Par Christelle Nadia Fotso, Docteur en Droit; Avocat aux Barreaux de Washington, DC et de Bruxelles
A ceux qui hurleront que le silence est d’or, je répondrai oui mais pas pour une fille qui est également une mère (j’ai l’honneur incroyable d’être le tombeau de la mère de mon père).
Je ne suis pas la fille d’un saint mais celle d’un homme qui a pris le chemin de Hiala et a fait quelque chose de sa vie. Ceux qui comme moi ont la chance inégalable d’aimer et d’admirer un parent comprendront…
Je le dis haut et fort en une phrase simple et sobre: je suis fière d’être la fille de Fotso Victor et le fait qu’il ne soit pas un Dieu me donne l’espoir que je pourrai un jour lui ressembler!
Mon droit de réponse:
Suite à l’entretien de Monsieur Yves Michel Fotso paru dans le Jeune Afrique du 8 mars, il est nécessaire d’apporter quelques précisions et corrections essentielles au nom de l’équité:
Il est tout à d’abord important de rappeler que Fotso Victor est un homme d’expérience qui a construit tout le long de sa vie un immense groupe industriel sans jamais s’exiler afin d’aider à bâtir le Cameroun, son pays, et en devenant maire de son village: Bandjoun.
Monsieur Fotso n’est pas un vieillard prisonnier de sa famille, mais bien un sage qui accomplira jusqu’au bout ses devoirs de père et d’homme d’état. Il a une foi inébranlable en la justice de son pays et au principe essentiel à la cohésion d’une nation qui est l’application des lois à tous ses citoyens quel que soit leur nom de famille.
Par conséquent, il irait à l’encontre des convictions de Monsieur Fotso qui sont la fondation de son uvre d’exiger une justice particulière pour un individu parce qu’il est son enfant. Yves Michel Fotso est un adulte qui a fait ses propres choix. Il est donc pour le moins incongru de sa part d’attendre de l’homme intègre qui lui a donné la vie et un nom un sacrifice abrahamique lorsque son pays lui demande des comptes.
En somme, la véritable différence entre Monsieur Fotso et l’un de ses nombreux enfants semble, hélas, fondamentale ; elle explique sans doute les lieux d’où chacun d’eux parle: Fotso Victor croit au droit et reste avant toute chose un notable qui comprend qu’avec les privilèges viennent des devoirs et des obligations avec lesquels on ne peut transiger surtout lorsqu’on vient d’une grande famille.
Cela s’appelle de la dignité. Elle est la force de ceux qu’à Bandjoun on appelle encore aujourd’hui peben (les nobles).