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Un cimetière abusivement occupé au quartier «Joli soir» à Ngaoundéré

Les auteurs de la profanation des sépultures encourent de 3 mois à 5 ans d'enprisonnement et une amende de 10…

Les auteurs de la profanation des sépultures encourent de 3 mois à 5 ans d’enprisonnement et une amende de 10 à 100 000 francs

Le boom démographique observé ces dernières années dans nos villes, la promiscuité et la rareté des terrains amènent certains citoyens à vouloir se loger par tous les moyens, parfois même au mépris de la législation en vigueur. Dans cette course au logement, les flancs des collines, le domaine public ou privé de l’Etat, les marécages et même les cimetières font l’objet d’occupations anarchiques. C’est le cas notamment du quartier « Joli soir » considéré à juste titre comme le quartier le plus populaire de la ville de Ngaoundéré. Mais la question que l’on est en droit de se poser est celle de savoir comment des gens ont pu obtenir des titres fonciers sur ces lieux de sépulture ? A ce sujet, les avis restent partagés, puisque certains occupants affirment avoir obtenu leurs droits des anciennes autorités municipales. Malgré moults rappels à l’ordre effectués par l’actuel Délégué auprès de la Communauté urbaine de Ngaoundéré, Hamadou Dawa, les uns et les autres restent campés sur leurs positions.

L’un des occupants de ce site, Oumarou, dit avoir obtenu ses droits de l’ex commune urbaine de Ngaoundéré. Comme beaucoup d’autres, il déclare que ses papiers dateraient de 1997. Nos papiers datent du temps du maire Yaya Djidji Issa, avant l’avènement de la communauté urbaine. Je ne comprends pas pourquoi ceux-là n’avaient jamais eu de réaction, peut-être parce que c’est eux qui avaient décidé de partager le terrain. Personnellement, j’avoue que je n’y comprends rien et je ne sais donc pas à quoi servent désormais les titres fonciers qui sont en notre possession. Moi mon titre foncier date de 2006, il y en a même qui ont des titres fonciers datant de 2002, il y a quelqu’un qui m’a dit que son certificat de donation daterait de 1997.

Pourtant, au vu de leurs caractères sacrés, la protection des cimetières n’a pas été oubliée par le législateur camerounais. Au sujet de la protection des lieux sacrés, les textes prévoient des peines d’emprisonnement et des amendes en cas d’occupation anarchique et de profanation de sépultures. Selon Jean-Claude Awalla Woudougue, Procureur Général près la Cour d’appel de l’Adamaoua, très souvent quand des gens s’introduisent dans les cimetières et autres lieux sacrés, ils ne savent pas très exactement ce que les textes prévoient en la matière. Mais qu’ils le sachent ou qu’ils ne le sachent pas, ils seront déférés devant les juridictions compétentes pour répondre de leurs actes. Le texte en la matière est l’article 274 du Code pénal qui punit d’un emprisonnement de 3 mois à 5 ans et d’une amende de 10 à 100 000 francs, celui qui viole des tombeaux ou sépulcres ou profane tout ou partie d’un cadavre humain enseveli ou non. C’est à dire que si des gens veulent s’introduire dans des cimetières pour entreprendre soit des investigations ou opérer quelques man uvres que ce soit, ils doivent au préalable obtenir une autorisation soit chez le maire, soit à la préfecture selon les situations. Il va donc sans dire qu’on ne saurait se retrouver dans des cimetières pour opérer des lotissements de manière à exposer ceux qui s’y trouvent.

Pourtant, que ce soit dans le Coran ou dans la Bible, les honneurs et le respect voués aux défunts doivent être traduits par le droit à une sépulture qui doit être gardée et entretenue. Ceux qui se livrent à ce genre de pratiques, c’est-à-dire, le fait d’occuper illégalement et abusivement des cimetières ou de déterrer ou d’enterrer un être, même s’il est réduit en ossements, commettent pour ainsi dire des actes abominables. C’est un acte horrible aux yeux de Dieu. Cet acte est aussi caractérisé de sacrilège infâme, le fait de porter atteinte à l’intégrité d’un cadavre. C’est un blasphème, une insulte, un irrespect et un outrage à outrance, un viol et une impiété. C’est aussi caractérisé de désacralisation, c’est-à-dire, l’absence de craintes sur la dignité de l’être humain, bien qu’il soit mort, affirme un pasteur. Vivement que les mesures de déguerpissement soit prises pour que la force revienne à la loi et pour que la mémoire des morts repose en paix.

Ngaoundéré dans l’adamaoua
Journalducameroun.com)/n