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Transport: Le « Dja » de retour au Cameroun

L’avion était parti depuis le mois de juin dernier, pour suivre un programme de maintenance en Irlande

De retour flambant neuf
Le 21 juin dernier le Boeing 767-300 de l’ex Cameroon Airlines (Camair) encore appelé de son nom de baptême le Dja, a quitté Douala sous la supervision du ministre des Finances, Lazare Essimi Menye. Il était allé pour un mois de maintenance en Irlande. Une opération estimée en ce moment là à près de 500 millions de FCFA. Ce mercredi 11 novembre 2009, il était de retour avec près de 5 semaines de retard sur le programme initial. L’appareil qui est devenu la propriété de l’Etat du gouvernement camerounais, a selon le ministre des finance fait l’objet des procédures de transfert de propriété. « Le Dja nous revient pratiquement tout neuf, vous savez c’est un avion qui a sept ans, et il n’a pratiquement pas volé » assure Lazare Essimi Menye.

Réparé après près de 18 mois d’immobilisation
Les difficultés du Dja ont débuté en janvier 2005. Seul gros porteur dont disposait la défunte Camair, il est tombé en panne à Abidjan en Côte d’ivoire. La compagnie en a été privée pendant quatre mois. C’est le 30 avril de la même année, qu’il est revenu au Cameroun, les réparations effectuées sur le réacteur qui avait été touché. Après les difficultés techniques, l’avion souffrira de difficultés structurelles. La Camair entre temps est dissoute et l’avion a dû rester au sol pendant près d’un an. De nombreux experts pensent que l’acquisition du Dja est investissement inapproprié. « Le contribuable camerounais qui doit faire face à de nombreuses autres difficultés n’a pas besoin d’un avion qui n’est pas opérationnel » affirme l’un d’eux sous anonymat. Alors qu’on lui avait posé la question sur le sort qui serait affecté au Dja, le ministre des finances, en sa qualité de chef de ce projet, avait déclaré qu’après sa réfection, il reviendrait à la «haute hiérarchie» de décider de son usage.

Des nuages sur son exploitation
Il semble que le projet d’affectation au service de la Camair Co soit en berne, tout comme le projet de la future compagnie aérienne lui-même. Il y a quelque mois, une intense effervescence a été remarquée autour de la Camair Co qui recevait les dossiers de recrutement de nombreuses personnes, en perspective d’un lancement imminent des activités. Aucune suite n’a jusqu’à ce jour été donnée à cette initiative. Sur la question, le ministre des finances affirme que les procédures visant à créer une compagnie aérienne sont complexes et longues et qu’aucune date de lancement n’est envisageable avec certitude. Ce mercredi 11 novembre 2009 dans les colonnes du quotidien officiel Cameroon-tribune, un avis d’appel d’offre a été lancé pour le recrutement d’une équipe dirigeante. « L’avion pourra voler pour des taches précises, des mouvements Ad hoc, mais en attendant que la compagnie soit constituée je ne saurais vous dire comment il va se déplacer » affirme le ministre des finances.

Une gestion de l’opération fortement critiquée
Les observateurs du transport aérien sont perplexes sur la gestion faite de cet appareil. Déjà nombre d’entre eux trouvent incroyable que la CAMAIR se soit retrouvée en position de faillite alors même que le transport aérien semble avoir accru d’intensité sur le marché camerounais. Ces observateurs restent sceptiques sur une utilisation commerciale du Dja. D’après eux on n’avait pas besoin du retour de l’avion pour boucler la création d’une compagnie aérienne. Certains autres observateurs dénoncent eux le mauvais usage des fonds du contribuable dans cette affaire. Ils font remarquer que rien que pour envisager la mise sur pied de la Camair Co plusieurs millions ont été dépensés en études, missions, évaluations et séminaires injustifiés, au vu du nouvel appel d’offre. Pour certains enfin, dire que ce seul avion servira à lancer la nouvelle compagnie aérienne en projet semble être un leurre. Ils sont convaincus que l’appareil sera mis au service de la présidence de la république camerounaises qui ne manquera pas cette occasion d’avoir un avion de fait. En attendant rien n’est dit sur la gestion de l’appareil et des éventuelles revenues qu’il pourrait générer. Pourtant le contribuable camerounais payera pour près de 35 milliards de FCFA son acquisition.



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