Xi Jinping, futur homme fort de la Chine

L'homme qui s'apprête à diriger la Chine est le vice-président depuis 2008. Très discret, ce prince héritier remplacera Hu Jintao…

L’homme qui s’apprête à diriger la Chine est le vice-président depuis 2008. Très discret, ce prince héritier remplacera Hu Jintao en mars 2013 à la tête du pays

A 59 ans, Xi Jinping va présider aux destinées de la superpuissance émergente asiatique. Après le 18e congrès du Parti Communiste Chinois, Xi Jinping devrait se voir confier le poste de secrétaire général du Parti communiste chinois en lieu et place de l’ancien président chinois, Hu Jintao à qui il succèdera également en tant que dirigeant du pays en mars 2013. Il pourrait rester à la tête de la Chine jusqu’en 2022. Né à Pékin, Xi Jinping est l’un des princes héritiers, autrement dit les enfants de dirigeants historiques du Parti communiste qui constituent une élite protégée en Chine. Son père, Xi Zhongxun, fut un des fondateurs de la guérilla communiste. De ce fait, l’enfance du futur dirigeant fut privilégiée, du moins dans ses premières années. Mais sa famille a aussi connu la disgrâce. Comme beaucoup d’autres, Xi Zhongxun fut «purgé», puis emprisonné en 1968, durant la période sombre de la révolution culturelle lancée en 1966 par Mao. Xi Jinping, lui, sera envoyé à la campagne de 1969 à 1975, à Yan’an, dans la province de Shaanxi, au centre de la Chine. Après des études supérieures à Pékin, de 1975 à 1979, il intègre grâce à son père la Commission centrale militaire. Trois ans plus tard, il est envoyé dans la province de Heibei, dans l’est du pays, où il commence à gravir les échelons locaux du Parti communiste. En 1985, il est envoyé au Fujian, sur la côte sud-est, sa plus longue affectation. Puis il devient gouverneur de cette province qui a bénéficié d’investissements massifs des sociétés de Taiwan, d’où vient une très grande partie des investissements qui ont permis le développement de la Chine. Comme la plupart des dirigeants, il en profite pour nouer des contacts avec les milieux économiques. Ce qu’il continuera à faire, tout en gravissant encore les marches du parti, lorsqu’il va exercer dans la province de Zhejiang de 2002 à 2007. En mars 2007, il devient brièvement nouveau chef du Parti communiste de la province de Shanghai, après le limogeage de son prédécesseur impliqué dans un scandale de détournement de fonds publics. Cette nomination à la tête d’une des régions les plus importantes de Chine est un marchepied vers les hautes sphères du pouvoir. Lors du 17e Congrès du Parti communiste en octobre 2007, il entre au comité permanent du politburo, puis devient vice-président en 2008. A partir de 2009, il entame une série de tournées internationales qui lui permettent de se faire progressivement connaître des dirigeants du monde, auprès desquels cet homme au visage rond et souriant cultive une image plus ouverte que le président Hu Jintao.

Formellement, le président est élu par l’Assemblée populaire nationale en accord avec l’article 62 de la Constitution. En pratique, cette élection tombe dans la catégorie des élections avec un seul candidat. Le candidat est recommandé par le Presidium de l’Assemblée populaire nationale. Selon la Constitution, l’Assemblée Populaire Nationale (APN), en théorie organe législatif suprême, a le pouvoir d’élire et de démettre le président. De par la loi le président doit être un citoyen chinois âgé d’au moins 45 ans. Le président ne peut pas exécuter plus de deux mandats, un mandat étant équivalent à une session de l’APN, généralement cinq ans. En théorie, le président, en accord avec les décisions prises par l’APN, a le pouvoir de mettre en uvre les lois. Le président a aussi le pouvoir de nommer le Premier Ministre, les ministres, les membres du Conseil d’État, les ambassadeurs dans les pays étrangers, les ministres et tous les présidents, secrétaires et trésoriers des comités législatifs. Le président a le pouvoir d’émettre des Décrets spéciaux présidentiels, de déclarer l’état d’urgence et de déclarer la guerre. Le président est assisté par le vice-président.

Dans le cas où le président meure ou quitte sa fonction, le vice-président le remplace automatiquement. Dans le cas où le président et le vice-président sont dans l’incapacité de remplir leurs fonctions, le président de l’Assemblée populaire nationale assurera l’intérim jusqu’à l’élection d’un nouveau président par l’APN.

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