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VIH-SIDA/Pays du Sud: Les femmes mieux prises en charge que les hommes

C’est à cette conclusion qu’est parvenu un travail de recherche mené par une agence française dans plusieurs pays, dont le Cameroun

Les femmes plus proches de la détection
A l’occasion de la Journée internationale de la Femme, l’ANRS l’agence française de recherche sur le Sida, a rendu public un ouvrage « Les femmes à l’épreuve du VIH dans les pays du Sud : Genre et accès universel à la prise en charge ». Le livre édité dans sa collection « Sciences sociales et Sida », rassemble une quinzaine de travaux de chercheurs qui y analysent l’égalité de l’accès aux soins, le rapport des femmes et des hommes aux systèmes de soins, ou encore le rôle des femmes dans la prise en charge de l’infection dans la sphère familiale. Cette publication permet de porter un regard nouveau sur les femmes vivant avec le VIH en Afrique. Alors que les discours politiques tendent à démontrer le contraire, les femmes tirent davantage profit que les hommes des systèmes de santé et, plus globalement, des services proposés aux personnes vivant avec le VIH. Elles restent peu soutenues dans certains domaines comme la contraception, la prise en charge des pathologies féminines liées au VIH ou la gestion des soins au sein de leurs familles dont elles assument souvent seules les responsabilités. Leurs spécificités de femmes (et non pas uniquement de mères) et leur expérience restent encore insuffisamment reconnues. Enfin, l’ouvrage remet en question une vision de la vulnérabilité généralement perçue comme exclusivement féminine. Les hommes sont eux aussi soumis à une forme de vulnérabilité sociale, limitant ou retardant le recours au dépistage et aux soins. Selon cette publication, les femmes contrairement à ce que l’on entend souvent ont accès plus précocement aux traitements antirétroviraux que les hommes. Une réalité qui tient notamment de ce qu’elles sont dépistées dans le cadre des programmes de prévention de la transmission mère-enfant (PTME). D’un autre coté, on y apprend aussi que malgré la dépendance sociale des femmes et leur assujettissement aux décisions des hommes, elles font passer leur responsabilité maternelle avant la crainte d’être vues dans des lieux de traitement spécifique d’une pathologie toujours tabou en Afrique. Les femmes ont des demandes plus directes de soins et d’appui notamment dans l’objectif de traiter leurs enfants, et elles en tirent profit pour accéder elles-mêmes aux traitements.

Une réflexion novatrice
Cet ouvrage qui est collectif veut apporter des réponses à ces questions, en s’intéressant plus particulièrement à un thème sur lequel les connaissances sont encore peu structurées et partielles à savoir le rôle que jouent les systèmes de soins, en médiatisant le rapport des femmes à l’infection par le VIH et à ses conséquences sociales. L’ouvrage aborde cette question, en mettant l’accent sur l’expérience des femmes, principalement en Afrique de l’Ouest et centrale. Il prend, de plus, le parti d’accorder une place essentielle aux données empiriques, avec plusieurs préoccupations : apporter des données précises et contextualités, balisées par les précautions méthodologiques des disciplines mobilisées ; rendre compte des éléments dynamiques qui apparaissent à l’interface avec des systèmes de soins ayant eux-mêmes rapidement évolué au cours des dix dernières années ; fournir des éléments de connaissance suffisamment validés pour orienter des propositions théoriques plus fines en sciences sociales que le modèle de la « vulnérabilité de genre » ; permettre, au-delà des questions liées à la situation des femmes, de disposer d’éléments concernant les dynamiques sociales qui puissent alimenter une réflexion appliquée, notamment autour des effets de recommandations internationales récentes ou des perspectives nouvelles en matière de prévention et de traitement. Publié dans la collection « Sciences sociales et Sida », et diffusé gratuitement, l’ouvrage a été coordonné par Alice Desclaux (Université Paul Cézanne d’Aix-Marseille/IRD, Centre de Recherche et de Formation à la prise en charge de Fann, Dakar, Sénégal), Philippe Msellati (IRD, Yaoundé, Cameroun) et Khoudia Sow (IRD, Centre de Recherche et de Formation à la prise en charge de Fann, Dakar, Sénégal). Il est préfacé par les Professeurs Jean-François Delfraissy (Directeur de l’ANRS), Françoise Barré-Sinoussi (Prix Nobel de Médecine, Institut Pasteur) et Michel Sidibé le Directeur exécutif de l’ONUSIDA.

Au Cameroun comme dans quelques autres pays africains, les femmes profitent plus que les hommes de la prise en charge maladie / Sida


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