Un communiqué du ministère de la Défense du Cameroun confesse une opération militaire qui a abouti à la mort de 22 personnes, dont 14 enfants selon l’Onu.
Il aura fallu une flopée de photographies, l’indignation d’une partie de l’opinion, des chiffres des Nations unies ; pour que 72h plus tard, l’armée reconnaisse son implication dans le massacre de Ngarbuh, par Ntumbaw dans la région du Nord-ouest du Cameroun.
Dans un communiqué de presse, le colonel Atonfack de la division de la communication du ministère de la Défense parle d’ « une conséquence collatérales des opérations de sécurisation en cours dans la régions ».
D’après le ministère de la Défense « le 14 février 2020, un groupe de 06 éléments des Forces de Défense dont 04 militaires et 02 gendarmes renseignés pas des repentis a effectué une approche par reconnaissance nocturne à pieds vers une habitation de Ngabuh transformée en camp fortifié, véritable base logistique de marchandises illicites, de reception des armements et munitions de tous les calibres, et de stockage et revente de stupéfiants ».
La communication du ministère de la Défense rapporte que c’est dans leur riposte, après avoir été pris à partie par des combattants armés, que des contenants de carburant, touchés, vont exploser, déclenchant un incendie qui va se propager aux habitations voisines.
Hormis les « 7 terroristes » tués par les miliaires dans les combats, l’armée reconnait la mort d’une femme et de 4 enfants dans l’incendie. Des chiffres qui contredisent ceux avancés par une mission de l’Onu rendue sur place le dimanche 16 février. Cette mission fait état de 22 morts dont 14 enfants.
Pour le ministère de la Défense, il s’agit de la propagande séparatiste qui a ressuscité « d’anciennes photos de la neutralisation de 04 terroristes dans le département de la Mezam courant 2019 ».
Le communiqué conclu néanmoins qu’une enquête a été ouverte et que ses conclusions seront rendues publiques.