«Je n’ai pas la vision du boss avec le gros ventre»
A son bureau, il est bien présent et rempli quelques dossiers de comptabilité. Cinq minutes d’attente, juste le temps que je termine s’il vous plait, puis je suis à vous, lance-t-il au journaliste. Au fait c’est pour éviter toute embrouille, nous l’avons compris. En réalité il n’est pas comptable, mais j’apporte de temps en temps un soutien à mes collaborateurs ceux-ci savent de lui qu’il est «comme ça!». Ordonné, mais surtout «perfectionniste». Normal, et il le justifie, soit vous faites bien ce que vous avez à faire, soit vous ne le faites pas. C’est un principe qui a fait de lui ce qu’il est aujourd’hui.
Sans protocole
Yves-Lionel Ngounou, General Manager; C’est ce qui est inscrit sur le bout de carton qu’il remet à tous ceux qui lui rendent visite ou qu’il rencontre. Son bureau est ouvert à tous et d’ailleurs vous avez pu constater qu’il n’y a même pas de porte. Difficile à croire, mais c’est vrai. Un bureau sans porte pour être proche de mes collaborateurs, ne pas faire de barrière. En fait comme l’indique sa carte de visite, c’est lui le boss au Cameroun de UPS, une société prestataire de service express. Il occupe le poste depuis cinq ans, depuis février 2005 l’année de son retour au pays après neuf ans passées au Etats-Unis. C’est là qu’il a obtenu son master en finance, Bac plus quatre comme on dit au pays, au Saint Joseph’s University de Philadelphie. Son diplôme le témoigne dès que vous franchissez l’entrée de son bureau. Cadré 50/70 centimètres, il est posé sur une table, à côté d’une photo de celui qu’il présente comme étant son modèle, Paul Thuinjang. C’est mon oncle. Dans les affaires il a toujours été très influent dans mon développement et continue de m’orienter, de me donner des conseils etc.
Après son master, Yves-Lionel travaille au département finance de Data Tech Systems aux Etats-Unis, pendant trois ans et pendant ce temps j’observe comment les choses se passent, le management. Après quoi et contre la volonté de son père, un homme d’affaires installé à Yaoundé, il décide de rentrer au pays. Au départ, il avait du mal à l’accepter, mais avec le temps il l’a compris. 1er mars 2005, juste deux semaines après mon retour, il débute en qualité de Directeur Général de UPS Cameroun, c’est vrai que quand je venais, je savais déjà ce pourquoi je venais déclare t-il, avec son air serein qui le caractérise. Depuis lors, il gère sans protocole vingt trois personnes à travers les quatre agences qui existent actuellement au Cameroun, soit deux à Yaoundé, une à Douala et une à Buéa. Le nécessaire pour assurer parfaitement la couverture nationale rassure t-il.
Sa vision de l’entreprise au Cameroun
Le potentiel est là, mais il y a encore beaucoup de choses à faire. Nous sommes quand même sur la bonne voie affirme t-il, confiant quand à l’avenir de son pays. Et quand on lui demande le rapport entre la finance et le poste qu’il occupe, facile! Le business ce sont les chiffres. Aujourd’hui dans le monde des affaires, ce fils de Bangangté dans l’ouest du Cameroun est né et a grandi au quartier Bastos à Yaoundé. Il avait toujours rêvé de devenir architecte mais c’était sans compter que les gènes de la maman assistante de direction pouvaient lui être transmis. A Yaoundé, ce passionné de Basket Ball passe une enfance heureuse et stable dans une famille moyenne, une famille qui lui donnera l’occasion de suivre ses études universitaires à l’étranger après le secondaire passé entre le Lycée Leclerc et celui de Nkoléton. Mais sa position reste claire, partir à l’étranger et revenir travailler au pays serait l’idéal. Il faut que les jeunes soient patients, c’est déjà une vertu. C’est vrai qu’ici il y a plus de demandes que d’offres, mais ce n’est pas là-bas que les choses sont faciles. Ceux qui pensent que tout s’arrangera une fois à l’étranger se trompent énormément déclare t-il à titre de conseils à mes amis jeunes comme moi. Au fait, il n’a que 33 ans. A cet âge, Yves-Lionel Ngounou est bien heureux dans son mariage qu’il a consenti en 2009 avec une camerounaise faut-il le préciser et nourrit de grandes ambitions; Fonder une famille stable, développer la structure dont il a la charge et surtout assurer des lendemains meilleurs pour mes employés, qui sont mes amis car vous n’avez pas besoin de rappeler que vous êtes le boss. Parole du très humble General Manager qui se voit mal dans la posture de plusieurs autres D.G avec le gros ventre.

Basket Ball
C’est sa passion. Elle occupe une place de choix dans sa vie et constitue d’ailleurs l’une de mes forces. Cela me permet de cultiver mon esprit sportif et de compétitivité. Du haut de ses 2,01 mètres pour 96 kg, Yves-Lionel participe actuellement au championnat régional de Basket Ball du littoral avec mon équipe, le No Name Basket Ball, troisième au classement à l’heure actuelle sur huit équipes. Il a également joué au sein de l’équipe nationale de cette discipline et participé à plusieurs évènements dont les derniers jeux africains de Basket Ball. Cet homme dont l’humilité est la plus grande qualité et le perfectionnisme le défaut majeur, bosse tous les jours tout en essayant d’être logique dans ma façon de voir les choses et surtout pour transmettre ce que j’ai appris ailleurs à mes frères qui en ont besoin au pays. Salutation amicale et invitation à venir regarder son match de demi-finale de la coupe régionale de Basket Ball, rendez-vous est pris. Pour l’occasion il sera face à l’un de ses employés, qui parfois confond terrain de jeux et bureau avant que je ne lui rappelle qu’on n’est pas au boulot. Quel D.G!
