Le contrat d’Alex Van Elk arrivant à son terme, l’appel à candidature international lancé par l’état camerounais signifie que le gouvernement ne veut plus du néerlandais
Appel à candidature international
L’Etat Camerounais est à la recherche d’un nouveau directeur général de la Cameroon airlines corporation (Camair-Co). C’est la substance d’un appel international à candidature paru dans le quotidien gouvernemental Cameroon Tribune du 9 juillet 2012. Cet avis de recrutement d’une page a cinq points. La description du poste, le profil du directeur général, le lieu du travail et la durée du contrat, la composition du dossier de candidature et la sélection du candidat. L’appel susdit ne fait aucune discrimination. Comme pour dire que même les nationaux peuvent valablement postuler. Les candidats doivent avoir entre 40 et 60 ans. En tout cas, les dossiers de candidature doivent parvenir au directeur du cabinet du Premier ministre, le Pca, au plus tard le 25 juillet 2012. La divulgation de cet appel à candidature prouve à suffisance que le contrat d’Alex Van Elk n’a pas été et ne sera pas renouvelé. Le Néerlandais Alex Van Elk avait encore des projets pour la Camair-Co. Pour preuve, dans l’euphorie des festivités marquant l’an un de la compagnie aérienne nationale, en mars 2012, il a donné un avant-goût de ses projets. « Entre 2010 et 2011 ce n’était que l’investissement. Le premier vol a eu lieu le 28 mars 2011 et nous avons enregistré pour cette année des recettes de l’ordre de 15 milliards. Cet argent ne peut pas suffire pour couvrir un investissement. C’est pour cela qu’il est précisé dans le business plan que les bénéfices ne pourront être réellement réalisés en 2014. Pendant cette période, la compagnie a besoin d’être rentabilisée et a besoin des fonds du gouvernement pour pouvoir remplir efficacement ses mission », a-t-il alors expliqué.
Critiques
« A partir de 2014, nous commencerons à faire du bénéfice et nous partirons d’un chiffre d’affaires de 15 milliards à 40 ou 45 milliards. Des dispositions rigoureuses qui sont prises. Comprenez que SN Brussels Airlines est une compagnie qui est sur le marché depuis des années, mais pour cette année, elle a demandé une aide du gouvernement Belge parce qu’elle a connu un déficit de 50 ou 60 millions d’euros, ce qui est l’équivalent de 35 ou 40 milliards de francs CFA. La gestion d’une compagnie aérienne est délicate et il faut s’entourer de plus de garanties possibles », a-t-il poursuivi. En clair, le Néerlandais était bien sûr et certain d’être toujours à la tête de la Camair-Co jusqu’en 2014. Malheureusement, le gouvernement en a décidé autrement. L’ancien DG d’Arik Air au Nigeria, va aller voir ailleurs. Son contrat arrivé à terme au mois de juin 2012 n’a pas été renouvelé. Ceci, indiquent des sources généralement bien informées, n’aurait pas plu au Néerlandais qui a déjà d’ailleurs quitté le pays. Officiellement, il est en vacances. Une tradition pour les Occidentaux travaillant au Cameroun. «On ne sait pas s’il va encore revenir », lance un employé de Camair-Co. Nommé le 27 janvier 2011 à la tête de la Camair-Co sur recommandation du partenaire technique allemand Lufthansa Consulting, le Néerlandais, 58 ans, a fait moins de deux ans finalement. Bien connu des milieux de l’aviation civile africaine, Van Elk était en 2003 directeur des Aéroports du Nigeria, avant de diriger, de 2006 à 2009, la compagnie Arik Air, propriété de l’homme d’affaires nigérian Joseph Ikhide Arumemi Ikhide. Malheureusement, sa petite expérience n’a pas suffi pour faire décoller véritablement une compagnie en pleine naissance comme Camair-Co. Il rentre dans son Pays-Bas natal avec des mallettes pleines de critiques. Et des plaintes. Sa seule véritable action reste néanmoins le lancement de cette compagnie en mars 2011. On espère que les autorités camerounaises chargées de piloter ce dossier de recrutement ne vont pas s’engluer, une fois de plus, dans les chimères, en pensant qu’il n’y a que les expatriés qui peuvent bien faire.
