Un processus d’informatisation de l’état civil au Cameroun a été lancé avec la France. Pour l’instant, seules les études de faisabilité sont en train d’être menées
Le « kumba », nom donné aux libertés prises avec les dates de naissances par certains Camerounais, va-t-il bientôt être renvoyé aux oubliettes ? Après avoir dressé la situation du système de gestion de l’état civil camerounais à ce jour, Civi-Pol, société française de conseil et de service agréée auprès du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (Minatd) comme une mission d’assistance technique, juge que 9 à 11 millions d’actes sont exploitables.
Ceci, « dans la mesure où les conditions de conservation dans les centres » existants sont difficiles pour constituer une base de données nationale, estime le chef de cette mission, Arnaud Blanchard. Le système d’informatisation s’il venait à être mis en place ne considérerait donc pas des millions de Camerounais nés, mariés ou décédés.
Ce constat ne relativise pas l’intérêt de ce projet pour les autorités administratives camerounaises. « Il y va de l’intérêt de nos populations et notamment pour ceux qui ont coutume d’aller à l’étranger parce qu’il était important qu’ils aient des actes d’état civil fiables », a déclaré le Minatd le 02 avril dernier à Yaoundé, lors du lancement des activités du Programme de réhabilitation de l’état civil au Cameroun. L’informatisation est à la fin du processus ; Certaines étapes comme la cartographie des centres d’état civil et la révision du cadre juridique ont déjà été faits.
Reste d’autres pans comme la formation et la sensibilisation, « la réalisation d’études architecturales préalables à la construction des infrastructures du Bureau national de l’Etat civil (Bunec), des agences régionales et des centres secondaires d’état civil ; l’élaboration d’une stratégie d’achats d’équipements et de fournitures pour les centres d’état civil », a détaillé l’ambassadrice de France au Cameroun, Christine Robichon. La France soutient ce programme à hauteur de 1,3 milliard de F CFA. Le coût global de cette réforme visant la sécurisation de l’état civil est évalué à 17,8 milliards de F CFA. 53% de ce montant sera assuré par le gouvernement camerounais.
