La concession de la construction de la centrale thermique de Logbaba à des coréens pourrait être revue
Avant la tenue du conseil d’administration de vendredi 24 juillet dernier, rien ne laissait envisager avec certitude un mouvement d’une telle ampleur. Il est pourtant clairement apparu des jours avant, qu’il existait un profond désaccord entre la structure, son conseil d’administration et sa tutelle, le ministère de l’Energie et de l’Eau. Pour la signature de la convention en vue de la construction d’une centrale électrique thermique à gaz dans la ville de Douala, la presse était invitée dans les locaux du ministère (MINEE). Le désaccord n’a échappé à personne. Le ministre ayant visiblement refusé de participer à l’évènement, tout le monde s’est déporté dans les locaux d’EDC.
Dans un précédent conseil qui s’était tenu le 19 juin dernier, de nombreux reproches ont été faits à Célestin Ndonga, l’ancien DG, qui a même été placé sous surveillance. Il lui est reproché plusieurs fautes de gestions et un empiètement de prérogatives. Vendredi dernier la présence du Ministre de l’énergie et de l’eau a laissé voir que quelque chose d’important allait avoir lieu. Dès l’ouverture Victor Mengot Array qui est le PCA de la structure fait un communiqué portant modification de l’ordre du jour. Sortie d’une enveloppe, il lira une note brève annonçant qu’une instruction a été donnée que soit nommé un nouveau Dg à la tête de Edc. Les administrateurs devaient se prononcer en urgence, à l’effet de désigner la nouvelle personne qui prendrait la direction de la structure.
A l’issue des concertations, Monsieur Nsangou Théodore a été nommé au poste de Directeur. La cérémonie de passation de service et d’installation a eu lieu juste après la clôture des travaux de cette session du conseil d’administration. Le DG nouvellement nommé est un ancien du secteur de l’énergie. Ingénieur des travaux publics, formé à l’Ecole supérieure des travaux publics de Paris, il occupait avant sa promotion vendredi dernier les fonctions de sous-directeur de développement, de la production hydraulique et du bâtiment chez AES Sonel.
A la suite de ce choix, de nombreuses réflexions ont été portées sur les raison du débarquement de l’ancien directeur général. Il est vrai que son choix d’engager le Cameroun dans une convention d’investissement sans l’aval de sa tutelle était constitutif d’une faute. Pourtant les observateurs avertis du milieu ont une autre analyse de la question. Selon bon nombre d’entre eux, la Sonel se serait débarrassé de quelqu’un qui dérangeait. Une analyse qui trouve une certaine pertinence lorsqu’on sait que depuis deux ans, cette dernière se bat pour obtenir l’accord pour la construction de cette centrale de logbaba. Un projet qui a été suspendu suite au soulèvement des associations de défense des droits de l’homme.
La récente instruction du premier ministre appelant à la réduction du déficit énergétique ouvrirait ainsi lieu à des opportunités d’investissement que le groupe canadien n’hésiterait pas à contrôler. Rien de tangible ne supporte pourtant de telles réflexions. Pour le nouveau DG, ses choix à venir seront décisifs.

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