Recep Tayyip Erdogan a finalement reçu hier jeudi soir des représentants des manifestants du parc Gezi à Istanbul
Alors que les contestations se poursuivent en Turquie, après près de deux semaines de d’agitement, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a finalement reçu hier jeudi soir pendant près de quatre heures à Ankara des représentants des manifestants du parc Gezi à Istanbul, quelques heures après leur avoir lancé un ultimatum, et leur a réaffirmé sa proposition de procéder à une consultation des habitants d’Istanbul sur ce terrain contesté. Ce rendez-vous nocturne, qui a débuté peu après 23h00 locales (20h00 GMT), est le premier entre le dirigeant turc et des porte-parole autorisés des manifestants qui réclament sa démission. Le collectif Taksim Solidarité n’avait pas été invité à une première rencontre organisée mercredi entre le Premier ministre et des «représentants» de la contestation choisis par les autorités. Pressé d’en finir avec cette fronde sans précédent depuis l’arrivée de son parti islamo-conservateur au pouvoir en 2002, M. Erdogan a adressé jeudi un «dernier avertissement» aux irréductibles qui occupent le parc Gezi.
Nous avons fait preuve de patience jusqu’à présent, mais la patience a des limites. Je lance mon dernier avertissement : mères, pères, s’il vous plaît, faites sortir vos enfants de là, a lancé le chef du gouvernement dans un discours à Ankara. Depuis vingt-quatre heures, le gouvernement a renforcé sa pression sur le dernier carré des protestataires, épargné par l’opération des forces de police qui ont repris mardi manu militari le contrôle de la place Taksim. Mercredi soir, le Premier ministre avait fait un geste en proposant un référendum municipal sur le projet d’aménagement contesté de la place, avec l’espoir qu’il accélère l’évacuation du parc Gezi. Je crois qu’après ce geste de bonne volonté, les jeunes vont décider de quitter le parc Gezi, a souhaité le vice-Premier ministre Huseyin Celik. Tout ceci doit s’arrêter, a renchéri, plus impatient, son homologue à l’Intérieur Muammer Güler. Mais, dans les allées du parc, l’idée du référendum a été très fraîchement accueillie et les sommations du gouvernement balayées d’un revers de main.