Certains riverains qui n’ont pas pu supporter l’embouteillage sont carrément restés chez eux ce jeudi
Des routes barrées, des files de véhicules stationnés au milieu desquelles se faufilent les motos taximen qui forcent le chemin, des piétons pressés, sans oublier les autres véhicules carrément garés. C’est le spectacle quelque peu désolant qu’ont vécu les populations de Yaoundé dans la matinée de ce mercredi 18 mai. Pour cause, les répétitions générales en prélude à la grande parade du 20 mai, jour de fête nationale du pays. Conséquence, Frank Mbida, un riverain du quartier Efoulan dans l’arrondissement de Yaoundé III, qui se rend tous les jours ouvrables au plus tard à 8h30 à son lieu de service au quartier Bastos, est arrivé ce matin du 18 mai à 10h40mm seulement. Selon ce jeune ingénieur, le retard ne fait pas partir de ses habitudes professionnelles. Mais la matinée de mercredi était particulière: Je suis sorti de chez moi comme d’habitude à 7h40mm. Curieusement, j’ai très vite trouvé le taxi certainement parce que j’ai proposé 600Fcfa au lieu de 500Fcfa comme les autres jours. Le chauffeur de taxi a dans un premier temps voulu passer par le quartier Olézoa qui est le trajet normal. On nous a fait comprendre que c’était impossible. Il tourne et emprunte le chemin du Château. Là bas, les chars et autres dispositifs de l’armée avaient occupé l’axe du quartier Général et du Lycée Leclerc. Impossible alors de continuer. Le chauffeur commence à se mettre dans tous ses états de colère et après des échanges de parole et une dispute avec une passagère, il décide finalement de passer par le quartier Melen. Tellement le bouchon était important et long que le chauffeur a exigé que nous lui donnions la totalité de l’argent que chacun avait proposé avant de descendre de son véhicule, disant qu’il est impossible de travailler dans ces conditions, il s’en va garer son véhicule. Raconte Franck le jeune ingénieur. Finalement, poursuit-il, pour arriver à son lieu de service, il a dû marcher jusqu’à Mvog-Betsi pour trouver d’abord le taxi pour Mokolo, enfin Bastos, sa destination finale. Ce qui m’intrigue et me fait rire en même temps c’est que pendant que je me battais à rallier mon boulot, mon téléphone ne cessait de sonner. C’était mon chef qui ne comprenait pas ce qui m’arrive, pourquoi je suis en retard ce jour là précisément alors que j’avais des rendez importants avec des clients.
Le cas de Frank n’est pas isolé Tous ceux qui avaient l’obligation de traverser le centre-ville hier mercredi étaient obligés soit d’emprunter le taxi par tranche, bien sûr à des prix au delà de la normale, soit d’aller à pied, cette option était la plus sûr d’arriver à destination. Tout ceci sous un soleil accablant. Mais tout le monde n’était pas déterminé comme Frank. Certains riverains n’ont pas supporté ce « supplice ». M. Mpoté, fonctionnaire, après plus d’une heure dans le taxi sans trop progresser de son quartier d’habitation, a décidé de rentrer chez lui : j’étais déjà très en retard alors que je suis sorti à temps de ma maison. Après 11h, qu’est ce que je vais encore aller faire au ministère et pour rentrer à quelle heure encore? Les causes réelles de cet embouteillage sont liés au fait que le rond point de la Poste centrale qui est essentiel pour rallier les axes et quartiers principaux de la vile de Yaoundé, était fermé par des barrages de police pour permettre un meilleur positionnement des troupes concernés par le défilé En plus, cet endroit historique de la ville a subi un relooking de grande cérémonie pour attendre le jour-J.
Pour ce jour de jeudi 19 mai, la majorité des axes routiers sont ouverts, sauf le Boulevard du 20 mai qui accueillera le président de la République, Paul Biya et ses convives. Les véhicules sont obligés de suivre les déviations indiquées. Il faut également noter que le centre-ville tout entier a connu une toilette de grand jour. Mais la traditionnelle retraite aux Flambeaux en soirée perturbera par endroit à nouveau la circulation. Le décor est ainsi planté pour attendre les cérémonies marquant la célébration du 51e anniversaire de l’indépendance du Cameroun, cette Afrique en miniature.