Tunis: Le rassemblement constitutionnel démocratique, le parti de Ben Ali dissout

L'annonce a été faite par le tribunal de première instance de Tunis le 9 mars « Le parti RCD de…

L’annonce a été faite par le tribunal de première instance de Tunis le 9 mars

« Le parti RCD de Ben Ali est dissous ». L’annonce a été faite le mercredi 9 mars et a été accueillie par une explosion de joie dans le hall du palais de justice de Tunis où une foule compacte a aussitôt entonné l’hymne national. « C’est une tumeur cancéreuse qui a été extraite, mais il faut désormais faire des séances de chimiothérapie », a lancé dans le brouhaha l’avocat Ayachi Hammami, qui s’est joint à des collègues en robe noire pour fêter l’évènement. Le palais n’est plus qu’une immense clameur. « A bas le parti du RCD. A bas le bourreau du peuple, Rcd dégage», scandent des centaines de personnes qui célèbrent la mort légale du parti-Etat, près de deux mois après la fuite du président déchu Zine El Abidine Ben Ali sous la pression de la rue. Le tribunal de première instance de Tunis a décidé la dissolution du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) à la demande des autorités de transition après l’avoir suspendu le 6 février. Son siège et ses permanences à Tunis et ailleurs dans le pays ont été fermés. « Nous devons rester vigilants pour protéger les acquis de la révolution et barrer la route aux partisans du RCD qui peuvent ressurgir sous une autre appellation », ajoute Me Hammami.

Le ministère de l’Intérieur avait réclamé la dissolution du RCD le 21 février, affirmant que ses membres avaient tenté de déstabiliser le pays depuis le départ de Ben Ali le 14 janvier pour un exil en Arabie saoudite au terme de 23 ans de pouvoir. Les gouvernements d’intérim ont mis un certain temps à ramener l’ordre en Tunisie mais ils ont, ces dernières semaines, annoncé un calendrier pour la transition et s’en sont pris aux symboles de l’ancien régime. C’est ainsi que les vestiges du règne de Ben Ali tombent les uns après les autres. Lundi 7 mars, la Direction de la sécurité du territoire (DST) et la police politique, deux institutions très redoutées de l’ère Ben Ali, ont été dissoutes. Un gouvernement de transition formé de technocrates, avec Béji Caïd Essebsi à sa tête, a pris ses fonctions le même jour. Deux précédents gouvernements de transition formés depuis la chute de Ben Ali sont tombés sous la pression de la rue. Les manifestants leur reprochaient de faire la part trop belle aux caciques de l’ancien régime, notamment l’ancien Premier ministre Mohamed Ghannouchi, en poste depuis 1999. Les Tunisiens doivent se doter d’une assemblée constituante le 24 juillet.

De nombreux manifestants ont accueilli la dissolution du Rcd à Tunis
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