Le fils de James E Hamilton, un des patrons du groupe Blackstone est cité pour avoir essayé de corrompre des fonctionnaires camerounais
Le Centre pour l’Environnement et le Développement (CED) et le Réseau de Lutte contre la Faim (RELUFA) deux Organisations non gouvernementales impliquées dans la défense des droits collectifs, ont annoncé le 13 juin 2013 leur intention commune d’introduire un recours auprès des autorités américaines, pour enquêter sur les informations de corruption rapportées et non encore démenties à l’encontre de James Hamilton, fils du milliardaire américain James E Hamilton qui trône à la tête de Blackstone, un des plus gros fonds d’investissement au monde. Nous appuyons notre démarche sur ce point précis, sur la base d’une information rapportée par le journal Français Le Monde qui a établi cet état des choses sans qu’on ne puisse percevoir une réaction du groupe, a expliqué Samuel Nguiffo le secrétaire général du CED. Des témoignages obtenus mettent par ailleurs en évidence des pratiques répandues de corruption des autorités locales et coutumières. Dans un entretien, un haut fonctionnaire du ministère camerounais du cadastre raconte également comment des emplois pour ses proches lui ont été promis par Hamilton James, alors directeur opérationnel de Herakles Farms au Cameroun, peut-on lire dans cet article. Pour le CED et le RELUFA, si une telle information est divulguée sans qu’il n’y ait de réaction, c’est que forcément il y a anguille sous roche: Nous souhaitons qu’une enquête urgente soit ouverte dans le cadre de la violation des principes directeurs de l’OCDE (Organisation pour la Coopération et le Développement Economique) relatifs aux entreprises multinationales de ses pays membres. Il y en a plusieurs mais nous n’avons retenu que celles qui imposent à ces entreprises de ne pas se livrer à des actes de corruption dans les pays où elles sont engagées dans des relations d’affaires, a expliqué Samuel Nguiffo.
Au c ur d’une nébuleuse
Pour comprendre la portée de cette nouvelle affaire au sujet d’Herakles Farms, il est à noter que James E Hamilton est le président et le numéro 2 de Blackstone Group, une des plus grosses institutions de financement privé dans le Monde. Ses connexions dans le monde sont importantes et touchent divers secteurs. James E Hamilton dont le nom du fils est mis en cause ici est souvent cité dans l’entourage du président américain Barack Obama comme comptant parmi ses supporters. Dans un article du 14 mai 2012, l’agence de presse Reuters révèle que sous la houlette de James E. Hamilton l’équipe de campagne du président américain qui était en quête de sa réélection a pu engranger 1,5 millions de dollars US. Au-delà de ce rapprochement politique, Blackstone possède des intérêts dans l’exploration pétrolière, les télécommunications et autres. Pourtant les ONG camerounaises ne semblent pas impressionnées ni même inquiètes. Nous pensons que l’Amérique est le pays des droits de l’Homme. Nous voulons croire qu’au contraire de certains autres Etats lorsqu’elle valide un accord international, elle le met en uvre. Il existe des mécanismes et nous essayons de nous en servir. C’est laisser faire Herakles qui serait un danger, a insisté Samuel Nguiffo.