Les camerounais de la diaspora ont leur droit de vote, et pourtant la satisfaction n’est pas complètement au rendez-vous
Les camerounais de la diaspora peuvent désormais voter. La loi y relative a été adoptée par le parlement camerounais à l’issue d’une session extraordinaire de son assemblée. Jusqu’à très récemment, les camerounais vivant à l’étranger ne pouvaient ni s’inscrire, ni voter dans leurs pays de résidence. Mais pour ceux qui n’avaient pas perdu leur nationalité, ils pouvaient avoir le droit de voter au Cameroun. Le texte indique le type d’élections concernées, les présidentielles et les référendaires. La radio officielle qui a annoncé l’information, a aussi ouvert le débat sur les chiffres. Selon elle, 2,5 millions de Camerounais vivent à l’extérieur. Mais précise le média, cette estimation serait en deçà de la réalité. Le Cameroun n’a pas de représentation diplomatique dans tous les pays, et nombreux ne se signalent pas auprès de leurs ambassades. Le nouveau texte précise dans l’optique du recensement des votants que le pays compte s’appuyer sur son réseau de « représentations diplomatiques et consulaires » pour organiser les inscriptions sur les registres électoraux et le vote. Evoquant cette réforme, le président de l’assemblée nationale a fait savoir qu’il s’agissait d’un pas de plus dans la démocratisation du Cameroun. A travers ce texte, le gouvernement a décidé d’aménager les modalités d’exercice du droit de vote des camerounais établis ou résidant hors du territoire national a indiqué Cavaye Yeguie Djibril.
Le nouveau texte adopté ne fait cependant pas l’unanimité. On lui reproche par exemple d’avoir confié la gestion des opérations électorales de l’étranger à l’administration. Le CODE, un mouvement d’activistes très en porte faux contre le régime, appelle les camerounais de la diaspora à faire preuve de vigilance et à ne pas tomber dans le piège de la division qui leur est tendu par le régime avec l’annonce tonitruante d’un tel projet de loi, étant prévisible qu’il n’aura aucune incidence positive sur la prochaine échéance électorale. Les principales critiques tiennent compte de la qualité des camerounais concernés par la loi. Selon la loi sur la nationalité, un camerounais qui a acquis une autre nationalité, perd dans le même temps la nationalité camerounaise. Près de 80% de ces compatriotes, pour des raisons évidentes d’intégration et d’autres contraintes, ont pris une autre nationalité, sans pour autant renier leurs parents restés au pays, et encore moins leurs origines camerounaises. Si le gouvernement veut être clair et sincère, il doit d’abord abolir cette disposition qui d’ailleurs est à tête chercheuse a déclaré pour sa part, Albert Dzongang, un acteur politique majeur au Cameroun. Il partage l’opinion selon laquelle l’institution du vote de la diaspora n’est qu’une man uvre de plus pour le régime en place. Une chose parait cependant certaine. Le principal bénéficiaire de cette réforme du vote des camerounais de l’étranger sera une fois encore le RDPC. Son organisation est bien structurée à l’étranger et le recensement de ses membres sera d’autant plus facile
