trafic des personnes, qui étend la protection aussi bien aux adultes qu’aux enfants. Comme l’exige la loi américaine sur la protection des victimes de trafics (Trafficking Victims Protection Act (TVPA)), le document évalue les efforts des gouvernements à travers le monde dans la lutte contre l’esclavage moderne. Il est le 12e du genre et inclus les éléments d’appréciation sur 186 pays et territoires. Ce rapport qui vient d’être rendu public, corrobore, les résultats récemment publié par l’Institut national de la statistique sur l’exploitation sexuelle des enfants au Cameroun. Le mal serait encore plus grand qu’on ne peut l’imaginer. «Selon de nombreuses sources, l’exploitation sexuelle commerciale des enfants existe dans de nombreuses localités du Cameroun, en dépit des interventions des différents acteurs pour enrayer ce phénomène dont l’ampleur réelle reste inconnue dans le pays. Les méthodes statistiques de mesure sont encore au stade expérimental. En effet, ces enfants sont rares et insaisissables, en ce sens qu’ils sont difficiles à rencontrer et à dénombrer par les méthodes classiques d’échantillonnage», indique la note de synthèse de l’INS. Le rapport américain lui englobe plusieurs aspects de l’exploitation des personnes. «Le Cameroun se présente encore comme un pays où on retrouve des cas de trafic de personnes, ou qui sert de transit et de destination pour ce phénomène», fait savoir une synthèse de ce rapport sur le Cameroun.

La forme la plus répandue de l’exploitation des personnes semble être aussi la plus douce. Le rapport présente des exemples comme celui des parents qui confient leurs enfants à des personnes qui s’engagent à leurs donner un meilleur cadre de vie. Mais l’évolution des choses s’achève très souvent par un drame pour l’enfant, qui se retrouve utilisée comme une esclave dans une maison où vivent d’autres enfants de son âge. Le phénomène se vit aussi dans la région de l’Extrême nord, où des enfants remis à des maîtres coraniques, se retrouvent à faire pour eux des travaux non rémunérés. Le rapport fait aussi mention de l’exploitation sexuelle, des jeunes comme des adultes. Le gouvernement du Cameroun selon le document, ne s’est pas véritablement conformé aux meilleurs standards de lutte contre le phénomène. Au cours de l’année d’élaboration du rapport, on peut relever quelques condamnations, dont celle d’un homme à 20 ans de prison et l’adoption d’une nouvelle loi qui interdit aussi bien le trafic des enfants que celui des adultes. Mais de nombreux efforts sont encore demandés au gouvernement, notamment, dans le domaine de la protection des victimes qui craignent des représailles et ne dénoncent pas leurs bourreaux.

L’administration américaine demande aussi aux autorités camerounaises de collaborer d’avantage avec les organisations non gouvernementales, à l’effet de traquer partout où cela existe, des formes de trafic de personnes, afin de le faire diminuer. Une tâche difficile et délicate, dans un pays où plus de 40% de la population très jeune, vit avec moins de 500 FCFA (1 dollar américain) par jour, et où la frontière entre l’engagement voulu et le travail forcé est très mince. Cette année encore, ils sont nombreux, les jeunes que l’on retrouve dans les rues de Yaoundé la capitale du pays, en train de vendre des produits parfois fabriqués par des industries avec une grande réputation. Officiellement, ils préparent leur rentrée académique prochaine.

Une carte du trafic d’êtres humains dans le monde
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