Les éléments du corps de la prévention routière traquent depuis jeudi des chauffeurs clandestins dans la capitale camerounaise. Ce qui rend difficile l’accès à certains quartiers périphériques
C’est une matinée plutôt pénible à laquelle les habitants du quartier Nkolbisson ont fait face ce 18 février 2016. Leurs moyens de transport, les véhicules de particulier communément appelés « opep », font l’objet de contrôle des éléments de la police en charge de la prévention routière.
Les transporteurs ne disposant pas de vignettes sont les plus nombreux sur le bord de la chaussée. Conséquence, il n’est pas évident pour les résidents de ce quartier de se déporter vers le centre-ville. Pour emprunter les quelques rares « opep » en règle, il faut débourser le double du tarif pratiqué dans le secteur. Pour se rendre au marché Mokolo par exemple, le tarif passe à 200 ou 250 F au lieu des 100 F habituels. De quoi provoquer la colère de quelques usagers. « À cause de leur contrôle de vignette je suis obligée de dépenser le double de mon argent de taxi alors que je n’ai pas prévu ça », explique Michael. Fany, journaliste, quant à elle s’est vue obligée de prendre un dépôt pour se rendre à son lieu de service au lieu-dit carrefour Nsam. «Je suis obligé de prendre le dépôt parce que je suis à la rédaction et si j’arrive en retard je ne serais plus programmé», explique-t-elle.
Pour les chauffeurs en infraction l’heure est au chômage: «Depuis ce matin je suis garé. Les policiers ne nous donnent pas de répits. Je préfère rester à la maison parce que je n’ai pas 25000 F à donner. », Déplore Ibrahim.
Une situation qui manifestement n’embarrasse pas tout le monde certains comme Modeste y voient une potentielle solution aux problèmes de surcharge. «On était serré dans ces vieilles voitures comme des sardines. On croise les doigts en espérant que les chauffeurs clandestins] seront retirés de la circulation et que les taxis de ville vont désormais se mouvoir dans cette zone afin que nous soyons un peu plus à l’aise».