Vie chère: La MIRAP rame dans le vent!

La situation envisagée par de nombreux observateurs et experts, se confirme aujourd'hui avec l'envolée de l'inflation La Mission de régulation…

La situation envisagée par de nombreux observateurs et experts, se confirme aujourd’hui avec l’envolée de l’inflation

La Mission de régulation des approvisionnements des produits de grande consommation (MIRAP) a aujourd’hui plus d’un an. Un anniversaire célébré dans une totale indifférence. Le 1er février 2011, un décret du président de la République du Cameroun mettait sur pied cette structure qui est aujourd’hui chargée de l’approvisionnement et de la commercialisation des produits de grande consommation. Placée sous la tutelle technique du ministère du Commerce et celle financière du ministère des Finances, cette structure a pour rôle de: «constituer des stocks de sécurité, de procéder à la mise en place des magasins-témoins de vente de produits de grande consommation, en concertation avec les opérateurs économiques de l’ensemble des filières et des interprofessions intéressées, et d’animer les marchés périodiques et les marchés forains». «Cette Mission est un puissant outil d’alerte, d’achat, d’importation et de stockage des produits de grande consommation, en vue d’un approvisionnement continu du marché dans les meilleures conditions et à des prix accessibles. Les opérateurs privés ont certainement montré leur incapacité à faire convenablement ce boulot. Elle est aussi orientée vers la promotion de la consommation des produits du terroir», avait fait savoir pour sa part le ministre en charge du commerce lors de l’installation de ses dirigeants. Un an après, la structure a organisé quelques ventes promotionnelles, aux résultats parfois mitigés. «Ma compréhension de la MIRAP c’est que ce n’est ni plus ni moins qu’un gros commerçant étatique dont on peut anticiper dès à présent les défaillances potentielles liées aux insuffisances systémiques de management public et de gouvernance qui alimentent les contre-performances de l’Etat. Elle ne peut résoudre aucun problème de manière durable, bénéfique pour le progrès économique et social du pays. La MIRAP ne peut pas, à mon avis résoudre le problème d’approvisionnement des consommateurs en produits de grande consommation. C’est une illusion d’optique institutionnelle» avait prévenu Babissakana un ingénieur financier réputé au Cameroun.

Un impact invisible et prévisible
Selon un dernier rapport de l’institut national de la statistique, le Cameroun en 2011 a frôlé la limite sous-régionale de 3% en terme d’inflation en se hissant à 2,9%. «Et encore rien ne prouve qu’on ait ajusté ces chiffres, les choses coûtent tellement cher qu’on ne sait plus quoi faire», se plaint une consommatrice. Selon l’INS, les prix ont augmenté sur le marché sans exception. «En 2011, les prix à la consommation sont en hausse de 2,9 %, ce taux était de 1,3% en 2010. Il faut cependant rappeler qu’il était de 5,3% en 2008 et de 3,0% en 2009.

Sur le plan spatial, les prix à la consommation ont augmenté dans toutes les villes. La ville de Bamenda a enregistré la plus forte hausse des prix (4,8%) suivi de Bafoussam (4,0%) et la ville de Garoua la plus faible (1,4%). Dans les deux grandes métropoles (Douala et Yaoundé), on a enregistré le même taux d’inflation (3,1%)», Peut-on lire dans un rapport de cette institution. Toujours selon ce rapport, «Les prix des produits alimentaires ont grimpé de 4,8% au cours de l’année 2011. Cette remontée des prix des produits alimentaires est due notamment au renchérissement des prix des produits vivriers (6,0%) et des poissons (7,4%).

La pénurie du poisson maquereau observée au cours de l’année a significativement contribué à la hausse des prix des poissons. La hausse des prix a été observée au niveau de tous les sous-groupes des produits alimentaires ». il y a quelques jours, le ministre du commerce a tenu une réunion avec les acteurs de la filière des approvisionnement à la sortie de laquelle un communiqué laconique est sortie , promettant la stabilité des prix. La question selon les experts semble plus complexe. Il existe une commission nationale de concurrence qui ne fonctionne presque pas. Le petit commerce tenu généralement par des petits revendeurs du secteur informel à faible revenu, contribue aussi à renchérir les prix auprès du consommateur final. Et enfin la hausse des prix semble aussi lié, à la faiblesse des infrastructures de transport qui en renchérissent les coûts, mais aussi à la baisse de la production des produits agricoles, de plus en plus délaissée par les jeunes pour des activités plus rémunératrices et moins épuisante (moto taxis). En attendant, les spécialistes de la MIRAP poursuivent la stratégie des marchés témoins.

Sur le marché le commerce toujours géré par l’informel, fixe des marges élevé pour permettre la survie
JDC)/n