Le président et le secrétaire général d’une des branches de ce parti sont devant les juges depuis deux mois pour l’organisation présumée des manifestations illégales
Le juge a renvoyé à la demande de l’accusation, les réquisitions du Procureur de la république dans l’affaire opposant une des branches de l’Union des Populations du Cameroun (UPC) à l’Etat du Cameroun au 1er juillet 2013 prochain a-t-on appris de la quatrième audience qui s’est déroulée le 3 juin à Douala. Alexis Ndema Same et Albert Moutoudou respectivement Président et Secrétaire Général de ce parti étaient à nouveau devant la barre, poursuivis depuis le 26 février 2013 pour «organisation d’une manifestation illégale ». Une fois encore avec leurs avocats, ils ont plaidé non coupable des faits qui leurs sont reprochés et ont démontré que le parti qu’ils représentent a « scrupuleusement respecté la loi 90/55 du 19 décembre 1990 portant régime des réunions et des manifestations publiques ». A l’appui de leur argumentation, un procès-verbal de descente sur les lieux (sous-préfecture de Douala 1er) en exécution du jugement Avant dire droit 980/FD/COR du 1er avril 2013, qui confirme que l’UPC avait bien déclaré la manifestation et qu’il n’y avait plus de doute sur le document de preuve versé au dossier par la défense, les débats attendus ont eu lieu.
En face, la défense ne démord pas et a sorti les pancartes saisies pendant la manifestation et qui disaient entre autres : « Non à Elecam, oui à une CENI consensuelle», a soutenu que l’objet de la manifestation a été détourné par ce message. Un argument rejeté par l’avocat de l’UPC qui lui a soutenu qu’étant un parti de l’opposition, ces messages cadrent bien avec l’objet de la déclaration qui était : « Informations sur Les inscriptions biométriques ». Dans les coulisses on apprend que le gouvernement ne souhaite pas s’embarrasser de nouveau avec des affaires d’atteintes aux droits de l’Homme et que les craintes qui entouraient l’organisation de manifestations fin février sont aujourd’hui dépassées. Du côté de l’UPC on reste prudent et le parti appelle à une mobilisation forte pour ne pas laisser « triompher l’injustice ». Alexis Ndema Same, président de l’UPC et Albert Moutoudou, Secrétaire Général de l’UPC ont été arrêtés alors qu’ils manifestaient pour la déchéance d’ELECAM (Elections Cameroon), qui avait décidé de mettre fin au processus d’inscription sur les listes électorales. Ils seront inculpés pour « organisation d’une manifestation illégale le mercredi 28 février 2013 avant d’être libérés sous caution le 4 mars 2013, jour depuis lequel ils comparaissent libres. Ironie du sort, la cause de leur manifestation semble avoir été entendue, puisque le processus a été reporté.
