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Wakeu Fogaing dévoile ses vérités sur le «Stand Up Night Show»

A c ur ouvert, l'humoriste parle de son nouveau spectacle et donne son avis sur le théâtre au Cameroun Vous…

A c ur ouvert, l’humoriste parle de son nouveau spectacle et donne son avis sur le théâtre au Cameroun

Vous avez récemment présenté à Douala votre nouveau spectacle avec pour thème le cinquantenaire des indépendances du Cameroun, n’est ce pas un thème un peu osé ?
Je ne crois pas que ce soit un thème osé ou un peu osé. Chacun de nous a son opinion du pays et de l’âge des évènements qui font son histoire. Je suis artiste et le cinquantenaire me parle aussi bien qu’à n’importe quel Camerounais. Le fait que je sois né le 20 mai n’a pas été sans conséquence dans mon éducation. Alors je m’en souviens tout simplement.

Pour ceux qui ne l’ont pas encore vu, de quoi parlez-vous dans ce spectacle?
Je ne me crois pas compétent pour faire un bilan. L’artiste est un miroir dans lequel on se regarde pour avancer ou reculer. Le miroir ne donne pas son avis il expose la réalité. Dans mon spectacle, je parle de mon rapport avec mon père qui m’a inculqué le patriotisme en utilisant la méthode du service militaire. Il croyait beaucoup en ce que j’allais devenir pour le pays. C’est une façon de voir l’éducation. Est-ce que mon père a réussi ? Je ne sais pas. J’ai surtout la certitude que je suis un patriote.

Quelle est aujourd’hui votre vision du cinquantenaire?
Les cinquante années traversées s’impriment dans le passé. Et je veux surtout savoir si nos erreurs, nos échecs et nos abus vont nous permettre de rompre avec le fatalisme pour que les prochains cinquante ans portent notre pays au sommet des meilleures ambitions.

Vous êtes auteur, comédien, metteur en scène et directeur d’une troupe théâtrale (Cie Feugham), quel est votre avis sur le théâtre au Cameroun?
Je crois que si je reste comédien, c’est parce que le théâtre vit au Cameroun. Mais il ne faut pas le circonscrire dans le triangle national. Le théâtre a un pays plus grand que n’importe quel pays. Quand le travail artistique est bien fait, il rayonne loin des frontières étatiques. On peut seulement dire que c’est désolant pour notre pays de n’avoir aucune salle de théâtre nationale, aucune école de théâtre ou conservatoire, enfin aucun projet national pour cet art considéré comme art de la subversion.

Parlons du concept « Stand Up Nigth Show », il nous souvient que vous étiez au départ du projet, aujourd’hui on y retrouve uniquement Valéry Ndongo et Major Asse, que s’est-il passé ?
Vous faites bien de poser cette question. Nous sommes un pays avec très peu de mémoire. C’est Nana Abraham du Centre culturel Français de Douala qui nous a donné l’idée de nous mettre ensemble. D’abord en nous programmant dans un spectacle intitulé «Pressons-nous d’en rire» et puis nous avons Créé l’«Africa stand up» comme label pour l’organisation des « stands up show night » que Valery Ndongo et Major Assé ont légalisé au niveau de la préfecture du Nfoundi en désignant Valery comme responsable du label puisque je suis à Bafoussam. Entre temps j’ai attiré leur attention sur le nom qu’on avait choisi puisque personne de nous ne fait le stand up à proprement parler. J’ai fait un mail pour leur dire que pour garder ce nom, il nous fallait faire des efforts pour être vraiment dans le stand up qui est un style très improvisé avec le quatrième mur inexistant et le public pas dans le noir. J’ai appuyé mon mail par l’histoire de la naissance du stand up que j’avais pris sur internet. Mais après le deuxième spectacle du «stand up show night» à Douala, mon nom ne figurait pas dans la demande de la programmation du troisième spectacle. Ça ne m’a pas ébranlé parce que je devais aller en tournée au Brésil et au Surinam. Entre temps Valery a signé un contrat de diffusion avec la chaîne de télévision Canal 2 International. L’argent arrivant, j’ai reçu un mail de Valéry en décembre 2009 me disant que je ne faisais plus partie du groupe. Parce que je n’étais plus à la hauteur. Alors j’ai compris que les garçons ne voulaient plus de moi c’est tout. Ça ne m’empêche pas de créer mes spectacles comme par le passé. J’étais peut-être encombrant.

Après le CCF de Douala quel est votre programme?
Après ce spectacle, je vais à Yaoundé travailler avec Takou Saa, un chorégraphe camerounais sur des pas de danse qui meubleront la création de l’adaptation de Kouam Tawa de « Mémoire d’une peau » du Guinéen William Sassine. C’est une commande du CCF de Conakry pour fin novembre 2010. Vous voyez bien qu’on est en création théâtrale tout le temps. Le théâtre n’est pas mort, ni même malade.

Et la compagnie Feugham que vous dirigez, comment se porte-t-elle?
C’est une compagnie qui vit bien son retrait à Bafoussam. Nous y travaillons loin des problèmes des grandes métropoles ; C’est une chance ! La compagnie se porte bien et agrippe bien ses racines dans la terre nourricière pour laisser ses branches aller à la conquête du ciel.

Wakeu Fogaing
Journalducameroun.com)/n

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