Honoré sera-t-il reconduit vers Douala ?
L’Association de reconnaissance des droits des personnes homosexuelles et transsexuelles à l’immigration et au séjour (Ardhis) fait pression pour empêcher qu’Honoré soit reconduit à Douala. L’objectif recherché par cette action étant que le prévenu puisse faire appel «sereinement» du rejet de sa demande d’asile. Il y a quelques jours, cet homosexuel camerounais a refusé d’embarquer, deux fois déjà dans l’avion et a été reconduit au centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot en France. C’est depuis ce centre que l’homme de 38 ans va déposer en urgence une demande d’asile auprès de l’Office français des réfugiés et apatrides (Ofpra) – qui l’a déjà débouté une première fois. Honoré considère n’avoir pu établir ses craintes de manière satisfaisante devant l’Ofpra, explique l’Ardhis. Il souhaite pouvoir déposer un recours en annulation de la décision de rejet de sa demande d’asile devant la Cour nationale du droit d’asile (CNDA).
Les faits reprochés au Cameroun
Cet ancien mototaxi de Douala est arrivé en France avec un visa de touriste. Honoré serait menacé au Cameroun depuis la découverte de ses relations avec le «jeune fils d’un notable». En outre l’homosexualité est passible de cinq ans de prison au Cameroun, où des arrestations et détentions arbitraires sont régulièrement signalées. C’est pourquoi l’Ardhis a demandé au cabinet du ministre de l’Immigration de suspendre l’éloignement d’Honoré, afin qu’il puisse exercer sereinement son droit de recours devant la CNDA et y être auditionné. Jusque-là, aucune réponse des autorités. L’association a donc décidé de mobiliser en masse pour l’aider: Ne pas laisser la possibilité à Honoré d’avoir accès à un recours devant la CNDA, c’est accepter l’idée que notre pays éloignerait un ressortissant vers son pays d’origine sans s’être raisonnablement assuré qu’il ne risquait pas d’y subir des traitements inhumains et dégradants tels que définis par le droit international. clame-t-elle.